Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE MANUEL DU SOLDAT DE L’ARMÉE DU SALUT

CHAPITRE VII

LA VIE DE FAMILLE

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Les directives données dans cet ouvrage s’adressent aux Soldats del’Armée du Salut.

NÉANMOINS CHAQUE CHRÉTIEN QUI SE SOUCIE DE SON ÂME ET DU TÉMOIGNAGE ÀDONNER

DEVRAIT EN PRENDRE CONNAISSANCE


Section 1. — LA PIÉTÉ CHEZ SOI


1. Nous avons vu qu’il n’est point d’expérience religieuse satisfaisante si elle n’embrasse pas la vie tout entière, corps, âme et esprit, dans un même service pour Dieu et le prochain.


2. De même, la piété qui ne pénètre pas la vie journalière du Soldat du Salut (ou du chrétien) et particulièrement sa vie de famille est plus ou moins un fiasco.

3. C’est à la maison que se révèle le mieux le véritable caractère. Quelque considération qui puisse, en société ou parmi ses camarades, porter un Soldat (ou le chrétien) à jouer un rôle, sa vraie nature se manifestera dans la famille. Il est difficile de considérer un homme comme ayant de la piété, s’il ne l’exerce pas tout d’abord à son foyer.

4. Nulle part, il ne trouvera mieux que chez lui, dans les épreuves et les tentations quotidiennes, l’occasion de montrer amour, patience et fidélité.


Section 2. — LE TÉMOIGNAGE POUR LE CHRIST


1. Pour se conformer, dans la famille, aux principes de l’Armée, il est nécessaire de faire une confession claire et formelle de conversion et de déclarer son adhésion à l’Armée. Le Soldat du Salut (ou le chrétien) NE DOIT AVOIR HONTE NI DU CHRIST NI DE SON PEUPLE.

2. Cette confession doit être immédiate. Aussitôt décidé de servir Dieu, il faut qu’il en fasse part à tous ceux qui l’entourent et lui sont le plus chers.

3. Elle doit être modeste, particulièrement si elle vient de la part d’un des plus jeunes membres de la famille et plus encore lorsque celui-ci sait que son témoignage ne sera pas bien reçu par ses aînés.

4. Il ne doit y avoir dans son témoignage ni ostentation ni esprit de forfanterie. Il ne faut pas oublier, en effet, que la même lumière ou la même puissance spirituelle peuvent ne pas avoir été accordées aux autres. Tout en étant reconnaissant de ce qu’il a reçu, il aura égard aux sentiments de ceux qui ne possèdent pas encore ces mêmes grâces.

5. Il fera crédit à la sincérité, à la vie religieuse de ceux qui réclament les mêmes droits que lui à se dire chrétien, et il se gardera avec soin de l’attitude qui paraîtrait signifier: Attention! ne m’approche pas, car je suis plus saint que toi...

6. En faisant cette confession, il doit, s’il a fait du tort à l’un des membres de sa famille, reconnaître franchement sa faute et la réparer dans la mesure du possible.

7. Si quelqu’un l’a offensé, il pardonnera sans réserve. Il est parfaitement ridicule de prétendre posséder le Salut tout en conservant dans le cœur des sentiments de rancune ou de vengeance. Comment dire: «Pardonne-nous nos offenses», si l’on n’est pas disposé à pardonner «à ceux qui nous ont offensés»? (Matth. VI, 12.)


Section 3. — L’OPPOSITION DANS LA FAMILLE


1. Le Soldat du Salut (ou le chrétien) qui est appelé à subir l’opposition ou la persécution dans sa famille l’acceptera dans l’esprit du Christ, c'est-à-dire avec patience, car la persécution:

a) ne sera probablement pas de longue durée;

b) Tournera sûrement à la gloire du Sauveur;

c) Se révélera comme une bénédiction pour son âme, s’il la supporte pour l’amour de son Maître;

d) Contribuera sans doute à la conversion de ses persécuteurs;

e) Ne fait que rappeler le traitement infligé à son Sauveur.

2. En aucune circonstance, le Soldat (ou le chrétien) ne doit se venger et rendre le mal pour le mal. Amasser des «charbons ardents» sur ses persécuteurs, c’est-à-dire les traiter avec une exceptionnelle bonté, voilà ce qu’enseigne l’Écriture; c’est, en définitive, ce qui produit le meilleur résultat (Romains XII, 20).

