Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE MANUEL DU SOLDAT DE L’ARMÉE DU SALUT

CHAPITRE I

LE SALUT

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Souvenir

Les directives données dans cet ouvrage s’adressent aux Soldats del’Armée du Salut.

NÉANMOINS CHAQUE CHRÉTIEN QUI SE SOUCIE DE SON ÂME ET DU TÉMOIGNAGE À DONNER

DEVRAIT EN PRENDRE CONNAISSANCE


Section I. — REMARQUES PRÉLIMINAIRES


1. Pour devenir Soldat de l’Armée du Salut (ou pour être reconnu comme Chrétien), il faut avoir fourni la preuve que l’on a reçu le cœur nouveau qui s’obtient par la repentance et par la foi en Jésus-Christ, notre Seigneur....

2. Il doit avoir été transformé par le Saint-Esprit, de sorte que, ayant dépouillé le vieil homme terrestre, égoïste et pécheur, IL EST DEVENU UNE NOUVELLE CRÉATURE. Délivré de l’empire du péché, la puissance du Saint-Esprit le rend capable de vaincre le mal.

3. Telle est la condition première, essentielle de tout enrôlement. Elle implique que le Soldat possède UNE PIÉTÉ VÉRITABLE, qu’il a subi le changement désigné couramment dans l’Armée (du Salut) par ces mots: «être sauvé». Nulle phrase n’est, en effet, plus courante dans nos rangs que celle-ci: «Je suis heureux d’être sauvé

4. Lorsqu’un homme découvre quel est son véritable état devant Dieu, il éprouve un double besoin:

a) Celui du pardon, car il a violé la loi de Dieu;

b) Celui d’être affranchi de l’esclavage du péché, car ses mauvaises habitudes ont pris sur lui un tel ascendant qu’il n’échappe pas à l’obligation de pécher.

Au premier de ces besoins, répond LA GRÂCE DU PARDON: le Salut;

Au deuxième: l’affranchissement du péché, et la consécration de l’être tout entier à la volonté et à l’amour de Dieu, ce qui s’appelle LA SANCTIFICATION.

5. Un Soldat du Salut ne pourra pas s’acquitter des devoirs énumérés plus loin d’une manière satisfaisante pour lui-même et profitable pour les autres, si son cœur n’est pas transformé....

6. Si, à la lecture de ces lignes, il arrive à la conclusion qu’il n’a pas fait l’expérience de ce changement, s’il vit encore dans ses péchés ou s’il estime avoir manqué de fidélité depuis sa conversion, et doit, en conséquence, se dire «rétrograde», son premier devoir sera d’aller à Dieu pour obtenir le Salut; autrement, il lui sera impossible d’être un bon Soldat.

Les deux conditions essentielles du Salut sont:

a) La repentance;

b) La foi qui sauve.

Le Salut comprend trois grandes grâces, soit:

a) Le pardon des péchés;

b) La régénération;

c) L’adoption.


Section 2. — LA REPENTANCE


1. La repentance, première condition du Salut, comporte LA RÉSOLUTION SINCÈRE DE RENONCER AU PÉCHÉ ET D’OBÉIR À DIEU.

Une fois parvenu à la repentance, l’homme qui, jusque-là, était attaché au péché et résistait à Dieu, change d’attitude et, par la grâce de Dieu, connaît une vie nouvelle.

La vraie repentance implique des expériences d’un caractère nettement déterminé. Ceux qui reçoivent le Salut ne sont peut-être pas toujours conscients de tout ce que signifie ce changement. Il a lieu cependant, avec toutes ses conséquences.

2. Il se produit tout d’abord UNE CONVICTION PROFONDE D'AVOIR GRAVEMENT PÉCHÉ CONTRE DIEU.

L’âme repentante se rend compte que le péché est un grand mal, qu’il est haï de Dieu, préjudiciable à l’homme, exposant celui qui le commet à la colère de Dieu.

3. La vraie repentance implique ensuite LA HAINE DU PÉCHÉ. Le pénitent se détourne du péché qu’il avait aimé, comprenant combien celui-ci est haïssable aux yeux de Dieu.

4. La vraie repentance, c’est encore LE PROFOND REGRET D'AVOIR PÊCHÉ, non seulement à cause du mal qui en découle pour lui-même et pour les autres et du danger auquel il s’expose, mais surtout parce que le péché est le mal même.

