Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !
Leçons données dans une école du Dimanche sur les prophètes Elie et Elisée

ONZIÈME LEÇON.

I ROIS, XX, 27-34.

27 Les enfants d’Israël furent aussi passés en revue; ils reçurent des vivres, et ils marchèrent à la rencontre des Syriens. Ils campèrent vis-à-vis d’eux, semblables à deux petits troupeaux de chèvres, tandis que les Syriens remplissaient le pays.

28 L’homme de Dieu s’approcha, et dit au roi d’Israël: Ainsi parle l’Éternel: Parce que les Syriens ont dit: L’Éternel est un dieu des montagnes et non un dieu des vallées, je livrerai toute cette grande multitude entre tes mains, et vous saurez que je suis l’Éternel.

29 Ils campèrent sept jours en face les uns des autres. Le septième jour, le combat s’engagea, et les enfants d’Israël tuèrent aux Syriens cent mille hommes de pied en un jour.

30 Le reste s’enfuit à la ville d’Aphek, et la muraille tomba sur vingt-sept mille hommes qui restaient. Ben-Hadad s’était réfugié dans la ville, où il allait de chambre en chambre.

31 Ses serviteurs lui dirent: Voici, nous avons appris que les rois de la maison d’Israël sont des rois miséricordieux; nous allons mettre des sacs sur nos reins et des cordes à nos têtes, et nous sortirons vers le roi d’Israël: peut-être qu’il te laissera la vie.

32 Ils se mirent des sacs autour des reins et des cordes autour de la tête, et ils allèrent auprès du roi d’Israël. Ils dirent: Ton serviteur Ben-Hadad dit: Laisse-moi la vie! Achab répondit: Est-il encore vivant? Il est mon frère.

33 Ces hommes tirèrent de là un bon augure, et ils se hâtèrent de le prendre au mot et de dire: Ben-Hadad est ton frère! Et il dit: Allez, amenez-le. Ben-Hadad vint vers lui, et Achab le fit monter sur son char.

34 Ben-Hadad lui dit: Je te rendrai les villes que mon père a prises à ton père; et tu établiras pour toi des rues à Damas, comme mon père en avait établi à Samarie. Et moi, reprit Achab, je te laisserai aller, en faisant une alliance. Il fit alliance avec lui, et le laissa aller.


* * *

Chers enfants, le Saint-Esprit, dans les livres historiques de la Bible, nous instruit de deux manières,

1. Tantôt en nous récitant la voie des justes pour nous dire: Marchez-y!

2. Tantôt en nous récitant la voie des injustes pour nous dire: Gardez-vous-en!

Ici c’est le chemin d’Achab, dont elle veut nous détourner en nous le décrivant; c’est la coupable légèreté et la méchante ingratitude de ce roi d’Israël qui, après avoir vu tant de miracles et tant de délivrances, va s’allier avec un roi païen, idolâtre, blasphémateur du saint nom de l’Éternel, dont Dieu avait voulu la destruction pour délivrer et pour instruire son peuple.

Il avait pour cela donné la victoire à Achab, et Achab fait de ce roi son allié, il en fait son ami, il en fait son frère!

Le principal but de nos versets de ce jour est de nous montrer le mal d’une telle alliance.

Chers enfants, nos pères avaient coutume de dire que le premier et le meilleur allié de leur République était le Seigneur des seigneurs.

Il y eut une certaine année pleine de dangers, où leurs deux alliées, la République de Berne et celle de Zurich, les avaient abandonnés et où les rois papistes de France, de Savoie et même d’Espagne avaient comploté leur ruine. Sur ces entrefaites arrivent des ambassadeurs de Soleure, qui viennent offrir l’alliance de ce canton à la condition que la messe soit rétablie dans la ville. «Nous sommes touchés de vos offres généreuses,» répondirent les Genevois; «nous en conserverons un souvenir perpétuel; mais comme nous tenons la messe pour une idolâtrie, et par conséquent pour un outrage à Dieu, nous ne pouvons les accepter et nous aimons mieux que Genève demeure sans alliés humains que de perdre l’alliance de Jésus-Christ. Il ne nous a jamais manqué, nous ne lui manquerons pas non plus.»

Et Jésus-Christ sauva Genève, chers enfants; et Genève aurait toujours prospéré SI elle avait toujours ainsi pensé.

C’est pour nous donner une leçon semblable par un exemple contraire que l’histoire d’Achab et de Ben-Hadad nous a été racontée. Nous laissâmes dimanche le roi de Syrie et son armée dans les campagnes d’Aphek, au nord du pays d’Israël.

Vous vous rappelez que, comme Bonaparte au retour de Russie, Ben-Hadad avait employé toute l’année à se reformer une nouvelle armée par d’immenses levées de soldats.

De leur côté les Israélites, malgré leur petit nombre et le déplorable épuisement du royaume, enhardis par leur dernière victoire, firent le dénombrement de leur monde, et s’étant fournis de vivres (parce que le pays, appauvri par la guerre et par la longue sécheresse, ne pouvait plus en donner suffisamment), eurent le courage de marcher contre les Syriens, et d’établir vis-à-vis d’eux leur camp fortifié.

