Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR LE BONHEUR D’APPROCHER DIEU

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Ô que bienheureux est celui que tu auras choisi, et que tu auras fait approcher, afin qu'il habite dans tes parvis! Psaume LXV, 4.


La reine de Saba fit un compliment flatteur à Salomon, lorsqu’après avoir contemplé la magnificence de sa cour, et avoir entendu sortir de sa bouche des paroles pleines de sagesse, elle lui dit: «Ô que bienheureux sont tes gens!» Ô que bienheureux sont tes Serviteurs, qui tiennent (qui sont) continuellement devant toi, qui écoutent ta sagesse!»

Mais la harpe David fait entendre un chant plus sublime: «Bienheureux est l'homme que tu auras choisi, ô mon Dieu, et que tu auras fait approcher, afin qu’il habite dans tes parvis!»

Ce texte sacré nous appelle à méditer sur cette vérité: APPROCHER DE DIEU EST LE PLUS GRAND BONHEUR DE SES CRÉATURES.

Considéré sous ce rapport, combien le péché deviendra plus odieux, puisqu’il nous éloigne de Dieu et du bonheur!

On peut adresser à tous les hommes ce qu’un prophète disait au peuple d’Israël: «Vos iniquités ont établi une séparation entre vous et votre Dieu

Ô quelle langue pourrait exprimer, et quel cœur pourrait concevoir le poids immense de cet enchaînement de péchés et de misères qui ont accablé la pauvre humanité et qui l’ont poursuivie dans toutes les nations et dans tous les siècles depuis près de six mille ans! Tous ces maux sont la suite de la première désobéissance de l’homme.

Nous entrons dans le monde avec des cœurs rebelles contre Dieu, et nous nous égarons dès le sein de notre mère.

L’homme, dans sa nature déchue, VEUT être éloigné de Dieu, il se complaît dans sa misère.

Nous ne l'aimons pas..., et nous ne désirons pas d’être aimés de lui. Telle est notre déplorable situation! Et nous l'aggravons encore par les péchés que nous commettons; chaque jour nous nous éloignons davantage de Dieu, et nous courons à un malheur éternel, SI LA GRÂCE DIVINE NE NOUS ARRÊTE!


Approcher du Créateur, est le fondement du bonheur de la créature.

Combien sont donc vaines toutes nos prétentions au bonheur, tant que nous sommes révoltés contre Dieu!

Alors même que nous aurions à notre portée tous les plaisirs des sens, ou que nous posséderions toutes les connaissances qui peuvent orner l’esprit, si nous sommes éloignés de Dieu, nous ne saurions être heureux.


Être sans Dieu et sans espérance,

tel est le sort du monde plongé dans le péché.


Ceux qui ne se sont jamais approchés de Dieu, qui n’ont jamais vu Dieu dans ses œuvres, ou dans sa Parole, qui n’y ont pas appris à l’aimer par-dessus tout, et qui n’ont point de part à son amour, sont misérables! Quelle que soit leur position extérieure, «CEUX QUI SONT ÉLOIGNÉS DE DIEU PÉRIRONT.»

Dieu n’a pas entièrement abandonné ce monde au péché et au malheur, puisqu’il lui laisse sa Parole et ses institutions qui sont, avec la prière, les moyens qu’il a établis pour s’approcher de lui, les degrés par lesquels nous pouvons nous élever à la félicité des saints et des anges.

Dieu envoie sans cesse des messagers de paix et des invitations pleines de charité à un monde rebelle et corrompu.

Heureux les pécheurs qui ont entendu la voix si tendre de leur Dieu, qui ont renoncé aux vanités trompeuses de la vie et du temps et qui ont quitté les créatures pour retourner au Créateur.

Des milliers d'enfants d’Adam ont accepté ces messages de la grâce, et sont entrés dans la gloire en s’approchant de Dieu par la prière, par l’étude assidue de sa Parole. En habitant ses parvis sur la terre, ils se sont préparés à habiter éternellement dans son royaume céleste.

Les choses de la terre n’ont de véritable valeur qu’autant qu’elles contribuent à nous rapprocher de Dieu et du ciel.

Si notre jugement est une fois fixé sur ce point, si nous sommes convaincus qu’approcher de Dieu est le seul moyen d’être heureux, tout ce qui nous fait faire quelques pas vers lui grandira dans notre estime et sera d’un véritable prix à nos yeux.

Nous saurons apprécier ces amis, ces parents qui nous font avancer dans la connaissance et dans l’amour de Dieu. Nous nous réjouirons d’habiter UN PAYS OÙ L’ÉVANGILE EST ANNONCÉ AVEC PURETÉ.

Nous ne regarderons pas le saint ministère comme un état méprisable; et nous ne nous plairons pas à entendre médire de ceux qui annoncent la Parole de Dieu, car ils nous montrent la route du bonheur.

Alors nous rechercherons surtout les livres et les sermons qui détachent nos cœurs du péché et des créatures pour les ramener à Dieu et à la piété; et si notre Bible était la seule qui fût au monde, nous ne la changerions pas contre tous les trésors de la terre.

En est-il bien ainsi?

Le monde ne commence-t-il pas à s’insinuer dans mon cœur?

N'y a-t-il aucune créature à laquelle je sois trop fortement attaché, aucune qui usurpe cet amour suprême qui doit être réservé à Dieu?

