Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !
Leçons données dans une école du Dimanche sur les prophètes Elie et Elisée

DIX-HUITIÈME LEÇON

1 ROIS, XXII, 35-45.

35 Le combat devint acharné ce jour-là. Le roi fut retenu dans son char en face des Syriens, et il mourut le soir. Le sang de la blessure coula dans l’intérieur du char.

36 Au coucher du soleil, on cria par tout le camp: Chacun à sa ville et chacun dans son pays!

37 Ainsi mourut le roi, qui fut ramené à Samarie; et on enterra le roi à Samarie.

38 Lorsqu’on lava le char à l’étang de Samarie, les chiens léchèrent le sang d’Achab, et les prostituées s’y baignèrent, selon la parole que l’Éternel avait prononcée.

39 Le reste des actions d’Achab, tout ce qu’il a fait, la maison d’ivoire qu’il construisit, et toutes les villes qu’il a bâties, cela n’est-il pas écrit dans le livre des Chroniques des rois d’Israël?

40 Achab se coucha avec ses pères. Et Achazia, son fils, régna à sa place.

41 Josaphat, fils d’Asa, régna sur Juda, la quatrième année d’Achab, roi d’Israël.

42 Josaphat avait trente-cinq ans lorsqu’il devint roi, et il régna vingt-cinq ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait Azuba, fille de Schilchi.

43 Il marcha dans toute la voie d’Asa, son père, et ne s’en détourna point, faisant ce qui est droit aux yeux de l’Éternel. (22-44) Seulement, les hauts lieux ne disparurent point; le peuple offrait encore des sacrifices et des parfums sur les hauts lieux.

44 (22-45) Josaphat fut en paix avec le roi d’Israël.

45 (22-46) Le reste des actions de Josaphat, ses exploits et ses guerres, cela n’est-il pas écrit dans le livre des Chroniques des rois de Juda?


* * *

Quelle soirée et quelle nuit que celles qui suivirent la grande bataille de Ramoth!

Toute cette armée d’Israël errant sur les montagnes de Galaad comme des troupeaux de brebis qui n’ont plus de bergers et que poursuivent des loups dévorants; cette voiture royale emportant Josaphat que suivaient au galop ses cavaliers épouvantés; cette autre voiture royale emportant un cadavre et dont le fond était découlant de sang!

Mais cette même nuit, mes enfants, il y avait dans Samarie une prison, dans cette prison une fosse profonde, dans cette fosse profonde un pauvre prisonnier, défaillant et mal vêtu, que vous connaissez déjà. Il s’appelait Michée.

Et depuis plusieurs semaines on le nourrissait chaque matin d’un chétif morceau de pain et de quelques gouttes d’eau, tout juste ce qu’il fallait pour que, tout en souffrant, il ne pérît cependant pas de faim ou de soif.

Et quel mal avait-il fait?

Hélas! il avait supplié les deux rois de ne pas monter à la guerre parce qu’elle serait leur ruine. On l’avait souffleté, on avait taxé sa parole de mensonge et de cruauté; on l’avait jeté dans les cachots des malfaiteurs.

Mais les jugements de l’Éternel s’étaient accomplis. Le terme du long règne d’Achab était enfin venu, de la part de ce Dieu sévère mais patient qui l’avait laissé vingt-deux années sur le trône.

Le commencement des afflictions et des châtiments qui devaient être pour Josaphat la conséquence de sa coupable alliance avec la cour d’Achab était également venu.

Nos versets de ce jour nous offrent un double tableau très frappant et très instructif: c’est la carrière d’Achab et celle de Josaphat que le Saint-Esprit récapitule en quelques mots, et qu’il a voulu mettre comme en regard l’une de l’autre pour nous donner un enseignement.

Dans l’un des tableaux nous voyons finir celle d’un méchant qui ne s’est jamais converti, malgré tous les avertissements de Dieu;

dans l’autre, nous voyons juger celle d’un homme pieux qui avait sincèrement tourné son cœur vers Dieu et qui reçoit de lui un bon témoignage, malgré les fautes qu’il avait commises et qui troublèrent les dernières années de sa vie.

Je reprends le récit où nous le laissâmes dimanche, à la fin de la bataille, pendant que le malheureux Achab, percé d’une flèche, vivait encore dans son chariot de guerre.

Vous savez qu’il avait en vain pris toutes ses précautions.

En vain avait-il fait revêtir ses habits au généreux Josaphat, qui faillit périr par suite de ce travestissement;

en vain s’était-il déguisé en simple soldat,

en vain avait-il mis sous ses habits de soldat une forte cuirasse d’acier qui devait protéger tout son corps;

en vain le Syrien qui le tua tirait-il à l’aventure sans viser à personne:

L’heure de ce méchant était venue, LES JOURS DE LA PATIENCE DIVINE ÉTAIENT À LEUR DERNIER TERME.

