VIENS ET VOIS

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FRÈRES ET SŒURS

C’est ainsi que la Parole de Dieu appelle tous ceux qui ont cru en Jésus Christ pour le pardon de leurs péchés. Et dans les milieux chrétiens ou réputés tels, il en est fait un très large emploi: parfois même un peu abusif, comme lorsqu’on entend dire: «Mon très cher frère, vous manquez de charité....»

Il est vrai qu’on ne risque pas souvent de se tromper en prononçant cette phrase. La perfection dans la charité est chose vraiment rare, et qui oserait se persuader de l’avoir atteinte?

Il nous suffit de lire le treizième chapitre de la première épître aux Corinthiens pour nous rendre compte du chemin qu’il nous reste à parcourir.

C’est pourquoi je me propose d'offrir à notre méditation quelques passages relatifs à l’amour fraternel. Pour cette fois nous ne les prendrons pas dans la Bible.

Voici le premier:

«En apprenant à aimer ses pères et mères en leur étant dévoué toujours, on se pénètre de ses devoirs envers les autres membres de la famille, envers les parents de tous degrés qui ont droit à une part de notre affection et de notre dévouement.

«Les frères, les sœurs, sont quelque chose de nous-mêmes, chers comme les plus chers amis, un peu notre père ou notre mère s'ils sont les aînés, un peu nos enfants s’ils sont nés après nous.

Les aimer est naturel et facile. Les aider, les soutenir, est un devoir. Rester étroitement unis avec eux au cours de l’existence et quels que soient ses hasards est une grande force, à la fois matériellement efficace et moralement bienfaisante.»

Paul Doumer (Le livre de mes fils. Vuibert édit.)

Essayons de transporter un peu cela sur le plan spirituel.

N’avons-nous pas un Père et un Sauveur à qui nous devons la vie éternelle?

Ne sommes-nous pas tous enfants du même Père?

Il s'agit donc pour nous d’un amour, non plus terrestre et passager comme celui qu’engendre ou que doit engendrer le lien du sang, mais d’un AMOUR ÉTERNEL, que la mort ne détruira pas et qui est ENGENDRÉ PAR LES LIENS SPIRITUELS les seuls qui nous unissent à notre Créateur et qui puissent nous unir à lui.

Donc, en apprenant à aimer notre Créateur et Père, et Jésus notre Sauveur, nous devons apprendre à aimer nos frères et nos sœurs en la foi;

En apprenant nos devoirs envers Dieu, nous devons apprendre quels sont ceux qui nous incombent vis-à-vis des membres de la grande famille spirituelle.

Nous devons pouvoir dire aussi «Les aimer est naturel et facile». C’est surtout à cela que nous reconnaîtrons si notre charité est parfaite... Mais «n’aimez pas en paroles seulement!»

Pouvons-nous dire en parlant de notre frère:

«Telle était notre mutuelle affection que les préférences dont son caractère et sa gentillesse étaient l’objet ne le rendaient pas orgueilleux, ni moi jaloux.

«Nos caractères, quoique différents, se touchent et s’enlacent dans une constante harmonie; aucune dissonance ni de goût, ni de volonté, ni de désirs. Il est toujours mon conseiller et il me croit son guide; il connaît toujours mes défauts et il ne les voit jamais; il m’aide à réparer mes erreurs et je ne sais s’il pense que j’ai pu me tromper.

J'ai donc un ami qui me défend, un ami dont mon bonheur est le plus cher désir, et qui est prêt à tous les sacrifices pour me rendre heureux; qui sera toujours satisfait de ma prospérité, qui me restera toujours fidèle en toutes mes disgrâces, que tous mes torts trouveront indulgent, et toutes mes peines compatissant; et cet ami que j’ai en mon frère, mon frère l’a en moi.»

(Louis Veuillot «Les libres penseurs»)

Dites, ne pensez-vous pas que l’amour qui unit les enfants du Père Céleste doit être au moins égal à celui-là?

Je serais même, bien étonné que la Bible ne nous présente pas un amour meilleur encore et plus fort.

Cherchons donc un peu ce que ce livre nous dit de la chose et nous en parlerons la prochaine fois.

Daniel Guillaume (Calais)

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1936 - 05