Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !
Leçons données dans une école du Dimanche sur les prophètes Elie et Elisée

TROISIÈME LEÇON

I ROIS XVII, 21-24.


21 Et il s’étendit trois fois sur l’enfant, invoqua l’Éternel, et dit: Éternel, mon Dieu, je t’en prie, que l’âme de cet enfant revienne au dedans de lui!

22 L’Éternel écouta la voix d’Élie, et l’âme de l’enfant revint au dedans de lui, et il fut rendu à la vie.

23 Élie prit l’enfant, le descendit de la chambre haute dans la maison, et le donna à sa mère. Et Élie dit: Vois, ton fils est vivant.

24 Et la femme dit à Élie: Je reconnais maintenant que tu es un homme de Dieu, et que la parole de l’Éternel dans ta bouche est vérité.


* * *

C’était près de la porte d’une ville, au haut d’une humble demeure, chez une pauvre veuve; dans une petite chambre il y avait un lit; sur ce lit un mort, près de ce mort un homme en prière. Ce mort était un enfant de votre âge; cet homme était Élie.

C’est là que nous en étions restés dimanche dernier. Aujourd’hui nous voyons le prophète se coucher par trois fois sur l'enfant en continuant son ardente prière.

Pourquoi l’avait-il emporté dans sa chambre?

Pourquoi s’étendit-il tout de son long et par trois fois sur lui?

Cela rendait-il la résurrection plus facile?

La prière fervente n’aurait-elle pas suffi à l’accomplissement du miracle?

Assurément. Tous ces actes extérieurs, ce n’était pas pour Dieu qu’Élie les faisait; c’était pour lui-même; c’était, comme je vous le disais dimanche, pour s’exercer à prier avec plus de ferveur, avec plus de pitié pour la veuve, avec plus d’amour pour l’enfant, avec plus de confiance en Dieu.

Quand nous prions pour un malade, ou pour un affligé, nous le faisons quelque temps avec ardeur, mais, hélas! nous sommes bientôt las, bientôt distraits; si au contraire nous voyons là devant nous le malade dans son lit, en proie à d’horribles douleurs, ou si nous voyons une pauvre mère qui pleure, oh! alors nous redoublons nos supplications.

Voilà, disions-nous, pourquoi Élie avait porté l’enfant sur son lit; et s’il se couchait sur lui c’était pour exprimer son ardent désir qu’une vie nouvelle rentrât en lui. C’était comme s’il disait: Ô mon Dieu, je voudrais que ma vie passât dans cet enfant; mais je ne puis: c’est ton œuvre!

Eh bien, chers amis, si pour prier:

nous croisons les mains,

nous levons les yeux au ciel,

nous nous mettons à genoux,

nous élevons la voix,

Ce n’est pas pour Dieu, c’est pour nous; cette voix, ces paroles, cette attitude nous soutiennent dans notre faiblesse, elles nous arment contre les distractions et les autres infirmités de nos prières; elles nous aident à fixer notre attention et à persister dans nos requêtes.

Il ne faut donc pas négliger ces moyens, sous prétexte qu’ils ne sont pas nécessaires; que c’est dans le cœur, en esprit, qu’il suffit de prier. Il est évident que tout cela ne servirait à rien, à moins que rien, si nos prières étaient distraites, sans humilité et sans ardeur; mais tout cela peut nous servir abondamment si nos prières en deviennent plus humbles, plus instantes, plus soutenues.

Notre Seigneur et Sauveur priait sans doute en esprit plus qu’aucun homme sur la terre, et cependant à Gethsemané il ne se contentait pas de lever les yeux vers le ciel (Jean, XVII, 1.):

Il se jetait à genoux,

il abattait ses mains et même son visage en terre (Matth, XXVI, 39.)!

Nous qui sommes faibles et dont les prières sont si languissantes, comment négligerions-nous rien de ce qui peut nous aider?