Achab reçut un coup mortel; la flèche pénétra précisément à la seule place qu’elle pût atteindre, à la jointure des pièces de la cuirasse, et cela, sans doute, pour que la main de Dieu fût visible dans cet événement, car il se plaît souvent à conduire les choses de telle sorte qu’on ne puisse pas méconnaître sa direction puissante et souveraine.

Achab blessé montra du sang-froid et du courage. Il ne voulut pas quitter la bataille de peur d’ébranler la fermeté de ses troupes. Il se fit d’abord panser derrière l’armée, et, demeurant ensuite dans sa voiture, il resta jusqu’au soir sur le champ de bataille.

Tourne-toi et mène-moi hors du camp, car on m’a fort blessé, avait-il dit d’abord à son écuyer; mais le roi, est-il ajouté au premier verset de notre leçon d’aujourd’hui, fut arrêté dans son chariot vis-à-vis des Syriens, afin que son armée, le voyant toujours là dans sa voiture, continuât de combattre vaillamment.

La bataille fut très-grande, est-il écrit, et le sang de la plaie coulait en abondance, malgré les pansements des chirurgiens; la blessure était plus grave que le roi et ses gens ne l’avaient d’abord pensé, et sur le soir, comme le soleil allait se coucher, le malheureux et coupable prince, voyant déjà commencer l’exécution de la menace de Michée, rendit l’esprit dans son chariot.

Quelle triste mort! Il voyait sa déroute, il périssait sous les coups de ce même roi Ben-Hadad qu’il avait épargné contre l’ordre de Dieu, et dont il avait dit: «Il est mon frère

Il mourait pour avoir méprisé les avertissements de l’Éternel; quels regrets et quels poignants remords durent accompagner ses derniers moments!

Que de bontés de Dieu négligées, que d’appels méconnus!

Les miracles d’Élie s’étaient accomplis en vain,

les autels de Bahal étaient demeurés debout,

Naboth avait été lapidé,

Ben-Hadad triomphait,

Michée était en prison,

et les cornes de Sédécias, qui avaient-elles frappé, si ce n’est lui et son peuple?

Et encore qu’était-ce que cette mort de son corps! Ce qu’il y avait de plus terrible c’était de s’en aller vers son juge pour avoir sa part avec «les ouvriers d’iniquité

Sitôt que le soleil fut couché, les chefs (Josaphat ou Achab encore peut-être), voulant pourvoir au salut du reste de l’armée, firent crier par le camp: Que chacun se retire chez soi! Ainsi s’accomplit à la lettre la vision de Michée: L’Éternel a dit: Ceux-ci sont sans seigneur, que chacun s’en retourne dans sa maison en paix, c’est-à-dire: Le grand coupable est mort; que le peuple échappe!

Il faut s’occuper du royaume; il faut établir le jeune roi; il faut nous mettre en sûreté avant que le soleil de demain révélant aux Syriens la mort de notre roi et la défaite de nos troupes, ils ne deviennent plus audacieux!

Cette nuit fut donc employée par les Israélites à mettre une grande distance entre eux et les Syriens, et à emporter le cadavre de leur roi. Ils arrivèrent à Samarie, ils enlevèrent avec respect ce corps et lui firent de royales funérailles; puis on prit cette fatale voiture et on se mit à la laver du sang dont elle était remplie; on lava aussi la cuirasse du roi.

Pendant cette opération les chiens de la ville, auxquels on ne pensait point, accoururent avec la foule, et se hâtèrent de boire et de lécher cette eau mêlée de sang dont découlaient les parvis de la place, et tout à coup le peuple se rappela la prophétie du grand Élie: «Comme les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront aussi ton propre sang (1 Rois, XXI, 19.)

Mais ici se présente une question.

Était-ce, après tout, une bien grande punition, pour un roi coupable de tant de crimes, que d’avoir son sang léché par des chiens après sa mort?

Que la terre de Ramoth ou le soleil de Samarie le boive, ou que ce soient des chiens, que lui importe?

En a-t-il la moindre souffrance?

Et pour Jésabel même, l’infâme Jésabel, qui mourut quelques années plus tard, était-ce un châtiment proportionné à ses crimes, que des chiens dévorassent tout son corps et n’en laissassent sur le pavé de Samarie que «le crâne, les pieds et les paumes des mains (1 Rois, XXI, 23; 2 Rois, IX. 35-53.)