Mais qu’était-ce que leur pauvre armée?

Vous vous rappelez qu’on n’avait trouvé que sept mille soldats dans la puissante Samarie, et cette petite troupe, divisée en deux corps, ne paraissait à distance que comme deux troupeaux de chèvres broutant en une lande sauvage, tandis que les Syriens, par leur multitude et par l’abondance de leurs chariots de guerre, semblaient couvrir la terre.

Ce moment était solennel pour les Israélites. Dieu viendrait-il encore une fois à leur aide?

Il ne l’avait pas promis, et eux, hélas! ne l’avaient guère mérité.

Achab, depuis sa miraculeuse délivrance, n’avait point reconnu ses fautes ni donné gloire à Dieu; il ne lui avait pas rendu grâce et n’avait pas apporté la moindre réforme dans sa vie ou dans son gouvernement.

Cependant voici encore une miséricorde gratuite et admirable de Dieu.

Comme les armées étaient en présence, arrive au camp d’Israël un nouveau prophète; écoutez-le: Ainsi a dit l'Éternel: Parce que les Syriens ont dit: Jéhovah est Dieu des montagnes et n’est point Dieu des vallées, je livrerai entre tes mains toute cette grande multitude et vous saurez que je suis l'Éternel.

Vous savez, chers enfants, que les païens avaient beaucoup de dieux divers, pour la terre, pour la mer, pour le ciel; ils en avaient même pour le crime, pour le vol, pour le meurtre. L’Éternel va donc délivrer Israël non pour l’amour d’Achab, mais afin de manifester sa propre puissance et de confondre les blasphèmes de ces pauvres idolâtres.

Pour humilier ou châtier des ennemis de sa gloire, des méchants qui l’offensent à main levée, et pour venger son honneur outragé:

Dieu donne parfois un temps de succès à d’autres méchants qui seront punis à leur tour, comme le fut plus tard l’impie Achab.

Si les Syriens avaient dit seulement: Nous vaincrons les Israélites parce qu’ils ont abandonné leur Dieu, Dieu aurait livré les Israélites entre leurs mains; mais les Syriens, au contraire, ont douté de la toute-puissance du Dieu d’Israël; ils l’ont blasphémé, ils ont cru que leurs faux dieux auraient le dessus; il faut donc les confondre!

Les deux armées restèrent sept jours vis-à-vis l’une de l’autre sur leurs collines respectives. Les Syriens, apparemment avertis par leurs précédents désastres, ne voulaient pas attaquer les premiers malgré leur multitude; mais quand ils virent les Israélites descendre dans la plaine, ils se mirent en marche pour les rencontrer. Le nombre des soldats et l’abondance des instruments de guerre étaient de leur côté; mais le Dieu fort, interposant sa puissante main, les frappa de trouble et d’épouvante, et leur déroute fut si complète que, dans cette première journée seule, cent mille hommes de leur infanterie tombèrent sous l’épée des Israélites.

La cavalerie se réfugia avec son roi dans la ville d’Aphek, mais ce fut pour une ruine plus complète; ils trouvèrent leur perte là où ils avaient cherché leur sûreté.

Soit qu’un tremblement de terre, phénomène assez fréquent dans ces contrées, eût ébranlé ces murailles qu’on disait, vous le savez, «hautes jusqu’au ciel;» soit que le poids des combattants et le tumulte affreux y eût contribué (ce qui arriva un jour dans une ville de Galilée, raconte l’historien Josèphe), elles s’écroulèrent et écrasèrent les malheureux soldats.

Une brèche énorme fut faite aux remparts, et le fier Ben-Hadad, s’enfuyant une seconde fois, se précipita dans la ville pour trouver quelque abri et finit par se cacher de chambre en chambre.

Quelques-uns de ses domestiques, pénétrant jusque-là, lui dirent: Nous avons entendu que les rois d’Israël sont débonnaires; mettons donc des sacs sur nos reins et des cordes sur nos têtes, et sortons vers le roi; peut-être qu’il te donnera la vie sauve.

Cette épithète de débonnaire s’applique non à la personne d’Achab, mais aux habitudes et au caractère des rois d’Israël comparés à ceux des pays voisins.

L’homme est cruel par nature, «ses pieds, sont légers pour répandre le sang,» nous dit l’Écriture sainte (Prov.. I, 16. Ésaïe, LIX, 7. Rom., III, 15.); mais à mesure qu’un peuple possède plus de vérité religieuse, ses moeurs s’adoucissent. Ainsi les nations mahométanes sont cruelles, mais moins que les nations païennes. Les nations papistes sont cruelles, mais moins que les mahométanes; les nations protestantes sont cruelles, mais moins que les papistes.

La remarque des Syriens fait donc honneur à la religion du vrai Dieu, en montrant une différence reconnue entre les habitudes des rois de Canaan, encore païens, et celles des rois d’Israël, quel que fût alors rabaissement religieux de ceux-ci.