3. Une conduite chrétienne fera vraisemblablement cesser la persécution et produira plus d’effet sur les membres de la famille que ne pourraient le faire les meilleurs raisonnements; elle sera plus efficace auprès des inconvertis que toutes les prédications qu’ils sont accoutumés d’entendre.


Section 4. — ÉGARDS DUS À AUTRUI


1. Le Soldat du Salut (ou le chrétien) doit toujours partager avec bonne humeur les difficultés matérielles du ménage. Qu’il soit serviteur, fils, fille de la maison, ou bien frère, sœur, le Soldat (ou le chrétien) prend sa part de pauvreté, d’affliction et d’épreuves de la famille. C’est ainsi que se manifestera la qualité de sa piété. En témoignant de la sympathie pour les souffrances physiques ou les épreuves matérielles, il montrera qu’il aime vraiment l'âme des siens.

2. Rien n’attire davantage le mépris des membres inconvertis d’une famille sur le témoignage d’un Soldat comme de voir ce dernier se conduire à la maison comme le ferait un étranger, retirer pour lui-même tout le bien-être et le confort possibles et n’avoir aucun égard pour les larmes, les chagrins, les souffrances de ses proches.

3. Le Salut et la Sanctification des membres de la famille dépendent plus ou moins de lui, du fait qu’il habite sous le même toit. Qui donc s’occupera d’eux, s’il ne le fait pas? Comment peut-il s’attendre à ce qu’un Officier ou un Officier Local s’intéresse à leur Salut, s’il ne s’en inquiète pas le premier, lui qui mange et boit à la même table et vit continuellement avec eux?

4. Tout ce qui se rapporte à la bonté et au caractère en général, dans le Chapitre IV et spécialement la Section 8, s’applique entièrement au bonheur dans la famille.


Section 5. — LES FIANÇAILLES


1. Le mariage, et même les fiançailles, sont en général précédés de certaines relations d’amitié, qui permettent aux intéressés de se connaître mieux. Elles doivent commencer et se poursuivre en harmonie avec les devoirs et l’œuvre d’un membre de l’Armée (ou de l'esprit chrétien).

2. Dès que l’idée d’entrer en des relations pouvant conduire à des fiançailles se présente à l’esprit d’un Soldat (ou d'un chrétien), il doit considérer la question à la lumière des «Articles de Mariage» contenus dans la Section 6 du présent Chapitre.

....


Section 6. — LE MARIAGE


1. L’état du mariage a une grande importance pour le Soldat (ou le chrétien); il est intimement lié à son bonheur, à son activité et à sa vie spirituelle. C’est pourquoi tout engagement destiné à aboutir au mariage doit être précédé de sérieuses réflexions.

2. Les mobiles et les sentiments qui doivent guider un Soldat (ou le chrétien) dans la question du mariage sont indiqués sous le titre Fiançailles (Section 5 de ce Chapitre).

3. Quant au point de vue de l’Armée sur le mariage, il est exposé dans les «Articles de Mariage», auxquels les Soldats et les Officiers qui se marient sous le Drapeau doivent consentir.

Les Articles de Mariage

a) Nous déclarons solennellement n’avoir pas recherché ce mariage uniquement en vue de notre propre bonheur et de nos intérêts personnels, bien que nous espérons qu’il y contribuera, mais parce que nous croyons que cette union nous rendra capables de mieux plaire à Dieu, de mieux Le servir, de mieux combattre et de travailler avec plus de zèle et de succès dans l’Armée du Salut (ou dans la vie chrétienne).

b) Nous promettons de ne jamais permettre que notre union diminue, en aucune façon, notre consécration à Dieu, notre affection pour nos Camarades et notre fidélité à l’Armée.

c) Nous promettons, chacun individuellement, de ne jamais nous empêcher l’un l’autre de faire, de donner ou de souffrir quelque chose pour l’Armée, persuadés que c’est en agissant ainsi que nous pourrons travailler le mieux à la gloire de Dieu et au Salut des âmes.

d) Nous promettons d’user de toute notre influence l’un sur l’autre pour nous pousser au sacrifice constant et complet, en combattant dans les rangs de l’Armée pour le Salut du monde.

