Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR L'EXPIATION PAR LE SANG DE CHRIST (2)

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Lequel Dieu a établi de tout temps pour être une victime de propitiation par la foi en son sang, afin de montrer sa justice, par la rémission des péchés précédents, selon la patience de Dieu. Romains. III. 24. 25.


Ce dogme de l’expiation par le sang de Christ est UNE MINE INÉPUISABLE de biens et de devoirs; que ne peut-on pas encore en tirer?

Pénétrons-y plus avant par notre foi.

Cette doctrine est une source jaillissante en vie éternelle; nous devons y puiser sans cesse un plus ardent amour pour Dieu et pour son Fils Jésus-Christ.


Notre Dieu ne possédait rien de plus précieux que son Fils,

ET IL NOUS L'A DONNÉ.


Le fleuve d’amour, sorti du sein du Père, traverse le temps pour couler pendant toute l’éternité.

Que ferai-je pour répondre à une si tendre affection?

Lorsque j’étais étranger et ennemi, DIEU M’A RÉCONCILIÉ À LUI, en sacrifiant SON FILS POUR MOI.

Combien il doit être dur ce misérable coeur qui est si peu touché du merveilleux amour et de la compassion de Dieu pour une créature rebelle!

Toutes les facultés de mon âme ne devraient-elles pas être consacrées au service du Fils de Dieu qui m'a racheté?

Son amour a été plus fort que la mort; ne pourra-t-il me forcer à l'aimer?

Il a donné sa vie pour moi; n’emploierai-je pas la mienne à le glorifier?

Divin Jésus, je gémis, je soupire, je suis confondu de ce que l’amour que tu m’as témoigné par ta mort ne suffira pas pour rendre tous mes devoirs faciles et délicieux. Cette vérité sublime du pardon des péchés par la propitiation de Christ, nous impose le devoir du pardon et de l’indulgence, de la bonté et de la compassion pour les hommes.

«Soyez patients les uns envers les autres, vous pardonnant les uns aux autres, COMME DIEU VOUS A PARDONNÉS POUR L’AMOUR DE CHRIST.»

Voit-on les enfants du même père se quereller et se déchirer?

Pourraient-ils prendre plaisir à se nuire ceux qui étaient compagnons d’esclavage, dans les chaînes du crime et de la mort, et qui ont été rachetés par le sacrifice volontaire du Fils de Dieu?

Ceux qui ont connu et éprouvé les compassions divines, imiteront-ils la rage et la malice des enfers, plutôt que le céleste exemple de Jésus?

N’as-tu jamais senti, ô mon âme, la douce influence de cette divine expiation, et pourrais-tu être enflammée de colère, nourrir un esprit de vengeance, et chercher les moyens de nuire aux hommes, tandis que les pensées du Fils de Dieu ne sont que charité et compassion envers eux?

N’as-tu pas de pitié pour les pauvres, dont les besoins et les gémissements sollicitent tes secours?


Ce n’est pas ainsi que le Fils de Dieu en a agi envers toi; il a répandu sur toi les richesses de son amour, de sa grâce; et lorsqu’aucun autre prix ne pouvait suffire pour te racheter de la mort, il s’est donné lui-même POUR TOI, et a mis son âme en oblation POUR TES PÉCHÉS.

SOUVIENS-TOI DONC lorsque tu crois avoir un juste sujet de colère et lorsque tu en sens déjà l’émotion intérieure, SOUVIENS-TOI DE L’AMOUR DE JÉSUS, et du prix auquel tu as obtenu ton pardon.


La patience dans les afflictions est encore une vertu que nous prêche cette doctrine, et non seulement la patience, mais une sainte joie.

«Étant justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ.»

«Nous nous réjouissons dans l’espérance de la gloire de Dieu;»

Et nous nous glorifions même dans la tribulation:

«parce que Dieu a manifesté son amour pour nous, en ce que, LORSQUE NOUS ÉTIONS ENCORE PÉCHEURS, Christ est mort pour nous

Pourquoi donc me laisserais-je accabler par les inquiétudes de cette vie?

Les grâces que j'ai reçues ne surpassent-elles pas infiniment mes maux?


Seigneur, je ne me permettrai aucune plainte, je suis humble, je suis reconnaissant. Tu me visites par des châtiments pour m’arracher à mes folies, mais tu ne m’as pas imposé le fardeau de mes péchés; ton Fils a porté ce pesant fardeau: ne boirai-je pas à la coupe des peines ordinaires de cette vie que mon Père céleste me présente?