Mais pour nous prouver que ce ne sont pas les paroles et la voix qui font la prière, Dieu nous a donné dans la Bible des exemples de prières sans paroles; elle nous montre des hommes de Dieu «CRIANT À L’ÉTERNEL» SANS QU’AUCUN SON SORTE DE LEUR BOUCHE.

Ainsi Moïse se trouvait dans une grande angoisse, un jour que les Israélites étaient près de se révolter et qu’il fallait leur répondre immédiatement parce qu’ils avaient une fort grande peur; Dieu lui dit: «Que cries-tu à moi? parle aux enfants d’Israël et qu’ils marchent (Exode, XIV, 10-15.)

Il avait donc prié et même crié à Dieu dans son cœur, sans avoir le temps de prononcer aucune parole.

Néhémie, lorsque le roi de Perse, assis à sa table avec sa femme, lui fit une question sur son peuple, ne put certes pas se mettre à prier à haute voix, et pourtant il nous est dit qu’avant de répondre, «il pria le Dieu des cieux (Néh., II. 4.)

«Avant qu’ils crient je les exaucerai,» dit l’Éternel, «et lorsque encore ils parleront, je les aurai déjà ouïs (Ésaïe, LXV, 24.)

La prière peut donc être avec ou sans parole; mais ce qu’il faut, c’est qu’elle soit un cri du cœur.

Et quelle était la requête d’Élie?

Éternel, mon Dieu, je te prie, que l’âme de l’enfant rentre en lui!

Voyez sa confiance: Éternel, mon Dieu, je te prie!

Cette expression: Que l’âme de l’enfant rentre en lui! nous montre que quand un enfant meurt, son âme sort de son corps comme un homme sort de sa maison, et qu’elle n’y rentre qu’à la résurrection: «Le corps retourne en poudre et l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné (Eccles., XII, 9.)

Mais avez-vous assez admiré, dans cette parole, la foi du prophète?

Il en fallait bien plus pour demander ce miracle que pour demander que la farine et l’huile ne tarissent pas, ou que pendant trois ans et demi il n’y eût ni pluie ni rosée; car, remarquez-le bien, il y avait alors plus de trois mille ans que Dieu avait créé l’homme et l’avait placé sur la terre,

ET JAMAIS ENCORE ON N’AVAIT VU UN MORT REVENIR À LA VIE.

Élie ose demander à l’Éternel pour un enfant, pour un petit garçon païen de Sarepta, qu’un miracle inouï s’accomplisse à sa prière, et comme en secret entre lui et son Dieu!

Cent vingt-cinq ans auparavant, le roi David avait perdu un fils qu’il aimait tendrement. Pendant la maladie il avait beaucoup prié et même jeûné pour que l’enfant lui fût conservé; mais lorsqu’il l’eût perdu, bien loin de demander sa résurrection, David dit au contraire: «Pourquoi jeûnerais-je maintenant? Je m’en vais vers lui, mais lui ne reviendra pas vers moi (2 Sam., XII. 22, 23.)

Élie est tellement pressé par l’Esprit de Dieu qu’il ose demander ce miracle inouï: Que l’âme de l’enfant rentre en lui!

Et l’Éternel exauce la voix d’Élie.

Vous l’entendez, c’est bien en réponse à l’ardeur de sa prière que l’enfant recouvre la vie!

Quelle prédication de la doctrine de la résurrection dernière et quelle bonté de Dieu de la produire au sein de ce peuple corrompu!

Jugez aussi du bonheur d’Élie. Il prit l’enfant et le fit descendre de la chambre haute et le donna à sa mère. Elle était sans doute restée dans le bas de la maison, absorbée dans sa douleur. Regarde; ton fils vit! lui dit le prophète, et elle s’écrie: Maintenant je connais que tu es un homme de Dieu, et que la parole de l'Éternel qui est dans ta bouche est la vérité.

