Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !
Leçons données dans une école du Dimanche sur les prophètes Elie et Elisée

VINGT-QUATRIÈME LEÇON

2 ROIS, II, 17-25.

17 Mais ils le pressèrent longtemps; et il dit: Envoyez-les. Ils envoyèrent les cinquante hommes, qui cherchèrent Élie pendant trois jours et ne le trouvèrent point.

18 Lorsqu’ils furent de retour auprès d’Élisée, qui était à Jéricho, il leur dit: Ne vous avais-je pas dit: N’allez pas?

19 Les gens de la ville dirent à Élisée: Voici, le séjour de la ville est bon, comme le voit mon seigneur; mais les eaux sont mauvaises, et le pays est stérile.

20 Il dit: Apportez-moi un plat neuf, et mettez-y du sel. Et ils le lui apportèrent.

21 Il alla vers la source des eaux, et il y jeta du sel, et dit: Ainsi parle l’Éternel: J’assainis ces eaux; il n’en proviendra plus ni mort, ni stérilité.

22 Et les eaux furent assainies, jusqu’à ce jour, selon la parole qu’Élisée avait prononcée.

23 Il monta de là à Béthel; et comme il cheminait à la montée, des petits garçons sortirent de la ville, et se moquèrent de lui. Ils lui disaient: Monte, chauve! monte, chauve!

24 Il se retourna pour les regarder, et il les maudit au nom de l’Éternel. Alors deux ours sortirent de la forêt, et déchirèrent quarante-deux de ces enfants.

25 De là il alla sur la montagne du Carmel, d’où il retourna à Samarie.

3:1 Joram, fils d’Achab, régna sur Israël à Samarie, la dix-huitième année de Josaphat, roi de Juda. Il régna douze ans.


* * *

Tous les enfants d’Adam sont perdus, hommes, femmes et enfants; car TOUS ONT PÉCHÉ, et s’ils ne se convertissent, tous iront dans les ténèbres de dehors, c’est-à-dire loin de Dieu, là où il n’y aura plus que «pleurs et grincement de dents (Matth., XIII, 42, 50.)

Mais si tous sont perdus, hommes, femmes et enfants, «Dieu veut que tous les hommes soient sauvés,» hommes, femmes et enfants (1 Tim., II. 4.). Or, plus j’étudie la Parole de Dieu, plus je l’admire par tous les endroits; mais il en est un par lequel je l’admire tout particulièrement, surtout depuis que je vous donne ces leçons du dimanche:

C’est l’abondance des instructions, des exemples, des exhortations, des invitations, des promesses que Dieu y a mises tout exprès pour les enfants, parce que Dieu veut tout particulièrement que beaucoup d’enfants, pendant même qu’ils sont enfants, se convertissent, croient et soient sanctifiés et préparés pour la vie éternelle.

Notre leçon d’aujourd’hui est bien remarquable sous ce rapport, et pour qui est-elle écrite, si ce n’est pour vous, chers amis?

Voyez cette troupe d’enfants venant de Béthel au-devant du prophète de Dieu, pour l’insulter.

Hélas! de qui avaient-ils appris à se moquer des gens pieux!

Mais, tout d’un coup, entendez leurs cris de frayeur, voyez-les fuir; et pourquoi?

Deux ourses furieuses, auxquelles il a été dit, comme à celles que contempla Daniel dans ses visions: «Lève-toi et mange beaucoup de chair (Dan., VII. 5.),» sont descendues de la forêt et se jettent sur ces malheureux enfants. Elles les poursuivent, elles les renversent, elles les déchirent et les dévorent par un effroyable et manifeste jugement de l’Éternel.

Nous allons en voir la raison tout à l’heure, car je vous parlerai surtout de cette partie de votre leçon; mais je veux examiner auparavant les autres versets, puisque nous cherchons toujours, vous le savez, à n’en laisser aucun inexpliqué. Je vais donc reprendre le 17e, où nous en restâmes dimanche dernier.

Le jeune prophète Élisée venait de repasser le Jourdain en présence des fils des prophètes et des cinquante hommes forts qu’ils lui avaient demandé la permission d’envoyer à la recherche d’Élie dans les montagnes et les vallées au-delà du fleuve.

Ils avaient probablement l’idée que l’âme seule du prophète avait été emportée au ciel, et ils voulaient trouver son corps pour l’ensevelir avec honneur.

