Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR LA MORT

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Toutes choses sont à vous, soit la vie, soit la mort. I Corinthiens. III, 22.


Ô mon âme, si habituellement occupée des intérêts et des soucis de la vie, viens aujourd’hui méditer sur la mort.

Son nom seul t’inspire l’épouvante, viens et vois si les leçons de l’Évangile et le secours de la grâce ne peuvent la changer en bénédiction.


Le péché a désolé le monde,

il a dévasté les cités pour peupler les tombeaux,

il a dégradé et perverti notre nature,

il a changé en poussière des millions de corps vigoureux et parés de beauté,

il a souillé la plus noble partie de notre être

et il précipite tous les jours des milliers de créatures dans un abîme de ténèbres et de corruption.


C'est lui qui est la cause de tous nos maux, et qui a répandu les semences empoisonnées de la maladie et de la mort sur tous les enfants d'Adam.

Ô mon âme, quelque triste que soit ce spectacle, il peut, cependant, avec le secours de l'Esprit-Saint, t’offrir les plus précieuses instructions.

As-tu compris le néant de l'homme, de cette créature que la mort peut surprendre à chaque instant?

Il est aisé de dire: Hélas! nous devons tous mourir. Mais as-tu senti tOUTE LA FORCE DE CETTE VÉRITÉ, et a-t-elle de l'influence sur toute ta conduite?

Es-tu toujours prêt à mettre ta confiance dans quelqu'une de ces créatures, auxquelles Dieu peut retirer le souffle à chaque instant, ou bien as-tu renoncé à toute dépendance des créatures pour TE CONFIER EN DIEU SEUL, pour mettre toute ton espérance en CELUI QUI VIT ET RÈGNE À JAMAIS?

As-tu bien compris à quel point le péché est odieux, en voyant la désolation que la mort répand sur cette terre?

Souviens-toi qu’il y a près de six mille ans qu’elle a reçu de la justice de Dieu la mission de venger sa loi que le péché avait enfreinte.

Ce terrible décret s’est exécuté jusqu’à ce jour, et il continuera à s’exécuter jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pécheurs sur la terre.


Le péché est la seule cause de cette dévastation; c’est lui qui a attiré sur nous la colère divine; et cependant, ô mon âme, n’as-tu pas souvent caressé cette vipère?

Ne l’as-tu pas cachée dans ton sein, comme un jeune innocent?

Contemple ses terribles effets dans la mort de tant de millions de tes semblables, et apprends à le connaître, à le haïr, à le rejeter à jamais.

Ce ne peut pas être un petit mal que celui qui a inspiré une telle indignation au Créateur et qui l’a porté à l’étendre sur une partie aussi considérable et aussi glorieuse de sa création que la race humaine tout entière.

Si nous voulons tirer de cette méditation toutes les utiles leçons qu’elle peut nous fournir, ne nous bornons pas à considérer la mort d’une manière vague et générale, mais tournons nos regards sur nous-mêmes, demandons-nous si nous vivons comme devant bientôt mourir et si nous avons songé d’avance à nous préparer à cette heure solennelle et dernière à laquelle PERSONNE NE PEUT ÉCHAPPER.


Arrêtons-nous aussi à réfléchir sur la mort des méchants; elle nous apprend comment Dieu arrache ses enfants à leurs oppresseurs en arrêtant par la main impitoyable de la mort ceux qu’aucun frein ne pouvait retenir, et en faisant expirer leur fureur devant le silence du tombeau.

Quel terrible avertissement pour les pécheurs que la mort subite ou prématurée d’un de leurs compagnons d’iniquité!

Des exemples si frappants m’inspirent le respect et la crainte.

Tandis que Dieu appelle ainsi à paraître devant lui des pécheurs qui ne sont ni réconciliés ni sanctifiés, il m’a épargné, il m’a choisi pour un de ses enfants, IL M’A LAISSÉ LE TEMPS DE ME PRÉPARER À LA MORT!

Que tout ce qui est en moi bénisse l’Éternel pour la grande miséricorde dont il a usé envers moi!

MOI AUSSI J’ÉTAIS UN ENFANT DE COLÈRE: la grâce divine a seule établi une différence entre mes frères et moi; c’est elle qui m’a retenu sur les bords de l’abîme, et qui me dispose pour le ciel.

