Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR LE CULTE DES FIDÈLES SUR LA TERRE

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Ô quand entrerai-je, et quand me présenterai-je devant la face de Dieu! Psaume XLII, 2.


Le psalmiste était éloigné du lieu où se célébrait le culte public, il ne pouvait approcher de l’arche de l’alliance. En pensant aux jouissances qu’il avait jadis éprouvées et dont il se voyait maintenant privé, il entre dans un saint transport, et s’écrie:

«Comme le cerf brame après le courant des eaux, ainsi mon âme soupire ardemment après toi, ô Dieu! Ô quand entrerai-je et me présenterai-je devant la face de Dieu!»

David savait que le grand but pour lequel le culte public a été institué, est d’établir une communication entre Dieu et l’homme, séparés par le péché: IL CONNAISSAIT LA PROMESSE que Dieu avait faite de venir s’unir à son peuple dans le lieu où il avait mis son nom et de le bénir.

Les fidèles qui vivent sous l’Évangile n’ont-ils pas autant de motifs d’espérer que Dieu sera présent d’une manière particulière au milieu d’eux lorsqu’ils s’assemblent selon son commandement?

N’avons-nous pas une promesse expresse de Christ:

«Là où deux ou trois seront assemblés en mon nom, je serai au milieu d’eux

Et ses fidèles disciples n'ont-ils pas la douce expérience de sa présence dans son sanctuaire?

L’un peut dire:

Je n'étais que ténèbres et ignorance, et j’y ai trouvé une divine lumière qui m’a fait voir mon péché, ma misère et LE SALUT QUI EST EN CHRIST.

Un autre dira:

J’étais mort dans mes péchés, et mon âme y a trouvé une vie divine; j'étais noyé dans les larmes et prêt à m'abandonner au désespoir, et j’y ai entendu annoncer son saint Évangile qui m’a consolé, et m’a «donné une paix» que la parole des hommes ne saurait donner; comment n’aurais-je pas reconnu que Dieu était véritablement dans ce lieu?


Gardons-nous de l’hypocrisie dans le service divin, car nous sommes en la présence de Dieu.

Disons-lui: Seigneur, nous sommes toujours devant Toi; mais nous venons ici, sachant que tu y es d'une manière particulière, pour te faire connaître nos besoins, nos chagrins, nos péchés, nos désirs et nos espérances.

DIEU EST ESPRIT, et il veut être adoré en esprit et en vérité; IL PÉNÈTRE JUSQU’AU FOND DE NOS CŒURS, et il sait quel est notre but en venant dans son temple; il sait si nous venons pour voir des créatures et pour être vus d’elles, ou pour chercher le Créateur.

Avec quel soin nous devrions nous revêtir des vertus et des grâces qui sont les ornements de l’âme lorsque nous venons nous présenter devant Dieu!

Quelles actions de grâces nous devons rendre à notre Seigneur Jésus-Christ, de ce qu’il nous a ouvert l’accès au trône du Tout-Puissant, et de ce qu’il nous en fait approcher avec assurance!

Arrêtons-nous pour considérer ce qu’est Dieu et ce que nous sommes, afin de bien COMPRENDRE LE BESOIN QUE NOUS AVONS D’UN SAUVEUR.

Comment oserions-nous nous présenter devant le Dieu tout-puissant et glorieux, dont les perfections sont INFINIES, nous qui ne sommes qu’imperfection et que faiblesse?

C’EST LE DIEU SAINT; et je suis souillé de mille péchés; comment pourrais-je être agréable à ses yeux?

C’EST LE DIEU JUSTE, et moi je suis un pécheur, un criminel déjà condamné: qui plaidera pour moi; qui pourra obtenir mon pardon?


Christ seul pouvait nous donner de paraître devant Dieu sans crainte.


Christ a été celui qui a été fait péché pour nous: il se tient maintenant devant Dieu comme notre souverain Sacrificateur pur et sans tache; il présente à son père nos prières et nos louanges qui ne peuvent être favorablement reçues que par SA médiation.

Cette voie est LA SEULE qui ait été assignée aux pécheurs pour s'approcher de Dieu, et des milliers d’âmes qui l’ont suivie ont été accueillies avec joie par leur père réconcilié.

Combien y en a-t-il parmi les enfants de Dieu qui peuvent dire:

Lorsque je vis, pour la première fois, ma corruption et mes iniquités, je me sentis épouvanté à la pensée de paraître devant un Dieu saint et juste! Il me semblait, dans ma terreur, que toutes ses menaces m’étaient adressées, et que je ne pouvais avoir part aux promesses de l’Évangile.

MAIS lorsqu’il m’eut attiré à Christ, je sentis que sa parfaite justice et son sacrifice expiatoire SUFFISAIENT pleinement pour désarmer la justice divine.

