Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !
Leçons données dans une école du Dimanche sur les prophètes Elie et Elisée

DIX-NEUVIÈME LEÇON

1 ROIS, XXII, 46-54.

46 (22-47) Il ôta du pays le reste des prostitués, qui s’y trouvaient encore depuis le temps d’Asa, son père.

47 (22-48) Il n’y avait point de roi en Edom: c’était un intendant qui gouvernait.

48 (22-49) Josaphat construisit des navires de Tarsis pour aller à Ophir chercher de l’or; mais il n’y alla point, parce que les navires se brisèrent à Etsjon-Guéber.

49 (22-50) Alors Achazia, fils d’Achab, dit à Josaphat: Veux-tu que mes serviteurs aillent avec les tiens sur des navires? Et Josaphat ne voulut pas.

50 (22-51) Josaphat se coucha avec ses pères, et il fut enterré avec ses pères dans la ville de David, son père. Et Joram, son fils, régna à sa place.

51 (22-52) Achazia, fils d’Achab, régna sur Israël à Samarie, la dix-septième année de Josaphat, roi de Juda. Il régna deux ans sur Israël.

52 (22-53) Il fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, et il marcha dans la voie de son père et dans la voie de sa mère, et dans la voie de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait fait pécher Israël.

53 (22-54) Il servit Baal et se prosterna devant lui, et il irrita l’Éternel, le Dieu d’Israël, comme avait fait son père.


* * *

Il nous semble quelquefois de certains récits de la Bible qu’ils ne sont que l’histoire d’un ancien monde et qu’ils ne nous regardent pas.

Non, chers enfants, c’est l’histoire de notre monde et elle nous regarde.

En effet, non seulement il nous faudra tous finir à notre tour comme ces deux rois dont parlent vos versets de ce matin, et l’on dira bientôt de nous comme de chacun d’eux: «Puis il mourut;», mais encore cette mort qui visite infailliblement les vieux, visite souvent aussi les jeunes.

À peu près à l’heure où je vous donnais mon avant-dernière leçon, l’un des plus fidèles serviteurs de Dieu dans notre Suisse, comme il venait de prêcher et qu’il se préparait pour un second service, rendit tout à coup son âme à Dieu (Auguste Rochat).

Le même jour, tout près de cet oratoire, il en était de même d’une jeune et pieuse mère de famille. Et pendant notre dernière leçon, une aimable jeune personne, qui faisait les apprêts de ses noces, était également rappelée. Presque en même temps, Dieu reprenait à lui une chère petite fille qui n’avait pas encore votre âge.


Chers enfants, on a pu rendre grâces de ce que plusieurs des nombreuses personnes que Dieu a retirées dernièrement étaient de celles à qui le Seigneur Jésus dira au dernier jour: «Cela va bien, bon et fidèle serviteur; entre dans la joie de ton Maître;», mais chaque fois que nous entendons parler de tels départs, il faut que chacun de nous se demande: Ò mon Dieu! et moi suis-je de ceux qui t’appartiennent, de ceux qui ont donné leur cœur à Jésus, de ceux en qui il vit, de ceux auxquels il dira: «Venez, les bénis de mon Père;», car, ô mon Dieu, il y en a aussi auxquels tu diras: «Retirez-vous de moi; je ne vous connais pas. Allez, maudits, au feu éternel (Matth., XXV, 41.)

Et même, tu l’as déclaré, ceux-là sont le plus grand nombre, car «large est la porte et large est le chemin qui mènent à la mort, et il y en a beaucoup qui y passent; mais étroit est le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui le trouvent (Matth., VII, 14.)

Eh bien, chers enfants, c’est pour nous exercer à de telles réflexions que ces carrières royales nous sont racontées dans la Bible, aux livres des Rois et des Chroniques.

Il est une pensée qui me frappe, quand je lis le jugement que le Saint-Esprit prononce en quelques lignes sur chacun de ces princes; le récit de son passage sur la terre finit toujours par ces mots si simples, mais si graves: Puis il mourut.

Il marcha avec Dieu comme David son père pour faire le bien, puis il mourut.

Il marcha sur les traces de Jéroboam pour faire le mal, puis il mourut.

En lisant ces courtes mais solennelles biographies, on se dit à soi-même: Et si mon nom eût dû suivre aussi sur cette liste, qu’aurait dit de moi ce même Esprit qui a jugé les Josaphat et les Achazia?

Il marcha sur les traces de..., puis il mourut.