Réveille-toi, mon âme, pendant qu’il en est encore temps, sois animée d’une sainte jalousie pour ce qui pourrait t'enlever ton bonheur.

Si je ne porte que langueur et indifférence à mes exercices religieux;

si je puis passer un jour sans songer à m’entretenir en secret avec mon Dieu;

si je ne sens aucune peine d’être longtemps éloigné de lui,

avec quelle diligence JE DOIS EXAMINER QUEL EST L’ENNEMI QUI S’EST GLISSÉ ENTRE MON DIEU ET MOI!

Et lorsque je l’aurai trouvé, je ne devrais goûter aucun repos jusqu’à ce que, avec l’aide de la grâce divine, j’aie renversé l’idole qui occupait toutes mes pensées, jusqu’à ce que mon âme se soit rapprochée de son Dieu.

Les distractions et les vaines pensées pendant les heures destinées au culte divin, sont une pénible épreuve pour l’enfant de Dieu, car elles le retiennent sur la terre. Lorsqu’il voudrait s’élancer vers son Père céleste, elles sont ainsi des obstacles à son bonheur.

Quels devraient être notre confusion et notre repentir, lorsque nous éprouvons que, même dans le lieu sacré où Dieu se manifeste aux fidèles, nous élevons des murs de séparation entre lui et nous et qu'ainsi nous nous détournons de lui lorsqu’il vient au-devant de nous!

Ah! rendons grâces à ce Dieu si grand et si saint, de ce qu’il est toujours disposé à laisser approcher les pécheurs; NOUS L’AVONS OFFENSÉ, et IL NOUS OFFRE DE SE RÉCONCILIER AVEC NOUS par ce grand sacrifice dont lui seul pouvait avoir la pensée.


Ô mon âme, comment une telle condescendance, un tel amour ne t’inspireraient-ils pas une vive admiration, une profonde reconnaissance!

Arrêtez-vous ici, vous enfants du Très-Haut, et CONSIDÉREZ VOS PRIVILÈGES ET LA GLOIRE QUI VOUS ATTEND, et lorsque vous vous approchez de Dieu dans son sanctuaire, souvenez-vous que Jésus s’en est approché le premier; qu’il se tient encore auprès du trône de grâce pour vous en ouvrir l’accès et que c'est bien d’approcher de Dieu.


Lui qui vous attire par son Esprit,

c'est au nom de ce Fils bien-aimé

que Dieu vous reçoit comme ses enfants.


Heureux ceux qui se sont lassés d’être éloignés de Dieu, et qui ont écouté et accepté les offres de sa miséricorde.

Heureux ceux qui se sont approchés solennellement de Dieu par Jésus le Médiateur, et qui se sont unis au Seigneur par une alliance éternelle!

Heureuses créatures, vous contemplez votre Créateur avec un redoublement de joie; vous l’aimez de tout votre cœur et vous commencez à goûter les fruits de son amour!

Ah! pourquoi les pécheurs ne veulent-ils pas croire qu’il y a dans l’exercice de la piété des joies divines qui surpassent infiniment toutes celles que le monde peut offrir?

Ah! s’ils pouvaient enfin comprendre que le bonheur consiste à s’approcher de Dieu!

Quelle satisfaction pure et profonde que d’aimer le Dieu souverainement aimable et de SAVOIR QUE L’ON EST AIMÉ DE LUI;

satisfaction de marcher sans cesse à la lumière de sa Parole;

satisfaction de l’avoir auprès de soi comme un conseiller, auquel on peut s’adresser en tout temps;

satisfaction d’être toujours près de celui qui est notre protecteur et notre défense, et de nous réfugier sous ses ailes à l’approche du danger;

satisfaction d’avoir recours à un ami si puissant dans la maladie et dans le chagrin;

satisfaction de savoir que nous pouvons remettre notre esprit entre ses mains paternelles lorsqu’il nous rappellera auprès de lui!


Il y a des degrés dans la félicité des fidèles qui sont encore sur la terre.

Toute âme régénérée est heureuse puisqu’au lieu d’être étrangère à son Dieu, elle est devenue l’enfant de son adoption!

Mais parmi ces enfants les plus heureux ce sont ceux qui ressemblent le plus à leur Père céleste, et qui lui ont consacré leur vie.

Qu’ils sont heureux ceux qui s’éloignent rarement de Dieu, ceux dont les affections sont dirigées vers le ciel, ceux qui croissent chaque jour en vertu et en grâce, et qui s'avancent avec joie vers la gloire!

Chercher Dieu, et s’efforcer d’approcher de lui par toutes les voies que lui-même a instituées, C’EST LE SEUL MOYEN d'être affranchi des misères, qui sont la suite du péché d’Adam.

Vivre habituellement en communion avec Dieu, c’est avoir retrouvé les plaisirs de l’innocence. Être toujours avec Dieu, c’est le bonheur parfait pour des créatures intelligentes et sensibles!

Notre plus noble privilège, notre plus douce consolation, est de nous approcher, autant que cela noua est possible, dans cet état d’épreuves et de ténèbres; et c’est aussi la meilleure manière de nous préparer à cette gloire qui sera révélée en nous, «lorsque nous, habiterons en sa présence, et que nous jouirons des plaisirs qui sont à sa droite pour jamais

Amen.



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