Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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LE PARLER EN LANGUES


Traduit de M. Donald Gee.

L’âge dans lequel nous sommes et qui a commencé au jour de la Pentecôte, peut être appelé l’Âge du Saint-Esprit.

Et comme à son début Dieu accorda aux premiers chrétiens des dons surnaturels,

aujourd’hui où nous approchons de la fin de cet âge, Dieu rend ces mêmes dons à son Église.

À la Pentecôte, les 120, après leurs dix jours d’attente, reçurent «la promesse du Père» ils furent tous «remplis du St-Esprit et se mirent à parler en d’autres langues selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer».

Si nous pouvions connaître les expériences des chrétiens aux diverses époques de l’histoire de l’Église, nous croyons que nous pourrions constater que ce genre de manifestations n’a jamais entièrement cessé.

Saint Augustin les mentionne au IVe siècle et plus tard encore Chrysostome y fait allusion.

À toutes les époques de réveil, nous retrouvons le parler en langues: chez les Huguenots, chez les premiers Quakers, aux débuts du Méthodisme et dans les réveils qui marquèrent le commencement du siècle dernier.

Dès longtemps on a connu des cas isolés de chrétiens dont la foi, triomphant de l’atmosphère de doute et de froideur spirituelle qui les entourait, s’est emparée des promesses du Maître concernant «les signes qui accompagneront ceux qui auront cru» (Marc 16: 17).

Nous avons sous les yeux le témoignage de l’un d’entre eux qui, il y a près de 40 ans, reçut le Baptême du Saint-Esprit accompagné des langues. Mais son Église et ses voisins, tout en le considérant comme un saint, le traitaient comme un bon vieillard quelque peu déséquilibré.

Aujourd’hui la prophétie est en train de s’accomplir, et Dieu répand son Esprit «sur toute chair» (Joël 2: 28).

Il y a 20 ans, on ne comptait que bien peu de chrétiens qui fussent entrés en possession de tout leur héritage dans ce domaine. Mais aujourd’hui ils sont des multitudes en Europe et en Amérique et jusqu’aux extrémités de la terre. Et malgré l’incroyable opposition et les préjugés qu’ils rencontrent dans les Églises organisées, leur nombre va s'accroissant sans cesse avec une extraordinaire rapidité.

C’est pourquoi il est utile de revenir, sans cesse aux indications de la Parole de Dieu concernant le «parler en langues».


I. Les «Langues» sont un signe

Elles rentrent en effet dans la liste des «signes» qui accompagneront ceux qui auront cru (Marc 16: 17-18) et les Actes nous confirment qu'il en fut ainsi dans l'Église primitive.

Un signe se manifestant à travers les croyants et destiné aux inconvertis (1 Cor. 14: 22) comme démonstration surnaturelle de la présence et de la puissance de Dieu.

Le but de ce don n'est pas la prédication de l’Évangile, comme on le suggère souvent, car on ne trouve nulle part dans la Bible la moindre indication que le Saint-Esprit l’ait jamais employé ainsi. Il peut se présenter des cas, — comme à la Pentecôte — où les «langues» se sont trouvées être comprises par quelques-uns de ceux qui étaient là. Mais il suffit de rappeler — pour montrer que ce n'est pas là une règle générale, — que dans l’Église on avait besoin d’un autre don surnaturel pour compléter le premier: le don d'interprétation des langues! (1 Cor. 12: 10).

Les «langues» sont un signe de cette plénitude de l'Esprit, de ce glorieux état de surabondance spirituelle où le croyant éprouve en son âme un tel sentiment de la présence de Dieu que le langage naturel devient impuissant à exprimer la gloire et l’adoration dont il est rempli. C’est pourquoi le parler en langues constitue la preuve par excellence du Baptême du Saint-Esprit. L’enfant de Dieu peut avoir connu déjà plusieurs onctions de l’Esprit, mais les «langues» marquent toujours un nouveau degré d’expérience spirituelle.