5. La vraie repentance entraîne aussi LA RESTITUTION OU RÉPARATION. Lorsqu’un homme s’aperçoit que, par sa faute, il a fait du tort à autrui — soit qu’il ait dérobé quelque chose, soit qu’il lui ait porté préjudice par sa conduite — il doit s’efforcer de réparer, autant qu’il le peut, le mal qu’il a fait.

6. La vraie repentance signifie, de plus, RENONCEMENT AU PÉCHÉ, autrement dit, ABANDON DU PÉCHÉ; car il ne suffit pas de reconnaître sa mauvaise voie, il faut encore l’abandonner.

Le menteur renoncera au mensonge;

l’homme malhonnête à ses pratiques frauduleuses;

le buveur à la boisson qui le perd;

le débitant de boissons alcooliques cessera de vendre ce qui tue le corps et l’âme de son prochain.

On ne peut pas dire d’un homme qu’il se repent vraiment de ses péchés, s’il ne prend pas en même temps la résolution, avec l’aide de Dieu, de cesser de mal faire et s'il ne renonce pas effectivement, à toute action coupable.

7. La vraie repentance implique encore L'AVEU DES PÉCHÉS.

a) Le vrai pénitent confesse ses péchés à Dieu. Sans aucune hésitation, il s’avoue devant Dieu coupable, digne de l’éternelle réprobation divine.

b) Il confesse ses péchés devant les hommes. On ne saurait dire d’un pécheur qu’il se repent vraiment, aussi longtemps qu’il n’est pas disposé à se reconnaître publiquement pécheur. Il a péché publiquement, encourageant ainsi souvent d’autres personnes à pécher à leur tour; si donc il est sincère, il doit être prêt à admettre à la face du monde que le passé lui fait honte et qu’il se repent de son péché.

c) Il confesse ses torts à celui qu’il a offensé. Le mari ira trouver sa femme et la femme son mari, les enfants leurs parents, les serviteurs leurs maîtres et les maîtres leurs serviteurs; ils s’avoueront leurs torts, après quoi, ils se demanderont pardon, en annonçant qu’ils cherchent ou qu’ils ont trouvé le pardon de Dieu.

8. La vraie repentance signifie en outre LE DÉSIR DU PARDON. C’est là ce qui pousse le pécheur à se repentir.

9. Enfin, la vraie repentance comporte toujours LA SOUMISSION À LA VOLONTÉ DE DIEU, c’est-à-dire la consécration volontaire de l’être tout entier, corps et âme, pour l’accomplissement de sa volonté.


Section 3. — LA FOI QUI SAUVE


1. La foi qui sauve est la deuxième condition du Salut. C’est l’acte de libre abandon par lequel le pécheur se confie en Dieu et ACCEPTE comme sien le Salut que Dieu lui offre gratuitement.

2. La foi (ou la croyance) peut exister déjà à différents degrés chez ceux qui recherchent le pardon de Dieu, sans que, pour cela, ils possèdent la foi qui sauve. En voici quelques exemples:

a) Un homme peut croire que Jésus-Christ est mort pour lui, sans que cette croyance le sauve. Des multitudes croient cela et n’en vivent pas moins ouvertement dans le péché, persévérant dans la révolte contre Dieu et tout ce qu’elle comporte.

b) Le pécheur peut croire que Dieu a le pouvoir de le sauver; ce n’est pas, cela qui le sauve. L’homme qui se noie peut bien croire que celui qu’il aperçoit sur la berge est capable de le tirer de l’eau, mais cette croyance ne l’empêche pas de couler.

c) Il peut croire que Dieu est disposé à le sauver. Mais, bien loin qu’elle soit un moyen de le conduire au Christ, sa croyance peut, au contraire, être pour lui, comme pour tant d’autres, la raison même qui l’en tient éloigné: Dieu, pense-t-il, est tellement disposé à sauver les pécheurs, bien plus, il est si désireux de le faire, qu’ils peuvent venir à Lui quand bon leur semble. Aussi diffèrent-ils souvent la décision jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

d) Il peut croire que Dieu a promis de le sauver et le croire toute sa vie sans jamais remplir les conditions requises pour que la promesse puisse s’accomplir.

e) Il peut croire que Dieu l'aime. Sans doute, l’enfant prodigue croyait à l’amour de son père. Il n’en resta pas moins sur la terre étrangère, à garder les pourceaux, affamé, vêtu de haillons, misérable, jusqu’à être sur le point de mourir de faim.

f) Il peut croire que Dieu le sauvera un jour et continuer à vivre néanmoins dans la rébellion; car, non seulement cette croyance ne repose sur aucun fondement, mais en y persévérant, il peut se reposer sur elle, jusqu’au jour où elle se révélera vaine.

g) Il peut croire chaque parole de la Bible tout en demeurant foncièrement mauvais et emporter sa croyance en enfer avec lui.