e) Nous promettons de considérer en toutes choses que notre foyer est le foyer d’un Soldat de l’Armée du Salut (ou d'un chrétien), de l’installer en conséquence et d’exercer notre influence sur tous ceux qui pourraient s’y trouver en vue d’un service fidèle et utile dans l’Armée.

f) Nous promettons de faire toujours tout ce qui sera en notre pouvoir, ensemble ou séparément, et en vrais Soldats de Jésus-Christ, pour faire avancer la Guerre et pour empêcher que l’Armée ne subisse quelque dommage ou qu’elle ne soit entravée dans son activité.

g) Si la maladie, la mort de l’un de nous ou toute autre cause devait empêcher l’un ou l’autre de servir effectivement comme Soldat (ou comme chrétien), nous nous engageons chacun à continuer à remplir nos engagements.


Section 7. — LE CHEF DE FAMILLE


1. Une très sérieuse responsabilité incombe au Soldat du Salut (ou au chrétien) qui est chef de famille. Il sentira toute l’importance d’une telle situation et se rendra compte que bien des choses dépendent de la façon dont il remplit les devoirs de sa charge.

2. Il comprendra en particulier que c’est de lui, le tout premier, que dépend le bien-être matériel de la famille, c’est-à-dire ce qui est nécessaire à l’entretien du ménage, la nourriture, l’habillement, etc., de chacun des membres de la famille.

3. Cela nécessite l’emploi diligent de ses connaissances et de ses capacités personnelles. Il ne doit pas oublier que l’apôtre Paul a écrit: «Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu’un infidèle.» (I Timothée, V, 8.)

4. Il veillera à ce que son gain et celui des siens soient employés avec économie et il aura soin de NE PAS CONTRACTER DE DETTES QU’IL NE POURRAIT PAS PAYER. Il ne doit y avoir chez lui ni gaspillage de nourriture ou d’argent, ni dépense inconsidérée de quelque nature que ce soit.

5. Il est chargé du maintien de la discipline chez lui. Il établira des règles pour le bien-être commun et les fera observer.

6. Le chef de famille veillera à la propreté, à la bonne tenue et à l’ordre général de la maison.

7. L’opposition au monde doit prévaloir dans la famille où l’on est fidèle à l’esprit de l’Armée. Elle doit se faire sentir dans l’installation, l’ameublement, la décoration; toutes choses doivent être en harmonie avec cet esprit.

Les visiteurs doivent s’apercevoir qu’ils sont chez un Soldat de l’Armée (ou un chrétien) qui cherche à obéir à Dieu jusque dans les moindres détails de sa vie, que la volonté de Dieu est sa loi, qu’on y vit dans l’atmosphère de l’amour de Dieu, que les enfants de Dieu y sont les bienvenus et que tout s’y passe de manière à Lui plaire.

8. Le chef de famille est chargé de veiller à la piété de chacun des siens. Il doit donc:

a) Se préoccuper du Salut de tous.

b) Établir le culte de famille quotidien et s’efforcer de le rendre

aussi profitable qu’il le peut.

c) Insister selon son pouvoir pour que tous fréquentent les réunions de l’Armée.

d) Lorsqu’il s’agit de personnes ayant le droit de faire à cet égard ce que bon leur semble et qui peuvent avoir des objections contre nos réunions, il ne s’estimera pas satisfait tant que ces personnes ne fréquenteront pas un autre lieu de culte. Il se peut que des exceptions s’imposent, mais on doit, en général, observer cette règle.

9. En tant que c’est dans son pouvoir, il ne tolérera à son foyer aucune mauvaise action d’aucune sorte.


Section 8. — MARI ET FEMME


1. Le Soldat du Salut (ou le chrétien) considérera le mariage comme compris dans les desseins du Créateur: «L’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair» (Marc X; 7, 8).

Dieu a institué la famille — FORMÉE DU MARI, DE LA FEMME et (partout où cela se peut) des enfants — COMME UNE UNITÉ ESSENTIELLE DANS LA SOCIÉTÉ HUMAINE; son utilité et son bonheur dépendront dans une grande mesure de l’affection mutuelle et de la bonne entente entre le mari et la femme.