II. La Sanctification et le Baptême du Saint-Esprit

Le fait que Dieu accorde de nouveau, en notre temps, à ses enfants, le Baptême du Saint-Esprit sous la forme même en laquelle l’a reçu l’Église primitive, nous oblige à mettre au point notre terminologie religieuse et nos systèmes théologiques.

Cela est vrai surtout de ceux qui avaient fait déjà des expériences profondes de la grâce de Dieu. Certes, il ne saurait être question de diminuer la valeur de ces expériences, mais souvent elles ont été faussement étiquetées. Plusieurs ont grand peine à l’admettre et demeurent ainsi à l’écart des bénédictions nouvelles.

Souvent, par exemple, on a intitulé «Baptême du Saint-Esprit» l’expérience de la Sanctification. Et pourtant l’étude de la Parole de Dieu montre clairement que la Sanctification est une expérience négative, une séparation d’avec le péché, une purification, un dépouillement.

Tandis que le Baptême du Saint-Esprit est au contraire une expérience positive, c’est une plénitude, un revêtement. Le chrétien ne reçoit pas le Baptême de l’Esprit pour être purifié, mais bien par ce qu’il est purifié par la repentance et la foi au précieux sang de Christ (Act. 2: 38).

Ceux qui sont déjà sanctifiés ont encore besoin de la puissance que donne ce Baptême, et ceux qui ont reçu celui-ci ont besoin plus que jamais de croître dans la sanctification.

Les «langues» — il est bon d’y insister — ne sont pas une preuve de sanctification, mais elles sont l’indice de la présence de Celui qui sanctifie.


III. Les Langues comme preuve de Baptême du Saint-Esprit

Le livre des Actes nous montre que le parler en langues est devenu le signe choisi par Dieu, la preuve décisive de la réception par le fidèle de la plénitude du Saint-Esprit. Il était considéré comme tel dans l’Église primitive et devrait l’être également de nos jours.

En effet quand on a reconnu que cette manifestation de l’Esprit marque le moment où la surabondance de la grâce divine déborde les moyens ordinaires d’expression de l’âme humaine, on ne peut contester que les «Langues» constituent un signe tout indiqué du Baptême du Saint-Esprit.

D’ailleurs il est normal que ce Baptême soit marqué par quelque indice extérieur, puisque c’est une expérience précise, faite en un lieu et en un temps déterminés, et qui paraît être aussi évidente pour les assistants que pour celui qui en est l’objet (Actes: 2: 4, 8: 17; 10: 44; 19: 6).


IV. C’est une erreur que de rechercher le parler en Langues

Plusieurs, ayant reconnu le bien-fondé de tout ce que nous venons de dire se sont mis à rechercher avec ardeur cette manifestation et ont même lutté jusqu’à l’agonie dans leurs prières pour l’obtenir.

C’est là une profonde erreur!

Ce que nous devons rechercher et demander, c’est le Saint-Esprit, et c’est Lui qui nous fera parler en langues. Rechercher les «langues» pour elles-mêmes est absurde et vain et peut entraîner à toutes sortes d’abus et d’excentricités regrettables.

Il ne faut pas se lasser de répéter que les «langues» sont l’indice d’une plénitude d'Esprit et d’amour que Dieu répand dans le cœur. Hors de cela, il n’y a plus que «l’airain qui résonne et la cymbale qui retentit», comme le dit Saint-Paul lui-même (1 Cor. 13: 1).

Et pourtant il y a sur terre peu de dons plus beaux, de la beauté du ciel, que le parler en langues d'un chrétien qui vient d’être rempli de l'Esprit de Dieu et qui est comme perdu dans l’adoration de Jésus-Christ. Les mots sont impuissants à le décrire et dans de semblables occasions, nous nous sommes souvent sentis transportés aux portes mêmes de la gloire, en la présence de Dieu.


V. Le Don des Langues après le Baptême de l'Esprit

Après cette première manifestation du parler en langues au moment du Baptême du Saint-Esprit, il peut y en avoir d’autres, et pour plusieurs chrétiens, c'est un véritable don de l'Esprit (1 Cor. 12; 10).

Tous les chrétiens ayant reçu le Baptême selon Actes 2: 4, ne possèdent pas ce don destiné à s’exercer de façon permanente dans l'Église. (1 Cor. 12: 30).

