Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR L'ÂME PRÉPARÉE POUR LE CIEL

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Celui qui nous a formés à cela même, c’est Dieu. II Corinth. V, 5.


Puisque nous ne sommes par nous-mêmes que de misérables pécheurs, des créatures coupables qui ont perdu tout droit au bonheur et à la faveur de Dieu, NOUS AVONS BESOIN D’OBTENIR LE PARDON DE NOS PÉCHÉS, d’être sanctifiés, d’être adoptés de nouveau par notre Dieu, de recevoir de lui d’autres droits et d’autres titres à l’héritage céleste pour pouvoir y entrer et le posséder.


L’obéissance et la mort du Fils de Dieu nous ont acquis tous ces biens.


Le principal objet de cette méditation est d’examiner quels sont les moyens que notre Dieu emploie pour nous préparer pour le ciel et les degrés par lesquels il nous fait passer.


Il nous inspire d’abord une ferme croyance qu’il y a un ciel pour les saints, et il nous porte à consulter l’Écriture, sur la nature, les occupations et le bonheur de ce ciel.

En nous donnant une conviction parfaite de tout ce que sa Parole nous révèle sur cet important sujet, il grave profondément ces vérités dans nos coeurs, et leur donne une puissante influence sur tous nos sentiments et sur toute notre conduite.

LE VRAI CHRÉTIEN a appris à se dire:

«Cette félicité céleste n’est pas un songe, ni une illusion, j'en ai pour garantie les paroles de Christ et de ses apôtres.»


Celui qui est enseigné de Dieu, contemple ces gloires à l’éclat des flambeaux de cette foi qui est la substance des choses qu’il espère et la démonstration de celles qu’il ne voit point.


Dieu prépare les âmes de ses enfants pour le bonheur céleste en les purifiant de toute iniquité qui les rendrait indignes du ciel.

Rien de souillé n’entrera dans la cité de notre Dieu.


Pour jouir du céleste héritage, il faut non seulement une conscience purgée du péché PAR LE SANG DE CHRIST, mais aussi une âme sanctifiée et régénérée par l’Esprit Saint.

Combien ils trembleront sur le seuil de l’éternité, ceux qui se sont abandonnés à des plaisirs «criminels», et aux convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme!

Nous avons besoin d’une longue purification avant d’être préparés pour le royaume du ciel; et, quoique nous ne puissions pas arriver à la perfection ici-bas, cependant nous devons acquérir des dispositions qui nous rapprochent de la sainteté des habitants du ciel.


Heureux ceux qui se sentent de plus en plus délivrés des liens d’iniquité,

et qui voient ainsi croître leur espérance et leur joie!


Dieu ne se contente pas de nous purifier de tout péché, mais il travaille encore à détacher nos âmes des choses permises qui ne sont que pour cette vie.

Les affaires, les soucis, les intérêts de ce monde nous absorbent trop.

Tant que nous habitons cette terre, nous sommes trop portés à concentrer sur elle toutes nos pensées et nos affections et à nous rendre ainsi indignes des félicités du ciel; et voilà pourquoi notre Sauveur nous avertit de prendre garde que nos cœurs ne soient appesantis par les inquiétudes de cette vie, non plus que par les excès du vin et de la gourmandise, si nous voulons être toujours prêts à répondre à l’appel de notre Seigneur.


Si notre Dieu ôte de nos cœurs des affections qui nous attacheraient trop à la terre, il nous donne aussi le goût des choses spirituelles, et attire vers elles nos pensées et nos désirs.

Nos âmes sont naturellement éloignées de Dieu et de tout ce qui est saint et divin; nous ne désirons pas son amour, et nous ne faisons pas nos délices de la pensée d’habiter auprès de lui.

Mais, lorsque la grâce divine a touché notre cœur, il ne soupire plus qu’après ce monde où la sainteté et la paix habitent. Ainsi l’aiguille qui a été frottée contre l’aimant, se tourne toujours vers l’étoile Polaire, résiste lorsqu’on veut l’en éloigner, et n’a de repos que lorsqu'elle a repris cette direction.

Si les douces émotions de l’amour divin composent en grande partie le bonheur du ciel, n’est-il pas préparé à en jouir, celui qui peut dire avec David: Seigneur, lève sur moi la clarté de ta face, et je me réjouirai plus que si tu m’avais comblé de tous les biens terrestres, car ton amour est la vie de mon âme?

Quel autre ai-je au ciel que toi, et en quel autre ai-je pris plaisir sur la terre?

Quand aurai-je achevé de traverser ce désert pour arriver à la maison de mon Père?

Oh! quand viendra le jour où mon cœur ne se sentira plus éloigné de son Dieu, mais où toutes mes facultés et toutes mes affections seront absorbées en lui?

Si nous devons jouir de la douce société de Jésus dans le ciel, ceux-là sont préparés à ce bonheur qui éprouvent le désir de déloger pour être avec Christ.

Je me réjouis dans cette pensée; j'aimerais mieux être absent du corps, et être avec le Seigneur.

Je contemple par la foi l’aurore de ce jour où Jésus reviendra sur notre terre, non plus pour s’offrir en sacrifice pour le péché, mais pour accomplir notre salut; mon cœur soupire après sa venue.


Dieu se plaît encore à nous préparer pour le ciel en mettant en nous des dispositions qui se rapprochent de celles de ses glorieux habitants.

Heureux ceux qui peuvent dire:

«J’ai cette confiance, ô mon père, que je demeurerai pour jamais avec toi!

J’ai suivi mon Sauveur à travers les épines et les ronces de ce désert; j’ose espérer qu’il me fera asseoir à côté de lui sur son trône.