Tandis que j’adore ses compassions infinies, qui se sont déployées sur moi, je gémis sur ces pauvres pécheurs qui s’avancent sans réfléchir vers les portes de la mort, et je prie mon Dieu pour eux.

Puissent-ils ouvrir les yeux avant que la vie et l’espérance leur soient enlevées!

Puissent-ils échapper au ténébreux séjour du remords et des tourments sans espoir!

Mais si la mort des pécheurs nous, présente des leçons si utiles, ne trouverons-nous pas des sujets de méditation aussi instructifs et plus doux dans le spectacle des derniers moments du fidèle?

Je crois voir briller quelques rayons de la gloire de l'Évangile sur le visage de ce chrétien, qui, malgré la faiblesse de la nature, voit arriver la mort sans terreur, et triomphe de son dernier ennemi PAR SA FOI ET SA CONFIANCE DANS LES MÉRITES DE SON DIVIN SAUVEUR.

Il est serein et paisible dans les agonies de la nature expirante et au milieu des sanglots de ses amis désolés; sa pensée est déjà dans le ciel, et il dit adieu à la terre avec une sainte joie.

Ah! je veux imiter sa foi et la sainteté de sa vie qui sont les fondements de cette paix qu’il goûte à l'heure de la mort.

Ne serai-je pas plus détaché de ce monde que mon ami a quitté?

La mort doit avoir perdu une partie de ses terreurs depuis que je l’ai vue vaincue.

Mon cœur ne soupirera-t-il pas après la société des saints glorifiés, maintenant que cet ami si cher en fait partie?

Ne me sentirai-je pas plus prêt à déloger, à dépouiller la chair et le sang, à m’élancer vers les régions inconnues, à présent que j’ai vu le compagnon de mon pèlerinage entrer dans sa céleste patrie?

Il a fait le premier cette épreuve solennelle; n’aurai-je pas le courage de le suivre?

Il a prouvé qu’il y a dans les promesses de l’Évangile une force divine qui soutient l’âme, et lui fait traverser la vallée de l’ombre de la mort, sans étonnement et sans crainte; mon âme n’a-t-elle pas reçu les MÊMES promesses de grâce, la MÊME espérance, le MÊME Évangile?

Ô mon Seigneur et mon Rédempteur, écoute mon humble prière; DONNE-MOI UNE FOI VIVE, UNE CONSCIENCE PURE!

Que mes pensées et mes espérances soient TOUJOURS élevées vers le ciel; et lorsque tu m’appelleras à dire un dernier adieu à ce monde, que je meure de la mort du juste, et que ma foi soit semblable à la sienne!

La nature frémit à la pensée de la mort, elle tremble devant ce Roi des épouvantements; cependant, ô mon Seigneur:

puisque tu as soumis cet ennemi et que tu l’as mené en captivité pour le faire servir au triomphe de ton amour,

puisque tu as mis la mort au nombre des choses qui appartiennent à ton peuple,

puisque tu as enseigné à une si grande multitude de tes disciples à triompher d’elle;


Accorde-moi aussi, ô divin Jésus, une grâce suffisante pour la voir arriver avec un saint courage et une vive espérance!

Donne-moi de marcher d’un pas ferme, sur les traces de ceux qui m’ont précédé, dans la route obscure qui conduit au royaume des esprits.

Puissé-je laisser à mon tour un glorieux exemple à ceux qui viendront après moi!

Puissé-je leur apprendre, dès aujourd’hui, comment un vrai chrétien doit vivre, afin de pouvoir leur montrer un jour comment il doit mourir. Amen.


Tu perds, ô Mort! ta superbe puissance;

Ton aiguillon pour toujours est rompu:

Le Saint de Dieu ressuscite et s’élance

Hors des liens du sépulcre vaincu.


Ah! repoussons les chaînes de la terre.

Peuple de Dieu, rachetés du Sauveur!

Conviendrait-il aux enfants de lumière

D’aimer encore ou le vice ou l’erreur?


En toi, Jésus, en toi seul est la vie.

Tout est mortel, tout est vain ici-bas.

Tu nous rendis notre sainte patrie:

Daigne y trouver et nos cœurs et nos pas.


 

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