2. Le mari regardera sa femme comme UNE PARTENAIRE ET UNE ÉGALE dans cette sainte union et il l’aimera «comme le Christ a aimé l’Église» (Éph. V, 25). Or, cet amour du Christ subsiste tout entier malgré les défauts de ceux qui forment cette Église; il en est de même pour l’amour du mari pour sa femme; le mari se souviendra qu’il a, lui aussi, ses imperfections. Le Soldat marié (ou le chrétien) doit en tous temps chercher à protéger la santé et le bonheur de sa femme, donnant le triple exemple de la fidélité à son devoir envers Dieu, envers son foyer et envers l’Armée.

3. Il aidera sa femme autant qu’il le peut dans les travaux domestiques, prenant de bon cœur sa part des tâches pénibles et des tracas fréquents qui sont inhérents à la vie d’un ménage.

4. Il prouvera aussi son affection pour sa femme par l’intérêt qu’il prend à sa vie spirituelle, en lui donnant l’occasion de tenir le culte de famille; en lui facilitant la fréquentation des réunions et la participation à l’action de l’Armée. À cet égard, il l’encouragera à exercer ses dons, soit dans l’œuvre parmi les adultes, soit dans les organisations de jeunesse.

IL CONSIDÉRERA LE SERVICE DE SA FEMME COMME AUSSI IMPORTANT QUE LE SIEN PROPRE et fera tout pour qu’elle profite des avantages offerts par l’Armée, puisque, par principe, la femme a chez nous des droits égaux à ceux de l’homme.

5. Le mari consultera sa femme dans toutes les questions affectant le bonheur de leur foyer et de leur famille, lui faisant partager ses espérances et ses projets.

6. Bien que le rôle du mari et celui de la femme ne soient pas les mêmes à leur foyer, ils seront UN EN ESPRIT ET EN INTENTION. La femme répondra à l’affection par une égale affection, sans abuser en quelque sorte de l’amour et des égards qu’elle rencontre chez son mari, mais loin d’être égoïste, elle veillera à ce qu’il puisse se rendre de la plus grande utilité possible au service de Dieu et de l’Armée.

7. La femme profitera des privilèges qui s’offrent à elle dans le travail du Poste et tout en donnant à son foyer et à ses enfants autant d’affection et de soins qu’elle leur en doit, elle ne fera pas des devoirs de son ménage un prétexte pour négliger ses obligations envers l’œuvre de Dieu. Si elle jouit de forces et de santé, elle sera une avec son mari pour se donner à l’œuvre de l’Armée en toute occasion.

8. Mari et femme veilleront toujours l’un et l’autre à rester bien unis dans le désir profond de servir Dieu et d’accomplir sa sainte volonté. L’amour mutuel triomphera des épreuves de la vie d’autant mieux qu’il est plus solidement ancré dans l’amour pour Dieu.


Section 9 — LES DEVOIRS DES PARENTS ENVERS LEURS ENFANTS


1. Les parents regarderont leurs enfants comme un dépôt sacré, CONFIÉ PAR DIEU À LEUR GARDE, afin de les élever de la manière la plus propre à assurer leur bonheur présent et à venir.

2. Bien des parents croient que s’ils pouvaient donner à leurs enfants beaucoup d’argent ou une éducation coûteuse, ils feraient leur bonheur et ils travaillent dans ce but. Mais l’argent ou l’instruction pourraient fort bien, au contraire, causer leur ruine, tandis qu’une éducation judicieuse assurera leur bonheur dans la vie présente et préparera celui qui est à venir.

3. Les Soldats (ou les chrétiens) comprendront que leur devoir est d’élever leurs enfants de manière à honorer Dieu et à servir le plus utilement la cause de son règne.

4. Pour s’acquitter convenablement des devoirs que comporte une sage éducation les parents devraient:

a) Prendre la décision solennelle de s’en occuper diligemment;

b) Consacrer publiquement leurs enfants à Dieu pour la Guerre sainte.

c) Eduquer avec constance et persévérance, dans la mesure de leurs capacités et selon les circonstances, le corps, l’esprit et l’âme de leurs enfants, afin de les rendre aptes à l’accomplissement des diverses tâches qui les attendent.

d) Chercher à les rendre aptes à devenir non seulement de bons Soldats, mais des Officiers, s’ils manifestent l’énergie et les capacités requises, considérant que c’est un grand honneur que Dieu leur fait d’appeler leurs enfants à devenir les conducteurs de son peuple.

