Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !
Leçons données dans une école du Dimanche sur les prophètes Elie et Elisée

VINGT-SIXIÈME LEÇON

2 ROIS, IV, 8-17.

8 Un jour Élisée passait par Sunem. Il y avait là une femme de distinction, qui le pressa d’accepter à manger. Et toutes les fois qu’il passait, il se rendait chez elle pour manger.

9 Elle dit à son mari: Voici, je sais que cet homme qui passe toujours chez nous est un saint homme de Dieu.

10 Faisons une petite chambre haute avec des murs, et mettons-y pour lui un lit, une table, un siège et un chandelier, afin qu’il s’y retire quand il viendra chez nous.

11 Élisée, étant revenu à Sunem, se retira dans la chambre haute et y coucha.

12 Il dit à Guéhazi, son serviteur: Appelle cette Sunamite. Guéhazi l’appela, et elle se présenta devant lui.

13 Et Élisée dit à Guéhazi: Dis-lui: Voici, tu nous as montré tout cet empressement; que peut-on faire pour toi? Faut-il parler pour toi au roi ou au chef de l’armée? Elle répondit: J’habite au milieu de mon peuple.

14 Et il dit: Que faire pour elle? Guéhazi répondit: Mais, elle n’a point de fils, et son mari est vieux.

15 Et il dit: Appelle-la. Guéhazi l’appela, et elle se présenta à la porte.

16 Élisée lui dit: à cette même époque, l’année prochaine, tu embrasseras un fils. Et elle dit: Non! mon seigneur, homme de Dieu, ne trompe pas ta servante!

17 Cette femme devint enceinte, et elle enfanta un fils à la même époque, l’année suivante, comme Élisée lui avait dit.


* * *

Nous avons aujourd’hui, chers enfants, une touchante leçon.

Nous vîmes, il y a quinze jours, les terribles sévérités de Dieu envers ceux qui méprisent sa Parole et ses envoyés. Vous vous rappelez les deux ourses furieuses et les quarante-deux jeunes garçons dévorés à la porte de Béthel pour s’être moqués du serviteur de l’Éternel.

Ici, nous voyons un spectacle précisément inverse: Dieu versant en abondance ses bontés sur une dame de Sunem, parce que cette dame, en un temps d’irréligion et d’incrédulité, accueille et honore dans sa maison un pauvre passant en qui elle a reconnu un serviteur de l’Éternel; car je vous prie de remarquer qu’en recevant chez elle le saint homme de Dieu, elle ne paraît point même avoir su qu’il était un prophète, et bien moins encore qu’il fût le grand prophète d’Israël, le libérateur de la nation, le puissant Élisée. Tout nous indique, au contraire, qu’il ne s’était présenté chez elle que comme un voyageur israélite craignant Dieu et respectant ses commandements; comme un homme pauvre, pieux et honnête, qui désirait avancer le règne de l’Éternel par ses bons offices, par ses conversations et par ses prières.

Et Dieu va faire de grands miracles en sa faveur; Dieu va accomplir pour elle cette parole: «Celui qui vous reçoit me reçoit;» ou cette autre: «Quiconque aura donné à boire seulement un verre d’eau froide à l’un de ces petits en qualité de disciple, je vous dis en vérité qu’il ne perdra point sa récompense (Matth., X, 42.);» ou encore celle-ci de l’épître aux Hébreux: «Exercez l’hospitalité, car patelle quelques-uns ont logé des anges sans le savoir (Héb. XIII, 2.)

C’est ici une leçon qui nous apprend à tous que nous devons confesser le nom de Dieu en toute occasion; montrer notre attachement à sa Parole, à sa vérité, à son Évangile, à son peuple; soit en accueillant ceux qui l’aiment, soit en aidant ceux qui travaillent pour son règne et en les soutenant partout où nous les rencontrons, soit en contribuant à l’œuvre des missions et aux autres entreprises qui ont pour but de répandre la connaissance de Son nom.