J’ai été le fidèle compagnon de ceux qui ont achevé leur course, et qui ont combattu le bon combat, et mon nom sera inscrit parmi les noms de ceux qui ont obtenu la victoire, de ceux auxquels la couronne est réservée.

Ô Dieu, donne-moi, un cœur capable de sentir une telle félicité, une langue qui puisse l’exprimer dignement!»


* * *


Voilà donc les marques auxquelles nous pouvons reconnaître si nous devons espérer d’entrer dans le royaume des cieux.

1. Y sommes-nous préparés?

2. Dieu a-t-il mis en nous quelques germes de ces saintes dispositions?

3. Sommes-nous assez persuadés de la réalité de ce bonheur pour en faire le but constant de notre vie et de tous nos travaux?

4. Après avoir imploré le secours de la grâce, sans laquelle nous ne pouvons rien, avons-nous formé la ferme résolution de marcher avec courage, et sans nous lasser, dans la sainte carrière, jusqu’à ce que nous soyons parvenus au terme glorieux qui nous est proposé?

5. Notre espérance et notre confiance reposent-elles sur les promesses de la Parole de Dieu?

6. «Travaillons-nous à nous purifier de toute souillure de chair et d’esprit, et à parvenir à la sainteté par la crainte du Seigneur?»

7. Avons-nous remporté quelques victoires sur nos ennemis spirituels, et luttons-nous courageusement contre tous les obstacles qui se présentent sur notre route?

  1. Nous empressons-nous d’étouffer les premiers mouvements d’envie, d’orgueil, de colère, de sensualité, et ces pensées impures qui nous rendent indignes de ce royaume où la sainteté habite?

  2. Nos cœurs sont-ils tous les jours plus détachés des choses de ce monde?

10.Pouvons-nous les voir avec une sainte indifférence, les posséder et en jouir avec calme, et comme des êtres qui se nourrissent d'espérances plus pures et plus belles?

11. Les soucis et les afflictions de cette vie nous ont-ils préparés au bonheur céleste en éloignant de nos cœurs tous les désirs vains et charnels?

12. L'image de notre Père céleste a-t-elle été rétablie en nous, et marchons-nous sur les traces de notre Seigneur Jésus-Christ?

13. Travaillons-nous avec joie à sa moisson, comme des ouvriers fidèles?

14. Aimons-nous à méditer sur les perfections de Dieu, sur la personne et la mission d’amour de son Fils Jésus?

15. Notre plus doux plaisir est-il de nous approcher de Dieu par nos prières et par nos louanges?

16. Aimons-nous les enfants de Dieu, nous réjouissons-nous de leurs progrès dans la sainteté et de leur bonheur?


Si Dieu nous a ainsi préparés pour les demeures célestes, qu’avons-nous besoin de chercher les preuves de notre élection dans les décrets de Dieu et dans les mystères de sa grâce; car si nous sommes devenus des hommes nouveaux conformes à l’image de Jésus, nos noms sont écrits dans le livre de l’Agneau. Le royaume des cieux est déjà commencé en nous, et Dieu achèvera son œuvre.

Qu’il est consolant pour des âmes travaillées et chargées, pleines d’imperfections et exposées à tant de souffrances et à tant de tentations sur la terre, de sentir qu’une place leur est destinée dans le ciel.

Voilà la paix que Christ laissait à ses disciples, cette paix que le monde ne peut ni donner ni enlever.

Tu crains peut-être de n’avoir pas reçu cette divine préparation, tu vois en toi tant de défauts, tant de semences d’iniquité; tu es si lâche quand il faut résister aux tentations et accomplir des devoirs difficiles; tu trouves tant d’ennemis à chaque pas, que tu es toujours prêt à tomber dans le découragement et dans la crainte.

Mais demande-toi, si tu es SINCÈREMENT AFFLIGÉ de toutes ces imperfections, si tes péchés sont UN PESANT FARDEAU sous lequel tu gémis sans cesse, et si tu es venu AVEC CONFIANCE aux pieds de ton Sauveur pour en être délivré.

Désires-tu, du fond du cœur, de devenir plus semblable à Dieu et d’avoir une communion plus intime avec lui?

Ton zèle pour l’honneur de Dieu t’excite-t-il à travailler de tout ton pouvoir à l’avancement de son règne?


S’il en est ainsi, sois assuré que Dieu te prépare pour le bonheur des cieux, et qu’il a déjà commencé son œuvre en toi.

Heureux chrétiens, quels que soient vos travaux, et les combats que vous avez eus à soutenir dans la carrière du salut:


RAPPORTEZ-EN TOUT L’HONNEUR À DIEU

ET À L’INFLUENCE DE SA GRÂCE!


C’EST LUI qui vous a réveillés et qui a dirigé vos pensées sur vos plus grands intérêts.

C’EST LUI qui vous a fait entrer dans la voie du salut de Jésus-Christ son Fils, et qui a ainsi couronné de succès vos travaux et vos prières.

C’EST LUI qui vous a soutenus quand vous étiez près de tomber, et qui vous a mis en état de lutter contre tous les obstacles.

C’EST SA GRÂCE qui vous a régénérés, qui vous a sevrés de l’amour de ce monde si vain, mais si séduisant, et qui a présenté à vos cœurs de plus dignes objets d’affection.

Célébrez sa bonté; dites:

«Mon âme, bénis l’Éternel, et que tout ce qui est en moi bénisse le nom de Sa Sainteté!»

C’est Dieu qui m’a arraché à Satan et au péché pour me placer au milieu de ses enfants;

C’est Lui qui a commencé à me préparer aux joies du ciel; et quand il en sera temps, il accomplira toutes mes espérances et rendra ma félicité parfaite.

Amen.



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