VIENS ET VOIS

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LETTRE DU CHRIST

Vous êtes manifestement une lettre du Christ. 2 Cor. III: 3

J'ai écrit passablement de lettres au cours de ma vie, et toujours dans un but assez précis: soit pour faire connaître certaines choses, soit pour demander des renseignements, etc.. ; je n’en ai écrit aucune destinée à être enfermée dans mon tiroir pour n’être jamais connue de personne, en quelque sorte une lettre écrite pour elle-même, ce qui serait tout bonnement ridicule.

Je suppose, et à bon endroit sans doute, qu’il en est ainsi un peu de tout le monde. Il ne m’est pas davantage arrivé d’écrire pour donner le change à quelqu’un sur une affaire, quelconque — Ce qui revient à dire:

il est nettement indiqué par l’apôtre Paul, enseignant avec le Saint-Esprit, que LE CHRÉTIEN EST FAIT CHRÉTIEN DANS UN BUT DÉTERMINÉ, non relatif à lui seul, mais relatif à ceux qui peuvent le connaître plus ou moins; il doit apprendre, et avec vérité, certaines choses à ceux-ci.

Le chrétien doit être une lettre envoyée par Jésus-Christ aux autres créatures humaines encore ignorantes de la grâce de Dieu.

Doit être, ai-je dit. Hélas I si les chrétiens ou soi-disant tels, ne sont pas rares, ce qui est plus rare, c’est le chrétien manifestement lettre de Christ.

Il y a un grand faussaire, Satan, et il écrit beaucoup de lettres qu’il signe du nom du Maître; il est très habile, car IL RÉUSSIT À FAIRE CONSIDÉRER COMME CHRÉTIENS DES GENS QUI NE LE SONT PAS, et il essaie même de faire passer comme étant d’inspiration chrétienne des actions que lui-même inspire, des passions, des habitudes que lui-même a fait naître ou prendre.

Voyez cet homme qui professe s’être converti il y a plus de dix ans; il entraîne au café deux jeunes gens de vingt ans, là, il les fera jouer au billard et boire sans besoin.

Est-ce que Christ l'a chargé d’enseigner que le chemin du ciel passe forcément par la salle de billard d’un café?

Et celui-ci: il y a vingt-cinq ans qu’il prétend être une lettre de Jésus-Christ; or, plusieurs fois par semaine, il va au café jouer aux cartes pour de l’argent.

Jésus serait-il son partenaire par hasard?

Cet autre qui se montre parfois charnel, sensuel, n'oublie-t-il pas qui est celui qui a dit:

Heureux ceux qui ont le cœur pur?

Et cette femme, marchande d'étoffes, ne manquant jamais le culte, mais de laquelle on dit: elle se coupe les doigts en coupant ses étoiles! ! ! Et encore, qu’elle est la femme la plus menteuse de la commune?

Est-ce Jésus qui mesure ou parle par elle?

Et celle-ci, parfaitement au courant des changements et variations de la mode et qui n’a cure des besoins de l’œuvre de Dieu dans et par son église.

Est-ce que le Maître tourne avec elle les pages du Petit Écho de la Mode et lui bouche les oreilles ou lui couvre les yeux pour ce qui le concerne lui?

Puis cette dame voulant des ans réparer l’irréparable outrage, dépensant, en fards qui soulignent davantage la décrépitude qui commence, un argent qui fait faute ailleurs.

Et ce riche industriel qui a une superbe conduite intérieure pour de longues promenades, et un cœur sec vis-à-vis de ses collaborateurs ouvriers, qui consacre comme argent à l’œuvre à peu près la valeur du plus petit boulon de sa voiture et de son temps dans les mêmes proportions.

Pense-t-il parfois sérieusement à l’humble charpentier de Nazareth?

Et combien d’autres sur lesquels l’esprit de grâce et de vie a passé, mais qui ne lui ont pas permis de s’installer chez eux.

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Terminons vite.

Le chrétien lettré de Christ, c’est celui dont le cœur a non seulement été touché par la grâce divine mais est rempli de cette grâce.

Pour être joyeux il n’a nul besoin des cafés et de leurs jeux, des us et coutumes du monde plus ou moins poussés à l’extrême: de jouir égoïstement des biens donnés par Dieu.

Sa joie, il la trouve en Christ même, dans un service plein de consécration, dans l’accomplissement d’actes de réelle bonté, dans la pratique de l'amour fraternel, dans la pureté, en un mot dans la sainteté bien comprise.

Ce chrétien-là fait connaître le Christ, ce fils de l'homme qui s’est conservé pur de toute souillure, s’est donné, dévoué pour le salut des pécheurs. Ayons en nos cœurs la sympathie affectueuse qu’a éprouvée Jésus et qui l'amené jusqu’à la croix rédemptrice, et tout ira bien, car nous irons nous aussi jusqu’au sacrifice librement, volontairement consenti, et alors nous serons une lettre de Christ gravée avec le style du Saint-Esprit, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs. Alléluia!

O. Guillaume

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1934 - 06