Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR LA PRIÈRE

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Ô si je savais comment le trouver, j’irais jusqu'à son trône, j'exposerais mon droit devant lui, et je remplirais ma bouche de preuves! Job XXIII. 3.


S’entretenir avec Dieu par la prière, c’est la vie et la joie d’une âme pieuse.

Celui qui ne vit pas dans cette sainte communion avec Dieu ne saurait être chrétien.

Le trône de grâce est notre asile le plus sûr et le plus doux à l’heure de la détresse et des sombres inquiétudes; c’est là que notre conscience troublée trouve le pardon et la paix.

Dans ce désert de tentations et de souffrances qu'il nous faut traverser pour arriver à la terre promise, LA PRIÈRE EST NOTRE FORCE ET NOTRE SOUTIEN.


Approcher de Dieu est notre bien.

Cependant la nature humaine est si déchue, si éloignée de Dieu, que ses enfants eux-mêmes, s’ils ne veillent avec le plus grand soin sur eux-mêmes, négligent bientôt de s’approcher de lui par la prière.

Souvenons-nous, cependant, que lE TEMPS QUE NOUS RETRANCHONS À CES DIVINS ENTRETIENS, pour l’ajouter à celui qu’absorbent les vanités et les amusements du monde, les intérêts et les soucis de cette vie, EST PERDU POUR LA GLOIRE DE DIEU, et pour la paix et le bonheur de nos âmes.

Job est accablé de maux, et ses amis le regardent comme un vil hypocrite et comme le plus grand des pécheurs, parce que la main de Dieu est sur lui; vers qui se retirera-t-il si ce n’est vers son Père céleste à qui il veut confier toutes ses peines?

L’exemple de ce saint homme nous apprend que le fidèle doit s’approcher de Dieu dans ses afflictions pour lui exprimer tous ses besoins, et implorer son assistance, «Ô si je pouvais m’approcher de lui, j’exposerais mon droit devant lui, je remplirais ma bouche de preuves je lui dirais ce qui m’inquiète, et je le supplierais de venir à mon secours!

Le mondain ne comprend pas ce que l'on peut avoir à dire à Dieu pour lui parler si longtemps et si souvent; mais:


Celui qui aime Dieu aurait assez de choses à lui dire

pour remplir le temps et l’éternité.


Qu’y a-t-il dans ce qui se rapporte à Dieu ou à lui-même, à la terre ou au ciel, que le fidèle ne puisse dire à son Dieu?


Si je pouvais aller jusqu’à son trône, je lui confesserais la multitude de mes transgressions, et j’implorerais mon pardon de sa grâce; je m’humilierais à ses pieds, comme fils d’Adam, le premier des pécheurs, qui m’a laissé le péché en héritage, et je reconnaîtrais que mes propres iniquités doivent me rendre encore plus odieux à ses yeux.

Combien j’ai commis de péchés avant d’avoir appris à connaître Dieu ;

Combien sa bonté aggrave ceux dont je me suis rendu coupable, depuis qu’il m’a reçu dans son alliance!

J’ai péché, ô mon Dieu, malgré tes miséricordes, malgré tes châtiments, malgré les avertissements que m’ont donnés ta Parole et ta Providence. Comment pourrais-je supporter la vue de mes iniquités, si je n'avais aussi LES YEUX FIXÉS SUR LA GRANDE EXPIATION DE JÉSUS?

Je suis prêt à reconnaître que mes péchés sont comme le cramoisi et l’écarlate; car le sang du Fils de Dieu purifie de tout péché; il a lavé les vêtements de plusieurs milliers de pécheurs, et les a rendus blancs comme la neige; il a la même vertu pour laver les miens.

Je me confie en lui, je me réjouis de voir l’autel qui est devant le trône de Dieu, arrosé du sang de l'Agneau, et j’ose m’approcher d’un Dieu réconcilié.


Si je pouvais aller au trône de Dieu, je lui dirais quelle est la multitude de mes ennemis, quelle est leur puissance et leur rage; et je demanderais le secours qui m’est nécessaire pour les combattre et les vaincre. Je gémirais devant Dieu sur le péché qui habite en moi, je m’écrierais: «Ô misérable que je suis! qui me délivrera de ce corps de mort?»

Je lui parlerais des sourdes menées de l’orgueil qui se cache au fond de mon cœur,

de cette vanité qui résiste à tous les efforts que je fais pour la surmonter,

de mes passions, de ces affections déréglées qui travaillent sans cesse à m’éloigner de lui,

de mon obstination et de la dureté de mon cœur;

je sonderais, en sa présence, ses replis les plus cachés pour y découvrir ces semences secrètes de péché qui portent des fruits de mort?

Je me plaindrais du monde, ce cruel ennemi, qui m’attaque sans cesse, qui agit sur tous mes sens, qui conspire avec mes yeux et mes oreilles, pour m’entraîner loin de mon Dieu, de mon meilleur ami.

Je lui parlerais aussi de la rage de Satan, cet ennemi cruel et vigilant, qui me suggère des pensées folles et vaines dès qu’il me voit occupé de quelque devoir religieux.

