Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR LE CULTE DES SAINTS DANS LE CIEL

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Ô quand entrerai-je, et quand me présenterai-je devant la face de Dieu! Psaume XLII, 2.


Il y a une grande différence entre se présenter devant Dieu DANS LE CIEL, et se présenter devant lui SUR LA TERRE, dans l’exercice des devoirs de la religion.

Ici, les chrétiens sincères et les hypocrites se trouvent réunis dans les mêmes temples; MAIS L’HYPOCRITE EST BANNI À JAMAIS DU CIEL.

Ici-bas, les enfants de Dieu sont cachés sous le voile d’une chair infirme et sous la forme de pécheurs; là, ils seront découverts et reconnus comme les fils et les filles du Tout-Puissant.

Ici, l’enfant de Dieu écoute avec une profonde humilité le nom de son Dieu, mais qui peut discerner cette humilité?

Ici, son zèle s’allume à l’idée d’un nouveau devoir; mais il brûle d’une flamme cachée.

Ici-bas, nous sommes disposés à nous plaindre de ce que nous ne savons pas nous-mêmes si nous sommes acceptés de Dieu; la faiblesse de notre foi, notre peu de sainteté et de zèle, et ce déclin dans la piété, que nous éprouvons quelquefois, nous porte à douter et même quelquefois à désespérer de notre salut; MAIS, dans le ciel, nous servirons Dieu avec joie, avec délices, avec la plus fervente piété, et nous n’aurons plus aucun doute sur la grâce qui nous a été accordée, puisque nous serons en possession de la gloire.

Cette crainte inquiète, que nous ressentons ici-bas, refroidit souvent notre piété; mais la pleine assurance que nous aurons alors d’être acceptés à jamais de notre Dieu, et d’être du nombre de ses bien-aimés, fera de chacun de nos pieux exercices, un plaisir et une jouissance délicieuse.

Ô mon âme! quelles joies tu devrais éprouver en pensant que BIENTÔT TU QUITTERAS CETTE TERRE DE PÉCHÉ, et que tu seras délivrée de tous tes doutes, de toutes tes craintes pour être transportée au milieu d’une glorieuse assemblée d’âmes saintes qui ne connaissent plus ni les inquiétudes, ni le deuil, ni les larmes!

Nous servons Dieu maintenant dans une carrière d’épreuves; là, nous le servirons dans un état de bonheur.

Le culte que nous célébrons ici-bas, n’est qu’une ombre et une faible image de ce qu’est l’adoration dans le ciel.

Sur cette terre, notre vocation est d’acquérir de pieuses dispositions; dans le ciel, de les mettre en pratique et d’en jouir.


Heureuses les âmes qui se préparent ainsi, dans les parvis extérieurs, à entrer un jour dans le lieu très-saint!

Si leur culte est imparfait, si leur âme est encore souillée de mille faiblesses, bientôt, délivrées du fardeau du péché, elles serviront Dieu dans son royaume de gloire.

Que sont nos prières et nos louanges, si nous les comparons à celles que les saints font sans cesse monter devant Dieu!

Trop souvent, mille pensées vaines éloignent de nos esprits notre Dieu et notre Sauveur. Lors même que nous voulons passer une heure en la présence de Dieu, combien d’interruptions à nos saintes méditations; que de longs intervalles occasionnés par nos distractions continuelles. Mais quand nous adorerons Dieu pendant l’éternité tout entière, et des pensées criminelles ou frivoles ne viendront plus s’interposer entre lui et nous.

Toutes les facultés de nos âmes seront occupées à savourer le bonheur d’être toujours en sa présence. Culte glorieux, heureuse adoration, digne du Dieu du Ciel!

Nous éprouvons souvent peu de satisfaction à nous présenter devant Dieu sur la terre, car LES DISTRACTIONS ET LA TIÉDEUR NOUS POURSUIVENT JUSQUE DANS SON TEMPLE; mais dans le ciel nous goûterons auprès de lui des douceurs toujours nouvelles.

Maintenant, nous sommes souillés par le péché, nous n’osons pas lever les yeux vers le ciel, et notre visage est couvert de honte, lors même que nos cœurs sont sincères; mais alors nous nous approcherons de Dieu revêtus de gloire et NOUS NE CRAINDRONS PLUS SA COLÈRE.

Nos robes auront été lavées dans le sang de l’Agneau, et rien ne pourra plus ternir leur éclatante blancheur.


Ici nous adorons Dieu avec des prières et avec des larmes à cause du fardeau de péchés et de douleurs dont nous nous sentons accablés; mais là nous le servirons par des louanges et des chants de joie.

Si nous avions un vif sentiment de notre misère, des distractions, des tentations, des péchés qui se mêlent ici à notre culte, nous nous écrierions du fond du cœur: «Ô Seigneur, tarderas-tu longtemps à venir?

Ici, nous nous présentons un moment devant le Seigneur, et bientôt après nous nous éloignons de son sanctuaire; mais là, nous habiterons constamment en sa présence.

Ici, nous descendons de la sainte montagne où nous avons conversé avec Dieu, pour nous retrouver au milieu d’un monde de tentations et de péchés, d’agitations et d’inquiétudes; il faut combattre dans cette vallée de larmes avant d’arriver à la terre promise; mais là tous les saints tiennent, à la main les palmes de la victoire.

Tandis que nous gémissons encore sous le poids de tant de faiblesses et d'imperfections, dans le culte que nous rendons à Dieu sur la terre, puisons la consolation et la joie dans la pensée de ce culte céleste auquel nous serons bientôt appelés.

Ô quelle joie cette espérance répandrait dans notre cœur, SI NOUS SAVIONS NOUS EN NOURRIR!

Ô mon âme, sois animée d’une sainte émulation!

Voudrais-tu être rejetée lorsque ceux au milieu desquels tu as adoré Dieu sur la terre, le serviront dans le ciel?

Voudrais-je être séparée de ceux avec lesquels je me suis librement présenté devant Dieu?


Ô crainte affreuse et insupportable, être à jamais banni loin de Dieu, à jamais exclu de son sanctuaire céleste!

Que cette pensée fasse une impression salutaire sur nos cœurs qu’elle éveille notre sollicitude, qu’elle nous excite à marcher d’un pas plus ferme dans la carrière du devoir et de la piété!

Efforçons-nous d’assurer notre élection, et que chacun de nos actes de piété serve à nous donner une nouvelle assurance de notre salut et à nous préparer pour la gloire, afin que, lorsque la grande assemblée se réunira pour adorer Dieu dans le ciel, nous puissions nous présenter aussi devant lui avec le tribut de nos louanges et de nos joyeux cantiques. Amen.


De quel honneur,

Ô Rédempteur,

Ta main bientôt me vêtira.

Quel doux repos,

Aux lieux très-hauts,

Mon âme en ton sein goûtera!

Je vais entrer dans l'assemblée

De ton Jésus bien-aimé:

De ces élus

Au ciel reçus

Le saint troupeau me recevra!


Ne tarde plus,

Puissant Jésus!

Viens mettre fin à mes travaux.

Ôte mon cœur

À la douleur,

À ses ennuis, à tous ses maux.

Ô dans les cieux quand entrerai-je!

Quand l'Éternel contemplerai-je!

Approche-toi:

Viens, reçois-moi,

Jésus dans l'éternel repos!




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