Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

----------

LA MARCHE PAR LA FOI ET LA MARCHE PAR LA VUE

OU

LA DOCTRINE DES MIRACLES À TRAVERS LES ÉPÎTRES


Nous nous proposons, au cours de ces lignes, d'examiner à la lumière de la Parole de Dieu, ce que sont pour le croyant, la marche par la foi et la marche par la vue.

C’est que cette question, de nos jours revêt une importance particulière, attendu que les enfants de Dieu qui croient à la guérison Divine et au miracle, sont souvent accusés de marcher par la vue. Pourtant n'est-il pas évident que la foi soit nécessaire pour croire à la possibilité même du miracle de Dieu.

L’Apôtre Paul dans sa seconde lettre aux Corinthiens déclare (Chap. IV: 18):

«Nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles, car les choses visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles».

Et plus loin au chap. V, 7:


«CAR NOUS MARCHONS PAR LA FOI ET NON PAR LA VUE...»


Ces textes excluent-ils pour nous le droit de nous attendre à ce que Dieu intervienne dans nos vies par des manifestations «visibles», soit en guérissant les malades de façon miraculeuse, soit par la distribution des divers dons énumérés dans I Cor. 12, soit de toute autre manière?

Celte restriction ne paraît pas soutenable par les Écritures. En effet, dans cette même Épître aux Corinthiens, Paul, parlant de son apostolat, nous dit:

«Les preuves de mon apostolat ont éclaté au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des SIGNES, des PRODIGES et des MIRACLES». (II Cor. XII: 12).

Ce seul exemple suffirait pour nous autoriser à penser que le fait de croire aux miracles de Dieu pour nos temps n’a rien à faire avec la marche par la vue, et n’est aucunement opposé à la marche par la Foi.

Dans Romains XV: 18-19, nous lisons ces lignes écrites également par Paul:

«Je n’oserai mentionner aucune chose que Christ n’ait pas faite par moi pour amener les païens à l’obéissance,

par la parole et par les actes,

par la puissance des miracles ni des prodiges,

par la puissance de l'Esprit de Dieu,

en sorte que, depuis Jérusalem et les pays voisins jusqu’en Illyrie, j'ai abondamment répandu l’Évangile de Christ».

Donc Paul qui affirme marcher par la foi, se sert des actes de la puissance des miracles et des prodiges, de la puissance de l'Esprit de Dieu pour répandre l’Évangile.

Et n'est-ce pas là précisément l’ordre reçu et le but à atteindre pour glorifier Dieu et amener les âmes à Jésus, au Sauveur.

Du reste, Paul non seulement nous autorise mais NOUS INVITE À SUIVRE SON EXEMPLE lorsqu’il dit:


«Soyez mes imitateurs comme je le suis moi-même de Christ.»

(1 Cor. XI: 1.)


Prêcher avec puissance, non seulement avec des paroles comme on ne le fait que trop, mais avec des actes. C’est là la constante préoccupation de Paul.

Eph.III: 20-21: «A celui qui peut faire, PAR LA PUISSANCE QUI AGIT EN NOUS, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, soit la gloire dans l'Église et en Jésus-Christ dans toutes les générations aux siècles des siècles. Amen».

Si nous admettons que nous sommes une de ces nombreuses générations, rien n’empêche que nous voyions alors la gloire de Dieu se manifester parmi nous.

En s’adressant aux Thessaloniciens, Paul fait à nouveau l'apologie de la puissance:

I Tess. 1: 4-5: «Nous savons frères bien-aimés de Dieu que vous avez été élus, notre Évangile ne vous ayant pas été prêché en Paroles seulement, mais avec puissance, avec l'Esprit-Saint et avec une pleine persuasion».


L’Évangile que nous prêchons, doit être semblable en puissance à celui préconisé par Paul. Ne pas admettre cela c’est ne pas «imiter» ce grand apôtre, c’est même ne pas obéir à la Parole de notre Dieu.

Et comme il insiste, l’apôtre Paul, sur cette question des miracles. S’adressant aux Galates il y revient encore (chap. III: 5).

«Celui qui vous accorde l’Esprit et qui opère des miracles parmi vous, le fait-il donc par les œuvres de la Loi ou par la prédication de la foi»?

Qu’est-ce à dire?

Dans les Églises de la Galatie la prédication de la foi produisait-elle des miracles?

