Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

À JOHN KENNEDY, BAILLIF D’AIR.

Le salut des fidèles leur est assuré au sein des plus grandes afflictions.

Ils doivent ce salut uniquement à la grâce.

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Aberdeen, 16 janvier 1637.

Digne et bien-aimé frère,

Que la grâce, la paix et la miséricorde soient sur vous.

J'attends de voir ce que le Seigneur fera pour son Église affligée et pour ma réinstallation dans sa maison. Oh! si j’apprenais que ses chaînes sont brisées, que l'Écosse tout entière est une terre sur laquelle le nom du Seigneur est glorifié!...

Quel spectacle que toutes les tribus réunies autour de la personne du Roi exilé, de Christ rentré dans son palais, sur le trône de son sanctuaire!

Quelle miséricorde me serait faite si je pouvais voir le jour qui ramènera mon Sauveur!

En vérité, ce sera beaucoup si, au travers des ténèbres qui nous environnent, notre foi et notre espérance échappent sans laisser quelque lambeau de leur passage.

L’incrédulité n’a point de raison de se vanter maintenant, mais comment se peut-il que nous, faibles créatures, nous puissions cependant jeter une goutte d’eau sur ce grand incendie, ou que notre tête ne soit point prise de vertige quand nous suivons le bord d’un si profond abîme?


Grâce à Dieu, Christ et les siens peuvent supporter des temps si rudes. Que n’ai-je assez de confiance pour être persuadé qu’alors même que je serais réduit en poussière pour être jeté aux quatre vents des cieux, mon Seigneur peut encore la rassembler et faire de moi un vase destiné à contenir la parole de vie et de grâce.

L'amour ancré sur la foi supporterait ces attaques, bien plus, il les aimerait et lirait avec joie son salut gravé dans les blessures du doux Jésus.

Quoi qu'il en soit, je sais que Christ a vaincu les puissances de l'enfer et qu’il est entré au ciel. Autant je lui dois d’actions de grâce pour le salut gratuit qui m’est accordé, autant je connais les voies mensongères qui pourraient m’en détourner.


Toutes les forces de notre âme prennent leur racine dans le salut gratuit.


Par son sang et par sa mort, Christ a tellement serré les liens qui nous unissent à Lui, que jamais les étreintes de Satan ne pourront les relâcher.

Le lien de Christ n'a jamais été et ne sera jamais rompu. Christ serrant dans ses bras ceux qu'il aime les tient dans une telle sécurité que, si vous le précipitiez dans l'abîme, Il en sortirait avec eux sans qu'un seul de leurs cheveux eût souffert.

Tel a été le but constant de Dieu; Christ est entre Lui et nous, afin de faire de l'homme une créature soumise qui dût subir une nouvelle création.


Dieu accepte pour notre médiateur

SON PROPRE FILS.


Avec Jésus, je ne donnerais à aucun prix ma part du paradis. Sans Lui, je l'abandonnerais sans regret. Quel insensé que celui qui dédaigne les douceurs du commerce de Christ pour quelques jouets sans durée ni valeur!

Quant à nous, notre bonheur consiste à savoir que notre compte est réglé et si bien arrêté que les anges eux-mêmes ne pourraient rien y changer.

Qui a sondé les profondeurs de l’amour de notre Jésus?

Qui a raconté les joies du ciel qui nous attendent?

Christ a-t-il jamais été pesé dans une balance?

A-t-on jamais mesuré la largeur et la profondeur de cette gloire qui est en Lui et qui nous est assurée?

Oh! vienne donc le jour où ce monde doit prendre fin et où notre Seigneur apparaîtra, et où nous verrons et aimerons Celui que nos cœurs attendent.

Je vous recommande à sa grâce en vous priant d’intercéder pour que je rentre dans la maison du Seigneur si telle est sa volonté.



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