Elle peut avoir ses amertumes; mais qu’il y a loin de là à l’angoisse et à la terreur de ce calice où ton Fils a bu pour l’amour de moi!


Une créature, comme moi, échappée à l’enfer, oserait-elle se livrer à l’impatience, aux murmures pour les souffrances d’un moment qui lui sont imposées sur la terre?

Ce puissant argument, qui doit m’inspirer la résignation dans les maux de cette vie, peut encore m’élever jusqu’à une sainte joie.

Celui qui m’a tant aimé ne saurait se plaire à m'affliger, il ne me donnera que la mesure des peines qui m’est nécessaire.

Il a traité avec moi une alliance d’amour, et il me donnera ce qui m’est bon dans le temps le plus convenable: «Celui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous, ne nous donnera-t-il pas toutes choses avec lui.»


Bénis le nom de Dieu, ô mon âme, que mon cœur soit rempli de reconnaissance, et que la louange repose sur mes lèvres; les souffrances les plus cruelles de cette vie ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire qui doit être révélée en nous, avec CETTE GLOIRE QUI A ÉTÉ ACHETÉE PAR LES SOUFFRANCES DE CHRIST.


L'expiation de Jésus nous invite à nous approcher de la sainte Cène où Christ crucifié nous est représenté sous les signes qui nous rappellent la propitiation faite par sa mort.

Notre divin Sauveur ne nous a pas laissé de mémorial particulier d'aucune autre de ses actions, ou d’aucun de ses glorieux offices, mais seulement de sa sacrificature et de son sacrifice.

Refuserai-je de célébrer la mémoire de mon Sauveur mourant, dans le sacrement qu’il a lui-même institué?

Si je mets ma confiance dans la mort de Christ, pour être sauvé, ne ferai-je pas hautement profession de me glorifier de sa croix?

Si j'ai senti le besoin de ce pain de vie, qui a été rompu pour moi, repousserai-je les signes qui me le représentent?

Si j’ai l’espérance du pardon par son sang, ne boirai-je pas à cette coupe de réconciliation?

Si j’ai appris dans l’Évangile; qu’elle est l’excellence et la vertu de l'expiation de Christ, ne la recevrai-je pas de toutes les manières dont il veut bien me l’offrir?


Divin Rédempteur, pardonne toutes mes omissions, mes délais, ma froideur et ma coupable indifférence pour cette sainte institution; dissipe tous mes doutes, anéantis tous mes vains prétextes, et amène-moi à ta table sainte, comme un disciple humble et repentant, comme un hôte digne de toi, et heureux de s’approcher de toi.


Cette doctrine est encore notre préservatif le plus sûr contre les frayeurs de la mort,

et notre plus ferme espérance d’une bienheureuse résurrection.


Il arrive souvent, à l’heure de la mort, que nos iniquités passées se présentent en foule à notre mémoire et remplissent notre âme d’une sombre horreur; mais l’expiation les terreurs les plus vives, les plus pénibles angoisses trouvent ici des soulagements.

Nous embrassons alors avec une nouvelle force cette consolante expiation, notre foi devient encore plus vive, et NOUS PARAISSONS DEVANT DIEU COUVERTS DU SANG DE CHRIST.


C’est par la vertu de ce même sang,

que Jésus lui-même est ressuscité des morts 


«Le Dieu de paix a ramené d’entre les morts notre Seigneur Jésus, le grand pasteur des brebis, par le sang de l'éternelle alliance

«Christ est entré dans le lieu saint par son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle pour nous.»

SI NOS PÉCHÉS ont fait descendre le Fils de Dieu sur la terre, S’ILS L’ONT FRAPPÉ DE MORT et COUCHÉ DANS LE TOMBEAU, le pouvoir de son expiation a brisé les liens de la mort et du sépulcre, elle l’a ramené à la vie et l'a élevé de la terre au ciel.

C’est par ce même sang qu’il a obtenu NOTRE PROPRE RÉSURRECTION et notre admission dans le royaume des cieux!

Réjouissons-nous donc dans la pensée que nous aussi nous sortirons du tombeau, et que nos corps et nos âmes, réunis à jamais, entreront dans les demeures éternelles, afin que là où est notre Rédempteur, nous y soyons aussi et que nous contemplions sa gloire.

Pourquoi donc es-tu si épouvantée, ô mon âme, à la pensée de la mort? Le nombre et la grandeur de tes iniquités t’inspirent le trouble et la terreur!

