Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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LES CROYANTS DOIVENT-ILS MOURIR?


Tout récemment il m’a été de nouveau envoyé par la poste de petites brochures défendant la théorie plutôt attrayante que, si les chrétiens ont seulement assez de foi pour réclamer la rédemption complète préparée pour nous au Calvaire, cela comprendra la victoire sur la mort physique dès maintenant, et que véritablement, nous ne devons pas mourir, même si le retour de Christ était encore retardé pour une période indéfinie.

Il m’a été passé de temps en temps depuis plusieurs années de la littérature avançant cette doctrine, et j’éprouve un grand respect pour le caractère et la consécration de ceux qui essayent, comme ils s’y sentent poussés, de m’éclairer sur ce sujet vital.


Permettez-moi de dire, tout d’abord, que je pense comprendre pleinement l’importance de la question.

En dehors du désir naturel, partagé par la plupart d’entre nous, de jouir d’une longue vie et de prolonger nos jours dans la plus large mesure possible, il y a la grande course pour saisir tout ce qui est en Christ.

Manquer une partie présumée de notre héritage aussi glorieuse que le serait la délivrance complète de la mort physique, et ceci seulement à cause de l’extrême négligence de la vérité et d’une incrédulité paresseuse serait vraiment blâmable autant que tragique.

En vérité, si cette doctrine est réelle, cela devrait être une des plus grandes tragédies dans la chrétienté, qu'actuellement, personne, pratiquement, même les chrétiens remplis de l’Esprit, ne fait d’effort sincère pour posséder sa part de «victoire sur la mort». Mais cette «victoire sur la mort» est-elle vraie?


Seules, les Saintes Écritures peuvent fournir la réponse.

Est-ce que la Bible et particulièrement le Nouveau-Testament, enseigne réellement que les chrétiens peuvent ainsi s'approprier la Rédemption par le sacrifice expiatoire de Christ, et qu’en réalité ils ne seraient pas dans l’obligation de mourir sur cette terre?

Est-ce que les promesses de Dieu comportent réellement cette étonnante revendication? Peut-on montrer que le titre de l’article soit une vérité?

Il nous est rappelé que la vieille Terre Promise à Israël avait des frontières nettement définies, et tous les chapitres du Livre de Josué sont consacrés d’une manière significative à définir rigoureusement ces frontières dans les moindres détails.

Dans notre Terre Promise spirituelle:

C’EST DE LA FOI de réclamer tout ce qui est en dedans des frontières,

mais C’EST UNE DÉSASTREUSE PRÉSOMPTION de vouloir et d’exiger ce qui est en dehors.


Au premier abord, le nombre des passages de l’Écriture qui peuvent être cités en appui apparent de la théorie paraît très impressionnant. Il semble que ce soit là le corollaire raisonnable de certaines doctrines acceptées de guérison divine et de santé pour le corps, et la manière logique par laquelle nous y sommes conduits semble presque irrésistible.

La Bible abonde en passages où Sa délivrance de la mort et la victoire sur sa puissance sont présentées comme des bénédictions promises. Il est aisé de nous accuser d’incrédulité si nous ne leur donnons pas une signification littérale immédiate.

C’est un axiome de saine interprétation de la Bible, cependant, que nous devons prendre les Écritures comme un tout inspiré, et que la Bible est un livre de principes et non une collection de textes. Le sens de termes tels que «vie» et «mort» et la signification exacte des passages dans lesquels ils apparaissent, doivent être déterminés par le contexte et par l'ensemble de la Parole.


En premier lieu, pur conséquent: dans l’Ancienne Alliance, où les bénédictions physiques prédominent, nous trouvons que la longueur de la vie terrestre est une marque d’approbation divine. (I Rois 3/14; Ps. 91/16, etc...), mais il est significatif que même là, elle n’est jamais été étendue à une complète exemption de la mort.

Un passage tel que Prov. 12/28 doit être compris à la lumière du tout, et il est absurde de penser que Salomon veut dire dans ce passage que le juste serait immunisé contre la mort physique.

Dans le Nouveau-Testament, il est à noter que la longueur des jours terrestres cesse d’être mentionnée comme une bénédiction propre aux croyants, et il en ressort plutôt une nouvelle forme de triomphe sur la mort qui fait que:


LA LONGUEUR DES JOURS TERRESTRES IMPORTE PEU

À CEUX QUI ONT REÇU LE DON DE LA VIE ÉTERNELLE.


Le principe déjà trouvé dans l’Ancien Testament est confirmé et amplifié dans le Nouveau: c’est que les mots «vie» et mort» dans la Bible s’appliquent premièrement à l'âme et au domaine spirituel.

Les irrégénérés sont spirituellement «morts par leurs offenses et par leurs péchés», mais en Christ nous sommes passés «de la mort à la vie» (Eph. 2/1 Jean 5/24)

Le caractère distinctif de la vie en Christ est rendu très clair dans des passages tel que: «Si vous ne mangez la chair du Fils de l'Homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes.» (Jean 6/53).

En observant la direction générale donnée par l'attitude du Nouveau-Testament sur ce sujet, nous trouvons un nouveau remède contre une mauvaise application au royaume de la seule existence terrestre des glorieux passages où il est parié de la «vie» et de la «mort».

Il paraît parfaitement loyal d'affirmer qu’il n’est jamais impliqué que si seulement le croyant avait suffisamment de foi pour saisir les promesses il ne devrait jamais mourir; et ce fait est un coup terrible à la théorie que nous considérons.


