Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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NE NÉGLIGEONS PAS LES DONS DE L’ESPRIT


Il arrive souvent que des chrétiens sincères et remplis du Saint-Esprit sont portés à la négligence des dons spirituels par réaction contre un abus de ces dons, soit chez ces chrétiens eux-mêmes, soit chez d’autres. Cet abus expose évidemment les dons de l’Esprit à une certaine dévaluation, et même au mépris dans l’Assemblée, et c’est pourquoi nous devons «veiller sur le bon dépôt» que Dieu nous a confié.

À Thessalonique, il semble que l’on avait abusé du don de prophétie, car l’apôtre Paul exhorte les membres de l’Assemblée à ne pas mépriser les prophéties (I Thes. 5/20). Nous ne devons pas ignorer le mal qu'ont fait les messages prophétiques non-inspirés; les langues et leur interprétation deviennent facilement comme l’airain qui résonne ou la cymbale qui retentit, si elles ne procèdent pas de l’Esprit de grâce et de puissance; ou bien nous nous vantons et nous glorifions de nos expériences de guérisons et de l’exaucement de nos prières en faveur des malades; cela peut même aller jusqu’à se servir des dons dans un but lucratif. Tout cela constitue de graves dangers dans l’œuvre de Dieu et doit donc être envisagé.


Le discrédit du mouvement de réveil; ne vient pas de l’usage prudent et scripturaire des dons du Saint-Esprit, mais L’ABUS CHARNEL ET FANATIQUE.

Nombre d’exemples montrent que les plus riches dons et les plus grandes bénédictions perdent leur valeur quand l’instrument se laisse glisser dans une voie qui n’est pas de Dieu.

La condition pour faire un usage droit et efficace des dons spirituels, c’est que la personne qui possède le don soit bien consacrée et comprenne que le don qui lui a été confié ne lui appartient pas personnellement, mais qu’il est à l’église entière.

Nous ne pouvons donc pas nous en servir à notre gré ou selon nos désirs personnels.

L’homme qui désire que Dieu dispose entièrement de lui doit se considérer comme étant la propriété de Jésus-Christ, le serf du Seigneur qui gère simplement les biens de son Maître.

Les dons spirituels peuvent subitement faire avancer un chrétien de sa place retirée jusqu’au premier plan de l’œuvre du Seigneur; il s’ensuit que cette personne attire une certaine attention; il est don nécessaire aussi que l’œuvre de sanctification se fasse plus profondément en elle, afin que le service que Dieu lui a confié par les dons ne soit pas entravé; car.

Si le caractère naturel de celui qui a reçu des dons si importants n’à pas été brisé, il y a parfois grand danger que des dons destinés à l'édification des enfants de Dieu deviennent au moyen de satisfaire des ambitions charnelles ou de faire prévaloir la volonté propre; de telles personnes s'exposent au grave danger de finir comme des «astres errants» et même des instruments de séduction.

Nous devons veiller attentivement sur ce danger.


L’égarement de ces frères et sœurs n’est pas nécessairement causé par des péchés grossiers, on peut tomber dans ce piège tout en gardant un moral extérieur très correct. Leur péché est une souillure de l'esprit due à un manque d’humilité et de soumission, et c'est cela qui rend leur activité nuisible et dangereuse pour l’œuvre de Dieu.

Les défauts de cet ordre se manifestent par un emploi anti-scripturaire des dons de l’Esprit. Par exemple, le don de prophétie ou d’interprétation des langues peuvent être abaissés au niveau d’une vulgaire divination, pareille à celle que pratiquent les cartomanciennes.

CES PROPHÈTES DE MENSONGES prétendent pouvoir diriger tous les détails de la vie quotidienne par leurs «messages»: projets de mariages, décisions importantes dans le commerce, etc. sont donnés par des «prophéties»; mais évidemment, tôt ou tard cela finit par une catastrophe, dont les conséquences, non seulement dans l'église, mais aussi en dehors, sont indéterminables.

Naturellement, chaque chrétien, vivant vraiment dans une communion parfaite avec Dieu, est dirigé par son bon sens éclairé par la Parole de Dieu et par la voix du Saint-Esprit.

Dans certains cas, les dites déviations spirituelles commencent par une toute petite malveillance.

C'est pourquoi la Parole de Dieu exige un contrôle sur les manifestations des dons de l'Esprit, et il est indispensable que celui qui possède de tels dons se soumette à un examen de ses messages de la part de l’Assemblée. La Parole dit:

«Pour ce qui est des prophètes, que DEUX OU TROIS parlent et que LES AUTRES jugent.» (I Cor. 14/29)

C'est sur ce point que bien des erreurs ont été commises. Le raisonnement était ceci: puisqu'il s’agit du don spirituel, alors nécessairement, tout ce qui est dit vient de l’Esprit.

