Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR LA VIGILANCE

***

Bienheureux sont ces serviteurs que le Maître trouvera veillants quand il arrivera! Luc XII, 37


Comme elles sont variées et bien choisies ces paraboles, par lesquelles notre Seigneur avertit ses disciples qu’ils doivent veiller et être toujours prêts à le recevoir, parce qu’il viendra au jour et à l’heure qu’ils ne savent pas et qu’ils ne peuvent prévoir, pour leur demander compte de leur conduite et les juger selon leurs œuvres.

Mais comme Christ vient aussi à nous, lorsque la mort nous appelle de sa part, c’est avec raison que l’on a appliqué à l’heure de la mort toutes ces paraboles qui nous exhortent à la vigilance lorsque le Seigneur met fin à notre travail, pour nous, le dernier jour est venu et la fin du monde arrivée.

La parabole nous assure que notre Seigneur viendra, mais nous ne pouvons savoir si ce sera à la première, à la seconde veille, ou vers le matin; et c’est là ce qui rend la vigilance si nécessaire.

À quelque heure qu’il vienne, il s’attend à trouver ses fidèles serviteurs les reins ceints et les lampes allumées, prêts à lui ouvrir dès qu’il frappe à la porte.

À quelque heure que le Seigneur vienne, la paix et le bonheur seront le partage du chrétien vigilant. «Heureux le serviteur que le Seigneur trouvera veillant lorsqu’il viendra.»


EXAMINONS EN QUOI CONSISTE CETTE VIGILANCE DU CHRÉTIEN.

Il a été réveillé du sommeil de la mort:

Il vit d’une vie spirituelle;

L'œuvre de la régénération est commencée dans son cœur.

Il est réveillé du sommeil de l'indolence et de l'insouciance.

Il a examiné les dispositions de son cœur, et il espère dans la grâce;

Il vit sous l’influence de la religion, et ses regards sont fixés sur l’éternité de gloire et de bonheur qui est promise à la foi.

Il est réveillé du sommeil de la sécurité:

Il voit tous les dangers auxquels il est exposé;

Il se tient sur ses gardes à la moindre alarme.

Il est réveillé du sommeil de la paresse:

Il travaille avec activité à glorifier Dieu par ses bonnes œuvres,

Ilcourt vers le but pour saisir le prix.


Tel est celui qui est prêt à aller à la rencontre du Sauveur quand il viendra,

soit à l’heure de la mort,

soit celle du jugement dernier.


Ce chrétien fidèle a obtenu, PAR SA FOI ET SON AMOUR POUR JÉSUS, le divin médiateur, un magnifique héritage, dont la mort le met en possession. Il a aimé Dieu dans le temps et dans ce monde visible, et rien dans le monde invisible et dans l’éternité ne pourra le séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ son Seigneur.

Qu‘il est DÉPLORABLE et DANGEREUX l’état de ceux qui, après avoir commencé à s’occuper sérieusement de la religion, et à vivre d’une vie spirituelle, sont RETOMBÉS DANS LEUR PREMIER ASSOUPISSEMENT, et achèvent leur vie dans l'indolence et dans une trompeuse sécurité!

Alors même que l’oeuvre de la régénération aurait été commencée dans leur cœur, cette TIÉDEUR CRIMINELLE leur fait perdre la précieuse assurance de leur salut, et les consolations dont ils auraient un si grand besoin sur leur lit de mort.

Ils ne savent s’ils sont vraiment les enfants de Dieu, et ils sont agités de mille craintes.

Dans un moment où les marques les plus sensibles d’une véritable conversion et d’une foi vive peuvent à peine suffire pour relever nos esprits abattus, quelques faibles signes de piété viennent seuls s’offrir à eux.

Ils ne se sont pas accoutumés à chercher les preuves de leur amour pour Dieu au fond de leur cœur, à les avoir toujours présentes, et elles leur manquent dans cette heure solennelle.

Les vains soucis et les frivoles amusements de cette vie ont absorbé presque tout leur temps, presque toutes leurs pensées, ET LES VOILÀ TROUBLÉS ET ÉPOUVANTÉS SUR LE SEUIL D’UNE ÉTERNITÉ DOUTEUSE.


