Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR LA VIE CACHÉE DU CHRÉTIEN

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Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Colossiens. III. 3.


La mort et la vie! paroles solennelles, bien dignes de fixer notre attention. Tout est représenté comme mort dans l’Écriture, mais dans des sens bien différents.

Ceux qui sont dans l’état naturel de l’homme déchu, qui sont soumis au pouvoir du péché, et qui n'ont point encore obtenu le pardon et la sanctification, sont morts «dans leurs fautes et dans leurs péchés

Ceux qui ont été purifiés et qui ont été mis en état de grâce par l’Évangile, sont aussi représentés comme morts, «morts au péché et au monde;», mais ils ont une vie nouvelle, une vie toute différente, celle dont il est fait mention dans ce texte.

Cette vie cachée doit faire le sujet de notre méditation, et nous allons examiner quelle est sa nature.

C’est par elle qu’un homme devient une nouvelle créature, un vrai chrétien; c’est sa vie spirituelle, par laquelle il est DÉVOUÉ à Dieu, et vit en vue du Ciel et de l’éternité.


L’Écriture appelle cette vie la vie éternelle; car la vie de la grâce survit au tombeau, et a son accomplissement dans le Ciel.

C’est une vie de foi, de sainteté et de paix.

1. UNE VIE DE FOI; le chrétien se repose entièrement sur Dieu, et se soumet à toutes ses dispensations, sachant qu’il juge bien mieux que nous-mêmes de ce qui nous est bon.

2. UNE VIE DE SAINTETÉ; il se plaît à faire remonter vers Dieu par ses louanges et par ses oeuvres tout ce qu’il a reçu de sa miséricorde.

3. UNE VIE DE PAIX; par le doux sentiment de la faveur de Dieu, qui est réconcilié avec nous par Jésus-Christ.


Examinons pourquoi il est dit que cette vie spirituelle est cachée.

Ses actes et ses exercices sont sacrés et inconnus au monde.

Le vrai chrétien est occupé des intérêts importants et cachés de sa vie, il est en relation avec Dieu et avec Christ qui habitent des mondes invisibles.

Qui peut savoir ce qui s’est passé en secret entre Dieu et l'âme du chrétien, lorsqu’il est entré en alliance avec Dieu par Christ le médiateur, et qu’il a commencé cette heureuse vie?

Qui peut dire les élans intérieurs de son âme vers Jésus-Christ son Seigneur, lorsqu’il a appris à connaître la véritable foi et à embrasser par elle son Sauveur?

Qui a connu les chagrins secrets de son âme, lorsqu’il a gémi sur ses péchés, et qu’il s’est humilié avec un cœur plein d’amertume devant Dieu?

Qui peut exprimer sa satisfaction secrète et ses vifs mouvements de joie, lorsque Dieu lui a fait sentir les premières espérances du pardon et du salut?

ELLES SONT INCONNUES À CELUI QUI NE LES A PAS ÉPROUVÉES, les délices de cette heure où le rayon d’une lumière divine brilla dans l’âme fidèle et lui révéla Jésus-Christ, où elle vit sa justice et sa grâce qui suffisent à tous ses besoins, où elle osa croire en lui comme à son Sauveur!

Tandis que le MONDAIN poursuit des biens frivoles, le CHRÉTIEN soupire dans la retraite après son Dieu, et cherche avec ardeur cet ami Tout-Puissant.

Tandis que le MONDAIN se livre à l’agitation et à des inquiétudes vaines, pour des objets d’un jour, le CHRÉTIEN, retiré dans un coin solitaire, pleure ses péchés et ses folies.

Avec quelle humble crainte, avec quel profond abaissement, avec quelle adoration il prononce le saint nom de Dieu!

Quelle vigilance à l’approche des tentations! quelle horreur pour le péché! Comme il travaille, comme il lutte pour ne pas être vaincu par les ennemis secrets de son âme!

Le monde ne connaît ni ses amertumes ni ses joies.

Il ne cherche ni à complaire à ce monde frivole ni à s’en faire admirer, mais il répète, après son Sauveur: «Ma nourriture et mon breuvage sont de faire la volonté de mon Père qui est au ciel.»


La Parole de Dieu est le principal moyen que l’Esprit-Saint met en usage pour former et nourrir cette vie divine; et cette Parole défend contre le péché celui qui l’a «serrée dans son cœur.» C’est ainsi que la vie du chrétien est cachée et invisible; puisse-t-elle cependant ne m’être pas inconnue!

