Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR LA FIN DU TEMPS

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Et l'Ange que j’avais vu, se tenant sur la mer et sur la terre, leva sa main vers le ciel, et jura par Celui qui est vivant aux siècles des siècles, QU'IL N'Y AURAIT PLUS DE TEMPS. Apocalypse. X. 5. 6.


D’après la description que fait Saint Jean, dans le premier verset de l’Ange qui prononça ce serment remarquable, il paraît que ce fut l’ange de la présence de Dieu, celui sur lequel est le nom de Dieu, notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, qui jura qu’il n’y aurait plus de temps.

Est-il une pensée plus solennelle pour des créatures périssables, que celle qu’il n’y a plus de temps pour elles?


IL N’Y AURA PLUS DE TEMPS POUR SORTIR

DE NOTRE ÉTAT DE PÉCHÉ ET DE MISÈRE.


Nous entrons dans ce monde, créatures déchues, enfants d’iniquité, et notre héritage est la mort;

NOUS AVONS PERDU L’IMAGE DU DIEU QUI NOUS A FAITS; et nous ne pouvons être véritablement heureux...,

tant que cette image ne sera pas rétablie en nous;

tant que nous ne serons pas devenus saints, comme il est Saint;

tant qu’il ne se sera pas opéré en nous un changement divin;

tant que nous n’aurons pas été créés de nouveau, et que notre cœur et notre vie extérieure n’auront pas éprouvé une réforme complète.

Combien il est donc important de nous demander sans cesse, SI LE RÉTABLISSEMENT DE CETTE IMAGE DE DIEU EST COMMENCÉ EN NOUS, si nos pensées et nos désirs sont fixés sur les choses saintes et célestes, au lieu d’être concentrés sur les objets sensuels et terrestres, qui éloignent nos âmes de Dieu et de notre véritable patrie.


Notre plus grande affaire est de travailler à ce changement; appliquons-nous-y avec une diligence infatigable, sondons nos cœurs, et prions sans cesse, de peur que la voix de Celui qui juré qu’il n’y aura plus de temps ne parvienne à nos oreilles au moment où nous nous y attendrons le moins, et DE PEUR QU’IL NE DISE DE NOUS DANS SA COLÈRE: Que celui qui est injuste, soit injuste encore!

Combien il est donc important d’être prêt à entendre ce serment de l’ange qui prononcera qu’il n’y aura plus de temps!

De là dépendent les terreurs ou les consolations de notre lit de mort, et la voix solennelle et décisive du jugement dernier.


LA FIN DES TEMPS! quelle source abondante de saintes méditations!

Lorsque je vois le soleil se coucher, et l'obscurité prendre peu à peu la place du jour, je me dis:

Ainsi passent les jours de la vie et la saison du repentir et de la réconciliation. Ô puissé-je mettre à profit les heures brillantes de la grâce, avant que les ombres du soir ne m'atteignent et ne mettent fin à mon travail! — Et cette douce clarté que répand la lune, lorsque, dans une belle nuit, me semble glisser sur le firmament, ne doit-elle pas me rappeler que cet astre aussi mesure les moments qui me sont accordés, et que je dois me préparer à dire adieu à ces cieux visibles et à leur gloire étincelante?

Si l'habitude nous rend insensibles à ces muettes leçons, si elle ferme nos oreilles aux exhortations que toute la nature nous adresse, chaque jour et à toute heure, sur la fragilité et la vanité des choses d'ici-bas, ne serons-nous pas réveillés de notre honteuse léthargie, lorsque des événements frappants, des époques remarquables, viennent nous rappeler avec plus de force encore la fin des temps?


Lorsque la première aurore d’une nouvelle année luit à nos yeux, ne se présentera-t-il à notre esprit aucune réflexion sérieuse sur l’année qui vient de s’écouler?

Ne sentirons-nous pas qu’il faut redoubler de zèle et d’activité pour remplir nos devoirs sur cette terre, ou nous sommes comme des voyageurs et des étrangers, puisque voilà une des années de notre pèlerinage qui est passée, une partie de notre temps qui nous est enlevée.


Un nouvel anniversaire de ce jour qui nous a vus naître, de ce jour où nous sommes entrés dans ce monde de péché, de faiblesse et de douleur, ne nous portera-t-il pas à examiner quel usage nous faisons de la vie?

