Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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AUTOUR D’UN FEU

(Lire Jean 18/15-27 et Jean 21/1-19)


Nous venons de lire deux très beaux tableaux tirés de la vie de l’apôtre Pierre. Ils présentent certains caractères communs et certains contrastes que nous allons étudier.

L’un des tableaux nous montre la chute de Pierre, tandis que dans l’autre nous voyons les fruits que ce même homme peut porter, grâce à la bénédiction du Seigneur.

Comme, dans un repas, nous aimons terminer par quelque chose de doux, nous allons aborder le premier tableau.


Pierre chez le souverain sacrificateur


Auparavant, Jésus avait dit cette parole à Pierre: «Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment, mais j’ai prié pour loi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères.»

L’apôtre Pierre donnait beaucoup de promesses, très peu donnaient autant de promesses que Pierre.

N’était-ce pas lui qui s'était lancé sur les eaux pour aller vers Jésus?

Certains pensent que Pierre était présomptueux, mais je crois que la plupart d’entre nous serions restés dans la barque. N’est-ce pas ce même Pierre qui a dit: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant?»

N’est-ce pas lui aussi qui dit: «A qui irions-nous, tu as les Paroles de la vie éternelle»?

Quelle personnalité merveilleuse! que de promesses ne donnait-il pas? Mais il est aussi une autre personnalité: SATAN VOUS A RÉCLAMÉ — voilà l’adversaire puissant qui se tenait tout près pour résister à Pierre.

Quelqu’un pourrait demander si Satan a la permission de toucher aux serviteurs de Dieu.


Rappelez-vous l’histoire de cet homme merveilleux de l’Ancien Testament: Job.

Job était un sujet d’orgueil pour le cœur de Dieu. Un jour vint où les Fils de Dieu se présentèrent devant le Seigneur dans le ciel et au milieu des fils de Dieu nous voyons Satan se présenter aussi devant l’Éternel.

Il nous semble étrange de trouver Satan en un tel lieu. Mais il faut nous souvenir que Satan est un être puissant qui est déchu de son état primitif. Il était chef des chérubins dans la présence même de Dieu, et, enflé par son orgueil, il fut jeté loin de la présence de Dieu, mais quoique rejeté loin de Dieu, il garde sa puissance d’ange.


Dieu reconnaît toujours l’autorité, puisque Satan se présente devant sa face.

Dieu lui dit: «As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n’est personne haïssant le mal et pratiquant Injustice comme lui».

Alors l’adversaire dit sur un ton de mépris:

«Est-ce pour rien que Job te sert? Tu l’as béni de toutes sortes de bénédictions, mais enlève ces bénédictions, il te maudira en face».


DIEU AVAIT CONFIANCE EN JOB et il permit à Satan d’enlever ses bénédictions.

Les fils de Dieu vinrent se présenter à nouveau devant l’Éternel, Satan vint aussi et Dieu lui dit: 

«As-tu remarqué mon serviteur Job?»

L’adversaire répliqua:

«Si tu permets seulement que je touche à son corps il donnera tout pour sa vie».

Et Dieu permit à Satan de l’éprouver encore davantage. Mais Dieu connaissait les limites qu’il avait données à Satan et il avait dessein d’enrichir Job encore davantage après son épreuve.


Je vous raconte ceci afin que vous ne méprisiez point la puissance de notre adversaire.

Voilà donc Satan qui se présente en adversaire des meilleurs hommes de Dieu et c’est pourquoi il réclame Pierre afin de le passer au crible. Mais nous voyons une troisième personnalité qui surgit dans ce tableau: c'est maintenant un avocat qui intercède: «J’ai prié pour toi...»

De combien d’épreuves n’avez-vous pas été délivrés par l’intercession de Jésus?

Combien nombreux sont-ils, ces dangers dont nous avons été garantis par Jésus?

Bénissons Dieu pour le ministère intercesseur de Jésus à la droite de Dieu.


Et maintenant quelle est l’attitude de Pierre lorsque le Seigneur lui dit:

«Avant que le coq chante tu me renieras trois fois».

Il répond:

«Je suis prêt à mourir pour toi; quand même tous mes frères t'abandonneraient, moi je ne t'abandonnerai pas».

Quelle confiance surgit du cœur généreux de cet apôtre?

