Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !
Leçons données dans une école du Dimanche sur les prophètes Elie et Elisée

VINGTIÈME LEÇON

2 ROIS, I, 1-10.

1:1 Moab se révolta contre Israël, après la mort d’Achab.

2 Or Achazia tomba par le treillis de sa chambre haute à Samarie, et il en fut malade. Il fit partir des messagers, et leur dit: Allez, consultez Baal-Zebub, dieu d’Ekron, pour savoir si je guérirai de cette maladie.

3 Mais l’ange de l’Éternel dit à Élie, le Thischbite: Lève-toi, monte à la rencontre des messagers du roi de Samarie, et dis-leur: Est-ce parce qu’il n’y a point de Dieu en Israël que vous allez consulter Baal-Zebub, dieu d’Ekron?

4 C’est pourquoi ainsi parle l’Éternel: Tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté, car tu mourras. Et Élie s’en alla.

5 Les messagers retournèrent auprès d’Achazia. Et il leur dit: Pourquoi revenez-vous?

6 Ils lui répondirent: Un homme est monté à notre rencontre, et nous a dit: Allez, retournez vers le roi qui vous a envoyés, et dites-lui: Ainsi parle l’Éternel: Est-ce parce qu’il n’y a point de Dieu en Israël que tu envoies consulter Baal-Zebub, dieu d’Ekron? C’est pourquoi tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté, car tu mourras.

7 Achazia leur dit: Quel air avait l’homme qui est monté à votre rencontre et qui vous a dit ces paroles?

8 Ils lui répondirent: C’était un homme vêtu de poil et ayant une ceinture de cuir autour des reins. Et Achazia dit: C’est Élie, le Thischbite.

9  Il envoya vers lui un chef de cinquante avec ses cinquante hommes. Ce chef monta auprès d’Élie, qui était assis sur le sommet de la montagne, et il lui dit: Homme de Dieu, le roi a dit: Descends!

10 Élie répondit au chef de cinquante: Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et te consume, toi et tes cinquante hommes! Et le feu descendit du ciel et le consuma, lui et ses cinquante hommes.


* * *

Le Saint-Esprit met aujourd’hui sous nos yeux un spectacle bien triste, mais profondément instructif: c’est l’endurcissement du malheureux Achazia sous les jugements et les avertissements de Dieu.

Je dis deux choses: les jugements et les avertissements de Dieu, et vous tous qui êtes ici vous en recevez tous les jours dans votre propre personne ou dans la personne de ceux qui vous entourent. En effet, Dieu, pour ramener à Lui les pécheurs, emploie deux sortes de leçons: 1° Celles de sa providence; 2° celles de sa Parole.

1° Les leçons de sa providence:

Voici un homme, voici un enfant qui, tout à coup, tombe malade. Il voit un air sérieux, inquiet sur le visage de son père et de sa mère: Ah! mon Dieu, dit-il, je ne suis qu’un vermisseau, et non seulement je ne suis qu’un «étranger et un voyageur sur la terre,», mais peut-être vais-je mourir demain. Je vais paraître devant toi, ô Dieu: pardonne et fais grâce!

Voici un enfant qui perd l’un ou l’autre de ses parents. Oh! mon Dieu, sois mon père, s’écrie-t-il, daigne me remplacer ma mère! Tu es le père des orphelins. Oh! que j’aie ta faveur!

Voici un homme qui perd toute sa fortune. Il se croyait indépendant; tout allait pour lui comme les roues dans une machine, et maintenant il ne sait plus de quoi il nourrira sa famille. Alors il regarde en haut; il dit: Mon Dieu, tu nourris les petits des oiseaux, tu revêts les fleurs de la campagne, tu auras soin de mes enfants!

En voici un autre qu’on calomnie, qu’on insulte, qu’on persécute! Il reçoit toutes sortes de peines de ceux dont il attendait bien autre chose. Il n’a plus que son Dieu.

Peut-être qu’alors ces hommes, ces enfants, vont se détacher des vanités de la vie et chercher leur refuge en Dieu et en ses promesses.