Je le prierais enfin de me soutenir contre la mort, mon dernier ennemi. Seigneur, lui dirais-je, viens à mon aide dans ce dernier combat, afin que je ne craigne aucun mal, mais que je sois fait plus que vainqueur par celui qui m’a aimé.


Si je pouvais aller au trône de Dieu, je gémirais devant lui de ce que je m'entretiens si rarement avec lui, de ce que je passe une si grande partie de ma vie loin de lui. Qu’elles sont en petit nombre les heures où je m’approche de lui! Que ses visites sont courtes! Pourquoi me cache-t-il sa face?

Souvent, lorsque je vais le chercher dans son sanctuaire et parmi ses fidèles, il ne daigne pas me faire voir son pouvoir et sa gloire, et souvent aussi je le cherche dans la retraite, et je ne l’y trouve pas.

Je lis ses promesses dans l’Évangile, et je n’en savoure pas la douceur, je vais puiser à ces sources de consolation, et elles me sont fermées. Alors je détourne mon visage, et je me retire tout confus.

Je lui parlerais aussi de mes peines temporelles parce qu’elles me rendent incapable de le servir et de l’honorer et qu’elles m’empêchent de goûter, comme je le voudrais, les joies promises à ceux qui le cherchent de tout leur cœur.

Je reconnaîtrais avec larmes qu’elles éteignent mon zèle, qu’elles courbent mon esprit vers la terre, et me font mener deuil tout le jour, et déshonorer ainsi l’Évangile, qui est une dispensation de grâce et de joie.

C’est ainsi que je gémirais devant Dieu, sur mes péchés, sur mes misères et sur les convoitises charnelles qui font la guerre à mon âme. Et n'aurais-je pas aussi bien sujet de m'affliger de l'imperfection de toutes mes facultés, de la faiblesse de ma mémoire, de mes distractions, et de la confusion de mes pensées, des écarts de mon imagination et de la malheureuse influence qu’un corps faible et malade exerce sur mon esprit?

Ô mon Dieu! combien je suis éloigné de toi, tant que j'habite dans cette maison d'argile! toujours occupé à soutenir ce frêle édifice, et consumant mes heures dans les soins assidus qu'exigent les infirmités du corps.

C'est pour moi un sujet constant de regrets, de craintes et d’inquiétudes, et je les répandrai devant mon Dieu, lorsque je pourrai m’approcher de lui.

Je ne le laisserai pas aller sans avoir gémi devant lui sur mes pareils, sur mes amis, sur ceux de mes frères qui sont éloignés de lui; je prierai pour ceux qui ne songent pas à prier pour eux-mêmes.

Et pourrais-je oublier mes amis en Christ, mes frères en l’Évangile, ceux qui sont accablés de pesants fardeaux, qui sont éprouvés par les douleurs si variées de la vie, ou qui sont exposés à de violentes tentations?


Si Dieu voulait bien m’écouter, je lui parlerais de leurs besoins et de leurs maux comme des miens, je prierais pour tous les fidèles et pour la gloire et la prospérité de son Église.

Que serait pour toi la religion, ô mon âme, si elle ne te faisait pas approcher de Dieu!

N’est-ce pas pour nous attirer à lui que notre Dieu nous l’a donnée?

Nous tirerons peu d’avantages de la profession publique de l’Évangile, de la lecture de la Parole sainte, des sermons que nous entendrons, si nous ne possédons pas la substance et le privilège de la piété, si notre Dieu n’est pas près de nous.

Nous sommes plus heureux sous l’Évangile qu’on ne l'a été dans aucun temps et chez aucune nation. Aucune autre religion ne saurait nous amener aussi près de Dieu; nous possédons de plus belles institutions, des moyens plus doux et plus sûrs de nous unir à lui.


Sachons apprécier le bonheur de connaître Christ, et demandons-lui instamment son Esprit.

Jésus nous a ouvert la SEULE voie par laquelle on puisse venir à Dieu, et le Saint-Esprit opère en nous «cette sanctification sans laquelle nul ne verra le Seigneur

Qu’ils sont heureux, ces saints déjà glorifiés qui sont toujours près de Dieu, qui se tiennent constamment devant son trône et qui n’ont plus de chagrins à lui confier!

Quel délice que de pouvoir lui exprimer, dans un langage digne du ciel, le bonheur que l’on goûte en sa présence!

Ô mon âme, comment ne soupirerais-tu pas après une telle félicité!

Donne-moi, ô mon Dieu, de connaître un jour cette gloire et ces joies divines par une douce et éternelle expérience.

Amen.


Quelles douceurs un cœur pieux

Trouve, ô Seigneur, dans la prière

De ton regard, de ta lumière,

La paix sur lui descend des deux.


Dans le secret, seul avec toi,

Son âme en Christ cherche ta face:

Et le trésor de toute grâce

Pour l’enrichir s’ouvre à sa foi.


Ouvre-moi donc, ô mon Sauveur!

Toi-même ainsi ton sanctuaire:

Car tu connais qu’en ma misère.

Je suis, hélas! plein de tiédeur.


Enseigne-moi par ton Esprit

À t’invoquer en confiance:

Mets-toi toujours en ta présence

Comme un enfant de Jésus-Christ.


 

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