Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE MANUEL DU SOLDAT DE L’ARMÉE DU SALUT

CHAPITRE VI

LE DÉVELOPPEMENT DE L’ESPRIT

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Les directives données dans cet ouvrage s’adressent aux Soldats del’Armée du Salut.

NÉANMOINS CHAQUE CHRÉTIEN QUI SE SOUCIE DE SON ÂME ET DU TÉMOIGNAGE ÀDONNER

DEVRAIT EN PRENDRE CONNAISSANCE


Section 1. — REMARQUES PRÉLIMINAIRES


1. Le but essentiel du Soldat du Salut (ou du chrétien) est d’honorer Dieu et d’être utile à ses semblables. Chaque Soldat (ou chrétien) doit donc se préparer de son mieux pour l’œuvre importante que Dieu peut lui réserver.

2. Savoir, c’est pouvoir. Plus un Soldat (ou UN chrétien) possède de connaissances, plus il est instruit, plus il est à même de glorifier Dieu et de servir les intérêts de son Royaume, pourvu toutefois que son savoir soit entièrement consacré à Dieu.

3. Le manque d’instruction ne doit pas être une cause de découragement pour le Soldat (ou pour le chrétien); au contraire, il doit se mettre immédiatement au travail pour augmenter ses connaissances. Il peut être certain du succès, s’il profite de son mieux des occasions qu’il aura de s’instruire.

4. En cherchant à développer son esprit, le Soldat (ou le chrétien) doit:

a) Consentir à prendre de la peine;

b) S’efforcer d’apprendre un peu chaque jour;

c) Ne jamais se décourager au cas où ses progrès ne seraient pas rapides;

d) Se garder de vouloir trop entreprendre à la fois;

e) Être attentif à ce qu’il lit, en toute occasion.


Section 2. — LA LECTURE


1. Il est indispensable de prêter attention à ce qu’on lit, si l’on veut s’entretenir et progresser spirituellement.

2. La lecture est profitable dans la mesure où elle pousse le Soldat du Salut (ou le chrétien) à aimer Dieu de tout son cœur, l’aide à vivre saintement, augmente son bonheur et son utilité et le rend ainsi capable de conduire au Salut le plus grand nombre d’âmes possible. Toute lecture qui ne contribue pas à atteindre ces buts doit être évitée:

a) Cette règle écarte la plupart des ouvrages publiés pour le simple amusement du public, excepté, toutefois, ceux qui servent au délassement d’un cerveau fatigué.

b) Cette règle proscrit tous LES OUVRAGES À TENDANCES IMPIES, IMMORALES OU MONDAINES, ainsi que les ROMANS ET FEUILLETONS FRIVOLES, SENTIMENTAUX, alors même qu’ils seraient affublés d’un titre religieux ou paraîtraient dans un périodique religieux. Chacun tient pour folie d’absorber du poison; n’est-ce pas une égale aberration que de s’empoisonner l’esprit? «Quelqu’un mettra-t-il du feu dans son sein, sans que ses vêtements s’enflamment?» (Proverbes VI, 27.)

c) Cette règle s’applique aussi à toute une foule d’ouvrages qui absorbent inutilement l’intérêt.

3. Un Soldat du Salut (ou le chrétien) lira avec profit les ouvrages ou publications suivants:

a) La Bible lue régulièrement, attentivement, avec prière. — il trouvera profitable de lire à genoux quelques passages à la fois, d’apprendre un texte par cœur chaque jour et aussi de méditer souvent les merveilleux enseignements de la Parole de Dieu.

b) Les publications périodiques de l’Armée du Salut.

c) Les ouvrages publiés par l’Armée, qu’il lira certainement avec fruit.

d) Les biographies des hommes et des femmes de bien lui seront profitables, s’il étend le champ de ses lectures.

e) Il peut encore adjoindre à sa liste des livres d’histoire, des récits de voyages, des ouvrages sur la géographie, sur les arts et les sciences, s’ils peuvent lui servir dans l’exercice de son métier ou de sa profession, ou encore développer ses dons, ce qui sera certainement aussi profitable à son prochain et à l’Armée.

f) Les articles instructifs des journaux peuvent lui être utiles, à condition de les lire dans le but de se tenir au courant de l’accomplissement des desseins de Dieu parmi les hommes. Cependant, la lecture des journaux serait un piège si le Soldat (ou le chrétien) se laissait absorber par des sujets qui ne peuvent l’aider à atteindre le but suprême de sa vocation.

4. Le Soldat (ou le chrétien) doit être sur ses gardes à l’endroit de toute lecture qui n’est pas de celles recommandées ci-dessus et particulièrement de certains ouvrages religieux et de controverse qui ont tendance à porter le trouble et la confusion dans les esprits.

5. Pour lire avec profit pour son intelligence, le Soldat (ou le chrétien) doit absolument s’efforcer de RETENIR QUELQUE CHOSE DE CHAQUE LECTURE. Il lui faut enregistrer dans sa mémoire un fait, une idée, sous peine de n’être pas plus avancé après qu’avant.

6. La lecture de ces Règlements peut contribuer à son bien, accroître son amour pour Dieu et les âmes et lui être utile de bien des manières; à condition toutefois de les conserver dans sa mémoire.