Personnellement, nous croyons que les baptisés du Saint-Esprit parlent en langues de temps en temps, quand ils éprouvent en eux ou autour d’eux une plénitude particulière de l’Esprit.

Souvent cette manifestation ne se produira plus en public, comme lorsqu'il s’agit du don, mais le chrétien pourra toujours en jouir privément. C’est là, nous semble-t-il la seule façon d’entendre le double témoignage de Paul dans 1 Cor. 14: 18 et 19.


VI. Comment exercer ce don de la bonne manière?

La règle d'or en la matière est de ne jamais oublier que les «langues» doivent être considérées comme un signe, c’est-à-dire qu’elles sont l’indice d’une surabondance de l'Esprit dans le croyant. Même lorsqu’il s’agit du don des langues, ce don est encore destiné à servir de signe (1 Cor. 14: 21-22). Sans la pression intérieure d'une plénitude spirituelle, il n'y aura jamais grand profit à parler en langues!

Car lors même qu'un croyant a authentiquement reçu le don des langues, il peut arriver qu'il s'en serve mal, sous la simple impulsion de sa propre volonté, ce qui risque d'amener des désordres (1 Cor. 14: 23) ou pour le moins de n’apporter aucune bénédiction. C’eut ce qu’implique tout renseignement de Paul dans 1 Cor. 14.

À l'ordinaire, dans l'Église, lorsqu'il est besoin non d’un signe, d'une manifestation surnaturelle, mais d’exhortation d’édification, d'encouragement inspirés (v. 3) le don de prophétie est préférable au don des langues (v. 5) et c’est lui qui, normalement transmet les messages inspirés. Mais il est des cas où le Seigneur désire manifester d'une façon plus nettement surnaturelle dans l’assemblée sa présence et sa puissance (et nous croyons que ces cas deviennent de plus en plus fréquents aujourd’hui). Alors, Il fera appel pour manifester la présence de l’Esprit à un fidèle possédant le don des langues. Et comme l’édification de l’Église ne doit jamais être perdue de vue, ces messages en langues recevront une interprétation, pour que chacun puisse les comprendre et en profiter.

De telles paroles en langues sont alors un véritable message adressé à l'assemblée et équivalent à une prophétie. La seule différence, c'est que leur caractère plus évidemment surnaturel sert de signe pour les incroyants qui se trouvent dans l’assemblée (v. 22). Il est bon de noter cependant que d’ordinaire c’est par le ministère d'autres dons, au caractère moins évidemment surnaturel, que la conviction de péché est produite dans le cœur des assistants (v. 24).


VII. Le Saint-Esprit et la maîtrise
 de sol

D’après l’enseignement de la 1re épître aux Corinthiens, l’exercice des dons spirituels doit être accompagné d’une grande maîtrise de soi (v. en particulier 14: 27 et 32).

Plusieurs chrétiens y voient une contradiction ou en tout cas une difficulté; c’est qu’ils admettent que dans toute inspiration l’Esprit de Dieu impose en quelque sorte la manifestation de sa puissance au croyant, qui n’en est plus que l’instrument plus ou moins passif.

La vérité est, bien plutôt, qu’il s'agit d’une collaboration consciente et libre entre le St-Esprit et,le croyant. Saint-Paul exprime cela fort bien lorsqu'il dit (Col. 1: 19): «C’est à quoi je travaille, luttant avec Sa force qui agit puissamment en moi».


LE CROYANT AGIT PARCE QUE DIEU AGIT EN LUI.


Lors du Baptême du Saint-Esprit, le croyant est tellement submergé par la puissance de Dieu que ses paroles peuvent paraître momentanément hors de tout lien avec son intelligence. C’est ce qui se produisit par exemple lors de la Pentecôte.

D’ailleurs si le parler en langues n’était pas une manifestation de ce genre, on ne voit plus bien comment il pourrait être un signe démontrant que le Saint-Esprit anime le croyant.