e) Lire les directions données, sur ce sujet dans les ouvrages des Fondateurs de l’Armée.

f) Se préoccuper de leur Salut dès leur enfance.

g) Leur apprendre l’obéissance jusque dans les plus petites choses.

h) Veiller sur eux avec une grande attention en se rappelant que des actes indécents ou malséants pourraient avoir lieu entre d’autres enfants et eux.

i) Veiller à ce qu’ils choisissent de bons camarades. Il vaudrait mieux les garder un peu trop à la maison que de les laisser fréquenter de mauvaises compagnies. Une heure passée avec un garçon de mauvaises mœurs peut ruiner toute l’existence de leur fils et des relations avec une jeune fille vicieuse peuvent en faire autant pour leur fille. Il faut avertir les enfants de ces dangers et les mettre en garde dès leur jeune âge.

j) En matière de vêtement, d’ameublement, d’installation domestique, éviter tout ce qui pourrait donner aux enfants des goûts mondains.

5. Dès le début, l’uniforme de l’Armée fut réservé à ceux qui remplissent les conditions voulues pour être Soldats ou Recrues; aussi, il serait très fâcheux de mettre en uniforme des enfants dont la conduite n’honorerait pas l’Armée.

6. Les principes et les règlements de l’Armée s’opposent formellement à ce que les enfants parlent ou chantent en public de façon à donner l’impression qu’ils sont sauvés, alors qu’ils ne le sont pas. S’ils sont vraiment convertis, leurs paroles doivent alors exprimer, au mieux de leur connaissance, leurs résolutions et leurs sentiments. C’est ainsi qu’il ne faudrait pas leur permettre de dire ou de chanter qu’ils sont assurés de leur Salut, quand ils ne comprendraient rien à la conversion.

7. Père et mère répondent personnellement de leurs enfants. Aucune règle ne peut être édictée sur la meilleure manière de les amener à se joindre à l’Armée. Parfois, le mieux sera de les conduire souvent aux réunions; en d’autres cas, il sera préférable de ne les amener qu’à des réunions spéciales. En règle générale, tous les enfants devraient assister aux réunions de jeunesse instituées par l’Armée.

8. Malheur aux parents qui, possédant les lumières dévolues aux Soldats du Salut (ou aux chrétiens), laissent volontairement leurs enfants s’égarer dans le monde. Heureux ceux qui, par leur exemple, leur influence, leur enseignement, poussent les leurs à servir Dieu et à avoir pour idéal d’être un jour Officiers de l’Armée.

9. Un Soldat ne devrait jamais s’opposer à ce qu’un Officier visite ses enfants pour le bien de leur âme.

10. S’il arrive qu’un Officier ait à se plaindre de l’enfant d’un Soldat, l’observation, fondée ou non, doit être accueillie comme inspirée par une bonne intention. De faux rapports peuvent, évidemment, parvenir de temps à autre aux oreilles d’un Officier et il manquerait à son devoir en n’informant pas les parents de ce qu’il apprend; les parents seraient encore plus à blâmer s’ils gardaient rancune à l’Officier d’une démarche bien intentionnée, alors même qu’il aurait été induit en erreur.

11. On ne saurait trop mettre les parents en garde contre l’illusion que leurs enfants sont «parfaits», parce qu’ils sont en général obéissants et qu’ils chantent ou prient avec un réel entrain. Les réunions de l’Armée conviennent naturellement aux enfants; nos chants et notre uniforme leur plaisent et ils sont facilement exposés à se croire en règle avec Dieu, alors qu’ils ne le sont pas.

12. Il faut habituer tous les enfants à lire et à étudier la Bible; ils devraient aussi lire les publications de l’Armée.

13. Il faut les accoutumer à bien se conduire dans les réunions, c’est-à-dire à rester à leur place en plein air, à défiler convenablement, à demeurer assis dans la salle, sauf pendant le chant ou la prière; à ce moment-là, ils doivent se lever ou s’agenouiller comme tout le monde.

14. Il peut être pénible à de petits enfants de rester debout ou à genoux aussi longtemps que les grandes personnes ou même de fermer les yeux pendant toute la durée de la prière, mais on peut leur apprendre à ne pas parler et à se tenir tranquilles, les empêcher de se promener de côté et d’autre et particulièrement d’arpenter l’estrade.