Peut-être même avaient-ils quelque doute sur l’enlèvement d’Élie et sur les droits d’Élisée à le remplacer auprès d’eux comme prophète de l’Éternel. Quoi qu’il en soit de leur erreur, Élisée leur avait répondu positivement: N’y envoyez point! et s’ils avaient été déjà animés pour lui du respect dû à un prophète du Dieu vivant, cette réponse leur aurait suffi; mais ils étaient si pleins de leurs préjugés, qu’ils insistèrent longtemps, et même ils pressèrent tant Élisée par leurs paroles, qu’il en était honteux; honteux pourquoi?

Peut-être crut-il qu’ils le soupçonnaient de manquer de respect ou d’affection pour Élie, ou de vouloir se mettre à sa place avant le temps. Voyant donc leur opiniâtreté et voulant leur donner une leçon qui les rendît à l’avenir plus défiants d’eux-mêmes et plus dociles, il leur dit enfin: Eh bien, envoyez-y!

C’est ainsi que Dieu agit souvent à l’égard de ses enfants quand ils sont rebelles à ses enseignements. Il nous instruit d’abord directement par sa Parole; il nous dit: Donne-moi ton cœur. Viens à moi. Tu n’auras de bonheur qu’en moi. Tu n’auras la sainteté qu’en moi. «Hors de moi tu ne peux rien.»

Mais trop souvent nous ne voulons pas l’écouter. Nous nous croyons quelque chose par nous-mêmes, nous mettons notre confiance ailleurs.

Eh bien, va! nous dit-il alors, va! Tu crois trouver le bonheur dans le monde; essaie!

Alors le monde nous trouble, nous tourmente; alors arrivent des afflictions, des mécomptes, des humiliations, des deuils. Oh! mon Dieu, sauve-moi! Aie pitié de moi! nous écrions-nous.

Tu crois être fort contre les tentations et te garder toi-même. Eh bien, va!

Alors le malheureux succombe, fait des chutes honteuses, des fautes horribles, se croit perdu. Et Dieu lui dit enfin, comme Élisée aux cinquante hommes: Ne vous avais-je pas dit de n’y point aller?

C’est ce qui arriva à ces obstinés; ils passèrent le Jourdain, ils se fatiguèrent pendant trois jours entiers à chercher Élie et, ne trouvant rien, ils repassèrent le fleuve et vinrent à Jéricho où Élisée s’était arrêté pour les attendre.

Les gens de la ville, reconnaissant en lui le successeur du grand Élie , vinrent lui exposer un mal dont ils souffraient dans toute leur contrée, mais qui devait sembler bien au-dessus de toutes les puissances de l’homme. Voici, dirent-ils, la demeure de cette ville est bonne, comme mon seigneur voit, mais les eaux en sont mauvaises et la terre est stérile.

Vous vous rappelez que Jéricho avait été détruite et que Dieu avait prononcé une malédiction sur quiconque la rebâtirait.

Hiel de, Béthel l’avait rebâtie et la malédiction s’était accomplie sur ses deux fils Ahiram et Ségub (Josué, VI. 26. 1 Rois, XVI, 34.). Cependant, une fois rebâtie, la ville avait pu être habitée puisque Élie y avait établi une école de prophètes; mais il paraît que Dieu, pour marquer son déplaisir, avait rendu les eaux malsaines.

Et Élisée dit: Apportez-moi une cruche neuve; mettez-y du sel. Puis il alla vers le lieu d’où sortaient les eaux et y jeta le sel; mais il ne laissa pas croire que c’était lui qui allait accomplir le changement. Ainsi a dit l'Éternel: J’ai rendu les eaux saines, dit Élisée au peuple de Jéricho.

Que faisait cette cruche, que faisait ce sel dans le miracle?

Rien; mais ils étaient des gages et des signes de la puissante opération de Dieu. Il en est ainsi dans le baptême et dans la cène......

De même, ce n’est pas le pain de la cène qui m’unit à Jésus-Christ; il ne nourrit que mon corps; mais il est le signe et le symbole de Jésus-Christ, le vrai pain de vie qui nourrit mon âme......

