Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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DEVOIRS ET PRIVILÈGES


Les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or remplies de parfums qui sont les prières des saints. (Apoc. 5, 8)

De nos jours, la prière a perdu bien souvent, hélas! de sa signification.

La plupart du temps, la prière n’est plus qu'une forme. On prie par devoir, on récite ses «prières» sans chercher à en pénétrer le sens profond. On les répète parfois aussi rapidement que possible, de façon à avoir vite fini. Parfois même la prière est infligée aux fidèles comme pénitence. C'est le cas des «Notre Père» imposés comme peine à ceux qui se sont confessés.

Tout cela nous écarte beaucoup des vrais buts de la prière.

Tous les exercices de notre vie chrétienne comportent ce DOUBLE CARACTÈRE: ils constituent non seulement des devoirs, mais aussi des privilèges. C’est pour avoir perdu cela de vue, ou pour ne l’avoir pas compris, que la prière, dans bien des cas, a perdu ce qui en fait l’attrait et la force: LA COMMUNION AVEC DIEU.

Dès lors:


QUOI D’ÉTONNANT QUE SI PEU DE PRIÈRES REÇOIVENT UN EXAUCEMENT.


L'apôtre Jacques dans son épître (Ch. 5; vers. 16) nous dit: «La prière fervente du juste a une grande efficace

Certes on ne peut pas dire de celui qui «dit ses prières» uniquement par devoir, qu’il prie avec ferveur.


Pour que la prière soit efficace, il faut donc que celui qui prie soit FERVENT.

Il faut aussi qu’il soit «JUSTE».

En d'autres termes, il faut, pour que notre prière parvienne jusqu’à Dieu, que nos cœurs soient purifiés d'une mauvaise conscience (Heb. 10, 22). Dans ce but on ne pourrait assez, demander aux fidèles de rentrer en eux-mêmes, devant Dieu, chaque jour, et de se purifier sans cesse afin d’être constamment en état de grâce.

Un cas qui se présente partout nous servira d’exemple.

Deux frères ou sœurs dans la foi ont un différend. Ils se sont offensés mutuellement. Que faire?

Eh bien! pardonner simplement, sans quoi toute communion avec Dieu est rompue.

Il nous est arrivé souvent, dans des cas de ce genre, d’inviter Ies intéressés à répéter le «notre Père» en pesant bien chaque Parole.

Eh bien! cette prière dite machinalement avant la conversion prenait tout à coup un vrai sens. Arrivés à cette phrase: «Pardonne nos offenses... COMME NOUS AUSSI NOUS PARDONNONS ceux à qui nous ont offensés» (Matt (6, 12) bien des yeux se sont ouverts.

Le Seigneur a tellement désiré que sa pensée à cet égard soit retenue, qu'il a ajouté aussitôt:

«Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.»

Parole forte, dure même, solennelle aussi. Vu que la volonté de notre Père est telle, décidons-nous, une fois pour toutes, à «être en paix entre nous» et à pardonner aux autres, par égard pour le Seigneur.

Notre communion avec Dieu est notamment à ce prix. Sachons donc faire tous les actes nécessaires qui nous donnent ce caractère de «juste» indispensable pour que nos prières soient efficaces.

Dans l’Église primitive, on voit que la prière occupait une place de premier ordre. «Tous persévéraient dans la prière» (Actes 1, 42).

Afin d’être libres de toute occupation matérielle, les apôtres firent nommer sept diacres de telle sorte qu'eux-mêmes puissent continuer «à s’appliquer à la prière et au ministère de la Parole» (Actes 6, 1-9)

Pierre étant en prison, l’église ne cessait d’adresser des prières à Dieu (Actes 12, 5). Il y a bien d’autres textes à citer mais limitons-nous à ceux-là.


Dans sa lettre aux Éphésiens, l’apôtre Paul donne une exhortation tout à fait remarquable: «Faites, en tout temps par l’Esprit, toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance et priez pour les saints» (6, 18). Chaque mot de ce texte est à peser, à méditer, à retenir.

Le premier verset de 1 Timothée ch. 2 vient renforcer ce commandement, car en fait, c’en est un: «J’exhorte donc. Avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâce...»

Comme tout cela est important, solennel, digne de toute notre attention.

Oui, veillons là-dessus avec zèle, et veillons aussi à ce que «rien ne vienne faire obstacle à nos prières.» (I Pierre 3, 7).

«Soyons sages et sobres pour vaquer à la prière» (1 Pierre 4, 7), c’est-à-dire, disposons toutes choses dans nos vies privées de telle sorte que nous ne soyons pas empêchés de prier.

Que nos sœurs ne s’encombrent pas d’habitations tellement vastes que tout le temps soit pris par l’entretien du ménage,

que les frères ne s'embarrassent pas d’occupations superflues,

soyons en bons termes avec notre prochain,

vivons sobrement, dans le calme,

tout cela pour que nous ayons le temps de prier, et que, le moment venu, nous puissions prier.


N’oublions pas d'assister aux réunions de prières. «Je vous dis encore, dit le Seigneur, que si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque elle leur sera accordée» (Matt. 18, 19). Voilà la base de toute réunion de prière. Les premiers chrétiens l’avaient bien compris, aussi les réunions de prières étaient-elles innombrables.

Il y a une grâce toute spéciale à assister et à participer aux réunions de prières; ceux qui les fréquentent sans relâche sont souvent les seuls à persévérer jusqu’au bout dans la course chrétienne.

Quant à ceux qui trouvent que cela suffit de prier chez soi et qui ne voient pas de nécessité à se réunir pour prier, parfois c’est parce qu’il y a dans leur cœur de l’amertume, et plutôt que d’y renoncer ils restent chez eux. Nous devons bien mettre en doute l’efficacité de leurs prières, et force nous est de voir que, bien souvent, il ne faut pas longtemps pour constater l'affaissement, parfois même la disparition de la vie spirituelle.

Il y a quelque temps, une fidèle d’une église des environs me disait qu’elle avait appris qu’à l’assemblée de X... les occasions de prier étaient nombreuses et que, non contents de cela les membres priaient encore chez eux souvent longuement. Elle se demandait ce que l’on pouvait bien dire aussi fréquemment et pendant autant de temps.

Que pouvais-je répondre si ce n’est que «l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières, mais que l’Esprit lui-mème intercède par des soupirs inexprimables et que celui qui sonde les cœurs connaît la pensée de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints.» (Rom. 8, 26-27)

Que pouvais-je ajouter à cela, si ce n’est que peut-être elle n’avait jamais vu jusqu’ici dans la prière qu’un devoir, alors que c’est aussi un privilège glorieux, merveilleux, celui d’être en communion avec Dieu, et cela de façon réelle, vivante.

J’eus l’impression que mon langage lui paraissait un peu étrange, nouveau, différent de ce qu’elle avait entendu jusque là...

Et vous, lecteur, avez-vous pénétré ce mystère précieux?

E. Doulière.

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1935 - 02


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