Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !
Leçons données dans une école du Dimanche sur les prophètes Elie et Elisée

QUATORZIÈME LEÇON

I ROIS, XXI, 21-26.

(Les notes de la leçon sur les versets 11-20 n'ont pas été retrouvées.)

21 Voici, je vais faire venir le malheur sur toi; je te balaierai, j’exterminerai quiconque appartient à Achab, celui qui est esclave et celui qui est libre en Israël,

22 et je rendrai ta maison semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nebath, et à la maison de Baescha, fils d’Achija, parce que tu m’as irrité et que tu as fait pécher Israël.

23 L’Éternel parle aussi sur Jézabel, et il dit: Les chiens mangeront Jézabel près du rempart de Jizreel.

24 Celui de la maison d’Achab qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens, et celui qui mourra dans les champs sera mangé par les oiseaux du ciel.

25 Il n’y a eu personne qui se soit vendu comme Achab pour faire ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, et Jézabel, sa femme, l’y excitait.

26 Il a agi de la manière la plus abominable, en allant après les idoles, comme le faisaient les Amoréens, que l’Éternel chassa devant les enfants d’Israël.


* * *

Chers enfants, Saint Paul nous recommande de.considérer tout ensemble la bonté et la sévérité de Dieu (Rom., XI, 22.).

La croix de Jésus-Christ nous les manifeste, tout l’Évangile nous les prêche, toute la Bible est destinée à nous les enseigner.

Dieu juste et sauveur,

Dieu haïssant le péché et le punissant avec rigueur,

Dieu bon et clément envers le pécheur, car «son immense miséricorde dure à perpétuité:»

VOILÀ TOUT L’ÉVANGILE ET TOUTE LA BIBLE.

Bonté et sévérité de Dieu: voilà le résumé et le but de toutes les histoires qui y sont contenues, et en particulier de celle que tous venez de me réciter.

La sévérité de Dieu: Voyez Elie devaht Achab ; écoutez la sentence du malheureux roi. Il va servir de pâture aux chiens, de même que sa femme et toute sa race!

Mais la bonté de Dieu: Sitôt que ce méchant roi s’humilie, bien que ce ne soit qu’un COMMENCEMENT de repentance et non un CHANGEMENT du cœur, ce Dieu de charité dit à Élie: As-tu vu comme Achab s’est humilié?

Nous avons donc aujourd’hui deux leçons et deux tableaux.

Deux leçons: la bonté et la sévérité de Dieu.

Deux tableaux: Élie dénonçant le jugement de Dieu et Achab humilié et pénitent.

Que Dieu nous donne de bien étudier l’un et l’autre!

C’était à l’heure même où Achab descendait avec sa femme dans la vigne de Naboth pour se mettre en possession de ce bien acquis par le crime, que Dieu parlait à Élie, sur la montagne où il s’était retiré, et lui disait: «Lève-toi, descends au-devant d’Achab; tu le trouveras à Samarie, mais maintenant il est dans la vigne de Naboth.»

Je vous disais déjà dimanche quelques mots de cette entrevue émouvante, où, tout d’un coup, cet Élie dont on ne parlait plus, reparaît devant le roi pour lui dire: N'as-tu pas tué? Ne t'es-tu pas mis en possession?

Jugez de l’embarras de toute la cour.

M’as-tu trouvé, mon ennemi? s’écrie Achab.

Oui, je l'ai trouvé, malheureux roi, parce que tu t'es vendu à l’iniquité; et Élie , dans ce tragique entretien, dénonce à Achab les châtiments qui vont tomber sur lui, sur Jésabel et sur toute leur famille.

Remarquez à ce propos que la «sentence de Dieu contre les mauvaises œuvres est immédiate, quoiqu’elle ne s’exécute pas incontinent (Ecclés., VIII, 11.).» Achab et Jésabel vont être châtiés, non seulement parce qu’ils ont versé le sang innocent dans la personne de l’honnête et malheureux Naboth, mais surtout à cause de leur impiété, qui est le plus grand de leurs crimes et la source de tous les autres.

Écoutez d’abord la sentence d’Achab:

Je vais faire venir le mal sur toi, exterminer toute ta race, sans excepter rien de ce qui t'appartient jusqu’à un chien; et il en sera de la maison d’Achab comme de celle de deux autres hommes, Jéroboam et Baescha.

Vous savez que depuis la révolte des dix tribus, sous le fils de Salomon, le peuple de Dieu avait été divisé en deux royaumes: Juda et Israël.

Sur les tribus de Juda régnait encore la maison de David; mais trois dynasties, ou familles de roi, s’étaient déjà succédé sur le trône d’Israël. Celles de Jéroboam et de Baescha avaient été rejetées de Dieu à cause de leur idolâtrie et de leur impiété, et Dieu annonce qu’il va en faire de même à celle d’Achab, par le moyen de ce Jéhu que nous l’avons entendu ordonner à Élie d’oindre pour roi sur Israël.

Et la cause assignée à ce châtiment d’Achab, c’est le péché par lequel il a irrité l'Éternel et fait pécher Israël.

C’était bien à l'occasion de l'assassinat de Naboth que ce message lui était envoyé; mais la grande cause du mal c’était son impiété. Il avait irrité Dieu par son idolâtrie (verset 22e), et il avait fait pécher le peuple.