15. Les réunions de la Jeune Armée ont un attrait tout naturel pour les enfants des Soldats; ils peuvent en retirer beaucoup de bien, surtout lorsque les parents rappellent à ceux de leurs enfants qui sont sauvés leur devoir à l’égard du Salut de leurs petits camarades.

16. Les enfants devraient être encouragés de bonne heure, et par tous les moyens, à parler librement à leurs parents des questions touchant leur vie spirituelle et à exprimer de même dans la conversation ou en prière leurs sentiments personnels.

Il convient de les maintenir dans cette voie, alors même que l’enfant n’atteindrait pas de longtemps une expérience du Salut satisfaisante et certaine. Il faut aussi encourager les enfants à avouer leurs fautes, à faire un nouveau départ aussi souvent qu’il est nécessaire, jusqu’à ce que les jours de doute et de chute soient à jamais disparus.


Section 10. — LES DEVOIRS DES ENFANTS


1. Les enfants doivent obéir à leurs parents dans le Seigneur, autant qu’ils peuvent le faire en bonne conscience.

2. Parce qu’il est sauvé et que ses parents ne le sont pas, un jeune Soldat (ou un jeune chrétien) ne doit pas s’imaginer qu’il n’est plus tenu envers eux au devoir d’obéissance; que ce devoir soit agréable ou non, il doit obéir aussi longtemps que les ordres donnés ne sont pas en contradiction avec ses obligations envers Dieu.

3. Les enfants doivent à leurs proches le respect dû à leur âge, à leur qualité ou à leur position.

4. Les enfants s’efforceront de se préparer en vue du service de Dieu. Ils garderont présentes à l’esprit les occasions de service utile que l’Armée offre tant à ses Soldats qu’à ses Officiers.

5. Les enfants convertis s’enrôleront comme jeunes Soldats et chercheront toutes les occasions de servir la cause et les buts de l’Armée.

6. Les enfants doivent essayer de gagner au Christ leurs camarades d’école et leurs amis.


Section 11. — LES DEVOIRS DES SERVITEURS 
ENVERS LEURS MAÎTRES


1. Les rapports de serviteur à maître sont naturels et légitimes. Ils sont de tous les temps et sans doute existeront-ils toujours. Les talents et l’énergie de certaines personnes leur valent, à eux et aux leurs, des positions supérieures et de commandement, tandis que des dons différents en conduisent d’autres vers des situations où ils auront à obéir et à servir.

2. Ce n’est pas d’être maître ou serviteur qui donne nécessairement à un homme plus ou moins de bonheur, ni qui le rend plus ou moins utile. Il y a des avantages et des inconvénients des deux côtés. En certains cas, la position de maître procure plus de bonheur et une vie plus utile; dans d’autres, c’est le contraire.


3. Le serviteur doit donc être CONTENT DE SON ÉTAT. Il lui suffit que son travail soit nécessaire et honorable. Si la Providence de Dieu ouvre la voie à un changement, il peut s’en réjouir; autrement, il ne doit pas s’agiter et se rendre malheureux, cherchant toujours un changement de situation.

4. Le serviteur s’intéressera au bien-être de ses maîtres dans tout ce qui est juste et raisonnable. Il ne lui suffira pas d’accomplir le devoir strict, mais, s’il a l’occasion de servir les intérêts de ses maîtres, il doit en profiter le plus possible, et, s’il découvre quelque chose qui puisse leur nuire, il s’efforcera aussitôt d’y remédier.

5. Le serviteur doit être actif et travailler autant qu’il est raisonnable. Une idée fausse, mais courante, est qu’un serviteur a le droit de faire tout juste ce qui contentera son maître. Il vaudrait mieux qu’il s’efforçât d’accomplir pour lui tout ce qui est en son pouvoir.

6. Bien loin qu’une attitude de paresse ou d’égoïsme lui soit avantageuse, elle provoque invariablement l’effet contraire. L’homme qui fait tout son possible, et non pas seulement le moindre effort, travaille au perfectionnement de son caractère.