Le pain et le vin de la cène sont des signes visibles de la grâce invisible qui change et qui sanctifie le pécheur, comme le sel était un signe de la vertu de Dieu qui disait: J’ai rendu ces eaux saines, et ce miracle était lui-même un signe, un symbole de l’œuvre de Dieu dans le pécheur, auquel il dit: Je rendrai ton cœur pur en y versant le sel de ma grâce, et si la source est pure, les ruisseaux le seront aussi. Les mains seront pures si le cœur est purifié.

Mais hâtons-nous d’en venir à la dernière des trois scènes de notre texte; nous venons de voir un miracle de miséricorde en Jéricho; en voici, un de jugement à Béthel.

Élisée alla visiter, l’une après l’autre, les écoles des prophètes à Jéricho, à Béthel, au Carmel, et il se rendit ensuite à Samarie, où Dieu voulait faire de lui un instrument de sa puissance pour accomplir ses grands desseins et délivrer miraculeusement trois armées et trois rois, Israël, Juda et Edom.

Quand on apprit à Béthel que le prophète successeur d’Élie allait arriver, beaucoup de gens, et en particulier beaucoup d’enfants, sortirent au-devant de lui; mais il paraît que, malgré l’école de prophètes qui était dans ses murs, le peuple de cette ville vivait dans l’incrédulité; c’était un des lieux où l’impie Jéroboam avait établi un veau d’or.

On y haïssait, paraît-il, les gens religieux; on méprisait Élie et Élisée, et on élevait mal les enfants; ils apprenaient dans leurs familles, et peut-être dans leurs écoles, à donner des sobriquets ou des noms injurieux aux gens pieux et à les insulter. Il paraît que, par haine de la religion, les gens de la ville avaient excité les gamins à aller au-devant du prophète, qui montait la colline environné probablement des pauvres étudiants et des pauvres fidèles de la contrée; ils savaient qu’on disait Élie monté au ciel, mais très probablement ils ne le croyaient pas; et quand ils virent Élisée pauvre, humblement vêtu, et, de plus, chauve malgré sa jeunesse, ils se mirent à se moquer et à lui crier: Monte, chauve! Monte, chauve! On a pensé que ce mot monte faisait allusion à l’histoire de l’ascension d’Élie: Où sont tes chariots de feu! Monte donc, toi aussi au ciel!

Être chauve, mes enfants, c’est-à-dire n’avoir pas de cheveux sur la tête, n’est point une infirmité choquante; il n’y a rien là de bien fâcheux. Les fatigues du service d’Élisée auprès d’Élie l’avaient peut-être fait devenir tel plus jeune que cela n’arrive d’ordinaire; le mépris, le ridicule dont on voulait le couvrir venait donc, sans doute, plutôt de ce qu’il était le représentant de la religion en Israël.

Ce n’était probablement point la première fois que ces enfants se raillaient des gens pieux, et leur conduite envers Élisée n’était qu’un des nombreux traits de l’impiété et de l’irréligion qui régnaient dans cette malheureuse cité; elle était, en tout cas, une preuve de celle de leurs parents et de la mauvaise éducation qu’ils avaient reçue.

Leur péché était très odieux:

1. Il est très coupable, chez des enfants, de se moquer des infirmités de leurs semblables, fût-ce même d’un enfant de leur âge. Tel enfant est bossu ou il a perdu un œil, ou il boite en marchant.

Ah! il faut un cœur bien dur et bien cruel pour ne pas le plaindre, pour ne pas désirer le consoler, et chacun ne devrait-il pas se dire: Ah! si c’était moi! Ah! si le même malheur m’arrivait!

2. C’est aussi une faute très grave, chez des enfants, de manquer de respect envers les personnes âgées: «Lève-toi devant les cheveux blancs et honore la personne du vieillard,» dit l’Éternel (Lév., XIX, 32.).

3. C’est un grand crime surtout de se railler des gens à cause de leur piété; c’est insulter Dieu dans leur personne. Ah! mes enfants, s’il vous arrivait de voir quelque chose de pareil dans vos écoles, dans vos ateliers, soyez courageux pour témoigner votre indignation.

Confessez Jésus-Christ, et si l’on se moque de vous pour cela, «vous serez bienheureux, car le Seigneur vous confessera au dernier jour devant son Père (Matth., X, 32.);» alors que les moqueurs et les impies crieront aux rochers et aux montagnes: «Tombez sur nous et cachez-nous de devant la colère de Dieu et de l’Agneau (Apoc., VI, 16.)

