Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR LE BON EMPLOI DE LA VIE

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Toutes choses sont à tous, soit la vie, soit la mort. 1. Cor. III. 22.


Les enfants de Dieu possèdent un vaste et bel héritage; ils n’ont pas besoin de le diviser pour en jouir, ni de se disputer une part à tel ou tel bienfait, aux travaux de tel ou tel apôtre de Christ; car Paul, Apollos et Céphas, la vie et la mort, toutes choses sont à eux.

Je me bornerai donc aujourd’hui à méditer sur l’usage que le chrétien est appelé à faire de la vie.


LA VIE EST À NOUS. — Car c’est le temps qui nous est assigné pour nous réconcilier avec Dieu, et pour assurer notre bonheur éternel.

Nous avons «tous conversé autrefois les convoitises de notre chair (nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair)», et nous étions, «de notre nature, enfants de colère comme les autres

Cette vie nous est donnée pour FUIR la colère à venir, et pour nous RÉFUGIER dans l’espérance qui nous est offerte.

Nous sommes des créatures COUPABLES et SOUILLÉES; voici l’heure de la purification, et le sang de Jésus peut seul nous laver de tout péché et de toute impureté.

Par notre nature déchue, nous sommes indignes du ciel; le temps nous est donné pour que la puissante influence de l’esprit qui sanctifie, nous prépare pour les occupations et les joies de notre céleste héritage.


Ô combien ils sont heureux, les chrétiens qui ont su discerner

cette heure de grâce, et qui l’ont mise à profit!


Quel aurait été mon sort, si la mort m’avait atteint et précipité dans l’éternité...

lorsque j’étais encore chargé du fardeau de mes péchés,

lorsque je n’avais pas encore été réveillé, et convaincu de ma folie et du danger que je courais,

lorsque je ne connaissais pas encore la religion du cœur et ce Jésus qui a acheté le pardon et qui le donne!

Comment pourrais-je assez célébrer la bonté et la longue attente de mon Dieu, la miséricorde et les compassions de mon Sauveur?

Grâces soient rendues à la patience divine qui a longtemps supporté et qui, j’ose l’espérer, a ainsi sauvé un pécheur!


LA VIE EST À NOUS pour servir Christ, et pour lui témoigner notre reconnaissance de ce qu’il nous a aimés et rachetés.

Tant que nous sommes sur la terre, nous pouvons parler des merveilles de sa grâce qui nous a sauvés, et annoncer son amour ineffable.

Nous pouvons inviter nos frères à chercher les biens dont nous avons senti la douceur, et à goûter avec nous combien le Seigneur est bon.

Nous pouvons apprendre, aux pécheurs près de tomber dans le désespoir, quelle est «la hauteur, la longueur, la largeur et la profondeur de l’amour qui est en Christ»; car il a retenu nos âmes sur les bords de l’abîme.

Cet amour s’élève bien haut, car il a porté nos espérances jusqu’au ciel; il étend sa douce et puissante influence au-delà des bornes du temps, et nous donne UN BONHEUR QUI N’A D’AUTRE TERME QUE L’ÉTERNITÉ.


LA VIE EST À NOUS. — C’est le temps où nous sommes appelés à donner des exemples de sainteté, à nous montrer ainsi les disciples et les imitateurs de notre Sauveur, et à glorifier son divin Évangile.


LA VIE EST À NOUS, car nous pouvons l'employer à faire du bien.

Chaque jour nous présente une nouvelle occasion d’instruire nos semblables et de contribuer à leur bonheur. Nos jours et nos années devraient se compter par la multitude de nos bonnes œuvres!

Ô qu’il est triste d’être vieux par le nombre des années et non par les devoirs accomplis envers Dieu et par les bienfaits répandus sur les hommes!

Combien y en a-t-il, hélas! qui ne sont que des fardeaux inutiles sur la terre, et QUI NE DEVRAIENT PAS PRÉTENDRE AU TITRE DE CHRÉTIENS!

Souvenons-nous que notre Sauveur allait de lieu en lieu en faisant du bien.

Puissions-nous marcher sur ses traces!

Quel admirable modèle! mais que nous sommes loin de lui!