Sur quelles traces, ô mon Dieu?...

Eh bien, chers enfants, faites-vous les mêmes questions à la vue des deux rois dont nous achevons l’histoire. Vous ne portez pas de sceptre, mais vous n’en avez pas moins une tâche comme eux, un règne devant Dieu; vous devez régner et bien régner sur votre âme, sur votre corps, sur votre temps, sur votre cœur, sur vos volontés, sur vos facultés.

Oui, chacun de nous a un règne de quelques jours, de quelques années, et il y a un livre de chroniques où est enregistré comment chacun de nous accomplit le court trajet de cette vie de passage.

Oh! que les jours qui s’écoulent sont donc importants! Que toutes nos heures sont solennelles! Elles durent encore. Voici l’année où votre histoire se fait; voici le temps où elle s’écrit dans «le livre de Mémoire (Mal., III, 16.),» dans les chroniques du ciel.

Oh! faites-la bonne en attendant que la page finisse aussi pour vous par ces mots inévitables: «Puis il mourut; il s’endormit avec ses pères, et on l’ensevelit dans la cité de Genève, en attendant le jour où il paraîtra devant Dieu.»

Je reprends les versets au 46e.

Le reste des faits de Josaphat... n’est-il pas écrit au livre des Chroniques?

Ce mot de chroniques veut dire annales, du mot grec chronos, temps, histoire du temps (comme on dit chronologie, science du temps; chronomètre, mesure du temps, etc.); et les livres dont il est ici question sont sans doute les archives publiques tenues par les scribes ou les sacrificateurs.

Le Saint-Esprit y a puisé ce qu’il a voulu nous en conserver dans deux petits cahiers, les deux livres appelés des Rois et les deux livres appelés des Chroniques; et il y a ajouté ce qu’il a jugé bon pour notre instruction.

Les archives étaient sans doute d’immenses volumes, comme celles de la petite république de Genève, qui ne datent que de trois cents ans et suffisent à remplir des chambres. Nous devons remercier Dieu pour l’admirable brièveté de la Bible, qui la met à la portée de tous.

Dieu a jugé bon de nous faire connaître, aux versets 47 et 48, deux ou trois faits de plus concernant le règne de Josaphat:

1° Le premier fait, est qu’il extermina du pays le reste des prostitués; c’étaient des abominables qui imitaient dans leurs débordements les péchés des nations les plus impures. Il en est parlé dans l’histoire d’Asa et dans celle du méchant roi Roboam. Asa les chassa autant qu’il le put, mais il en restait encore sous Josaphat, qui renouvela ses efforts pour en purger le pays. Ce fait est à son honneur.

Un roi ne doit pas craindre de s’exposer pour maintenir chez son peuple la pureté et l’honnêteté, autant que le lui permet son pouvoir légitime; il faut souvent pour cela beaucoup de force, de décision et de piété: il faut sacrifier sa popularité et parfois être haï d’une partie de la population; mais c’est ainsi qu’on attire sur son pays la bénédiction de Dieu.

2° Le second fait, c’est qu’il n’y avait point de roi en Edom, mais seulement un vice-roi. Ce pays était à l’orient de la mer Morte, au sud-est de la Palestine, et son nom lui venait d’Esaü ou Edom, fils d’Isaac; son peuple était donc descendant d’Abraham comme les Israélites, mais il était néanmoins leur ennemi.

David l’avait subjugué, et c’est pour montrer par un trait saillant les hautes prospérités du règne de ce grand prince qu’il nous est rappelé ici que, sous Josaphat, Edom n’avait point de roi.

Quand Juda était gouverné par de méchants rois, Dieu les humiliait en donnant la victoire à Edom: quand les rois de Juda étaient pieux, Dieu humiliait les Iduméens.

3° Le troisième trait, c’est cette flotte de Tarsis qui allait chercher de l’or à Ophir. Il y avait deux Tarsis: l’une à l’extrême occident, l’autre à l’extrême orient; l’une où l’on se rendait par la mer Méditerranée, l’autre par la mer Rouge.

La première, selon les uns, était l’Espagne, selon les autres l’Angleterre, où se rendaient les anciens Phéniciens pour chercher dans des lieux très-éloignés qu’eux seuls connaissaient, l’étain et le cuivre dont ils faisaient l’airain pour leurs cuirasses. C’était un grand voyage qui prenait plusieurs années.