Je trouve en lui un Sauveur qui répond à TOUS les besoins de mon âme; j’acceptai avec joie le salut qu’il m’offrait; je m’abandonnai à cette grâce qui nous sauve; et, quoique je me sente encore souillé et pécheur, j’ose pourtant me présenter devant Dieu chaque jour et à toute heure; car Jésus est mon intercesseur et ma propitiation, et mon Dieu est assis sur un trône arrosé du sang de son adorable sacrifice.

Quel bonheur que d’habiter un pays où s’élèvent un si grand nombre de temples consacrés à Dieu! Pour assister au service divin, nous n’avons pas besoin de voyager péniblement trois fois par an, comme faisaient les juifs; et pourtant «ils marchaient avec force pour se présenter devant Dieu en Sion

Combien ils ressemblent peu à David, ceux qui peuvent se présenter habituellement devant Dieu dans son temple, et qui n’y viennent qu'avec FROIDEUR et souvent avec RÉPUGNANCE!


Il y a malheureusement beaucoup de gens qui ne sont chrétiens que de nom.

Il en est d’autres qui ont quelques sentiments religieux, mais qui ne voient en Dieu qu'un ennemi; ils se présentent devant lui SANS AMOUR et SANS JOIE, aussi ne doit-on pas s’étonner s'ils se lassent si vite de venir dans sa maison.

Ils voudraient pouvoir toujours vivre sur la terre, et n’avoir jamais aucun rapport avec Dieu; ils ne le servent que PAR LA CRAINTE DE L’ENFER, et la religion n’est pour eux qu’une tâche pénible.


Il y a malheureusement aussi beaucoup de vrais chrétiens qui trouvent peu de plaisir dans leurs dévotions publiques ou particulières.

Ils espèrent cependant l’effet des promesses de Dieu; mais cette espérance est froide, ils font peu d’efforts pour sortir de cet état d’incertitude, où l’on est SANS JOIE et SANS ASSURANCE, et ils ne s’appliquent pas de tout leur cœur à faire des progrès dans la vraie piété.


CEUX QUI NE REGARDENT PAS DIEU COMME UN PÈRE ET UN AMI,

NE PEUVENT PAS SE RÉJOUIR EN LUI, NI SE PLAIRE DANS SA MAISON.


Mais quelles délices pour un enfant de Dieu, que de s’approcher de son Père avec une foi vive et un ardent amour, et de repasser dans son esprit:

toutes les marques de sagesse et de bonté qu’il a fait éclater dans son Église,

toutes les promesses de son alliance,

toutes les paroles d’amour qu’il a écrites dans son saint Livre,

toutes les grâces qu’il distribue par le ministère de ses serviteurs.

Il y a ainsi une nourriture céleste pour son âme dans la maison de son Dieu; et, lorsqu’il s’en éloigne, il en conserve la précieuse saveur.


Mais, hélas! l’Esprit de Dieu s’est éloigné de ses temples; il n'y a plus chez les chrétiens que TIÉDEUR et AMOUR DU MONDE!

Oh! prions, pour que l’Esprit revienne habiter son sanctuaire.

Ô quel fardeau et quel obstacle pour l’âme, que ce corps de péché! il affaiblit ses plus nobles penchants; il l’empêche d’accomplir ses résolutions les plus saintes.

L’âme voudrait se présenter souvent devant Dieu, mais la chair la retient sur la terre. L’âme combat contre les infirmités de la chair et elle lutte péniblement pour s’élever jusqu’à Dieu.

Mais cette lutte épuise notre faible nature.

Nous sommes forcés de descendre de la montagne sur laquelle nous nous entretenions avec Dieu, et l’âme qui est semblable aux anges, et qui a part à leurs saintes occupations, est obligée de s’abaisser à de frivoles travaux ou de rester oisive pour donner du repos au corps.

Quelquefois, nous n’apportons au service divin qu’abattement et que froideur, et nous pouvons à peine nous élever jusqu’à ce Dieu, en la présence duquel nous sommes.

D’autres fois, notre imagination nous emporte bien loin de ce Dieu que nous sommes venus chercher.

Si nous fixons nos pensées une minute sur nos plus grands intérêts, UNE DISTRACTION NOUS EN ÉLOIGNE BIENTÔT; nous nous présentons devant Dieu vingt fois dans une heure; nos yeux et nos oreilles sont les témoins et les instruments de notre faiblesse, ils nous arrachent sans cesse aux plus saintes méditations.

Culte indigne du Dieu auquel nous l’offrons!

Pauvre et faible humanité!

Mais il y a dans le ciel de plus dignes adorateurs du Très-Haut.

Donne-nous, ô Dieu, une foi plus vive et un ardent désir de nous joindre un jour à eux; que chacun de nous dise au fond du cœur:


«Ô quand ferai-je partie de cette glorieuse assemblée!

Quand me présenterai-je avec les saints devant la face de Dieu»




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