LA VIE EST À NOUS — en ce qu’elle nous est donnée pour assurer notre vocation et nous préparer à la gloire du ciel.

Voudrions-nous quitter ce monde sans avoir une ferme espérance de parvenir à la véritable vie et d’être heureux à jamais?

Examinons si la piété et la sainteté ont jeté de profondes racines dans nos cœurs, et si nous croissons en grâce par l’influence du Saint-Esprit.

Faisons chaque jour de nouveaux progrès, portons des fruits pour la vie éternelle, et nous aurons ainsi l’assurance d’avoir reçu en nous les semences de la gloire, semences divines qui produiront une riche récolte au grand jour des rétributions.

Ô si l’on pouvait dire de moi que j’approche sensiblement du ciel, et que plus je reste ici-bas, plus je deviens semblable aux habitants de ce glorieux séjour, lorsque je serai appelé à déloger, je serais assuré d’être accueilli avec joie dans le paradis.

Ô si je pouvais me sentir assez bien préparé pour que mon cœur ne tremblât et ne s’épouvantât point à l’heure solennelle du départ!

Ô si je pouvais voir les portes du ciel s’ouvrir devant moi, si je pouvais entrer dans le royaume de Dieu pour y habiter à jamais!


LA VIE EST À NOUS — afin qu’en l'employant bien, nous embellissions notre couronne de gloire, et que nous soyons placés à un rang plus élevé dans le ciel.

Ô quelle joie que de multiplier ses instructions, ses bons conseils et ses bons exemples, et de voir du haut du ciel que les semences que l'on a laissées sur la terre produisent une abondante moisson pour la gloire de Christ et le bonheur des hommes.

Il y a là de quoi ajouter même à la félicité du ciel.

Quel précieux avantage que de se convertir dans la jeunesse, et d’avoir devant soi toute une vie, qui peut être consacrée à la piété et à la sainteté, et qui peut rapporter de bons fruits, jusqu’à la fin des âges!

Heureuse l’âme que Dieu réconcilie à lui au sortir de l’enfance!

Heureux chrétien, sois animé d’une juste reconnaissance pour un si grand bienfait, CHERCHE ET DEMANDE CE QUE TU PEUX FAIRE POUR GLORIFIER CELUI QUI T’A APPELÉ AU SALUT À LA PREMIÈRE HEURE DU JOUR.

Ô mon âme, supplie l’Esprit Saint de te guider dans le sentier que tu dois suivre;

souviens-toi que chacune de tes heures est une portion du trésor qui t’est confié, et que ton Dieu attend un revenu journalier de gloire du bon emploi de ce trésor;

sois embrasée d’un saint zèle pour le service de ton Créateur et de ton Sauveur,

aie la noble ambition d’y faire concourir toutes tes facultés;

cherche de nouvelles manières de faire du bien à tous ceux qui t’entourent;

lève-toi, et brille comme un modèle de sainteté au milieu des ténèbres et de la corruption du monde;

que chaque année de ta vie voie augmenter ta charité sur la terre, et ajoute un nouveau fleuron à la couronne qui t’est réservée dans le ciel.


LA VIE SERA VRAIMENT À TOI, lorsque tous tes instants seront employés à glorifier le nom de Dieu, à répandre de nouveaux bienfaits sur le monde et à ajouter aux joies qui te sont réservées dans l’éternité.

Mais, si cette vie est LE SEUL TEMPS qui me soit accordé pour me réconcilier avec Dieu, ne me demanderai-je pas si je suis encore pour lui un étranger et un ennemi, si j’ai perdu tant d’années de ce temps d’espérance et de grâce, ou bien si j’ai obtenu miséricorde et si j’ai embrassé l’espérance qui m’est offerte?

Ô mon âme, pourrais-tu supporter une pareille incertitude?

Réfléchis, examine quelle est ta situation; et SI TU ES ENCORE UN ENFANT DE COLÈRE, si tu es encore éloignée de Dieu, hâte-toi et cherche un refuge dans l’Évangile.

Ne reste pas un moment de plus dans un état si terrible et si dangereux, de peur que la vie ne te soit enlevée, et que tu ne sois exclue à jamais de toute grâce et de toute espérance.

