VIENS ET VOIS

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LA CHUTE DE SALOMON

La faillite spirituelle de Salomon est un des faits les plus poignants de l’histoire sacrée.

Cet homme commence sa vie avec tant d’avantages exceptionnels, il arrive ensuite à une prospérité si surprenante pour terminer sa vieillesse dans l'amertume et le désappointement!

À la tragédie de sa propre vie vient s’ajouter la douleur de l’échec de son fils Roboam à acquérir la sagesse comme Salomon le lui recommandait avec tant d’insistance.

Quand il se rappelle que le livre des proverbes contient tant d’exhortation à «mon fils» et que ces recommandations, si excellentes en elles-mêmes, se sont révélées pour ainsi dire vaines, un esprit réfléchi s’étonne et se demande: «Pourquoi cela? Salomon est-il tombé dans le péché?

Salomon a-t-il en effet péché?

Nous le croyons. On peut arguer que la vérité de ses proverbes est hors de doute, ce dont nous convenons, car nous y trouvons plus que la sagesse humaine.

Nous rappelons qu'une nuit le Seigneur apparut en songe à Salomon et qu’en réponse
à l'humble prière de celui-ci, prière si agréable à l’Éternel, Dieu lui donna, non seulement la sagesse qu’il lui avait demandée, mais aussi les honneurs et les richesses. (I Rois III)

La sagesse de Salomon exprimée dans le livre des proverbes est, pour nous, une manifestation dans l’Ancien Testament de ce premier don de l'Esprit qui est la «Parole de Sagesse» (I Cor. 12, 8).

Son inspiration pour l’enseignement et la prédication est un fait, et ceux, qui par leur langage portent atteinte à la valeur spirituelle du livre des proverbes comparée aux autres livres de la Bible, s’engagent dans une voie fausse et dangereuse.

Cependant, il est certain que Salomon pécha, et dans ce fait se trouve une leçon profonde pour tous ceux qui connaissent et qui goûtent les dons et les appels de la Pentecôte.

Alors même qu’il n’y a aucun doute sur la nature de leur source, les dons et l’inspiration du Saint-Esprit n’assurent rien de plus que la vérité de ce qu’ils nous disent.

ILS NE GARANTISSENT PAS LA SANCTIFICATION FINALE de celui qui leur sert de canal, et ILS N’ACCORDENT AUCUNE CERTITUDE DE SATISFACTION INTÉRIEURE; ils peuvent même échouer dans leur objectif connu tout en étant incontestablement vrais. Salomon en est une illustration frappante.

Dans I Cor. 13, 1-3; Paul nous donne la même leçon.... JE NE SUIS RIEN.

La faillite spirituelle de Salomon confirme d’une manière éloquente la vérité de ce fameux passage.

Après avoir reçu de Dieu des dons spirituels inestimables, il finit avec «RIEN».

Le résultat final est pour lui «vanité des vanités». Et non seulement il échoue dans sa tentative d’acquérir le contentement intérieur, mais il apparaît clairement que, malgré les sages recommandations qu’il adresse à son fils Roboam, il est devenu pour celui; ci «comme l’airain qui retentit»: il ne le touche et ne l’influence ni moralement, ni spirituellement.

En quoi consiste la chute de Salomon?

La réponse est aisée à trouver:

«Son cœur n’était plus droit devant le Seigneur, son Dieu,» et plus tard, «il avait détourné son cœur de l’Éternel, le Dieu d’Israël qui lui était apparu deux fois» (1 Rois 11, 4-9).

Celui qui écrivait: «Garde ton cœur»

n’avait pas su garder le sien.

Tous les ennuis de Salomon commencèrent quand il laissa son cœur errer dans des voies douteuses et interdites.

Il s'allia avec Pharaon et épousa la fille de celui-ci. Ce fut le commencement de la brèche

Plus tard «il aima plusieurs femmes étrangères» et ces femmes détournèrent son cœur.»

De même il laissa libre cours à son amour égoïste du luxe et du faste.

