Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATION

SUR LE COURAGE NÉCESSAIRE AU CHRÉTIEN.

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Je n'ai pas honte de l’Évangile de Christ, vu qu’il est la puissance de Dieu, en salut à tout croyant. Romains I: 16.


Aujourd’hui, que de gens qui portent le titre de Chrétiens et qui rejettent l’Évangile de notre Rédempteur; après avoir été élevés dans la foi chrétienne et dans les habitudes du culte, ils commencent à être fatigués de Christ et de sa religion, et S’EFFORCENT DE TROUVER DES TACHES ET DES DÉFAUTS DANS CE LIVRE SACRÉ OÙ DIEU NOUS A RÉVÉLÉ SA GRÂCE.

Ceux qui croient à cet Évangile du fond du cœur ont besoin de courage pour le professer hautement.

Méditons donc le texte sacré que nous avons choisi, et que chacun de nous répète hardiment avec le grand apôtre:


«JE N’AI PAS HONTE DE L’ÉVANGILE DE CHRIST


Examinons ce qu’est cet Évangile:

C’est l’exécution des sages et miséricordieux desseins de notre Père céleste pour le salut et la régénération de l’homme pécheur.

Il a envoyé son propre fils Jésus-Christ, qui a revêtu notre nature, et a obéi aux lois que l’homme avait transgressées;

il a expié nos péchés par sa mort, et a acquis la faveur de Dieu et le bonheur éternel, à tous ceux qui croient, se repentent et acceptent le salut qui leur est offert;

il leur promet le Saint-Esprit qui doit produire en eux cette repentance, qui transformera en sainteté leur nature corrompue, les préparera ici-bas pour la félicité éternelle et les en mettra en possession dans le ciel.


Cet Évangile a SEUL la puissance de délivrer les hommes du péché et du châtiment qui le suit, et de calmer une conscience agitée par la crainte de la colère divine.

Lui SEUL met le fidèle à l’abri des terreurs de l’enfer et des tourments éternels; car il ne se contente pas de nous déclarer qu’il y a «PARDON PAR-DEVERS DIEU», mais encore il nous montre le fondement sur lequel repose cette espérance de pardon.

«Maintenant, se dit le fidèle, ce n’est pas seulement le témoignage de Dieu même qui m’assure que l’on peut obtenir le pardon de ses péchés, je vois comment Dieu peut l’accorder sans blesser aucunes de ses divines perfections.

Je vois l’expiation offerte par Jésus son divin Fils.


SANS CET ÉVANGILE, JE N’AURAIS AUCUN MOTIF RAISONNABLE D’ESPÉRER LE CIEL:

Ma justice est imparfaite,

mes œuvres les plus saintes sont entachées de mille défauts;

mais je vois la parfaite justice de mon Sauveur qui m’a obtenu mon pardon; il l’a acheté au prix d’une sainteté accomplie et de son obéissance jusqu’à la mort la plus honteuse et la plus cruelle.


La puissante et douce influence de l’amour de Christ me porte à fuir le péché et à imiter sa sainteté dans toute ma conduite.

Voudrais-je rétablir ce que la mort de mon Sauveur a pu seule détruire?

Ce serait rendre ses souffrances inutiles, ce serait m’opposer à tous les desseins de son amour.

Et n’ai-je pas aussi le glorieux exemple de mon Rédempteur?

Jamais la vertu et la religion n’ont répandu un éclat plus brillant et plus doux, jamais elles n’ont paru si aimables que dans sa vie, et il me l’a laissée comme un parfait modèle.

Je me laisse aller à ce puissant attrait; mon Sauveur a marché le premier, je dois le suivre, car mon désir est d’être semblable à lui.

Il m’entraîne par son exemple et par ses célestes promesses. Il déploie à mes yeux les joies et les gloires du ciel pour exciter mes désirs et mes espérances; je vois cette sainte gloire, je soupire après la possession de ces joies impérissables.


Comment m’écarterais-je du chemin étroit qui conduit au ciel?

Là où est mon Seigneur, je veux y être aussi!

Ces saints préceptes que m’a donnés mon Sauveur, sont PLUS purs, PLUS parfaits, PLUS divins que tous les autres systèmes de morale; les promesses et les menaces qu’il y a attachées sont infiniment au-dessus de tous les motifs proposés par d’autres doctrines ou par d’autres religions.

Je rends grâces à Dieu d’avoir connu ces lois, d’avoir éprouvé le pouvoir de ces divins motifs, et d’avoir appris à aimer la sainteté.»

C’est ainsi que l’Évangile prépare le saint pour le ciel, et dispose toutes les facultés de son âme pour le bonheur et les douces occupations de ce glorieux séjour.


Jadis, vous dira-t-il, je ne prenais aucun plaisir aux choses spirituelles, mais aujourd’hui j’en fais mes délices, et je me réjouis de l’espérance de les goûter un jour plus complètement encore.

AUTREFOIS, je n’avais point d’amour pour Dieu, je ne trouvais point de plaisir à m’approcher de lui, je ne soupirais pas après lui;

MAINTENANT il est l’objet de mon plus ardent amour, le sujet de mes plus douces méditations.

Le ciel lui-même, tel qu’il est décrit dans la Parole de Dieu, n’avait aucun attrait pour moi. Quoi! une éternité tout entière employée à servir et à adorer Dieu?

Est-ce un bonheur qui puisse satisfaire l’homme charnel?