Sans doute, et ce n’est point tout, puisque Paul, cet homme de foi, nous montre qu’à Rome, à Corinthe, à Thessalonique, à Éphèse aussi, LES MIRACLES ÉTAIENT CHOSES COURANTES.

Dans l’Épître aux Hébreux, le St-Esprit pousse celui qui l’a écrite à mettre une fois de plus l’accent sur la question de puissance.

En effet, au chapitre II: 2-4, nous lisons:

«Si la parole annoncée par les anges, a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu une juste rétribution, comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut...»

Souvent, hélas, on s’arrête ici, sans égard pour le contexte. Or, que dit-il:...

«Un si grand salut qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des SIGNES, des PRODIGES, et divers MIRACLES et par les DONS DU SAINT-ESPRIT, distribués selon sa volonté».

Une fois de plus, la parole de Dieu nous indique que LE MIRACLE EST DONNÉ PAR DIEU LUI-MÊME POUR APPUYER LA PRÉDICATION DE CE GRAND SALUT, prédication qui ne consiste pas seulement en paroles mais en actes, comme l’indique Paul en I Corinth. II: 4-5:

«Ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance, afin que votre foi fut fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.»

De plus, il nous est dit que la Parole est appuyée non seulement par des PRODIGES et des MIRACLES, mais aussi par les «dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté» (Hébr. II: 4). Et nous pensons tout naturellement à ce que dit Paul en I Cor. XIV: 22:

«Les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants».

Et que dire encore du chapitre XI de cette Épître aux Hébreux sinon qu’elle est simplement une démonstration merveilleuse de ce que peut produire la foi.

Par la foi, tous ces héros de la foi obtinrent des promesses; ils virent la puissance de Dieu, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la force du feu, échappèrent au tranchant de l'épée, guérirent de leurs maladies, etc...

Certains pensent à tort que ces victoires furent réservées seulement aux hommes de foi des temps révolus. À tort, puisque Jacques a soin dans son Épître de nous mettre en confiance à ce sujet.

Au chapitre V: 17-18, il nous dit:

«ÉLIE ÉTAIT UN HOMME DE LA MÊME NATURE QUE NOUS; il pria avec insistance pour qu’il ne plût point et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. Puis il pria de nouveau et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit».

Élie, homme de la même nature que nous était un homme de foi.

La liste des textes qui prouvent que LA FOI N’EXCLUT PAS LE MIRACLE, mais au contraire LE FAIT NAÎTRE, y amène le croyant, pourrait s’allonger indéfiniment, car LE MIRACLE, C’EST LA MANIFESTATION DE LA PUISSANCE DE DIEU EN RÉPONSE À LA FOI et cette puissance nous en trouvons la démonstration de la Genèse à l’Apocalypse.

Les textes que nous avons cités suffiront sans doute à convaincre ceux qui cherchent la pensée de Dieu, avec un cœur pur. Mais alors, nous dira-t-on si la foi autorise le miracle dans la marche du chrétien, qu’est-ce alors que la marche par la vue?

Le seul fait de devoir poser le problème indique combien l’ennemi de nos âmes a réussi à s’implanter résolument jusque dans l’Église même.


Marcher par la vue, selon la Parole de Dieu, c’est regarder aux choses visibles, palpables, aux biens matériels, par exemple. On considère souvent à tort que le peuple d’Israël a marché par la vue parce qu’il a vu la puissance de Dieu se manifester.

C’est une erreur: aucun texte ne permet de porter un tel jugement.

Les Israélites marchaient par la vue lorsqu’ils allaient au combat en comptant sur le grand nombre de leurs soldats, sur leurs armes, sur leurs chariots,

mais ils marchaient par la foi lorsqu’ils allaient au combat en comptant sur Dieu et sur Dieu seul, comme Gédéon par exemple.


Prenons-en un autre, aussi concluant: celui du roi Asa.

Que fit Asa, si ce n’est marcher par la vue quand il vida le trésor du temple pour soudoyer le roi de Syrie, Ben Hadad, et le jeter sur son ennemi Baescha, roi d’Israël (I Rois XV: 18)?

