Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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PARLER OU SE TAIRE


Ésope, esclave grec qui vivait vers l’an 600 av. J. C., était, paraît-il, remarquable par son esprit subtil. Un jour, son maître lui donna l’ordre d'acheter au marché ce qu'il y aurait de meilleur.

Ésope n’acheta que des langues qu’il fit accommoder à toutes les sauces. Les convives s’en fatiguèrent rapidement, ce qui attira à Ésope les reproches de son maître.

«J’ai exécuté tes ordres, répondit Ésope, car rien n’est meilleur que la langue: c’est le lien de la vie civile, la clef des sciences, l’organe de la vérité et de la raison...»

Pour l’embarasser, son maître lui commanda d’acheter pour le lendemain ce qu'il y a de pire. Ésope obéit et n'acheta que des langues.

«La langue, dit-il, est ce qu’il y a de pire; c’est la mère de tous les débats, la nourrice de tous les procès, la source des divisions et des guerres.» Que cette histoire soit authentique ou imaginée, elle n’en exprime pas moins une profonde vérité.


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Petit organe qui souille tout le corps, telle peut être au point de vue spirituel, la définition de la langue. C’est ce qu’exprimait le Seigneur Jésus pendant son ministère terrestre selon le récit que nous trouvons dans Matthieu 15: 18.

Les «PÉCHÉS DE LA LANGUE» sont très nombreux, d’autant plus, évidemment, que l’on parle davantage:

«Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher, mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent» Prov. 10: 19.

David avait bien compris cela: «Je veillerai sur mes voies de peur de pécher par ma langue». Ps. 39: 2.

Parmi ces péchés, il en est un particulièrement néfaste, c’est LA MÉDISANCE.

Médire, dit le dictionnaire, c’est dire de quelqu’un avec une intention mauvaise, du mal qui est vrai.

La médisance n’est donc pas du mensonge; elle est cependant une caractéristique de l’homme irrégénéré comme nous le montre Romains 1: 30.

Ce défaut est si commun chez les inconvertis qu’un auteur célèbre pouvait écrire: «On dépeuplerait un État en moins de rien si on tuait tous les médisants». (Blaise Pascal)


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Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, on trouve de la médisance également chez les chrétiens et cela ne date pas d'hier, car Paul écrivant aux Corinthiens disait: «Je crains de trouver des médisances». II Cor. 12: 20.

La lutte contre la médisance fait l’objet de nombreuses exhortations dans la Parole de Dieu. «Rappelle-leur... de ne médire de personne». Tite 3: 2. — «Ne parlez point mal les uns des autres, frères» Jacques 4: 11.

Il est à remarquer que la définition du dictionnaire n’est pas tout à fait exacte par rapport aux chrétiens; en effet, il peut y avoir médisance, même en l’absence d’intention mauvaise, dès que l’on parle des défauts ou travers de nos frères en la foi.

Quels sont alors les sentiments dont nous sommes animés?

Est-ce le regret de trouver chez un frère tel défaut plus ou moins grave?

Est-ce pour nous mettre en garde contre ce défaut?

Est-ce pour prier le Seigneur et lui demander d’en débarrasser notre frère?

Ou est-ce un sentiment de pharisaïsme: moi, je n’ai pas ce travers?

Comme il est souvent difficile d’analyser ses propres pensées, le plus sage est, tout simplement, de ne pas parler de nos frères et sœurs, d’autant plus que c’est aussi de la prudence: «Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères, afin que vous ne soyez pas jugés». Jacques 5: 9. — Car on vous jugera du jugement dont vous jugez.» Matthieu 7:2.

D’ailleurs, après une conversation au cours de laquelle un frère a été «étrillé», il reste un certain trouble, avant-coureur pourrait-on dire, du jugement qui tombera sur nous....

Salomon l’avait compris ainsi lorsqu’il écrivait: «Celui qui veille sur sa bouche et sur sa langue préserve son âme des angoisses.» (Prov. 21: 23.)

Souvenons-nous des enseignements du Sauveur lorsqu’il invitait ses auditeurs à ôter d’abord la poutre de leur œil avant de vouloir ôter la paille de l’œil du voisin.


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D’autre part, y aurait-il encore des médisants s’il ne se trouvait des oreilles complaisantes pour recueillir leurs discours?

Évidemment non; en sorte que celui qui écoute est, devant le Seigneur, aussi coupable que celui qui parle.

Quelle attitude prendre devant ces choses?

Refuser d’entendre ce que l’on nous dit?

Ce n'est peut-être pas la meilleure manière, car on risque de donner une mauvaise interprétation aux sentiments de notre interlocuteur et de lui attribuer nos propres pensées.

Certainement, le mieux est d’obéir à la Parole en suivant les conseils donnés dans 1 Jean 5: 16: PRIER. — «Oui, notre frère Un Tel ne marche peut-être pas droit; eh bien, mon ami, mettons-nous à genoux et prions notre Dieu en sa faveur

Faisant cela, nous agirons d’une manière agréable à notre Sauveur, car nous pratiquerons la charité, Sa charité, et nous ferons un nouveau pas dans la vie sainte.

Rejetant donc... toute médisance, désirez le lait spirituel et pur, afin que par lui nous croissiez pour le salut, si nous avez goûté que le Seigneur est bon. I Pierre 2: 1.

S. M.

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1935 - 09


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