Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR L’AMOUR DE DIEU

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Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. Matthieu. XXII. 37.


Quel est celui d’entre les fils des hommes qui osera dire qu’il a obéi à ce commandement, le premier et le plus grand de tous; qu’il a rempli, dans toute sa plénitude, ce devoir qui est celui de toute créature intelligente, qui est surtout CELUI DU CHRÉTIEN RACHETÉ à grand prix par ce Dieu, qui nous a tant aimés qu’il n’a pas épargné son Fils, mais qu’il l’a livré à la mort pour nous!


Seigneur, tu lis dans tous les cœurs; que de tiédeur tu vois dans le mien! et pourtant j'oserai te dire avec saint Pierre: «Tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime

J'oserai me réjouir, en ta présence, de cet amour qui est un don précieux de ta grâce; n'ai-je pas le bonheur de t’aimer sincèrement, de te regarder comme le meilleur et le plus grand des êtres; ne sais-je pas que tout ce qui est au-dessous de Dieu, TOUT CE QUI N'EST PAS DIEU, N'EST QUE NÉANT ET VANITÉ, et ne saurait me donner un véritable bonheur?

Oui, Seigneur, tu m’as fait la grâce de pouvoir dire que les créatures ne sont rien en comparaison de toi! et rien n’est plus désirable et plus aimable à mes yeux que Dieu et son amour.

Cette grâce adorable ne m’a-t-elle pas aussi inspiré une humble espérance d’avoir part à ton amour?

Ne t’es-tu pas révélé à moi dans ta Parole, comme un Dieu TOUJOURS disposé à se réconcilier avec les pécheurs, à se réconcilier AVEC MOI; comme un Dieu qui veut rendre heureuses toutes les créatures qui se jettent entre ses bras, et qui cherchent le repos en lui?

Quelle n'est pas sa compassion pour les enfants des hommes?

Ne l'ai-je pas vu, ce Dieu si grand, si excellent, s’abaisser dans sa Parole jusqu’à la portée de mon esprit, et n’ai-je pas reçu des grâces encore plus précieuses?

Ma volonté n’a-t-elle pas été puissamment attirée vers toi?

Ne t’ai-je pas choisi comme mon bien?

N’ai-je pas renoncé aux créatures à ta voix?

N’ai-je pas tout quitté pour être uni plus intimement à toi, pour mieux t'appartenir?

Mon âme ne s’est-elle pas attachée à toi comme à ma portion et à mon éternel héritage?

Mon âme ne court-elle pas après toi avec les plus douces émotions?

Ah! si je pouvais dire qu’elle ne s’est jamais égarée! mais, du moins, j’ose espérer qu’elle ne pourra jamais trouver de repos tant qu’elle sera éloignée de son Dieu!


Ce divin amour ne règne-t-il pas dans mon âme, sur tous mes sens et sur toutes mes passions?

Mes plus petits, comme mes plus grands intérêts, ne sont-ils pas réglés et gouvernés par cette céleste affection?

Tous ceux qui tiennent à cette vie ne lui sont-ils pas subordonnés?

Tous ceux qui se rapportent à la vie à venir, ne sont-ils pas rassemblés et confondus en elle?


«Quel autre ai-je au ciel que toi, Seigneur,

et quel autre que toi ai-je désiré sur la terre!»


Vers quel autre lèverai-je les yeux?

À quel travail emploierai-je mes mains, qu’à celui que tu leur as assigné?

Mes lèvres s’entr’ouvriront avec joie pour te prier ou pour parler de toi; tout ce que je suis, tout ce que je possède, est à toi pour jamais; et ne serais-je pas du nombre de ceux qui t’aiment sincèrement?


Béni soit le nom de Jésus, mon Sauveur, qui est descendu du ciel pour habiter au milieu de ce qui n’est que poudre et que corruption, afin d’attirer de misérables créatures telles que nous dans le cercle d’attraction de son divin amour!