C’est là un crime énorme, souvent dénoncé dans la Bible: faire pécher un peuple, c’est exposer à la mort des milliers d’âmes, et il est écrit; «Malheur à celui par qui le scandale arrive (Luc, XVII, 1.)».

Mais écoutez maintenant la sentence de Jésabel.

En Achab on avait vu de temps en temps quelque crainte de Dieu, quelque soumission; mais chez elle il n’y eut jamais la moindre expression de repentir pour tous ses forfaits. Aussi l’Écriture en a-t-elle fait le type de ce qu’il y a de plus inique et de plus impur, et, en particulier, de l’Église qui, d’après les prophéties, devait un jour scandaliser la terre et verser le sang des saints et des martyrs (Apoc., Il, 20.).

Elle avait trouvé facile de faire mourir un pauvre et chétif cultivateur de la banlieue de Jizréel: N’es-tu pas roi, avait-elle dit à son mari; mais l’Éternel dit à son tour: Les chiens mangeront Jésabel près du rempart de Jizréel.

Cette sentence ne s’accomplit que quinze ans plus tard, car Dieu a du temps, et il voulait aussi que Jésabel vît tomber le jugement prononcé sur toute sa famille.

Quand elle fit mourir l’humble et innocent Naboth, elle était dans toute la splendeur de son âge, de sa beauté et de son royaume; quand le châtiment s’exécuta, elle était vieillie et fardée.

Lisez-moi le chapitre IX du second livre des Rois.

Celui qui appartient à Achab et qui mourra dans la ville, les chiens le mangeront; celui qui mourra aux champs, les oiseaux des cieux le mangeront.

En effet, dit l’Esprit-Saint: Il n’y en avait point eu de semblable à Achab qui se fût vendu pour faire ce qui déplaît à l'Éternel, c’est-à-dire pour faire le mal constamment, ouvertement, diligemment, sans retour vers le bien, comme un esclave qui ne s’appartient plus; et cela parce qu’il s’était donné à la créature, parce qu’il s’était abandonné aux suggestions de la femme idolâtre et méchante qu’il avait choisie pour la compagne de sa vie; de sorte qu’il se rendit abominable, allant après les dieux de fiente: c’est le sens du mot Bahalzébub (Belzébuth), pour exprimer l’impureté et l’abjection des idoles.

Maintenant voyez l’effet inattendu de cette dénonciation sur l’esprit d’Achab. Il est terrifié, terrassé par la puissance de la parole de Dieu.

Devant cette parole, les plus impies sont épouvantés; quand la mort s’approche, on les voit souvent troublés, abattus, sans toutefois être convertis. Ainsi vit-on en Écosse l’impure Marie Stuart, qui était elle-même une Jésabel persécutrice des saints, disposée à verser leur sang, et surtout ennemie du grand Knox, l’ami de notre Calvin. Lorsqu’à son retour de Genève, il parut devant cette fière Marie, il lui parla avec une telle force de la colère de Dieu contre l’idolâtrie qu’elle finit par fondre en larmes devant lui.

Achab fut terrifié par ce message si sévère, si mérité, si solennel. Toutes les paroles d’Élie ne s’étaient-elles pas jusqu’ici accomplies?

N’avait-il pas fait cesser la pluie et la rosée?

N'avait-il pas ensuite ramené l’eau en abondance sur la terre par l’ardeur de ses prières?

N’avait-il pas annoncé la ruine de Ben-Hadad et la délivrance de Samarie?

Aussi, voyez-le, ce meurtrier de Naboth, ce mari de Jésabel, ce roi d’Israël, cet homme vendu au mal: il déchire ses habits, il met un sac de crins sur sa chair, il jeûne, il s’enveloppe d’un autre sac, et pour aller d’un lieu à l’autre il ne marche pas, il se traîne, il rampe.

Que pensez-vous de cette repentance, mes enfants?

Croyez-vous qu’elle fût sincère?

Oui et non. Oui, il éprouvait de la crainte, des regrets, des remords comme Judas, le désir d’apaiser Dieu et de détourner ses jugements.

MAIS LE REMORDS EST BIEN DIFFÉRENT DE LA CONVERSION.

Achab ne rendit pas aux enfants de Naboth la vigne de leur père, il ne renvoya pas Jésabel, il ne renonça pas aux idoles, il ne rétablit pas le culte de l’Éternel.

Cependant Dieu, pour montrer qu’il a pour agréables nos retours à lui et nos humiliations, et que c’est là le chemin qui mène à des choses meilleures, Dieu dit à Élie: N’as-tu pas vu qu’Achab s’est humilié? Il n’y avait rien eu de semblable en Jéroboam et en Baescha.

Achab donnait un bon exemple national; il reconnaissait devant le peuple son péché et la justice de Dieu; il honorait en cela la loi et la parole de l’Éternel, et cet acte fut agréé de Dieu en une certaine mesure, ce qui nous montre que dans son gouvernement général et providentiel des nations, Dieu récompense les bonnes actions extérieures par des bénédictions extérieures, tout comme il punit les péchés nationaux par des châtiments nationaux... Mais nous reviendrons dimanche sur ce sujet.


 

- Table des matières -