Que ce soient des chiens qui mangent ses chairs après sa mort, ou que ce soient des vers de terre, comme il arrive à tous les morts, bons ou mauvais, qu’importe à Jésabel?

Qu’y a-t-il de grave dans cette histoire de chiens, dans cette parole d’Élie, dans ce jugement de Dieu?

Il faut bien que ce soit grave puisque les Écritures nous l’ont ainsi rapporté. Qu’en pensez-vous?

Ah! ce sont des signes destinés à enseigner sur la terre, aux habitants de la terre, qu’il y a dans le ciel un Dieu qui se souvient du mal et en tirera vengeance.

Et quand? À l’heure de la mort?

Non, mais après la mort, au jour du jugement.

Et où? Sur la terre? Dans Samarie? Dans la rue?

Non, mais dans la Géhenne.

Et sur quoi? Sur le corps mortel? Sur la chair? Sur le sang?

Non, car tout cela doit passer par la mort à cause du péché, et ce jugement-ci est sur tous les hommes également, mais sur le corps et sur l’âme tout ensemble.

Lisez-moi une déclaration de Jésus-Christ à ce sujet, Matth., X, 28.

Ainsi donc fut jugé Achab; et maintenant écoutez ce qu’ajoute le Seigneur. Il nous dit ce qu’Achab avait fait pendant son long règne; des villes, un palais d’ivoire (c’est-à-dire où l’ivoire, sans doute, était prodigué pour l’ornement des salles), puis il s'endormit avec ses pères.

Cette parole est très grave; c’est comme si elle nous disait: Vous pouvez avoir encore vingt-deux ans de vie; vous pouvez acheter des chevaux, bâtir des maisons de campagne ou de ville, avoir de beaux appartements, même un palais d’ivoire, n’importe! Il y aura toujours cette fin: VOUS VOUS ENDORMIREZ ET VOUS SEREZ JUGÉS!

Et ce n’est pas non plus sans de grandes raisons, chers enfants, que le Seigneur, après cette carrière du méchant Achab, nous rappelle celle du pieux Josaphat qui l’avait commencée à peu près en même temps, et qui la poursuivit vingt-cinq ans à Jérusalem.

Ce roi, nous est-il dit pour nous encourager et pour nous consoler tout ensemble, ce roi, malgré quelques fautes dont il se rendit coupable et à cause desquelles il eut de grandes épreuves, ce roi fut un homme selon le cœur de Dieu. C’est pour cela que dans la bataille de Ramoth il fut si visiblement protégé au moment où les trente-deux capitaines de Ben-Hadad allaient fondre sur lui, et où il cria à l'Éternel.

Ce roi suivit entièrement la voie d’Asa son père (qui était un homme pieux), et il ne s’en détourna point, faisant ce qui est droit devant l'Éternel. Il paraîtrait aussi qu’il eut le bonheur d’avoir une mère pieuse, puisque le Saint-Esprit a pris soin de la nommer en passant, comme si elle avait eu une influence marquée sur la carrière de son fils.

Ah! chers enfants, voyez le bonheur de ce prince; il avait eu un père pieux, et sa bénédiction, telle qu’elle est consignée dans les Écritures, fut d’avoir suivi entièrement la voie de son père.

Que cette parole vous aille au cœur, mes enfants!

Pourquoi la plupart d’entre vous sont-ils ici?

Parce qu’ils ont le grand bonheur, par la grâce de Dieu, d’avoir sur la terre un père pieux comme Asa et une mère craignant Dieu comme Hazuba. Ah! qu’ils sentent leur privilège et leur responsabilité, et que, quand ils mourront, on puisse dire d’eux, comme de Josaphat, qu’ils ont suivi la voie de leur père, faisant ce qui est droit devant l'Éternel!

C’est là une grâce d’élection, car ce n’est pas l’enfant qui a choisi son père; c’est Dieu qui le lui donne. Et combien n’y a-t-il pas de pauvres enfants qui sont au contraire entraînés au mal par leurs parents!

Plus qu’un mot, qui nous est dit encore ici sur cet homme pieux. La Bible ne nous cache point les torts des enfants de Dieu; il y en eut deux très graves dans la vie de Josaphat, et de ces deux fautes découlèrent après lui les plus affreux malheurs sur son peuple et sur sa famille.

1. Les hauts lieux ne furent pas ôtés (c’est-à-dire ces lieux où l’on offrait des sacrifices, ce qui était contraire à la loi de Dieu). Josaphat les désapprouvait, mais il ne mit pas assez de fermeté à les détruire.

2. Il fit avec Achab cette alliance d’où résulta la démoralisation de ses officiers, le désordre de la religion dans son royaume et le funeste mariage de son fils.



 

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