Le péché avait élevé un mur de séparation entre Dieu et l’homme; mais, par sa glorieuse expiation, JÉSUS A RENVERSÉ CETTE BARRIÈRE ET A OUVERT À L’HOMME PÉCHEUR UN LIBRE ACCÈS AU TRÔNE DE MISÉRICORDE ET DE GRÂCE, afin que le Créateur et la créature fussent unis par les liens d’un éternel amour.

Il a fait entendre sa voix aux pécheurs et il les invite encore, par son Évangile, à participer à ce privilège, et il nous envoie son Esprit pour attirer nos cœurs à Dieu.

Viens, ô divin Esprit! viens me défendre contre toute autre influence, contre toute indigne séduction!

COUVRE-MOI DE TA PROTECTION pendant mon dangereux pèlerinage, et jusqu’à ce que je sois arrivé dans le sein de Dieu, mon amour suprême, pour y reposer à jamais!


Mon âme, sont-ce bien là tes sentiments et tes dispositions?

Je ne saurais l'examiner avec trop de soin; car, si voir autour de moi des milliers de créatures intelligentes se rendre les esclaves de leurs passions, et prodiguer aux créatures un amour qui n’est dû qu’au créateur, est déjà un juste motif de regret et de chagrin, ne serait-ce pas le sujet d’une affliction plus profonde et plus vive encore, que d’oser à peine me compter moi-même parmi les vrais enfants de Dieu?


Réveille-toi donc, ô mon âme, vois quels sont les objets qui absorbent tes pensées, passe en revue tes différentes facultés, et DEMANDE-TOI SI TU LES AS CONSACRÉES À TON DIEU?

Les merveilles de sa puissance et de sa sagesse excitent-elles ton admiration, t’appliques-tu à contempler ses œuvres magnifiques dans la nature et dans la grâce, pour y trouver sans cesse de nouveaux motifs de l’aimer et de le bénir?

Désires-tu, par-dessus tout, le sentiment du pardon de tes péchés, celui de la présence et de l’amour de ton Dieu?

Tes moments les plus doux sont-ils ceux où tu te sens le plus rapproché de lui par tes dispositions intérieures, par la vive espérance de le posséder un jour, et par les douces effusions de la prière?

Les heures de la retraite te sont-elles plus chères et plus délicieuses que la société des hommes?

Pourrais-tu dire que tu aimes Dieu par-dessus tout si ton plus grand bonheur n’était pas de t’entretenir avec lui?

Préfères-tu ce qui se rapporte à Dieu et à l’éternité, à ce qui concerne le monde et la vie présente?


Ô mon âme, si tu sais apprécier la Bible, le livre de Dieu, tu serreras ses paroles dans ton cœur, et elles deviendront le plus doux plaisir de tes heures solitaires!

1. Puis-je dire que je mets de l’empressement à me rendre dans les sanctuaires du Dieu fort, parce que c’est là surtout qu’il manifeste son pouvoir et sa gloire?

2. Ai-je de l’affection pour les vrais chrétiens leur société m’est-elle plus agréable et plus douce que les vains entretiens du monde et ses frivoles amusements?

3. Ai-je un respect et un amour particulier pour les enfants de Dieu, parce qu'ils lui tiennent de près et qu'ils portent son image?

4. Ai-je de la sympathie pour eux dans leurs peines?

5. Trouvé-je du plaisir à secourir mon Sauveur dans la personne des pauvres qui le représentent?

6. Jésus, le Fils de Dieu, est-il l’objet de mes plus vives affections?

7. Mon amour a-t-il ranimé mon zèle? M’a-t-il inspiré une sainte activité pour la gloire de Dieu? Me porte-t-il à garder tous ses commandements? Toutes les autres preuves d’amour pour Dieu ne sauraient suffire sans celle-là.

8. T’appliques-tu à devenir toujours plus semblable à Dieu?

9. Soupires-tu ardemment après une plus grande conformité avec Jésus, la vive image du Père?

10. Est-ce un chagrin pour toi que de te trouver si différent de celui que tu aimes par-dessus tout? On désire ressembler à ce qu’on aime!