Ô quelle vie misérable, que de se dire d’une année à l’autre:

Je ne sais si je suis mort ou vivant! — Si mon nom est écrit dans les cieux, je dois faire tous mes efforts pour le lire. Mon Dieu aura toute la gloire de ce pardon accordé par son amour, et mon âme en sera consolée.

Et quoique ce soit une vie cachée, travaille, ô mon âme, à en faire sentir au-dehors les heureux effets. Que ta conduite montre quelle est l’influence de la Parole de vie, et que des œuvres excellentes manifestent la piété dont ton cœur est le sanctuaire.


Si la vie chrétienne est une vie cachée, me contenterai-je des formes extérieures de la religion?

N’aurai-je pas d’exercices secrets dans la retraite?

Mon âme ne s’approchera-t-elle pas habituellement de Dieu?

Si je ne suis jamais occupé des affaires de l’éternité, si je puis passer un jour entier sans éprouver le besoin de converser avec mon Dieu dans la solitude, JE N’AI POINT LA VIE DU CHRÉTIEN!


Le MONDAIN demandera ce que le chrétien peut avoir à dire à Dieu pendant tant d’heures de retraite; mais le FIDÈLE, plein d’ardeur pour les choses spirituelles, trouve ce temps encore trop court pour s’occuper de ses plus grands intérêts, trop courts surtout pour goûter ces joies secrètes que le monde ne connaît pas.

Hélas! il ne sait pas que LE TRÉSOR D’UN CHRÉTIEN EST DANS LE CIEL, il ne peut se faire aucune idée des soupirs de son cœur pour un Dieu absent et un Sauveur caché.

Puissé-je ne jamais oublier que la solitude entretient la vie secrète des chrétiens!

N’ai-je pas trop souvent éprouvé que si l’on abandonne la retraite, la vie spirituelle s’éteint?

Puissé-je éviter tout ce qui contriste l'esprit de Christ, qui est le principe de la vie, et tout ce qui l’engage à se retirer!

Puissé-je être toujours vigilant et jaloux de tout ce qui dissipe trop mes pensées, de tout ce qui les occupe trop longtemps au-dehors!


Un chrétien doit vivre beaucoup chez lui, car sa vie est intérieure et cachée.

Qu’elle est grande la différence entre la vie spirituelle du chrétien sur la terre, et la perfection de la vie éternelle dans le ciel, lorsque la foi sera changée en vue, et l’espérance en possession, la patience en joie et en victoire, et que la charité sera rendue parfaite!

Alors toutes les vertus et toutes les grâces cachées des saints paraîtront comme des étoiles brillantes sur un ciel sans nuages.

Alors ils seront manifestés aux yeux du monde, les hommes qui pleuraient et qui priaient en secret, qui luttaient avec leurs mauvais penchants, et qui cherchaient Dieu dans la retraite seront faits plus que vainqueurs par Celui qui les a aimés.

Le chrétien humble et tremblant, qui avait mené cette vie cachée, et qui le savait à peine, lèvera alors la tête et se réjouira; et la semence cachée, arrosée de tant de pieuses larmes, produira une abondante moisson. Ce jour dévoilera une multitude de bonnes œuvres cachées, à l’éternel honneur de Christ et de ses saints.

Avec quel étonnement le chrétien verra ces honneurs que Jésus, le juste juge, accordera à ses services et à ses souffrances!

Est-ce bien là, se dira-t-il, la couronne pour laquelle j’ai si faiblement combattu, le prix pour lequel j’ai couru d’un pas si lent et si inégal?

Honteuse indifférence! gloire merveilleuse! PRIX, COURONNE SI PEU MÉRITÉS!

Si j’avais pu m’imaginer combien était précieuse la bénédiction cachée sous la promesse, toutes mes facultés auraient été animées à sa poursuite.

Si j’avais pu voir ce que l’étais appelé à croire, si j’avais seulement adopté tout ce que me disait la Parole sainte sur cette vie éternelle et glorieuse, je me serais exposé à mille morts pour m’en assurer la possession. — Ô coupable négligence! ô dangereuse incrédulité! — Mais ta miséricorde, ô mon Dieu, m’a pardonné, et m’a mis en possession de ce magnifique héritage! Voici, je me prosterne à tes pieds, et j’adore à jamais les richesses abondantes, de tes grâces.

Amen.


Divin Sauveur! ce n’est pas vivre

Qu’être éloigné de ton regard.

Il faut t’aimer, il faut te suivre

Pour posséder la bonne part.


Aussi, mon Roi, mon Dieu, mon Père,

Je veux te suivre par la foi,

Et ne chercher sur cette terre

Que le repos qui vient de toi.




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