Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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SANCTIFICATION


J’ai reçu depuis un certain temps déjà, d’une lectrice de «Viens et Vois» une lettre dont j’extrais ce qui suit:

«Je viens vous demander si vous ne pourriez pas faire suite à l’article de Mr. Scott, sur Hébreux 8/5 (N° de Juillet 1934), car j’aimerais beaucoup savoir comment nous pouvons, nous, pauvres créatures, bannir de nos coeurs toutes pensées et toute crainte humaines...»

Quel est, en effet, celui qui n’a pas souffert de trouver en lui des pensées totalement étrangères à Dieu, incompatibles avec la nature divine, et qui n’auraient pas dû éclore chez un chrétien?

Qui n’a connu ou la jalousie, ou l’envie, ou l’animosité, ou la convoitise, et que d’autres choses encore... ?

Mais, quand ces pensées, quand ces sentiments sont éclos en nous, si malheureux que nous en soyons, nous ne pouvons pas les empêcher de venir: ils sont là!!

Tous nous avons fait cette triste expérience: nous ne sommes pas maîtres de nos pensées et de nos sentiments ou plus exactement, nous ne sommes pas maîtres de les empêcher de naître, par le simple jeu de notre volonté.


* * *


Dieu nous tiendra-t-il rigueur de ces pensées et de ces sentiments! Autrement dit: où commence notre responsabilité?

Non, ce n’est pas des pensées qui nous sont montées au cœur que Dieu nous rendra coupables, ce n’est pas de cela que nous aurons à répondre devant lui.

Nous sommes bien souvent dans l’état d’esprit de Caïn qui vient d’offrir à Dieu son sacrifice, ou dans un état voisin.

Que dit donc Dieu:

«Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu?

Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi, MAIS TOI, DOMINE SUR LUI.»

Dieu ne semble pas considérer Caïn comme ayant déjà péché.

Et je pense que nous-mêmes nous ne sommes pas rejetés par Dieu pour ces pensées et ces sentiments charnels qui nous envahissent parfois.


Nous ne devenons coupables que s’ils nous entraînent à l’action,

ou seulement si nous les entretenons.

«Le péché étant consommé produit la mort».


* * *


Mais il n’en est pas moins vrai qu’ils sont souvent symptomatiques d’un état spirituel déficitaire. Alors ce n’est plus Dieu qui produit en nous le vouloir et le faire (Phil. 2/13), mais, comme Caïn, nous donnons accès au diable: voilà ce que Dieu nous reprochera.

Permettez-moi de vous citer ici ce qu’écrivait le R. P. Didon, et qui a quelque analogie avec ce qui nous occupe:

«Il s’agit pour vous de bien démêler le monde superficiel de vos impressions et le monde de votre volonté.

Les impressions importent peu. La volonté c’est tout.

Dieu ne nous demandera pas compte des impressions qui vous auront assaillie, car il n’est pas au pouvoir de les prévenir, de les tempérer. Elles sont comme le vent qui s’élève, comme le nuage qui se forme, comme la foudre qui éclate, comme la neige qui tombe.

Dieu ne regarde dans l’âme humaine que la volonté.

Nous ne sommes maîtres que d'une chose, ma pauvre enfant: c’est de vouloir, c’est d’aimer. Voilà ce que le Christ cherche en nous; voilà ce qu’il pèse, et nous ne valons à ses jeux que dans la mesure de notre vouloir et de notre amour,»

(Lettres à Th. V.)

Il en est des pensées involontaires, dont nous sommes honteux, et qui, bien souvent, nous sont suggérées par Satan, comme de nos impressions.

Il nous est impossible, à nous, pauvres créatures humaines, de bannir de nos cœurs toutes pensées et toute crainte humaines. Cela c’est l’œuvre de Jésus.

Écoutez ce que dit l’apôtre Paul:

«Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur, mais JE VOIS DANS MES MEMBRES UNE AUTRE LOI, qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres. Misérable que je suis, qui me délivrera du corps de celle mort? (Rom. 7/22-24)

Voilà n’est-il pas vrai, votre expérience, qui est ou, a été, notre expérience à tous.

Mais «livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à la sainteté». C’est là le secret pour que Dieu produise en nous le vouloir et le faire. C’est ainsi que nous arrivons à agir sur nos pensées et sur nos sentiments.

Le milieu dans lequel nous vivons exerce une influence profonde sur nous-mêmes à notre insu. Même si nous nous croyons assez forts pour ne pas subir cette influence, elle agit en nous.

Georges Muller raconte le fait suivant:

Vers le soir, j’arrivai à Brunswick d’où nous repartîmes peu après. Durant la nuit j'entendis une conversation abominable entre le conducteur et un étudiant: propos pervers, païens, sard0niques. Le seul témoignage que je rendis fut de garder le silence.

Nous sommes arrivés à Celle ce matin, la voiture ne repart que cet après-midi pour Hambourg. Mon âme est souffrante aujourd’hui. L'horrible conversation de cette nuit a agi sur moi comme un poison spirituel. Comme le mal nous pénètre facilement, même lorsque nous n'en avons pas conscience!

C’est pourquoi l’un des grands principes de la Parole de Dieu, c’est le principe de séparation («Sortez du milieu d’elle, mon peuple...» «Ils ne sont pas du monde...») et c’est pourquoi le chrétien doit fuir les lieux de plaisir (cafés, cinémas, théâtres, plages mondaines (elles le sont toutes) terrains de sports, salles de jeux, fêtes mondaines, fêtes foraines, foires, et renoncer à certaines fréquentations.

Dans le même ordre d’idées nous pourrions parler de l’action exercée par les chants et la musique profanes. Un voisin avait un phonographe qui plusieurs fois par jour chantait une chanson assez peu édifiante. Mes enfants la répétait inconsciemment, malgré les défenses réitérées, ma femme et moi même nous nous sommes surpris plusieurs lois à la fredonner.

Une mention doit être faite pour les lectures. Tout sans doute n’est pas mauvais dans ces dernières choses, mais quel soin ne devons-nous pas apporter dans le choix que nous faisons parmi elles?

Tous ces contacts avec le monde produisent en nous des pensées, des sentiments qui ne sont pas toujours purs et qui nous poursuivent longtemps après que la cause qui les a produits a cessé.

Que dire donc lorsque nous prenons part à ces choses!

Veillons sur nos conversations, nos paroles.

«Que l'impudicité, qu’aucune espèce d'impureté, et que la cupidité ne soient pas même nommées parmi vous, ainsi qu’il convient à des saints. Qu’on entende ni paroles déshonnêtes, ni propos insensés, ni plaisanteries, choses qui sont contraires à la bienséance; qu’on entende plutôt des actions de grâces». (Ep. 5/3-4)

C’est ainsi que nous devons livrer nos membres comme esclaves à la justice pour arriver à la sainteté, en nous regardant comme morts au péché et comme vivants pour Christ.

Christ est notre sanctification comme il est notre salut.

Attachons-nous à lui, vivons de sa vie, réfugions-nous en lui à l’heure de la tentation, et nous serons plus que vainqueurs.

D. Guillaume. (Calais)

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1936 - 03


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