3. La foi qui sauve s’exprime, à peu de chose près, de la manière suivante:

«Je suis un grand pécheur. Je mérite l’enfer, mais Dieu a promis de me pardonner si je m’approche de Lui dans la repentance et par la foi. C’est ainsi que je vais à Lui; je me repens de mes péchés et me soumets à sa volonté.

Je crois que Jésus-Christ est mort pour moi et je me confie en sa miséricorde. Je crois que, selon sa promesse, Il m’aime, Il me reçoit et me pardonne et que tout cela, Il le fait pour moi, maintenant.»


Section 4. — LE PARDON DES PÉCHÉS


1. Le pardon des péchés, appelé aussi justification, est la première des grandes grâces que comporte le Salut. C’EST L’ACTE PAR LEQUEL DIEU PARDONNE AU COUPABLE ET LUI ACCORDE SA FAVEUR.

2. Le péché est la transgression de la loi divine; à ce titre, IL DOIT ÊTRE PUNI OU PARDONNÉ PAR DIEU LUI-MÊME.

Tout péché — serait-il commis contre un homme — est aussi un péché contre Dieu.

3. C’est le cas lorsqu’un homme transgresse les lois humaines. Si quelqu’un commet un meurtre ou un vol, la justice de son pays doit le condamner ou l’acquitter. II n’en va pas autrement pour la justice de Dieu: QUICONQUE VIOLE SA LOI, DOIT ÊTRE OU PARDONNÉ OU CHÂTIÉ.

4. Dieu a aimé le monde et pour le sauver II a livré son Fils à la mort. Il offre sur-le-champ le pardon à tous ceux qui l’acceptent à ses conditions. Ces conditions, nous l’avons vu, sont la repentance et la foi.

QUAND UNE ÂME LES REMPLIT, DIEU ACCOMPLIT SA PROMESSE, et, pour l’amour du Christ, Il pardonne tous ses péchés.


Section 5. — CONVERSION OU RÉGÉNÉRATION


1. La régénération, cette seconde grâce qu’apporte le Salut, est LA TRANSFORMATION que Dieu opère, par le Saint-Esprit, DANS LE CŒUR DU PÉCHEUR REPENTANT, lorsqu’il lui pardonne.

2. Dieu crée chez celui auquel II pardonne un cœur qui L’aime et qui hait le péché. Au lieu d’être, comme auparavant, soumis à l’empire du mal, l’homme reçoit de Dieu un pouvoir qui lui permet de vaincre le péché et de faire le bien.

Dès cet instant, le principe directeur de sa vie est de plaire à Dieu et non plus de chercher à satisfaire son égoïsme.

3. Cette grâce, que nous appelons régénération ou conversion, fait passer l’âme du service du mal au service du bien, de l’égoïsme à l’amour, de l’esclavage de Satan à l’obéissance à Dieu.


Section 6. — L’ADOPTION


1. L’adoption, la troisième grâce que confère le Salut, est l’acte par lequel DIEU REÇOIT COMME MEMBRE DE SA FAMILLE LE PÉCHEUR PARDONNÉ ET RÉGÉNÉRÉ, pour le considérer désormais comme son propre enfant.

2. Tout homme qui a vraiment reçu le pardon de Dieu et chez qui un cœur nouveau a été créé a l’assurance qu’il est enfant de Dieu.


«À tous ceux qui L’ont reçue (la véritable Lumière),

à ceux qui croient en son nom,

elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu...»

(Jean I, 12).


3. D’après la loi romaine, à laquelle l’apôtre Paul faisait probablement allusion, lorsqu’il écrivait: «Vous avez reçu un esprit d’adoption»  (Rom. VIII, 15), un fils adoptif n’avait plus rien de commun avec ses parents naturels; il prenait le nom, le rang de son père adoptif et devenait son héritier, exactement comme s’il était né dans sa famille. De grandes grâces sont de même accordées à ceux qui, d’esclaves du péché, deviennent enfants de Dieu.


 
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