Voilà, mes amis, les premières leçons que Dieu donne souvent aux pécheurs.

Ensuite viennent celles de la Bible.

Un homme lit certaines déclarations et il est effrayé. Un pasteur ou un ami le visite et lui parle «de la justice, de la tempérance et du jugement à venir (Actes XXIV, 25.)»; et alors, comme le général Félix, il devient tout tremblant et dit: Ah! il faut que j’y pense!

Souvent, au moment où l’on y songe le moins, on reçoit des impressions qui vous pénètrent comme une épée et vous montrent des vérités qu’on s’étonne de n’avoir jamais reconnues auparavant.

Eh bien, chers enfants, vous allez voir, dans vos versets, comment Dieu envoie ces deux sortes de leçons au malheureux Achazia, et vous allez voir qu’Achazia, ainsi qu’il arrive aux réprouvés, bien loin d’en profiter, ne fait que s’enfoncer dans le mal.

Vous allez voir qu’il en reçoit d’abord deux, pour lui rappeler son péché, et qu’il n’en tire d’autre conclusion que de consulter les diseurs de bonne aventure et d’outrager par là le Dieu vivant et vrai.

Vous allez voir qu’il en reçoit ensuite de la parole de l’homme de Dieu, et qu’il n'en tire encore d’autre conclusion que de s’irriter contre les prophètes et de vouloir les écraser.

Le premier avertissement de la Providence, c’est la révolte de Moab.

À l’orient du Jourdain se trouve ce que nous appelons en Suisse un Oberland, un pays d’en haut, habité par deux peuplades descendues l’une de Moab, fils de Lot, l’autre d’Edom ou Esaü, fils d’Isaac.

Quand le peuple d’Israël était fidèle, Dieu lui soumettait ses ennemis: Edom, Syrie, Moab, Ammon, les Philistins, etc., etc.

Quand Israël était infidèle, Dieu se servait de ces mêmes peuples, comme d’une verge pour l’humilier et le châtier.

Ainsi la révolte des dix tribus fut une punition des péchés de Salomon (1 Rois XI, 11.). Après cette séparation en deux royaumes, Moab demeura encore quelque temps soumis à Israël et Edom à Juda, mais lorsque Achab fut mort Dieu montra son déplaisir en permettant la révolte de Moab et les guerres qui s’ensuivirent, et plus tard, sous Joram, Edom se sépara également du royaume de Juda (2 Rois VIII, 22.).

Quand donc vous verrez, dans un pays qui connaît Dieu, des divisions, des révolutions, des guerres, des effusions de sang, il faudra vous dire:

Dieu châtie probablement cette nation à cause du peu de respect qu’on y a montré pour son culte et pour ses volontés. L’ancien Testament nous enseigne cette vérité.

Voilà donc un premier avertissement de la Providence que Dieu donnait au jeune roi dès l’entrée de son règne; mais il n’en profita guère; ce règne fut très court, et qu’en est-il dit? Vous l’avez vu au chapitre précédent, verset 53e.

Dieu parle ensuite de plus près à Achazia.

Voici un second avertissement, une maladie inattendue.

Il va être couché sur un lit de souffrance et de mort. Il était dans son palais et il y oubliait Dieu. Il se croyait en sûreté: Qu’ai-je à craindre? Je suis roi; je suis bien portant, je suis jeune. Je n’imite point mon père dans ses imprudences; il est allé à la guerre de Ramoth se faire percer d’une flèche; moi je reste dans mon palais et je ne vais point de ma personne à la guerre d’Edom: j’y laisse aller mes généraux. Je ne fais que commencer mon règne; je veux jouir de la vie et goûter tous les plaisirs du trône.

Mais quelle leçon soudaine, chers enfants! Le voilà dans ses joies profanes et dans sa sécurité, causant avec ses courtisans et s’appuyant sur le treillis de la fenêtre dans la chambre haute du palais de Samarie. Tout d’un coup le treillis se rompt, le roi tombe sur la terrasse, on le relève; il n’est pas mort, mais si ses membres ne sont pas brisés il y a quelque chose de pire, car il sent un désordre intérieur.