7. Au reste, la Bible enseigne que les serviteurs doivent servir, non seulement sous l’œil du maître, c’est-à-dire en faisant le strict nécessaire pour le contenter, mais au mieux de leurs forces et de leurs capacités, afin de plaire au Christ qui, Lui, les récompensera, que leur maître terrestre le fasse ou non; «... non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon cœur la volonté de Dieu. Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes, sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu’il aura fait de bien» (Éph. VI, 6-8).

8. Les serviteurs développeront leurs capacités et tendront à la perfection en tout travail qu’ils entreprennent. Un bon serviteur ou un habile ouvrier gagne l’estime de ses patrons et de ses camarades, alors même que ceux-ci seraient ennemis du Christ et de l’Armée du Salut.

9. Il est arrivé souvent à un patron de déclarer que sans partager la foi de son employé, il trouve celui-ci si travailleur et si capable qu’il ne saurait se passer de ses services. En bien des circonstances, ces qualités ont contribué au Salut des membres de la famille de leurs maîtres et parfois des maîtres eux-mêmes.


Section 12. — LES DEVOIRS DES MAÎTRES
 ENVERS LES SERVITEURS


1. Les maîtres ont à se rappeler que DIEU LEUR ORDONNE de traiter leurs serviteurs comme ils voudraient être traités par eux, si les rôles étaient renversés.

2. D’après ce principe, les patrons doivent à leurs ouvriers des gages convenables et une participation équitable aux bénéfices. Un maître n’a pas rempli tout son devoir lorsqu’il a payé à son employé le salaire convenu, s’il peut facilement le rétribuer davantage.

3. Selon ce principe, le maître n’a droit qu’à une somme de travail raisonnable. Il est inhumain d’exiger des heures de service plus longues que n’en permettent la santé et les nécessités de l’existence.

4. De plus, les maîtres doivent traiter leurs serviteurs loyalement, avec justice, sans se préoccuper uniquement des avantages qu’ils retirent.de leur travail. L’idée qu’un serviteur ne fait pas tout le travail qu’il pourrait et devrait faire ne doit pas être un prétexte pour ne pas le rétribuer équitablement.

5. Le maître est en droit d’attendre que ses serviteurs accomplissent tout leur devoir envers lui et la réciproque est vraie. La bienveillance, la générosité du maître lui permettront d’obtenir plus d’application et plus d’entrain de la part du serviteur.

6. Les maîtres doivent manifester un bienveillant intérêt pour ce qui touche l’alimentation, le logement, la santé de leurs employés et ne pas faire comme ces mondains qui tirent d’eux tout ce qu’ils peuvent sans s’inquiéter de leur bien-être.

7. Les maîtres qui sont Soldats de l’Armée du Salut (ou chrétiens) doivent prendre soin de leurs serviteurs lorsqu’ils sont malades ou âgés.

8. Un maître converti se préoccupera de l’âme de ses serviteurs, leur facilitera la participation aux réunions et s’efforcera par tous les moyens de les amener à Dieu.


Section 13 – LE SOLDAT DU SALUT ET SES VOISINS


1. Le Soldat (ou le chrétien) a certaines obligations vis-à-vis de ses voisins du fait que Dieu l’a placé au milieu d’eux. Jésus-Christ a commandé d’aimer son prochain comme soi-même. Le Soldat (ou le chrétien) doit donc aimer ses voisins, considérer leur intérêt sous le regard de Dieu et s’efforcer de leur faire du bien de toutes manières.

2. Le Soldat du Salut doit, en conséquence:

a) Donner le bon exemple à son prochain;

b) Prier pour lui.

3. Le Soldat (ou le chrétien) supportera patiemment la persécution qui lui viendrait d’un voisin. Il sera sans rancune et ne rendra pas le mal pour le mal.

4. Il profitera de toute occasion favorable pour témoigner sa bienveillance à ses voisins, pour les visiter et prier pour eux; autant que possible, il leur prodiguera ses soins dans la maladie; leur portera secours, s’ils tombent dans la misère et s’il leur survient des épreuves, un accident, un deuil ou autres afflictions.

5. Il doit aussi faire tout son possible pour le Salut de ses voisins. Il les invitera aux réunions, leur adressera un mot aimable au passage et, par de petites attentions, des prévenances, il entretiendra des relations d’amitié avec eux; ainsi, lorsque l’occasion se présentera, il pourra aborder le sujet capital du Salut.



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