Mais, que fit-il si ce n’est marcher par la foi lorsque, mieux avisé, ayant devant lui Zérah, l’Éthiopien, à la tête d’une armée d’un million d’hommes, forte de trois cents chariots, il invoqua l’Éternel disant:

«Éternel, toi seul peux venir en aide au faible comme au fort, viens à notre aide Eternel notre Dieu, car c’est sur toi que nous nous appuyons et nous sommes venus en ton nom contre cette multitude. Éternel, tu es notre Dieu, que ce ne soit pas l’homme qui l’emporte sur toi.» (Il Chron. XIV: 10)?

Or, qu’arriva-t-il, si ce n’est un miracle?

Malheureusement pour lui, Asa ne persévéra pas dans cette bonne voie et lorsque vint la maladie, il mit sa confiance dans les médecins.

«La 39e année de son règne Asa eut les pieds malades, au point d’éprouver de grandes souffrances; et cependant il ne chercha pas l’Éternel dans sa maladie, mais il chercha les médecins» (Il Chron. XVI: 12).

Au lieu de compter sur Dieu, il compta sur les médecins. À travers le texte, nous sentons la tristesse de Dieu...

«...ET CEPENDANT IL NE CHERCHA PAS L'ÉTERNEL» >.

Marcher par la vue, c'est encore «faire comme cet homme riche qui abattit ses greniers et en fit construire de plus grands afin d’y amasser sa récolte. (Luc XII: 17)

C'est comme lui, avoir du repos sur cette terre, à partir du moment où nous avons des biens en réserve.

Tandis que marcher par la foi, c’est obéir à la Parole de Christ qui dit:

«NE VOUS INQUIÉTEZ PAS POUR VOTRE VIE de ce que vous mangerez ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus» (Matth. VI: 25).

C’est ce que fit «cette pauvre veuve qui alla jusqu’à mettre dans le tronc tout ce quelle avait pour vivre» (Marc XII: 14).

C’est ce que firent les chrétiens de l’Église Primitive lorsqu’ils se dépouillaient de leurs biens matériels (Actes II: 4-5) pour amasser des trésors dans les cieux, où la teigne et la rouille ne détruisent point» (Matth. VI: 20).

Cette confiance totale en Dieu était bien propre à susciter les interventions miraculeuses de Dieu, dont les Actes des Apôtres nous ont laissé le récit.


* * *


Pourquoi n’avons-nous plus cette totale confiance en Dieu, de nos jours?

Jésus pressentait le manque d’ardeur de notre temps lorsqu’il disait:


«Mais quand le Fils de l'homme viendra

pensez-vous qu'il trouvera la foi sur la terre?»

(Luc XVIII: 8).


La trouvera-t-il?

Certes beaucoup ont la foi qui sauve, la foi dans le retour du Sauveur, mais qu’en est-il de la foi qui relègue les biens matériels à l’arrière-plan, la sagesse humaine à sa place?

Avons-nous la foi qui compte sur Dieu pour le présent comme pour l’avenir, dans la joie comme dans la souffrance; en un mot, marchons-nous véritablement par la foi?

Comme Abraham, «consentirons-nous à aller dans le pays que l’Éternel nous montrera» (Genèse XII: I).

Si nous y consentons, nous verrons la gloire de Dieu.

Sinon, nous serons peut-être sauvés «comme au travers du feu» (I Cor. III: 15). (Ce chapitre est édifiant à lire à ce sujet) nous avons tout juste assez de foi pour cela.

Ah! si nous pouvions réaliser ce cantique:

«Compter sur Lui d’heure en heure,

Tant que dure le combat

Que l’on vive ou que l’on meure

Compter sur Lui, tout est là».


À la base des ministères bénis, nous trouvons toujours cette absolue confiance en Dieu, ces renoncements aux biens matériels.

Les serviteurs de Dieu, ceux dont nous parle la Parole de Dieu, comme ceux plus près de nous, ont presque toujours fait l’expérience du sacrifice absolu de leur «MOI», ils ont appris à se détacher des choses de la terre (cf. Monod, Finney, Moody, Torrey, Murray). À ce prix est le service véritable.

SI ON NE PEUT Y ARRIVER, QU’ON NE S’ÉTONNE POINT QUE LES RÉSULTATS S’AVÈRENT STÉRILES.

Et maintenant concluons:

Pour nous — et c’est ce que nous avons essayé de démontrer par des textes — le miracle est intimement lié à la marche par la foi.

Et pour vous ami lecteur, qu’en est-il?

Edgar Doulière

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1934 - 07


Table des matières