S'il est possible qu’un homme aussi généreux et aussi pieux fasse une chute, combien n’avons-nous pas à nous tenir sur nos gardes pour ne pas tomber à notre tour.

Le Seigneur avertit Pierre deux fois pendant le souper et Il l’avertit encore pendant qu’ils cheminent vers la montagne des Oliviers. Pierre partage l’immense privilège d'être près du Seigneur pendant cette lutte suprême, et malgré cet immense privilège le Seigneur l’avertit de nouveau.

Quelqu'un parmi vous a peut-être vécu des expériences merveilleuses avec le Seigneur: nous avons alors entendu des avertissements venant de notre Maître.

Prenons maintenant le tableau lui-même. Il y a des couleurs magnifiques.

Pierre est au milieu de la cour près d’un feu qui réchauffe; plus loin le Seigneur, conduit pour être condamné. Et si dans ce tableau nous voyons Pierre qui suit le Seigneur, il le suit de loin.

Ceux qui vivent tout près de Seigneur ont besoin de se tenir sur leurs gardes dans la prière secrète; et si quelque chose est venu entre nos cœurs et le Maître,SI NOUS COMMENÇONS À LE SUIVRE DE LOIN, LA DISTANCE AUGMENTERA DE JOUR EN JOUR; nous perdrons peu à peu le sentiment de la communion personnelle avec lui.


Est-ce que vous suivez Jésus de loin comme Pierre?

Le cœur de Pierre s’est refroidi. Il subit alors des attractions qu’autrefois il n’aurait pas subies, qui n’auraient eu aucun pouvoir sur lui.

Quelle est cette nouvelle attraction?

C’est le feu qui brille dans la nuit!

Et qui a allumé ce feu?

Ce sont les huissiers, les gardiens, les soldats et tous ceux qui vont crucifier le Seigneur. Ce feu est allumé par ceux qui l’envoyaient à la Croix.

Pierre se serait autrefois éloigné de cette vision; mais maintenant que son cœur s’est refroidi, il y a un attrait pour lui dans ce feu.

Peut-être que le feu allumé par le monde n’avait plus de pouvoir sur vous et que maintenant vous y trouverez un attrait; c’est parce que vous suivez Jésus de loin.

Sentez-vous l’attrait des plaisirs de ce monde dans votre cœur?

Bientôt vous serez comme le papillon attiré par la lumière et qui vient s’y brûler. Vous serez attirés par la lumière de ce monde comme Pierre dans la cour du souverain sacrificateur est attiré par le feu.

Nous le voyons d'abord à une certaine distance au milieu des ennemis de Jésus, puis assis tout près du feu. L’apôtre est à côté des mondains, il trouve même du plaisir près de ceux qui rejettent Christ. Il trouve la chaleur qui réchauffait également les mondains. Est-il possible qu’un homme au cœur si chaud puisse présenter les mains à un feu allumé par les étrangers?


Si vous marchez loin de Jésus, vous subirez, vous aussi, l’attrait du monde.

Comme il est facile à ce monde de venir entre nous et Dieu! Vous voyez que bientôt Pierre reniera son Maître, ce maître qu’il aimait tant. Ce Pierre courageux, nous le retrouvons dans les pièges de la domestique; il dit:

«Femme, je ne le connais pas!»

D’autres lui disent.

«Je l’ai vu dans le jardin», mais il nie à nouveau, et une heure plus tard, celui qui avait dit, «tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant», nous le voyons renier pour la troisième fois son Maître; CETTE FOIS-CI IL JURE NE PAS LE CONNAÎTRE.

Vous voyez maintenant comment les choses se sont enchaînées. À ce moment le coq chanta, la conscience de Pierre se réveilla. C’était un regard de Jésus qui avait attiré Pierre vers son Maître, et ce fut encore un regard du Maître qui lui brisa le cœur.

Vous le voyez quitter maintenant la cour, c’est un homme au cœur brisé.

Ne voyez-vous pas son adversaire qui le suit: «Tout est fini, Dieu n’aura plus de relations avec toi maintenant, autant te suicider».

Et maintenant, toi qui m'écoutes, si ta conscience te trouble ne permets pas à Satan de dire que tout est fini.



* * *


Voyons maintenant le deuxième tableau.