7. Pour, profiter, par exemple, d’un article du journal de l’Armée, il le lira avec soin, en cherchant à comprendre et à retenir ce qu’il lit.

8. On acquiert l’instruction comme on gagne l’argent. — Si quelqu’un met dans une poche percée le franc ou les vingt francs qu’il a gagnés, il n’est pas plus riche en fin de compte.

9. Il en est de même de celui qui lit vingt pages d’un livre ou d’un journal et n’en garde rien dans sa mémoire. Mais, s’il se souvient, il en retiendra la substance et elle sera à lui pour toujours.

10. Pour profiter de ses lectures, le Soldat (ou le chrétien) doit y réfléchir ensuite. Il en est de la lecture comme de la nourriture. Penser à ce qu’on a lu, c’est comme digérer des aliments. Ce n’est pas ce qu’on mange, mais ce qu’on digère bien qui devient sang, chair et os, et se trouve être vraiment profitable.

11. Ce qui profite au Soldat (ou au chrétien) est bien moins ce qu’il entend ou ce qu’il lit que ce qu’il étudie, ce qu’il comprend et ce dont il se souvient jusqu’à devenir partie intégrante de lui-même.

12. Il faut cultiver l’habitude de réfléchir, tandis qu’il est au travail, en promenade et en toute occasion.

13. Les remarques précédentes concernant le profit à retenir de la lecture sont également applicables à ce que l’on entend dans les réunions.


Section 3. — L’ÉCRITURE


1. Une autre méthode pour développer l’esprit est d’écrire. Le Soldat du Salut (ou le chrétien) apprendra à exprimer ses pensées par écrit.

2. Le Soldat (ou le chrétien) s’efforcera d’avoir une écriture aussi bonne que possible. Il n’est jamais trop tard pour se corriger. Il se perfectionnera jusqu’à son dernier jour.

3. Ceux qui ont une mauvaise écriture s’évertueront à l’améliorer.

4. Le Soldat (ou le chrétien) prendra des notes sur ce qu’il voit, lit, entend ou pense. Plus il écrit, mieux aussi il pourra s’exprimer lorsqu’il parle.


Section 4. — L’OBSERVATION


1. Il faut cultiver l’habitude d’observer. Le Soldat du Salut (ou le chrétien) doit tirer des leçons de tout ce qu’il voit dans la vie journalière. Il peut apprendre quelque chose de chacun de ceux avec lesquels il s’entretient.

2. Ignorant ce que réserve l’avenir, il ne peut jamais dire à quel bon usage il pourra faire servir ses connaissances.

3. Il observera spécialement la manière dont vivent ceux qui l’entourent. FAIRE DU BIEN AUX AUTRES EST DEVENU SA RAISON D’ÊTRE; il lui faut donc pouvoir les comprendre et, dans ce but, apprendre comment exercer sur eux une influence et parvenir jusqu’à leur cœur, pour les gagner au Christ et les aider à devenir meilleurs et à s’intéresser à la lutte pour le Salut du monde.

4. Il lui faut aussi observer le monde qui l’entoure, afin d’établir des comparaisons qui lui serviront à illustrer les vérités qu’il veut inculquer. C’est ainsi que, dans ses allées et venues, il parviendra à beaucoup apprendre, même en une seule journée.


Section 5. — LA MÉMOIRE ET LE JUGEMENT


1. Le Soldat du Salut (ou le chrétien) s’efforcera de développer sa mémoire en se remémorant les faits, les événements, les vérités qui peuvent lui servir un jour.

2. La mémoire est un don précieux. Une bonne mémoire est très utile pour parler, prier, écrire, et, en général, pour tout le bien qu’on peut faire. Certains sont doués d’une mémoire plus sûre que d’autres. On l’améliorera beaucoup en la cultivant un peu.

3. Le Soldat (ou le chrétien) doit essayer non seulement de se souvenir des choses en général, mais de meubler si bien son esprit de souvenirs qu’il pourra les utiliser en cas de besoin sur l’estrade, dans les réunions en plein air, lorsqu’il intercède auprès des pécheurs, écrit des lettres ou compose des articles pour les journaux de l’Armée. Il vaut donc la peine de développer sa mémoire.

4. Dans ce but:

a) Le Soldat (ou le chrétien) occupera sans cesse sa mémoire. Il essayera d’apprendre par cœur, chaque jour, un passage de l’Écriture ou tout au moins deux ou trois versets chaque semaine.

b) S’il trouve un beau chant, il l’apprendra.

c) Il n’encombrera pas sa mémoire de futilités.

d) Il ne perdra pas son temps à lire une quantité de choses dont il n’a même pas l’intention de se souvenir ce qui ne présente qu’un intérêt momentané, comme la plupart des nouvelles de presse, car rien ne contribue davantage à affaiblir la mémoire.

5. Pour développer son esprit, le Soldat (ou le chrétien) doit aussi exercer son jugement, c’est-à-dire la faculté que Dieu lui a donnée de méditer sur la sagesse ou la folie de la conduite humaine, de distinguer entre le bien et le mal et de se former une opinion correcte. Il s’efforcera de se juger lui-même scrupuleusement et loyalement et de ne juger son prochain qu’avec sagesse et charité. Un jugement sain est d’un grand prix.


 
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