Mais il faut souligner qu’il ne s’agit pas là d’une passivité allant jusqu’à l’inconscience. Lorsque les premiers chrétiens parlaient «comme l’Esprit leur donnait de s’exprimer» (Act. 2:4), leur intelligence pouvait demeurer momentanément «stérile» (1 Cor. 14: 14), mais leur esprit n’en était que plus libre et jouissait en pleine conscience de cette exceptionnelle communion avec Dieu, tandis que leur volonté obéissait, le sachant et le voulant à l’impulsion de l’Esprit.

Paul ne fixe aucune règle pour des occasions semblables: lorsque le Seigneur baptise du Saint-Esprit, une multitude peut parler en langues à la fois (Act. 2:4, 10. 44-46), et l’interprétation n’a rien à faire dans un tel cas, puisqu’il s’agit uniquement d’adoration et de louange.

Mais ce sont là cas spéciaux et nous pouvons avoir la confiance que le Seigneur n’agira ainsi que lorsqu’il le jugera convenable et n’exposera pas lui-même son œuvre à des reproches mérités. Ceux qui recherchent le Baptême feront bien cependant de choisir les conditions extérieures, de telle sorte que le Seigneur puisse agir sur eux avec une entière liberté, et qu’ils n’aient pas à se contraindre eux-mêmes à une réserve indispensable en d’autres circonstances.

Quant au parler en langues dans l’assemblée, il arrive que les jeunes chrétiens désirent ardemment retrouver l’expérience merveilleuse qu’ils ont faite lors de leur Baptême et il en résulte parfois du désordre. Éprouvant la présence et la puissance de Dieu dans telle réunion ou dans tel discours, ces chrétiens ont aussitôt l’impression que Dieu désire se manifester aussi par leur moyen, et ils se mettent à parler en langues. Mais peut-être n’était-ce pas du tout l'intention de Dieu!... ils feraient bien d’étudier 1 Cor. 14.


VIII. Quand faut-il parler en langues?

Il faut beaucoup de prières et une communion étroite avec Dieu pour reconnaître clairement quand II désire se servir de nous pour la manifestation, d’un don spirituel.

La première condition — cela va sans dire — c’est qu’on ait nettement conscience d’une puissante action en soi de l’Esprit de Dieu. Pour le reste le croyant sincère et rempli du Saint-Esprit apprendra à discerner quelles sont les occasions favorables et celles qui ne le sont pas: une occasion favorable est en somme la plus sûre indication de la volonté de Dieu.

Le grand principe c’est «que tout se fasse pour l’édification» (v. 28).

Un parler en langues prolongé, sans interprétation ne saurait de toute évidence être en édification à personne. Dès lors il est condamné — quelque précieux qu’il puisse être pour celui qui parle, car il prendrait trop de place et empêcherait l’exercice d’autres formes du ministère de la parole.

Et si le croyant a le sentiment que l’Esprit continue à agir sur lui, rien ne l'empêche de continuer, sans bruit, à parler en langues «à lui-même et à Dieu» (v. 27-28). Ainsi il contribuera à maintenir dans la réunion la puissance divine, sans causer ni trouble ni désordre. Peut-être aussi l’intention du Seigneur est-elle dans ce cas d’amener ce croyant à exercer le don de prophétie (v. 1 et 39).

Lorsqu’il sent que l’Esprit agit sur lui, le croyant — ayant toujours en vue l’édification de ses frères — cherchera intelligemment à se rendre compte de ce que Dieu désire à ce moment-là: il pourrait sans doute se mettre immédiatement à parler en langues, mais peut-être Dieu désire-t-il autre chose?


En terminant, insistons encore sur ce point: le parler en langues ne saurait être efficace et béni – qu’il s’agisse d’ailleurs du signe initial du Baptême ou du don des langues d’un chrétien expérimenté — qu’à la condition fondamentale d’être provoqué au moment même par un afflux nouveau de la plénitude de l’Esprit.

Sans cela, les plus belles «langues» ne sont que l’airain qui résonne; mais avec cela, elles sont le signe incontestable que l’Esprit de Dieu agit encore dans l’Église avec la même puissance qu’au jour de la Pentecôte.

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1932- 07


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