Au bord de la mer de Tibériade

Le Seigneur est mort, il est ressuscité et il s’est manifesté à ses disciples.

Les apôtres ont perdu patience, le Seigneur ne leur avait-il pas dit. «Je vous ferai pécheurs d’hommes» et voilà qu’ils retournent à leur ancien métier!

Nous les retrouvons près de la mer de Tibériade, à la pêche. Quelle mauvaise nuit ils viennent de passer; ils n’ont absolument rien pris.

Toi, chrétien, si tu penses que le ciel te traite durement, sache que Dieu châtie et corrige chacun de ses enfants... Oui, nous devons bénir le Seigneur même pour les corrections.

Les disciples n’avaient rien pris pendant la nuit. Et voici qu’au matin le Seigneur se tient près d’eux, ils ne l’ont pas reconnu. N’EN EST-IL PAS AINSI DE CEUX QUI SE SONT REFROIDIS.

Nous ne reconnaissons plus la présence du Seigneur,

nous n'en jouissons plus,

nous ne goûtons plus les moments de prière,

la Parole de Dieu n’a plus tout l'attrait qu’elle avait pour nous auparavant,

nous ne tirons plus le même profit des réunions,

et pourtant l'Éternel est là et nous ne savons pas que c’est lui. Un des disciples dit:

«C’EST LE SEIGNEUR» et aussitôt leurs yeux s’ouvrirent.

Examinons maintenant de près le deuxième tableau.


Dans le premier tableau nous avons quelqu’un qui suivait Jésus de loin, mais dans ce deuxième tableau nous voyons ce même Pierre qui, pour aller à la rencontre du Maître, plonge dans l’eau et gagne la plage à la nage aussi vite que possible. Il ne le suit plus de loin, mais de toutes ses forces il s’approche de Jésus. — Il est écrit «approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous».

Mon frère, approche-toi de lui ce soir, quitte le bateau et lance-toi vers la plage. À travers les vagues, prends le chemin qui conduit à Jésus. Viens aux pieds de Jésus.

Au centre du deuxième tableau, un feu est aussi allumé, mais quelle différence avec l’autre feu; ce feu est allumé par Jésus lui-même. Je crois personnellement que ce feu a été allumé par un miracle; je crois que le Seigneur l'a allumé d’une façon surnaturelle. Il n’avait rien de semblable à l’autre feu, il est tout préparé, il est merveilleux.

Regardons Naomi, n’est-elle pas descendue dans le pays de Moab au lieu d’attendre la délivrance d’Israël? Elle est descendue dans ce pays pour trouver satisfaction et elle perdit son mari et ses deux fils. Tout ce qui comptait dans sa vie fut perdu; alors elle apprit qu’il y avait du pain à Bethléem.

Pécheur rétrograde, il y a encore du pain à la Maison du Père. Tu mourais de faim dans la terre éloignée; tel l'entant prodigue, tu cherchais à te rassasier avec la nourriture des pourceaux, mais tu es rentré en toi même et tu as dit: «Je me lèverai, j'irai vers mon Père et je lui dirai: Mon Père j’ai péché contre le ciel et contre loi, je ne suis plus digne d’être appelé Ion fils.»

Que nous enseigne la Parole de Dieu? Elle est précise: LE PÈRE COURUT À LA RENCONTRE DU FILS PRODIGUE.

Comme Pierre allons auprès de ce deuxième feu.

Autour du premier feu s’étaient assemblés tous ceux qui voulaient crucifier le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu. Ils trouvaient du plaisir en des paroles affreuses touchant sa personne. Quelle différence avec l’image de ceux qui s’assemblaient autour du deuxième feu! Les visages sont illuminés par Sa présence. Comme ils aiment parler et s’entretenir avec Lui!

Nous, nous aimons réchauffer nos mains et nos cœurs dans les réunions de prières, nous aimons nous trouver en compagnie des enfants de Dieu.


Dans le deuxième tableau, nous ne voyons plus Christ conduit vers Pilate, nous ne voyons plus Christ rejeté par les hommes, nous le voyons ressuscité, tout glorieux, victorieux sur la mort et sur le tombeau.

Vous rappelez vous ce qui se passa au premier tableau?

Trois fois Pierre renia son Maître. Mais quelle différence cette fois-ci!