Ces accidents de la vie nous avertissent fortement, mes amis. Il n’y a à chaque instant que quelques soupirs entre nous et l’éternité; l’épaisseur d’une feuille de papier, pour ainsi dire, entre la terre et le ciel ou la terre et l’enfer!

La mort vient nous chercher dans la maison comme à la guerre; une flèche tirée à l’aventure était venue traverser le seul point vulnérable de la cuirasse d’Achab; et son fils, couché nonchalamment sur le treillis de sa fenêtre, va être dans quelques secondes porté sur son lit avec la mort dans le corps.

Chaque semaine on nous raconte des faits semblables.

Dimanche je vous en disais plusieurs. Aujourd’hui, je puis, hélas! en ajouter encore un qui vient de se passer à Lausanne. Une dame très myope s’occupait dans son jardin, elle se baisse sur un vase pour y voir de plus près une fleur, elle n’aperçoit pas le petit bâton peint en vert qui soutient la tige; ce bâton lui perce l’œil et elle meurt en quelques heures dans d’horribles souffrances.

L’accident d’Achazia ne vous rappelle-t-il pas aussi celui du jeune homme, qui, s’étant endormi sur la fenêtre d’une salle où Saint Paul prêchait, tomba du troisième étage et fut relevé sans vie (Actes, XX, 9.)?

Que d’enfants qui le matin étaient heureux et faisaient la joie de leurs parents, et qui le soir étaient morts, l’un dans la rivière, l’autre dans la rue!... Il faut nous tenir toujours prêts; c’est le seul moyen de n’être pas surpris.

Je suppose qu’il vous arrivât un accident comme celui d’Achazia, mes enfants; serait-il mal d’appeler un médecin? Oh! non. Et pourtant ne vous rappelez-vous pas un roi pieux qui est sévèrement blâmé de Dieu pour avoir fait chercher des médecins? Le roi Asa.

Oui, mais son péché était de n’avoir pensé qu’aux médecins et non au Seigneur (2 Chron., XVI, 12.).

Hélas! les médecins, même les plus habiles, ne sont que de pauvres hommes sujets à l’erreur. Quelquefois il leur arrive de hâter la mort au lieu de la retarder; mais souvent ils sont au contraire en grand secours. Il n’y a donc pas de mal à chercher le médecin; mais il faut chercher surtout le Seigneur, sans lequel le médecin, d’ailleurs, ne peut rien.

Le péché d’Achazia fut bien plus grave que celui d’Aza; non seulement il oublia Dieu, mais, se voyant très mal, il alla consulter les diseurs de bonne aventure et les oracles du faux dieu de Hékron, au pays des Philistins.

Baal est, vous le savez, un mot hébreu qui signifie Seigneur et que les païens de ces contrées appliquaient à leurs divinités. Aussi le retrouvons-nous souvent dans les noms des Carthaginois qui, sortis de Tyr et de Sidon, parlaient la même langue que les Hébreux (Asdrubal, Annibal, etc.). Zébub en hébreu signifie mouche.

On a demandé pourquoi ce nom de «dieu des mouches» Les uns croient que cette divinité devait préserver le pays du fléau des insectes, les autres que le marmottement des prêtres ressemblait au bourdonnement d’une grosse mouche.

Ce nom de Béelzébub est donné au diable, appelé le prince des démons (Matth., XII, 24.), ce qui montre que, sous ces noms et ces images, des esprits impurs étaient réellement adorés comme Dieu par les idolâtres.

Le malheureux et coupable Achazia n’envoyait pas demander à ce dieu de Hékron des moyens de guérison, mais une réponse devineresse: Est-ce que je guérirai?

C’est ainsi que ce misérable abandonnait le Dieu de ses pères, outrageait la vraie religion, donnait publiquement un scandale à son peuple, déclarait aux gentils qu’il n’avait point de confiance en Jéhovah, entraînait ses officiers au mal et péchait à main levée. Et cela dans quel temps! Hélas! dans le temps où Dieu l’avait averti par deux fois et l’avait couché sur un lit de maladie.