Si nous n’avons pas marché d’un cœur entier devant Dieu dans ce monde, comment ne tremblerons-nous pas de paraître devant lui dans l’autre?

Si nous n’avons pas entretenu un saint commerce avec notre Sauveur par la foi et l’espérance, nous étonnerions-nous de ce que nous ne sommes pas prêts à remettre nos esprits avec soumission et avec joie entre ses mains?

Il est possible que nous ayons quelque droit à l’héritage du ciel, l’ayant aperçu par la foi, tel qu’il est révélé dans l'Évangile, l’ayant généralement regardé comme notre portion, et étant entrés dans la voie de sainteté qui y conduit; mais nous nous sommes si souvent écartés du droit chemin, qu’à notre dernière heure nous douterons d’être reçus à la porte et admis dans la sainte cité.

Des chrétiens si peu vigilants ne peuvent s’attendre à recevoir, sur leur lit de mort, aucune faveur particulière du ciel; l’Esprit consolateur ne viendra point habiter en eux; l’amour de Dieu et la joie de sa présence ne les accompagneront point dans la sombre vallée:


Dieu n’accorde pas des consolations si précieuses

à des cœurs lâches et tièdes.


Le chrétien indolent est troublé à l’heure de la mort, par la pensée de tous les devoirs qu’il a négligés et qu’il ne peut plus pratiquer.

Hélas! se dira-t-il: J’ai porté si peu de fruits que je serai bien heureux si je ne suis pas rejeté comme un serviteur inutile; j’ai enterré mes talents, ou je n’en ai fait que peu d’usage.

Qu’il y aura peu de témoignages de mon zèle et de mon amour dans le grand jour du jugement, lorsque les martyrs, les confesseurs et les chrétiens vigilants seront entourés des glorieuses marques de leurs victoires sur le péché et sur le monde, et de leur ardeur pour le service de leur Maître!

Misérable que je suis d’avoir AIMÉ SI FROIDEMENT MON SEIGNEUR, et de m’être laissé aller au sommeil et à la mollesse, lorsque j’aurais dû combattre pour le Seigneur et vaincre en son nom!

Si de tels chrétiens contribuent peu à la gloire de Dieu pendant leur vie, ils ne l’honorent pas non plus par leur mort; ils ne sont pas des ornements de la religion tant qu’ils habitent ici-bas, et ne laissent que peu de consolation à leurs amis lorsqu’ils leur sont enlevés.


Quelle gloire pour l’Évangile, lorsque nous pouvons mourir avec courage dans l’espérance du bonheur qui nous est promis!

Quel honneur pour la foi que nous professons, lorsqu’elle nous fait surmonter les terreurs de la mort, et qu’elle nous inspire des chants de triomphe à l’aspect de notre dernier ennemi!

C’est poser une nouvelle couronne sur le front de notre Rédempteur, et laisser la plus douce des consolations aux amis qui nous pleurent, que de leur dire adieu avec une sainte fermeté, NOUS RÉJOUISSANT DU SALUT QUI EST EN CHRIST, et étant prêts à lui répondre, dès qu’il nous appelle; «Seigneur, je viens

Ce sont là des grâces qui ne sont accordées qu’aux chrétiens vigilants; puissions-nous y être tous appelés!

Souvenons-nous que nous n’avons déjà que trop sommeillé; nous n’avons plus que peu de temps à veiller, car nous sommes plus près du salut que lorsque nous avons été convertis; encore une heure ou deux, et la nuit sera finie pour nous.

Jésus, l’étoile du matin, va bientôt paraître. Quoi! ne saurions-nous veiller une heure?

BIENHEUREUX LES CHRÉTIENS QUI SAVENT SE TENIR ÉVEILLÉS, au milieu de ce monde livré à de vains rêves!

Ils seront vraiment heureux, lorsque le Seigneur les appellera à sortir de cette sombre, demeure; ils répondront avec une sainte joie à son appel, et entreront dans le glorieux héritage des saints.

Alors la saison des ténèbres et du sommeil sera finie à jamais; la cité de Dieu n’a pas besoin du soleil pour luire sur elle, car la clarté de Dieu l’a éclairée, et l’agneau est son flambeau!



- Table des matières -