Après le souper le Seigneur s’approche de Pierre et lui dit trois fois: «Pierre, m'aimes-tu plus que ceux-ci?»

Sans doute le Seigneur lui rappelait les tristes faits du premier tableau. Et Pierre se rappela très probablement la parole qu’il avait dite à son Maître et cette parole résonnait au fond de son cœur:

«Seigneur, je te suivrais et à la prison et à la mort, et quand bien même tous l’abandonneraient, moi je ne t’abandonnerai pas.» Comme il comprit alors toute sa faute! Et quand le Seigneur lui dit: «Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci?» comme il dut répondre avec moins de précipitation!


Remarquons que Pierre répond: Oui, Seigneur, tu sais que j'ai de l'affection pour toi. «Quelle est la réponse de Jésus?

«Pais mes brebis».

Le Seigneur lui avait dit: «Lorsque tu seras converti, affermis tes frères

Pierre avait renié son Maître, il est la brebis égarée. Et c’est à cette même brebis égarée que le Seigneur dit: «Pais mes brebis». Quelle réhabilitation magnifique que celle de Pierre par le Seigneur!

Vous vous souvenez que Pierre avait dit: «Je mourrais pour toi».

Et maintenant le Seigneur lui dit: 

«Lorsque tu seras vieux, tu étendras les mains et un autre te mènera où tu ne voudrais pas. Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre devait glorifier Dieu.»

Comme son amour est immense, il est plus fort que la mort. Comme à Pierre le Seigneur vous offre à nouveau votre place auprès de lui.


Au premier tableau Pierre sortit pour pleurer amèrement.

Au deuxième nous voyons un autre Pierre, celui qui ira annoncer son Maître partout, qui annoncera l’évangile par la puissance de l’Esprit.

Au lieu de renier Jésus, n’est-ce pas lui qui, rempli de la puissance de l’Éternel, parlera de Christ devant la foule le jour de la Pentecôte?


Quel tableau de l’amour de Dieu qui réconforte le pêcheur. Nous pouvons voir aussi Pierre fortifier ses frères. Dans son épître n’est-ce pas lui qui a parlé ainsi:

«afin que l’épreuve de votre foi, beaucoup plus précieuse que l’or périssable (qui pourtant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra.»

Satan, avec ses flammes et son feu, veut détruire la foi, mais Dieu avec le feu du Saint-Esprit veut purifier notre foi.

Pierre peut alors fortifier ses frères.

S’il y a quelqu’un dont la foi a été éprouvée, et si vous sentez que vous êtes maintenant à la fin de vos forces personnelles, regardez à ce Sauveur ressuscité, réchauffez-vous au feu allumé par le Seigneur et mangez de ce repas que ses mains ont préparé; parlez avec lui, venez vous asseoir avec son peuple; abandonnez tout, oubliez toutes vos fautes, car le Seigneur les oubliera également.


Le Seigneur relève ceux qui sont tombés.

Il accordera des bénédictions à vos âmes et, de nouveau, il vous mènera sur le chemin des bénédictions.

Oh! s’il y a des découragés, des rétrogrades, ne sentez-vous pas l’attrait de son feu à lui.

Le feu du monde vous sépare de lui, et Satan a pu vous persuader que tout était fini, mais le Seigneur vous invite à revenir.

Vous qui n’avez jamais goûté que le Seigneur est bon, qui n’avez jamais goûté au repas préparé par le Seigneur, entendez le Maître vous dire: «Venez, mangez, car tout est prêt.»

Le Seigneur vous invite ce soir. Ne lui résistez point, abandonnez-vous à lui, alors vous pourrez participer à cette glorieuse espérance des enfants de l'Éternel.


Retournerez-vous maintenant à cette destinée affreuse qui attend les incrédules?

Levez vos yeux vers l’Homme du Calvaire.

Voyez cet Homme qui revient dans la gloire!

Ne voulez-vous pas venir à lui ce soir?

S’il y a des rétrogrades, des enfants prodigues, revenez à la maison!

Des découragés, venez reprendre courage, et si vous n’avez jamais connu le salut, la grâce de l’Éternel, venez à Jésus.

Que le Seigneur vous bénisse!

(Prédication prononcée à Rouen le 14 Mai 1936 par M. R. H. Boughton.)

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1936 - 09


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