Mais qu’est-ce donc que cette procession qui sort d’Aphek?

Ce sont des hommes vêtus de sacs en signe de repentance, et de cordes en signe d’humiliation; c’est le grand roi de Syrie, le roi de trente-deux rois, le général de trois cent mille soldats, la terreur de l’Orient, le monarque qui avait juré, menacé, ravagé. Et où vont-ils ainsi?

Demander grâce au roi d’Israël. Voilà comment Dieu confond les orgueilleux, écrase les superbes, humilie les méchants, et se joue de nos fiertés.

Il faut prendre garde à l’orgueil, mes enfants.....

*** (Paragraphe manquant) ***

... et soif peut venir à Jésus; il y trouvera tout ce dont il a besoin, tout ce qui peut réjouir son cœur, la communion de Dieu et des saints, un héritage qui ne se peut corrompre, ni souiller, ni flétrir.

Qui sait tout cela, ne peut faire autrement que d’y réfléchir, et qui y réfléchit, se sent poussé à honorer Dieu en ayant honte du péché, en sentant comme un dard empoisonné toute incitation au mal.

Car ce que les charbons de feu de la bonté et de la grâce de Dieu cherchent à produire en nous ce sont les douleurs de la honte; ils ne se contentent pas de nous toucher superficiellement, ils pénètrent jusqu’au plus profond de notre cœur, jusqu’à ce que nous disions avec Daniel: «Ô Seigneur, à Toi la justice, et à nous, la confusion de face.»

Plus nous comprenons la grandeur de l’amour du Seigneur, plus aussi nous reconnaissons combien nous avons péché en le laissant nous appeler si longtemps avant de répondre, en tardant autant à lui ouvrir la porte de notre cœur. Mais quand Il est entré chez nous avec sa lumière et sa justice, quand il ajoute à toutes les bénédictions corporelles dont il nous a bénis, celle du pardon de nos péchés, nous recevons au-dedans de nous un feu sacré qui nous permet d’amasser des charbons ardents sur la tête de notre ennemi.

La Parole de Dieu ne demande de nous en premier lieu que des dons EXTÉRIEURS, dons que nous ne pouvons pas même appeler notre propriété.

Elle dit bien aussi: Priez pour ceux qui vous offensent et qui vous persécutent, bénissez ceux qui vous maudissent (et cela peut toujours se faire quand un disciple de Christ prie), mais l’ennemi encore mort dans ses péchés reçoit une impression plus grande des bienfaits extérieurs.

Il ne s’inquiète pas de tes croyances, que tu sois juif, et adopté le culte impur et infâme; il pense s’affranchir ainsi plus facilement du joug de la religion et des sollicitations des gens pieux, et donner du déplaisir aux prophètes et aux adorateurs du vrai Dieu.

Ben-Hadad est-il ton frère? demandent les Syriens, inquiets peut-être pour leur roi.

Oui; qu’il monte dans ma voiture royale, répond Achab.

Ben-Hadad alors offre de lui restituer les villes qu’il avait prises et même de le rendre maître de Damas, comme son père l’avait été de Samarie. — Et moi, dit Achab, je te rendrai libre et je traiterai alliance avec toi.

La clémence, vous disais-je, est une vertu lorsqu’elle s’exerce à propos d’injures personnelles; mais les magistrats, les rois n’ont pas le droit de renoncer à leurs fonctions de ministres de la justice.

Achab ne pense qu’à lui-même;

il oublie son Dieu outragé, son peuple opprimé;

il fait le généreux de ce qui ne lui appartient pas, des intérêts de la cause de Dieu et de la nation;

il payera les prêtres de mensonge,

il bâtira des temples aux idoles,

il donnera au roi païen puissance en Israël;

il ne pense plus que Dieu a fait des miracles et que le peuple a versé son sang pour repousser ce joug impie et étranger,

et tandis que les serviteurs de Dieu sont persécutés et ses adorateurs opprimés, il va se faire l’allié, l’ami, le frère de l’ennemi que l’Éternel a mis à l’interdit!

Chers enfants, vous n’êtes pas appelés à gouverner un État; mais cette action du roi d’Israël, si hautement blâmée de Dieu, contient une leçon pour nous tous:

elle nous enseigne que nous ne devons pas faire nos alliés, nos amis, de gens qui n’honorent pas le saint nom de notre Dieu.

Nous devons être charitables, obligeants, compatissants envers tous les hommes; nous devons «aimer nos ennemis (à supposer que nous en ayons), bénir ceux qui nous maudissent, faire du bien à ceux qui nous haïssent (Matth., V. 24.)

mais quand un jeune homme prendrait pour amis intimes des jeunes gens qui se moqueraient des personnes pieuses et de la religion,

lorsqu’une jeune fille chercherait ses passe-temps avec des compagnes légères dans leur conduite ou dans leur conversation,

CE JEUNE HOMME, CETTE JEUNE FILLE COMMETTRAIENT LE MÊME PÉCHÉ QU’ACHAB.


 

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