Vous vous rappelez, n’est-ce pas, le prophète qui s’embarqua à Joppé sur un navire de Tarsis pour fuir de devant l’Éternel (Jonas, 1, 3.); c’était la Tarsis d’occident. Mais il y en avait une autre où l’on se rendait par la mer Rouge et qu’on croit être l’île de Ceylan, par où l’on allait jusqu’à Ophir dans les Indes. C’était Salomon qui, le premier, avait fait ce trafic par lequel il s’était extraordinairement enrichi (1 Rois, X, 22.). Ses vaisseaux mettaient trois ans à faire le voyage, et ils en rapportaient de l’or, de l’ivoire, des singes, des paons et des perles.

Eh bien, voici ce qui arriva à Josaphat.

Le jeune Achazia, fils d’Achab, qui commençait, la dix-septième année du règne de Josaphat, le sien, qui n’en dura que deux, lui proposa de s’associer pour construire une flotte à Hetsjon-Guéber sur la mer Rouge. Josaphat y consentit, mais la flotte n’y alla point, et cela pour deux raisons:

une humaine qui nous est ici donnée, c’est que les navires furent brisés par la tempête;

une divine qui nous est donnée au livre des Chroniques ( 2 Chron., XX, 35-37.).

Ce fut encore un péché de Josaphat de s’associer de nouveau aux méchants; et cette fois il comprit qu’il était justement puni de Dieu; aussi, quand Achazia lui proposa de recommencer, ou au moins de permettre que leurs matelots partissent ensemble, il s’y refusa net, ayant reconnu par expérience le danger pour son peuple de s’associer avec les gens sans crainte de Dieu.

Cette grande leçon nous a déjà été donnée par les malheurs de Josaphat à la suite de sa première liaison avec le père d’Achazia. Nous avons vu que, s’il faut être bon et bienveillant envers tous, il ne faut pas fréquenter ceux que l’Écriture appelle les méchants, ceux qui n’honorent pas Dieu.

Lisez-moi là-dessus 1 Cor., XV, 33; V, 9-13. 2 Tim., II, 17. Prov., I, 10-15.

De jeunes filles dans des pensionnats ou des ateliers, de jeunes garçons dans des collèges, doivent être aimables, obligeants, prompts à rendre service; mais ils doivent se garder de toute familiarité et observer une sage réserve vis-à-vis de ceux qui ne craignent pas Dieu.

Ne vous croiriez-vous pas sans honneur et sans cœur si vous faisiez vos amis de gens qui parleraient mal de votre père ou de votre mère? et auriez-vous moins d'égards pour votre Dieu que pour vos parents?

Josaphat s’endormit avec ses pères.

Ce mot est très fréquent dans la Bible pour exprimer la mort, et il nous enseigne qu’elle sera suivie d’un réveil, d’une résurrection. Jésus disait de Lazare: «Notre ami dort, je vais l’éveiller.» Il disait à Jaïrus: «Ta petite fille n’est pas morte, mais elle dort,» et Paul écrivait aux Thessaloniciens: «Ne vous affligez pas touchant ceux qui dorment (Jean, XI, 11. Matth., IX, 24. 1 Thess., IV, 14.)

David, dans ses Psaumes, parle souvent de ce réveil, et Daniel a dit de ceux qui «dorment dans la poussière de la terre, qu’ils se relèveront pour une gloire ou pour un opprobre éternels (Ps. XLIX, 16. Dan., XII, 2.)

Disons maintenant quelques mots du malheureux Achazia. Il était beau-frère du fils de Josaphat; la méchante Athalie était sa sœur et vivait auprès de Josaphat. Il ne régna que deux ans, mais il fut tel et pire que son père. Il eut le malheur d’avoir tout le contraire de ce que Dieu a donné à la plupart d’entre vous; il eut un mauvais père et une mauvaise mère, et il suivit leur train et celui de Jéroboam. Il irrita l’Éternel, le Dieu d’Israël; il servit Baal, cette horrible divinité que les Syriens adoraient par un culte impur et cruel.

Il fit ce qui déplaît à l’Éternel: Voilà l’histoire de ce pauvre jeune roi, et voilà l’histoire des hommes depuis leur chute.

Dieu a réduit leur vie à soixante et dix ou quatre-vingts ans pour réprimer la puissance de mal qui est en eux; mais ils n’en continuent pas moins à pécher parce qu’il y a en eux une source de mal qui ne peut être tarie que par la puissance de l’Esprit de Dieu dans leurs coeurs; c’est cette puissance qu’il faut demander avec ardeur...



 

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