Mais pour que le message soit VRAIMENT donné par l’Esprit, il est indispensable que l’instrument soit entièrement sous le contrôle de l'Esprit.

L’expérience nous montre bien qu’il est facile, même pour un chrétien sincère et dévoué de subir l’influence de son entourage, de ses propres pensées: ou bien des circonstances particulières préoccupent son esprit de façon à donner une certaine direction à la manifestation des dons, et nous voyons alors que le courant de l’inspiration divine est troublé par les pensées humaines.


Voilà ce que «LES AUTRES» doivent juger et examiner, d’après renseignement donné par l’apôtre Paul aux Corinthiens; et c’est aussi à ce moment que l’humilité du prophète sera mise à l’épreuve.

S’il est sincère devant Dieu il sera reconnaissant envers le Seigneur, qui permet qu’il soit entouré de chers enfants de Dieu, qui, pourvu que tout soit bien dirigé selon l’Esprit, lui seront une aide précieuse dans le ministère qu’il exerce pour le bien de toute l’église.

Il est évident que cinquante ou cent personnes se trompent moins facilement qu’une seule pour apprécier les messages prophétiques et discerner leur valeur; c’est pourquoi ce discernement est confié à l'église, et en particulier à ceux qui possèdent le don de discernement.

Nous pourrions éviter beaucoup de difficultés, si les frères et les sœurs qui possèdent le don de prophétie et d’interprétation des langues savaient toujours accepter cet examen de l’église, même dans les cas où cela porte à un jugement moins favorable pour les prophètes. Malheureusement, trop souvent, on croit que la discipline appliquée à l’égard de messages non-inspirés, est une critique des dons en question; mais tous les vrais chrétiens savent très bien que CE CONTRÔLE EST NÉCESSAIRE, car personne n’est parfait, nous avons tous nos petites lacunes et nous devons justement être très reconnaissants de ce que nous avons des conducteurs qui peuvent nous montrer, avec la grâce et l’amour de l’Esprit, nos petits défauts, et avec leur secours et par leurs conseils,nous pouvons poursuivre le chemin vers la perfection.

En effet, c’est un des plus grands témoignages d’amour chrétien que de faire connaître à son frère ou à sa sœur les fautes commises dans leur vie; et ne pas accepter une réprimande donnée dans un esprit d'amour, c’est ajouter une grande faute à l’autre.

Il arrive que ceux qui abusent des dons spirituels ne veulent pas entendre les avertissements, mais persistent dans leur chemin détourné. Il en résulte que les dons mêmes sont moins appréciés dans l’assemblée.

Non seulement le conducteur spirituel, mais toute l’assemblée peuvent avoir beaucoup à souffrir à cause de ces abus, surtout quand, avec l’abus, se manifeste cet esprit austère et intransigeant si peu digne d’un enfant de Dieu humble et sincère.

Il faut alors pour l’église une grande grâce pour pouvoir continuera apprécier les dons de l’Esprit; car, au fond, nous pouvons dire que ce sont les «à-côtés» qui amènent la négligence.


Pour que la manifestation des dons spirituels soit puissante et efficace, il faut donc que tout notre être, âme, esprit et corps, soit entièrement consacré au Seigneur. Quand cette consécration est faite ces trésors célestes deviennent de puissants moyens pour faire avancer l'œuvre de Dieu sur la terre.

Aussitôt que l'âme se livre ouvertement ou secrètement au péché, la franchise disparaît, et on ira faire, comme le serviteur méchant, un creux dans la terre pour cacher les biens de son Maître.

Plus tard on dira aussi que Dieu est trop sévère, et qu’il est si difficile d’employer les dons qu’il est préférable de ne rien faire; mais la vraie raison: C’EST QUE LE CŒUR N’EST PLUS DROIT DEVANT DIEU.

Si les dons du Saint-Esprit disparaissent d’une église, le moyen sûr de les regagner, c’est de suivre le chemin de sanctification et de confesser les péchés qui ont pu attrister le Saint-Esprit.

Que chacun de nous, conducteurs ou simples membres, sache vivre et parler de manière à ranimer les dons et la vie spirituelle dans nos assemblées.

Lewi Pethrus, pasteur à Stockholm

Traduit du danois par O. Falg.

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1936 - 07


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