Puisque je parle de ce sujet, je suis bien aise de vous dire qu’il a été trouvé trente francs dans votre boîte de missions: je vous parlerai, après la leçon, de diverses œuvres, pour que vous choisissiez celle à laquelle vous vous les consacrer vos dons.

Reprenons nos versets.

Comme Élisée demeurait sur le Carmel et continuait à visiter les écoles et la contrée, la petite ville de Sunem se trouvait sur son chemin entre Samarie et le Carmel; en sorte qu’il y passait assez souvent. Or, il y avait dans cette ville une grande dame: c’est ainsi qu’elle est appelée dans le texte hébreu, une dame riche qui était pieuse, et qui, l’ayant un jour rencontré et entendu, lui fit, nous est-il dit, de grandes instances pour qu’il vint manger du pain dans sa maison; c’est-à-dire y prendre quelque rafraîchissement et quelque repos.

Bien que le pays d’Israël fût livré aux méchants et que l’impiété y fût grande et presque universelle, vous voyez que tantôt dans un lieu et tantôt dans un autre, les prophètes rencontraient quelques bonnes âmes qui soupiraient après Dieu, qui aimaient sa Parole et qui «n’avaient pas fléchi le genou devant Bahal

Vous vous rappelez les sept mille cachés dans la nation au temps où Élie se croyait seul. Dieu a comparé son Église, en des temps d’erreur et de persécution, «à une femme revêtue du soleil, qui a la lune sous ses pieds et douze étoiles pour couronne, et à laquelle il est donné des ailes d’aigle pour fuir au désert pendant un certain temps (Apoc., XII, 1.);» ce qui nous enseigne que, même alors, l’Église continue à exister, bien que cachée aux regards du monde.

La dame de Sunem était au nombre de ces sept mille.

Remarquez, je vous prie, la retenue, la modestie et l’humilité d’Élisée. Il était alors un homme très illustre en Israël; car, outre ses autres miracles, il venait de sauver d’une ruine entière trois armées avec leurs rois, Juda, Israël et Edom, marchant contre Moab. On parlait de lui dans tous ces royaumes; et cependant, voyez comment il arrive à Sunem.

Évidemment, il vivait dans la retraite avec son Guéhazi; il voyageait à pied comme un pauvre; il ne se faisait point connaître comme «un homme de Dieu.» Il évitait d’aller chez les grands, car vous voyez que la dame dut lui faire de grandes instances pour qu’il consentît à s’arrêter chez elle.

Vous rappelez-vous une histoire semblable dans le livre des Actes des apôtres?

Lydie, marchande de pourpre à Philippes, pressa l’apôtre Paul de venir loger chez elle; il refusa d’abord, mais elle nous y contraignit, dit saint Luc (Actes, XVI, 15.).

Pourquoi cette résistance d’Élisée?

Sans doute par humilité et simplicité, par discrétion, par sage réserve (cette dame était probablement jeune et son mari était âgé); par indépendance, pour ne pas recevoir de bienfaits des grands; par prudence, pour ne pas exposer Guéhazi à des tentations en le faisant habiter dans une maison opulente. Cependant, quand il avait vu les désirs si pieux de cette bonne dame, il avait accepté son invitation, selon le précepte que Jésus-Christ donnait plus tard à ses apôtres: «Lorsque vous serez entrés dans quelque maison... et que vous y aurez été reçus..., ne passez point de maison en maison (Luc, X, 7.)

Remarquez ces mots: Il s’y retirait pour manger du pain. On lui donnait sans doute du lait et d’autres choses; mais cette expression est destinée à nous rapporter la simplicité de ses repas.

Quand cette dame invitait à dîner les grands personnages du pays, on ne disait probablement pas qu’ils y allaient manger du pain. Or, cette dame, recevant tant de bien des conversations de l’homme de Dieu, et voyant en lui un Israélite si respectable, désira lui préparer une petite chambre; mais, en femme sage et craignant Dieu, elle ne voulut rien faire, même pour cette chambrette, sans la permission de son mari, auquel elle donna deux motifs pour sa demande.