Mais si tu trouves EN TOI TOUS LES CARACTÈRES D’UNE VRAIE REPENTANCE, bénis le Seigneur de ce qu’il ne t’a pas retranchée dans les jours de ton inimitié, de ce qu’il a prolongé ta vie et le temps de sa miséricorde pour te régénérer et te recevoir dans son alliance.


SEIGNEUR JÉSUS! LA VIE M’EST DONNÉE POUR TE SERVIR; c’est toi qui m’as racheté, c’est toi qui as sacrifié ta précieuse vie pour moi que ferai-je, ô mon Sauveur, pour te témoigner ma reconnaissance et mon amour?


OH! METS EN OUBLI TANT D’ANNÉES INUTILES,

et que tout le reste de ma vie soit consacré à te glorifier.


S’il était possible que les saints revinssent sur la terre après avoir habité quelque temps le ciel, avec quelle ardeur ils travailleraient à avancer le règne de Dieu après avoir appris, par une douce expérience, quel est le bonheur qui succède aux travaux si courts de cette vie. Combien ils redoubleraient de zèle et d’activité, et combien ils s’affligeraient de ne pouvoir faire davantage!

Après avoir conversé avec leur Sauveur bien-aimé et l’avoir vu face à face, avec quel empressement ils s’efforceraient d’amener les âmes à lui.

Pense à ces choses, à mon âme! et souviens-toi que, si tu parviens au ciel, tu regretteras de n’avoir pas mieux servi ton Seigneur pendant ton séjour sur la terre.

Puisque cette vie m’est conservée pour que je répande, la piété parmi mes frères, ne permets pas, Seigneur, que je fasse rien qui puisse éloigner de toi les pécheurs; PARDONNE-MOI TOUS LES MAUVAIS EXEMPLES QUE J’AI DONNÉS; fais que ma conduite prouve au monde que la religion a quelque chose d’excellent et de divin, et qu’elle encourage ceux qui m’entourent à pratiquer la sainteté.

Si ma vie est prolongée pour que je sois utile aux hommes, combien je dois m’affliger d’avoir consumé tant d’années dans l’indolence et la paresse.

Puisse le Dieu d’Abraham m’accorder, comme à ce saint patriarche, la faveur précieuse contenue dans cette divine promesse: «Je te bénirai, et je te ferai être en bénédiction aux hommes

Si mes jours ont été prolongés jusqu’ici, pour que mon espérance de parvenir au ciel devînt toujours plus vive, et que mon âme fût ainsi préparée pour ce bienheureux séjour; examine-toi, ô mon âme!

ES-TU MIEUX DISPOSÉE POUR LE CIEL QUE TU NE L’ÉTAIS IL Y A QUELQUES ANNÉES?

Tes sentiments, tes désirs, toutes tes facultés sont-elles plus en rapport avec les occupations et les joies des bienheureux?

Es-tu plus digne de voir Dieu, de converser avec Christ, de jouir de la société des anges et des saints?

Tes jours et tes mois ont été bien mal employés, SI tu es plus rapprochée de la mort SANS ÊTRE PLUS MÛRE POUR LE CIEL!

S’il est possible, en faisant un bon usage de la vie, d’embellir sa couronne de gloire et d’augmenter la portion de bonheur qui nous est réservée, que cette pensée m’inspire une sainte ambition.

Quoique le sang de mon Rédempteur ait acheté toutes les couronnes et tous les prix qui doivent être distribués dans le ciel, cependant:

si je suis au premier rang de ceux qui courent dans la carrière du salut, je recevrai une plus belle couronne;

si je suis un soldat actif et victorieux dans l’armée du Christ, et que j’aie servi fidèlement dans de pénibles combats, j’ai un juste motif d’espérer un prix plus brillant.

Notre Dieu est si bon qu’après nous avoir sauvés par sa grâce, après avoir produit en nous «la volonté et l’exécution,» il veut bien encore nous encourager, dans sa Parole, à attendre humblement une récompense proportionnée à notre travail.


Prends tout mon cœur; viens régner sur ma vie.

Te bien aimer est mon unique envie.

Par ton Esprit, ô Tout-Puissant!

Conduis les pas de ton enfant.



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