Mais l’influence de l’Évangile de Christ a régénéré mon cœur, et ce ciel qu'il m’annonce est devenu ma plus chère espérance. Je ne crains plus la mort, car mon âme s’envolera vers mon Sauveur, elle se réunira aux esprits des justes glorifiés. Je puis abandonner ce corps mortel à la poussière du tombeau, car la trompette sonnera, les morts ressusciteront:


MON Rédempteur tirera mon corps de son obscure prison,

j’irai au-devant du Seigneur,

et j’habiterai avec lui pour jamais dans son royaume.


Qu’ils sont donc peu fondés, ô mon âme, les reproches que l’on adresse à ce divin Évangile!

1. À cet Évangile qui DÉLIVRE les hommes du malheur, du péché et de la mort éternelle!

2. À cet Évangile qui apprend aux hommes comment ils peuvent SE PRÉSENTER SANS CRAINTE DEVANT UN DIEU SAINT ET TERRIBLE, malgré la multitude de leurs transgressions et l’imperfection de leur justice, et cela sur un fondement assez solide pour justifier ses sublimes promesses aux yeux de la raison!

3. À cet Évangile qui CHANGE le coeur aussi bien que la conduite, et qui, aidé d'un pouvoir divin, RÉGÉNÈRE les pécheurs et les fait passer de la mort à la vie!

4. À cet Évangile qui met la confusion dans le royaume de Satan, et lui enlève des milliers de captifs pour les transporter dans le royaume glorieux de Christ, et en faire des sujets heureux et soumis!

5. À cet Évangile qui accomplit la première promesse et qui annonce que la semence de la femme a écrasé la tête du serpent et a détruit l’empire du diable.

Nous n’avons jamais bien compris ce divin livre, si nous n’avons pas senti qu’il est le pouvoir de Dieu à salut.

N'ayons donc pas de honte des doctrines, des préceptes ou des promesses de cet Évangile, car TOUT Y EST SAINT ET CÉLESTE, et puissant pour amener les âmes au salut.


Apprenons de là que le véritable moyen d’acquérir le courage de professer l’Évangile en dépit de toute opposition, est de le faire pénétrer dans nos cœurs et dans nos vies par une expérience chrétienne, et de ne pas nous contenter d’apprendre par cœur les réponses d’un catéchisme, ce qui compose trop souvent toute notre éducation religieuse.

Il peut venir des heures de tentation, où tous les arguments rassemblés dans notre mémoire pourront à peine suffire à soutenir notre foi et notre espérance, si cet Évangile n’est pas gravé au fond de notre cœur, si nous n’avons pas senti qu’il est le pouvoir de Dieu à salut.

C’est là un argument d’une grande portée, car il appartient au savant et à l’ignorance, au faible comme au fort; et il répond à toutes les objections que peut faire un incrédule contre la doctrine ou la profession de l’Évangile. Mettons-nous donc en possession de ce glorieux argument, et sachons nous en servir pour la défense de notre foi.

Si l’on nous dit que les doctrines de l’Évangile contiennent des mystères qu’on ne peut pénétrer; si l’on cherche à nous intimider en jetant du ridicule sur les vérités du christianisme, en les représentant comme contraires aux opinions et aux raisonnements ordinaires des hommes, nous pouvons dire;

«Je suis sûr qu’elles ne sont pas opposées à la raison, car ELLES VIENNENT DE DIEU; elles ne sont pas impossibles à croire, et elles ne manquent pas de preuves suffisantes, car Dieu lui-même leur a rendu témoignage dans mon cœur par le Saint-Esprit.

Il y a opéré un changement admirable par le moyen de son Évangile.

Il m’a créé de nouveau pour la foi, l’espérance et la sainteté.

Il a élevé mon cœur de la terre au ciel;

il a dompté les penchants criminels de ma nature par les préceptes, les promesses et les célestes doctrines de l’Évangile;

il s’en est servi pour sauver mon âme, et je trouve en moi la preuve qu’il vient du ciel!»

Si l’on nous dit qu’il y en a plusieurs de ceux qui portent le titre de chrétiens, qui sont plongés dans le vice, nous répondrons que sûrement ils n’ont jamais bien connu cet Évangile; qu’ils ne sont pas de vrais chrétiens.

Il y a des milliers de personnes qui peuvent rendre à l’Évangile ce témoignage qu’il a changé leurs cœurs et régénéré leur nature, qu’il leur a fait haïr le vice, et a rétabli en eux l’image de leur Créateur.


Alors même que je verrais des milliers de mes semblables abandonner cet Évangile,

je ne pourrais y renoncer, tant que je sentirais ses heureux effets sur mon cœur,

et j’espère, par la grâce de mon Dieu que je les sentirai toujours.


Qu’elle est donc forte, ô mon âme, l’obligation où tu es de demeurer ferme dans la profession de ta sainte religion! Comment pourrais-je avoir honte de mon espérance, de ma portion, de mon éternel héritage?

Aurais-je honte de cet Évangile qui est le fondement de mon salut, mon premier et mon plus cher intérêt, celui sur lequel repose mon espérance d’un bonheur éternel?


Si j’abandonne cet Évangile,

je perds Christ, mon Dieu et son amour;

je perds le ciel et tout mon bonheur.


Je me vois de nouveau accablé sous le fardeau insupportable de mes péchés et des angoisses de ma conscience, car toute mon espérance de pardon repose sur ce fondement;

si je renonce à ce glorieux Évangile de Christ, le ciel et toutes ses joies abandonnent mon âme, et la laissent en proie à toutes les terreurs de la mort et de l’enfer.


 


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