Il est très clair que les apôtres eux-mêmes s’attendaient à mourir, et s’attendaient à ce que les autres chrétiens meurent aussi.

LA SEULE EXCEPTION est pour ceux qui seront encore «vivants et restés pour l’avènement du Seigneur». Ils ne firent certainement pas de mauvaises réflexions sur ceux qui «s’endormaient» comme s’ils avaient, en quelque manière, failli. En vérité, de nombreuses autorités soutiennent que la lettre de Paul aux Thessaloniciens avait pour but de désapprouver des reproches si durs et si désolants.

Notre Seigneur emploie des expressions extrêmement fortes pour affirmer qu’il est la Résurrection et la vie, mais à la lumière de l'ensemble de son enseignement et de son attitude envers la mort physique, il est clair qu’il voulait exprimer la pensée de LA VICTOIRE SUR LA MORT PAR LA RÉSURRECTION, et non une exemption générale de la mort pour tous ceux qui l'auraient reçu.


Les apôtres avaient une vue lumineuse de cette attitude véritablement chrétienne envers la mort, comme consistant dans la SUPPRESSION DE SON AIGUILLON, MAIS NON DE SON ACTION ACTUELLE DANS CETTE DISPENSATION.

«La mort m’est un gain» (Phil. 1/21

«Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourrons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur». (Rom. 14/8).


Le passage classique de I Cor. 15 traitant de la résurrection est plein de cette attitude — TRIOMPHE SUR LA MORT, MAIS NON EXEMPTION.

Si l’on dit que l’un implique l’autre toute l'argumentation du chapitre n’a plus aucun sens, et tout son objet est en dehors du sujet. Si la victoire sur la mort consiste dans l’exemption de la mort, alors il faut récrire I Cor. 15; tout le point de vue est faux.

De plus, l’Écriture ne nous donne aucun exemple, quel qu’il soit, de saints qui soient parvenus à ce sommet présumé de la vie de la Foi. Par contre; les meilleurs d’entre eux moururent au temps marqué.

Peut-on prétendre sérieusement qu'Abraham, Joseph, Moïse, David, Daniel, Pierre, Paul, Jean, Marie et une multitude d’autres sont morts pour avoir manqué, à saisir ce qui aurait dû être leur héritage?

Enoch et Élie peuvent être hâtivement cités, mais dans chacun de ces cas, l’enlèvement eut lieu au début de la vie, et révéla, non une victoire sur le cours normal de la nature, mais une exception.

Devant le silence absolu du témoignage scripturaire qu’il y ait aucun homme qui ne soit jamais mort, il semble inutile d’ajouter le poids de toute l’évidence historique. Dix neuf siècles d’expérience chrétienne n’ont pu produire un seul témoignage connu!


Personnellement nous connaissons et estimons certains chrétiens âgés qui s’attachent tenacement à cette doctrine, et l’imposent en toute occasion. Quelques-uns d’entre eux sont, il faut l’admettre, actifs pour leur âge, mais il est vrai aussi que nous connaissons des incrédules également âgés et également actifs, et il n’y a rien dans les conditions physiques actuelles de ces témoins.âgés qui soit anormal.

Des croyants qui n’ont pas professé cette doctrine ont été également actifs dans leur vieillesse. Wesley prêcha jusqu’à quatre-vingt-huit ans, et Müller jusqu’à plus de quatre-vingt-dix ans.

Nous avons gardé le silence pendant plusieurs années sur cette étrange doctrine, parce qu’elle paraissait innocente pour ceux qui s’y complaisaient, et ne contenait aucun danger moral apparent. Mais un côté de la chose mérite un blâme.

Cet enseignement entraîne continuellement un reproche des plus malheureux sur tous ceux qui meurent en Christ, car il implique que, soit par stupidité, soit par incrédulité, ou par désobéissance, ces chers enfants de Dieu ont manqué une des plus importantes choses supposée fournie par l’Expiation.

Nous blâmons et rejetons sans hésiter ce reproche offensant contre les saints de Dieu, non seulement par respect pour leur propre mémoire, mais pour la gloire de leur Seigneur dont la grâce fut révélée dans leur foi et leur obéissance.

On pourrait répondre que ce sujet est devenu tout récemment une «vérité actuelle» à cause de l’imminence, maintenant, du retour de notre Seigneur. Pour cette idée nous pouvons être plus indulgent, et personne ne verra une faute grave dans le désir actuel de vivre, si possible, jusqu’à ce que le Seigneur lui-même descende du ciel au milieu des acclamations. Nous partageons nous-mêmes ce désir. Mais un désir pieux et une conviction personnelle que certaines prophéties sont prêtes de s’accomplir, ne fournissent aucune base pour une doctrine ayant des conséquences aussi énormes que celle-ci.

Pour cela nous devons demander une explication scripturaire irréfutable confirmée par une expérience incontestable. Ni l’une ni l’autre ne sont proches.


Toute croyance fanatique nuit à la cause de la vérité. Pour cette raison nous regrettons cette étrange et séduisante doctrine, comme seulement capable d’empêcher certains de profiter de la vérité.

Elle semble une illustration de cet aphorisme que toute erreur est une vérité poussée à l’extrême, et dans ce cas elle apparaît être la vérité délicieuse de la guérison divine et de la santé pour le corps du croyant poussée à l’extrême jusqu’au déséquilibre, pour avoir manqué de tenir compte de la perspective exacte fournie par toute l’attitude de la Bible et de l’évangile au sujet de la mort physique.

Donald Gee (Rédemption Tidings)

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1936 - 08


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