Ah! SOUVIENS-TOI de cette heure solennelle, de cette heure de ténèbres et d’angoisses, où JÉSUS TON SAUVEUR «a porté tous ces péchés en son corps, sur le bois.»


La justice divine a été satisfaite,

ET LE PÉCHÉ N’A PLUS LE POUVOIR DE CONDAMNER LE FIDÈLE!


La mort ne peut plus porter atteinte à TES plus chers intérêts. «Qui te condamnera?»

Ce Christ qui est mort, et qui est ressuscité en vainqueur de la mort, n’est-il pas ton chef, ton Rédempteur, et le consommateur, l'auteur de ton salut?

Aurais-je oublié l’alliance solennelle qui a été traitée entre Christ et mon âme?

Ne me suis-je pas abandonné à lui comme au Sauveur, qui suffit à tous mes besoins, qui peut effacer mes iniquités passées et me délivrer de l’empire du péché?

N'ai-je pas mis toute ma confiance dans son expiation?

N’ai-je pas senti le pouvoir vivifiant, son Esprit, qui est le prix de son sang?

Ne m’a-t-il pas donné une vie nouvelle?


Si mon corps doit retourner en poudre, parce qu’il a été souillé par le péché, mon esprit vivra éternellement parce que CHRIST EST MA JUSTICE.

Ne crains donc pas, ô mon âme; mais lorsque Jésus t’appellera, traverse avec joie la vallée de la mort.

Jésus a ôté à ce sombre passage toutes ses terreurs; il a arraché à la mort son aiguillon, et le tombeau, sanctifié par lui, est devenu une couche paisible, ou tu reposeras en attendant le jour de la résurrection.

Appelle ta foi à ton secours, et triomphe de cet ennemi DÉJÀ vaincu.

Vois ton grand précurseur déjà prêt à t'introduire, en présence de SON Père et de TON Père, de SON Dieu et de TON Dieu.

La pensée du sacrifice de Christ ne nous défend pas seulement des frayeurs de la mort, elle nous attire encore avec force vers le ciel.

C’est là qu’habite notre bien-aimé Rédempteur.

L’Agneau de Dieu porte sur son trône les marques de la mort et de la vie, et la vue de ces marques sacrées allumera en nous la flamme d'un ardent amour.

Dès que notre esprit sera retourné à Dieu, il sera rempli de joie, d’amour et de reconnaissance; dès que nous serons absents de corps, nous serons avec le Seigneur, qui est mort pour nous.

Ô heureux jour, et heureuse heure qui mettra fin à une trop longue absence, et qui me rapprochera de mon Sauveur! quand verrai-je ce divin Ami, qui a sacrifié sa vie pour moi?

Il a souffert, il a gémi, il est mort; MAIS IL EST RESSUSCITÉ, il vit, il règne sur toutes les créatures.

Je le vois par la foi ressuscité, glorieux; mais c’est comme à travers un verre et confusément. Une jouissance plus vive m’attend, et j’en jouis par l’espérance; me plaindrai-je de la mort qui m’en met en possession, qui me le fera voir tel qu’il est, et me fera contempler sa gloire. Hélas! mon âme, ne devrais-tu pas être impatiente de voir finir cette pénible séparation!


Seigneur, donne-moi de me rapprocher de toi, dès à présent, par les soupirs de mon âme, porte-moi à toi sur les ailes de l’amour.

Comment ne me tarderait-il pas d’être avec mon divin Sauveur, de célébrer ses louanges, de me joindre aux acclamations et aux cantiques des saints glorifiés.

Qu’ils sont doux leurs cantiques!

Que leurs acclamations sont vives!


Voilà l’Homme-Dieu qui est mort pour moi!

Voilà le Fils de Dieu qui a été battu de verges, qui a été couronné d’épines, qui a souffert des douleurs et des angoisses, que je ne saurais concevoir, et QUI A ÉTÉ CRUCIFIÉ POUR MOI!

Voilà l’Agneau de Dieu qui a ôté les péchés du monde. Son saint nom soit béni à jamais.

Amen.


Agneau de Dieu! par tes langueurs

Tu pris sur toi notre misère;

Et tu nous fis, pour Dieu ton père,

Et Rois et sacrificateurs.

Ensemble aussi nous te rendons

Honneur, gloire, magnificence,

Force, pouvoir, obéissance,

Et dans nos cœurs nous t’adorons.




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