4. Enfin, quel crime que d’insulter un ministre de Dieu, un prophète de Dieu!

Nous voyons ce qu’il en faut penser d’après la conduite d’Élisée , ou plutôt d’après celle de Dieu, car Élisée ne fit rien ici que par la direction de l’Éternel.

Il continuait à monter tandis que ces malheureux enfants continuaient à l’insulter; mais, à la fin, le zèle de Dieu l’anima d’une sainte indignation; il se retourna et les regarda en face, peut-être pour que le regard sérieux d’un homme grave et pieux les fît rentrer en eux-mêmes; mais voyant que rien ne les, arrêtait, IL REÇUT L’ORDRE de les maudire de la part de l’Éternel, c’est-à-dire de DÉNONCER LE CHÂTIMENT DE DIEU CONTRE EUX.

Ce n’est pas lui qui les mettait à mort, pas plus qu’Élie les cinquante hommes envoyés par Achazia; mais C’EST LUI QUI PRONONÇAIT SUR EUX, par une inspiration divine, LE JUGEMENT DE L’ÉTERNEL, comme lorsque Pierre dit à Ananias: «Tu as menti,» et à Saphira: «Voici, les jeunes gens qui ont emporté ton mari t’emporteront (Actes, V, 1-10.).» Ce n’était pas une vengeance personnelle, mais une déclaration de la bouche de Dieu contre les méchants.

C'était:

1. Un châtiment sur ces enfants coupables; Dieu prend garde aux actes des petits;

2. Un châtiment sur leurs parents coupables;

3. Un châtiment sur toute la ville coupable, qui reçut par là une de ces leçons telles que Dieu en envoie quelquefois, par des guerres, des fléaux, le choléra, la petite vérole, etc.

Jugez des émotions de toute cette foule, de cette bande criarde de jeunes garçons, et de toutes les maisons de leurs parents!

Si ce n’avait pas été l’Éternel qui avait conduit son serviteur, il n’aurait pas ratifié sa malédiction par le terrible jugement qui suivit: tout d’un coup, deux ourses, qui, allaitant sans doute leurs petits dans le voisinage, étaient plus furieuses et plus terribles que les autres, sortent de la forêt, se précipitent au milieu de cette bande; de leurs pieds terribles elles abattent ces enfants, de leurs ongles elles les déchirent, et de leurs dents puissantes elles les brisent!

Jugez de l’horreur de cette scène!

S’il n’y avait qu’un enfant tué, on en frissonnerait; et quarante-deux!

Jugez de la douleur des habitants de Béthel à la vue de ces cadavres mutilés.

Jugez de leurs regrets et de leurs remords!

C’est nous qui avons appris à nos enfants à ne pas respecter les choses saintes! Nous sommes la cause de leur mort, durent se dire les malheureux parents.

Jugez par là de l’angoisse du dernier jour, quand des parents verront leurs enfants repoussés loin de Dieu, et pourront se dire: C’est ma faute; je ne les ai pas élevés dans la crainte de Dieu, dans le respect de sa Parole et de ses prophètes!

À la vue de ce terrible jugement, reconnaissons:

1. Combien Dieu hait le péché;

2. Combien les enfants doivent trembler de prononcer des paroles légères sur la religion, moqueuses sur les gens pieux et sur les choses saintes.

Dieu voyant que les enfants de Béthel deviendraient des impies les retira de ce monde; il aurait pu le faire par le croup, par le choléra, par un mal dans la tête, dans la poitrine, afin d’éprouver et de châtier aussi leurs parents. Mais, sans doute, pour donner une grande leçon dans la ville, dans la contrée et dans toutes les générations, il fit descendre de la montagne ces bêtes furieuses.

Désirant arriver bientôt à l’histoire des miracles d’Élisée et de Naaman le Syrien, et ne voulant pas rester trop longtemps sur un même livre, je sauterai le chapitre III, malgré ce qui s’y trouve d’intéressant. Nous ne pouvons lire ensemble toute la Bible; nous sommes donc obligés de faire un choix, et je désire retourner bientôt à quelque livre du Nouveau Testament pour vous l’expliquer.

Vous apprendrez donc pour dimanche prochain le commencement du chapitre IVe.



 

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