Chacun de nous ne s’écriera-t-il pas: «Seigneur, combien j’ai déjà vécu, et que je suis peu préparé pour un monde meilleur!»

Suis-je né de Dieu?

Ai-je commencé à mener une vie sainte?

Toutes mes facultés sont-elles régénérées?

Suis-je digne d’entrer dans ce monde invisible où il n’y aura plus aucune révolution de jours ni d’années, mais où un jour éternel se passera dans une joie céleste, ou une nuit éternelle dans les remords et la douleur?


Nos afflictions nous donnent aussi d’utiles leçons; quand nous voyons expirer un parent ou un ami, le temps de leur épreuve est fini, ils sont allés à leur demeure éternelle, et L’ÉTAT DE LEUR ÂME EST INVARIABLEMENT FIXÉ.

L’ange qui a juré qu’il n’y aura plus de temps pour eux, a mis fin à leurs espérances et à leurs craintes, et LEUR BONHEUR OU LEUR MALHEUR POUR L'ÉTERNITÉ EST DÉCIDÉ PAR UN JUGEMENT ÉQUITABLE.

Ce triste spectacle, cet avertissement solennel seront-ils donc perdus pour nous?

Ne feront-ils pas naître dans notre âme la pensée de notre propre fin?


Quelle est la folie et l’étrange aveuglement des hommes qui, envoyés ici-bas pour se préparer à l’éternité, ne savent comment employer les heures et les jours!

Ah! si ces hommes indolents voulaient réfléchir un moment sur la rapidité du temps! Les heures, les jours, les mois et les années s’envolent, et les portent vers l’éternité. Il s’approche, ce redoutable moment, qui leur fera connaître, d’une manière si terrible, le véritable prix du temps!

Alors, ILS VOUDRONT POUVOIR CHANGER tous les plaisirs, toutes les richesses, toutes les grandeurs de ce monde, pour un seul jour, pour une seule heure de repentir et de retour vers Dieu, qui pût leur donner l’espérance du salut; MAIS, POUR EUX, PLUS DE TEMPS, PLUS DE SALUT, PLUS D’ESPÉRANCE!

Puisque nous avons déjà perdu tant de temps, commençons à le racheter avec ardeur, de peur que la voix de l’archange ne termine notre épreuve, et ne nous appelle au jugement avant que nous soyons préparés.


Dieu seul connaît la mesure de ces jours qui disparaissent avec une si effrayante rapidité.

Que le soleil de demain, en se levant, ne nous reproche pas de persister dans notre coupable négligence!

Que le souvenir de notre conduite passée soit un aiguillon puissant, qui nous excite à mieux remplir nos devoirs!

Si nous avons marché trop lentement dans la carrière, courons-y désormais et hâtons-nous de saisir la couronne et le prix.

Lisons la Parole de Dieu avec plus d'attention et de zèle;

Prions-le avec ferveur;

Crions vers lui, et ne nous lassons point jusqu’à ce que nos âmes pécheresses soient touchées de repentir et régénérées en sainteté, jusqu’à ce que nous puissions nous rendre le témoignage que nous aimons Dieu SINCÈREMENT, et que nous croyons de tout notre cœur en son fils Jésus; afin que, lorsque les jours et les mois ne seront plus, nous puissions entrer dans le royaume de la lumière et de l’éternelle paix.

BIENHEUREUX les chrétiens qui ont rétabli, au moins en partie, l’image de Dieu dans leurs âmes, qui ont obtenu l’assurance de la faveur de Dieu par Christ, et qui sont ainsi parvenus au but pour lequel la vie leur avait été donnée!

Ils ont vu leurs folies avec confusion dans la terre de l’espérance; ils sont devenus de nouvelles créatures, et leurs paroles et leurs actions ont rendu témoignage à ce divin changement.

BIENHEUREUX ceux qui ont connu le prix du temps, et qui ne l’ont pas échangé contre des biens et des plaisirs frivoles, mais qui ont obtenu des trésors plus précieux que ce temps qui n’est plus, les richesses de l’alliance de grâce, et l’espérance d’un glorieux et éternel héritage!



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