Qu’aurait fait un fidèle dans cette position?

Aurait-il appelé, des médecins?

Oui, mais il ne se serait, pas inquiété avant tout de savoir s'il guérirait; la grande affaire, quand on est malade et aussi quand on ne l’est pas, ce n’est pas la question d’Achazia: Est-ce que je guérirai? mais celle-ci:

Suis-je en paix avec Dieu?

Mes péchés sont-ils pardonnés?

Avec la Bible nous n’avons pas besoin d’oracles. Nous savons que «toutes choses contribuent au bien de ceux qui aiment Dieu. Ni la vie ni la mort ne peuvent nous séparer de Christ (Rom., VIII, 27, 37.).» «Le chrétien se réjouit dans l’espérance de la gloire (Rom., V, 23.).» «S’il doit souhaiter de vivre ou de mourir, il ne sait même pas (Philip., 1,21-23.)

Mais à peine les officiers d’Achazia étaient-ils partis et s’étaient-ils mis en marche vers le Midi qu’on les vit revenir. Que vous est-il arrivé, leur demandait-on. Un homme est monté au-devant de nous et a dit: Retournez vers le roi et dites-lui: Ainsi a dit l'Éternel: N’y a-t-il point de Dieu en Israël que tu viennes consulter Baalzébub, dieu de Hékron? À cause de cela tu ne descendras pas du lit où tu es monté, mais certainement tu mourras. Il ne serait donc sans cela pas mort de cette maladie.

En effet, dès que les officiers étaient partis, Dieu avait résolu de lever le scandale d’une manière éclatante. On les a vus partir, on les verra revenir! Un ange de l'Éternel était allé à Élie Tisbite, qui était caché en quelque lieu retiré d’Israël, et dont on ne parlait plus, et lui avait dit: Monte au-devant des messagers du roi.

Élie était allé hardiment et sans être, paraît-il, reconnu d’eux; il leur avait parlé avec tant d’autorité qu’ils obéirent à sa voix et renoncèrent à accomplir le commandement de leur roi, ne doutant pas que celui-ci ne se rangeât à la volonté de Dieu si clairement manifestée.

L’aspect vénérable du prophète, son regard majestueux, la solennité de ses manières et de son langage les avait saisis, et cet homme vêtu de poil arrêta les officiers du roi d’Israël et les fit retourner en arrière sans redouter la colère de leur maître.

Le jeune roi, accablé et confondu, se dit aussitôt: Ce ne peut être que cet Élie que mon père appelait «son ennemi,» qui ne lui prédisait que du mal; je le hais comme mon père l’a haï. — Alors il demanda: Comment était fait cet homme qui vous a dit ces paroles? Il était vêtu de poil et il avait une ceinture de cuir comme les plus pauvres du pays, et comme fut plus tard Jean-Baptiste (Matth., III, 4.).

Il vivait ainsi sans doute pour se détacher mieux de la terre, pour montrer aux hommes qu’il se donnait à Dieu, non pas pour mériter le ciel, comme font les moines, mais pour rendre son ministère plus frappant aux yeux du peuple. Le Seigneur ne demande pas cela à tous; ses apôtres étaient vêtus comme tout le monde et lui-même mangeait et buvait comme les autres hommes.

C’est Élie! s’écrie alors le roi, plus mauvais que son père Achab qui, plus d’une fois, s’était soumis à la parole d’Élie, et qui avait eu quelque mélange de foi et de crainte de Dieu dans sa méchanceté même.

Achazia, semblable à sa mère Jésabel, veut qu’on saisisse Élie, qu’on le châtie, qu’on le fasse mourir. S’il avait eu quelque sagesse, il se serait écrié: Si Dieu veut que je meure, eh bien, que je meure comme un enfant de Dieu avec son pardon et sa grâce!

Mais non! on lui dit qu’il va mourir et il croit encore tenir dans sa main sa vie et celle des autres; il envoie un capitaine et cinquante soldats qui doivent lui ramener le prophète mort ou vif.



 

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