Il mit sept ans à construire la maison du Seigneur, mais «Salomon bâtit aussi sa maison et l'acheva en treize ans.» Presque deux fois plus de temps pour son intérêt personnel que pour celui de Dieu... et la récolte fut amère: «VANITÉ DES VANITÉS».

Le lecteur superficiel peut être trompé en constatant que les bénédictions de Dieu demeuraient sur l’œuvre de Salomon, la construction du temple, et que la gloire du Seigneur remplissait sa maison après la longue et éloquente prière de Salomon.

Une des erreurs les plus communes chez les penseurs sans profondeur est que le succès qui accompagne notre travail pour Dieu et les manifestations remarquables de «gloire» sont une preuve que tout va bien dans le cœur, et ce ne fut pas le cas de Salomon.

Avec une grâce infinie, le Seigneur bénit souvent notre ministère exercé avec l’aide des dons du Saint-Esprit et le couronne de gloire par amour pour la multitude, de même que tous les enfants d’Israël recueillaient le bénéfice spirituel de la maison que Salomon avait bâtie pour le Seigneur, et qu’ils étaient grandement inspirés et bénis par la manifestation de la gloire (II Chr. 7, 3)

Un esprit léger peut voir un signe que tout va bien dans le fait que «le Seigneur apparut une deuxième fois à Salomon», mais la lecture attentive du passage révèle que LES AVERTISSEMENTS DÉPASSENT DE BEAUCOUP LES PROMESSES; la note dominante se trouve dans le mot «SI» et les dernières paroles sont une terrible menace de jugement.

En définitive, le jugement apparent de Dieu sur Salomon fut retardé par amour pour un autre «David», mais l’implacable rétribution intérieure est résumée dans ce cri amer: «TOUT EST VANITÉ».

Quant à l’impuissance de Salomon à mener Roboam dans le sentier de la sagesse qu’il lui avait prêchée avec tant de soin, nous en trouvons la raison dans le fait que:

Salomon ne mettait pas en pratique dans sa propre vie

ce qu’il enseignait et conseillait à son fils.

Aussi pure que soit sa doctrine, et aussi éloquent soit-il, tout prédicateur chez lequel les auditeurs ne verront pas l’accord entre sa vie et sa prédication aboutira inévitablement à un échec. Un pasteur qui change continuellement d’auditoire pourra retarder le verdict final des hommes plus longtemps que celui qui est stationnaire, mais néanmoins le jugement viendra sûrement.

En résumé, quelle est la leçon que donne Salomon et le livre des proverbes aux individus et aux mouvements qui ont expérimenté l'inspiration du Saint-Esprit?

C’est que les dons spirituels, la doctrine la plus vraie, tout cela aboutit à une déception amère, si nous ne gardons pas dans notre cœur un amour bouillant pour Dieu.

Une inspiration indiscutable d’en Haut, les richesses, les honneurs les signes extérieurs de succès, les prières éloquentes en public et les réponses glorieuses, tout cela se terminera par:

UN DÉSAPPOINTEMENT AMER ET LA FAILLITE DEVANT DIEU,

SI L’AUTEL DE LA CONSÉCRATION PERSONNELLE A ÉTÉ NÉGLIGÉ.

Si nous faiblissons dans le désir de posséder en nous un fond de sainteté personnelle, inévitablement notre défaillance sera accompagnée d’impuissance dans notre témoignage.

– Les dons spirituels de Salomon aboutirent à cette plainte finale «VANITÉ DES VANITÉS.»

– Les dons spirituels de St Paul produisirent ce cri de triomphe:

«J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, J’AI GARDÉ LA FOI.»

La différence entre ces deux hommes si bénis, qui tout deux commencèrent leur vie par une vision céleste, et que l’un vécut pour lui et que l’autre mourut à lui-même.

Tout le secret du succès ou de l’échec de notre «Pentecôte» se trouve dans la manière profonde et sincère avec laquelle nous acceptons notre calvaire.

D. Gee

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1935 - 10