1. Que ce voyageur était un homme pieux: — Il nous fera du bien; il nous parlera du Seigneur; il préparera nos âmes pour l’éternité.

2. Que cette hospitalité ne serait ni coûteuse ni incommode: une petite chambre, sans beaucoup de meubles; ni miroir, ni sofa, ni tapis; seulement quatre objets: Un lit pour se coucher, une table pour écrire, puis une chaise et un chandelier; et cela au haut de la maison afin qu’il s’y retire en silence et ne soit pas confondu avec la foule des gens de la famille, qu’il puisse se recueillir devant son Dieu et prier pour lui-même et pour nous.

On voit bien, par son langage, qu’elle ne se doutait pas, non plus que son mari, qu’elle eût sous son toit le grand Élisée, le libérateur d’Israël.

Le mari, homme pieux, mais occupé dehors à ses affaires, lui laissait le soin de la maison; il ne fit pas d’objection à son projet, et l’humble et grand prophète vint plus d’une fois prendre possession de son modeste appartement.

Et un jour, étant venu là, il monta et se reposa; et il lui montai au cœur, sans doute par un mouvement du Saint-Esprit, de procurer quelque récompense à cette digne femme pour l’hospitalité qu’elle lui avait donnée.

Appelle cette Sunamite, dit-il à Guéhazi qui le servait, comme lui-même avait jadis servi Élie, alors qu’on le désignait par ces mots: «Celui qui verse de l’eau sur les mains d’Élie (2 Rois, III, 11.).» Et il l'appela, et elle se présenta devant lui. Remarquez, en passant, la réserve d’Élisée et la réserve de cette dame.

Il ne l’appela pas lui-même, mais par Guéhazi; et quand elle se présenta devant lui, il ne lui parla pas non plus directement, mais par l’entremise de son serviteur. Elle dut être bien étonnée que ce pauvre voyageur voulût faire quelque chose pour elle, et, bien plus encore qu’il lui proposât de parler pour elle au roi ou au général.

Ni elle ni son mari ne se doutaient qu’il fût en crédit à la cour et qu’il eût sauvé le roi et son armée. Peut-être a t-elle à demander au général quelque protection contre ses soldats, pensa Élisée, quelque place pour son mari ou l’un de ses parents, quelque avantage pour ses grands biens. Mais cette dame répondit avec dignité: J’habite au milieu de mon peuple, c’est-à-dire: Nous sommes satisfaits de notre condition; nous sommes comme tous les autres Israélites; nous ne demandons rien de plus que ce qui appartient à tous; nous n’avons à nous plaindre de personne.

Alors elle se retira, et Élisée consulta Guéhazi, qui répondit: Elle n’a point de fils, et son mari est vieux. Certes, voici ce qui serait pour elle le plus grand sujet de joie, — d’autant plus qu’une femme israélite regardait comme une honte de n’être pas mère.

Appelle-la, dit de nouveau Élisée. Elle vint encore une fois, et, toujours réservée et modeste, elle demeura à la porte. Alors Élisée lui parla directement avec gravité et douceur, comme un homme qui a des pouvoirs auprès de son Dieu par la prière et la foi:

L’année qui vient, en cette même saison, tu serreras dans tes bras un fils.

Oh! voyez quels durent être les transports de joie, les émotions profondes de cette âme honnête et bonne! Il y a déjà de la foi dans son exclamation, car elle nomme Élisée homme de Dieu, et s’appelle sa servante: Homme de Dieu, ne mens point à ta servante! Cette femme donc conçut et enfanta un fils un an après...

Nous verrons dimanche l’histoire de cet enfant.

C’est Dieu qui donne un fils à sa mère; il le donne pour se glorifier en lui et en elle; il le donne pour la joie de ce cœur de mère.

Ah! demandez à Dieu d’être toujours un sujet de joie pour vos mères!

L’enfant de la Sunamite devint un sujet de douleur, mais par sa mort, non par ses fautes. Demandez à Dieu que si vous deviez être un sujet de douleur, ce fût aussi par la mort et non par vos fautes, et que Dieu soit glorifié dans votre maison!


 

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