Elle avait bien vu, par le miracle de la farine et de l’huile, qu’Élie était un homme «puissant en œuvres,», mais peut-être la mort de son fils l’avait-elle fait douter qu’il fût un homme de Dieu, un homme bienfaisant, bon, charitable; peut-être avait-elle été jusqu’à penser qu’il accomplissait des miracles dans son propre intérêt ou par la puissance des ténèbres.

Si la résurrection du petit garçon de Sarepta est la première que Dieu ait accomplie sur la terre, il en a opéré bien d’autres dès lors.

Pourriez-vous me les citer?

Celle du petit garçon de la Sunamite par Élisée (2 Rois. IV, XIII.),

et celle d’un homme par le seul attouchement des os de ce prophète;

celle du fils de la veuve de Naïn,

de la petite fille de Jaïrus,

et de Lazare à la voix de notre Seigneur lui-même (Luc, VII, 11; VIII, 41. Jean, XI.);

celles d’Eutyche et de Dorcas (Actes. XX, 10; IX, 36. 41.) à la voix de ses apôtres.

Mais toutes ces résurrections n’étaient que pour cette terre; ces ressuscités ont dû mourir une seconde fois. De résurrection pour la vraie vie, la vie éternelle, il n’y en a eu jusqu’à ce jour qu’une seule! Lisez-moi 1 Cor., XV, 20-24, 44-49.

Christ seul est «les prémices;», mais ses rachetés seront «vivifiés à son avènement lorsqu’ils entendront sa voix et se relèveront.»

Aussi Saint Paul nous dit que nous ne devons «pas pleurer comme ceux qui sont sans espérance.»

Lazare a été enterré deux fois,

Dorcas a été pleurée deux fois;

Christ seul s’est relevé pour ne plus mourir; au «second rang» viendra la résurrection de ceux qui sont à lui;

plus tard viendra la fin.

Ces résurrections accomplies sur la terre, celle du cher petit garçon de Sarepta par exemple, ont été racontées dans la Bible pour consoler ceux qui pleurent des morts bien-aimés, en leur montrant ce qui arrivera au retour de Jésus-Christ, alors que les «sépulcres s’ouvriront et que ceux qui en sortiront, aussi bien que ceux qui seront encore sur la terre, iront tous ensemble au devant du Seigneur.» Aussi Saint Paul dit-il aux Thessaloniciens: «Consolez-vous l’un l’autre par ces paroles (1 Thes., IV, 13.);» et nous, mes enfants, nous devons les porter dans les maisons de deuil pour y faire pénétrer la consolation et même la joie au milieu des larmes et sous le crêpe le plus sombre.

Mais encore une question avant de quitter cet important sujet: si jusqu’à Élie, c’est-à-dire pendant plus de trente siècles, les fidèles n’avaient jamais vu de morts se relever, croyez-vous pour cela qu’ils ignorassent la grande et bienheureuse promesse de la résurrection des justes?

Oh! non!

Ils savaient que Dieu avait enlevé Hénoch (Gen., V, 24.).

Ils attendaient tous la meilleure patrie, c’est-à-dire la céleste (Héb., XI, 16.).

Abraham, au moment de sacrifier Isaac, croyait que Dieu le lui rendrait par une résurrection, et, par la foi, «il attendait la cité qui a des fondements et de laquelle Dieu est l’architecte et le fondateur (Héb., XI, 19, 10.)

Job disait: «Je sais que mon Rédempteur est vivant, et que lorsque, après ma peau, ceci aura été rongé, je verrai Dieu, je le verrai moi-même (Job, XIX, 26.)

Et David: «Tu me feras voir ta face en justice quand je serai réveillé. Tu me conduiras par ton conseil et puis tu me recevras dans la gloire.  N’eût été que j’ai cru que je verrais les biens de l’Éternel en la terre des vivants, c’était fait de moi. Dieu rachètera mon âme de la puissance du sépulcre quand il me prendra à soi (Ps. XVII, 15; LXXIII, 24; XLIX, 15; XXVII. 13.)

Telle était, mes enfants, l’espérance et l’attente des fidèles de l’Ancienne Alliance.



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