Il faut encore examiner si tu as une crainte vigilante et jalouse de t'éloigner de ton Dieu, si tu fuis les tentations, comme un véritable enfant de Dieu qui craint de se déshonorer en se souillant par le péché.

Évites-tu cette société, cette occupation, ce plaisir qui t’a déjà été en piège, et qui a interrompu ton saint commerce avec Dieu?

As-tu supporté les afflictions que Dieu t’a envoyées avec douceur et humilité?

L’aimes-tu assez pour ne pas te plaindre, de ses dispensations, ni murmurer contre son gouvernement?

L’amour de Dieu a-t-il surmonté en toi le penchant à la colère contre les hommes?

S’il n’a pas eu cet effet, s’il n’a pas du moins commencé à te rendre doux et tranquille au milieu des châtiments qui viennent de la main de Dieu ou des outrages des hommes, il n’a pas encore acquis une grande influence sur toi; et il n’y a que trop de motifs de soupçonner sa sincérité.


Va plus loin, ô mon âme, fais encore un pas pour te trouver en présence de la mort et de l’éternité. Es-tu prête à traverser la sombre vallée pour te rendre auprès de ton Dieu?

Je sais que la nature a ses faiblesses et ses craintes. Je reconnais aussi que le manque d’assurance du salut retient l’âme, prête à prendre son essor pour aller jouir de Dieu dans le royaume des esprits.

Je poserai la question de la manière la plus douce et la plus favorable:


As-tu quelque désir de quitter ce monde où règne le péché,

d’abandonner tes plus chers intérêts, tes plus douces espérances ici-bas

pour habiter avec Dieu dans le ciel?


S’il te donnait une ferme assurance de son amour, et que tu n’eusses pas à craindre les douleurs de la mort, soupirerais-tu intérieurement après le bonheur que donne la présence de Dieu?

Oh! heureuses les âmes dont l'amour est parvenu à un si haut degré, qu’elles ne sont plus effrayées des angoisses et des terreurs de la mort! Elles se hasardent avec joie à traverser les ondes agitées du Jourdain pour entrer dans la terre promise et demeurer dans la cité de leur Dieu.

Qu’y a-t-il, ô mon âme, dans le mot enfer qui t’inspire une si profonde horreur?

Est-ce la pensée d’une éternelle séparation de Dieu?

Qu’est-ce qui rend le mot ciel si doux à tes oreilles?

Est-ce l’idée que ton Dieu y habite dans toute sa gloire et dans toute l’abondance de sa grâce?


La crainte de l’enfer, comme d’un lieu de peines et de douleur,

le désir du ciel, comme d’un état de repos et d’une espèce de bonheur inconnu,

ne sont NULLEMENT DES PREUVES D’AMOUR POUR DIEU, elles sont bien moins d’un amour souverain tel que celui qu’il nous demande.

Les passions de la nature peuvent être réveillées par le seul amour de nous-mêmes à l’aspect du ciel et de l’enfer, représentés uniquement comme des lieux de bonheur ou de peines mais:


l'espérance d’être à jamais avec Dieu,

c’est le bonheur du Ciel pour celui qui l’aime.


Pour lui, l’absence éternelle de Dieu est ce qui donne à l’enfer son aspect le plus terrible et ses plus sombres horreurs.

Mon âme, tu as maintenant passé en revue toutes tes dispositions, quel est le résultat de cet examen?

Peux-tu soutenir cette épreuve?

Aimes-tu Dieu de toutes tes forces?

Si ce divin principe domine en toi, bénis la grâce de Dieu qui a allumé ce feu sacré, et qui lui fournit sans cesse de nouveaux aliments. Oh! puisse l’amour divin conserver son juste empire sur mon âme!


PUISSÉ-JE, Ô MON DIEU, T’APPARTENIR TOUT ENTIER ET À JAMAIS.


Amen.



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