Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LES LEÇONS DE LA PAROLE DE DIEU

SUR L’ÉTAT DE L’HOMME DANS L’ÉTERNITÉ


***

DE LA NATURE GLORIEUSE,

OU DE LA DEMEURE ET DU CORPS DES SAINTS RESSUSCITÉS.


Approchons maintenant de la demeure des bienheureux; commençons à méditer sur ce séjour de bénédictions où des places nous attendent, des places dont la pensée doit encourager notre zèle et exciter en nous une noble et céleste ambition.

Et comme tout ce qui frappe les sens et fait trace dans l'imagination peut faciliter l'intelligence de ce que nous avons à dire sur ce grand sujet, entretenons-nous d’abord de ce qu’il y a de corporel dans l’existence, des Saints glorifiés.

Notre nature devant être éternellement mixte, c’est-à-dire, composée d’une âme et d’un corps, il faut qu’il y ait pour l'homme reçu dans les cieux un monde corporel analogue à cet état, monde qui est, pour ainsi dire, le pays où se trouve le royaume de Dieu. C’est ce que nous appellerons LA NATURE GLORIEUSE, des éléments de laquelle se tire le corps des Saints par la résurrection, comme notre corps mortel est tiré des éléments de la terre que nous habitons aujourd’hui.

Voyons avant tout ce que la parole de Dieu nous apprend soit sur cette demeure de gloire soit sur la résurrection des Saints: nous verrons ensuite comment une saine philosophie nous achemine à comprendre les vérités que nous puisons à cet égard dans le Livre du salut.


I. La demeure des bienheureux a divers noms:

1.° C’EST LE CIEL: nous devons être assis dans les cieux que St Paul appelle le troisième ciel et le paradis (Eph. II, 6; 2 Cor. XII, 2, 4)

2.° C’EST UN ÉDIFICE, un temple, la maison de Dieu, une demeure, une maison éternelle qui n’a pas été faite par la main des hommes (Eph. II, 20-21; 2 Cor. V, 1-5; Ap. XXI, 3; XI, 19; Jean XIV, 2).

3.° C’EST UNE VILLE, une cité qui a des fondements et dont Dieu est l’Architecte et le Fondateur, cité permanente, et qui porte le nom de Jérusalem (Héb. XI, 10, 16; XII, 22. Ap. XXI, 10; III, 12).


Deux choses caractérisent cette demeure, et sont la suite nécessaire de ce qu’à tous égards elle n’est COMPOSÉE QUE D’ÉLÉMENTS PURS ET EN HARMONIE.

1.° Elle est exempte de tout mal; pourrait-il en être autrement?

Dieu y est tout, et le génie cruel du mal ne peut y avoir accès. Là est complète l’œuvre du Sauveur pour délivrer les enfants de Dieu et les sauver dans son royaume céleste (2 Tim. IV, 18).

POINT DE MAL MORAL: là, on sert Dieu sans crainte comme sans obstacles; on est délivré de la puissance des ténèbres, parce qu'on a passé dans le royaume du Fils de Dieu. L'homme ne trouve rien en lui ni autour de lui qui puisse le porter au péché (Col. I,12).

POINT DE MAL INTELLECTUEL, de ténèbres, d'erreurs: là Dieu est lui-même la lumière (Ap. XXI, 23; XXII, 5).

POINT DE MAL PHYSIQUE: la malédiction que le péché avait introduite a cessé; c'est pourquoi la mort n'est plus; il n'y a plus ni deuil, ni cri, ni travail.

Au contraire. Dieu essuie toute larme des yeux de ses enfants, parce que le premier état est passé et que Dieu et l'Agneau ont là leur trône.

Toutes choses sont renouvelées, remises dans leur premier état où tout était bon (Ap. XXI, 4-5, 25; XXII, 3)..... Les créatures sont délivrées de la corruption et de la vanité, dans lesquelles elles étaient tombées à cause de celui qui les y avait assujetties, Or, être délivré du mal, c’est être remis dans son état naturel et primitif (Rom. VIII, 19).

Comme les choses du ciel, maintenant invisibles pour nous, sont immuables, l'héritage destiné aux enfants de Dieu ne peut ni se corrompre ni se flétrir. Aussi est-il dit de Lazare qui avait eu ses maux sur la terre, qu'il est consolé; et des Apôtres, que J. C, leur donna les arrhes de cet héritage, quand il leur dit: rien ne pourra vous nuire (1 Pier. I, 4; 2 Cor. IV, 18. V, 1; Luc XVI, 25. Ap. VII, 16).

Satan précipité ne peut nuire aux Saints, et rien de souillé ne peut pénétrer jusqu’à eux (Ap. XII, 9-11. XXI, 27).

La réconciliation étant complète, IL N’Y A PLUS LIEU AUX SOUFFRANCES ET AUX MALADIES: celui qui y habitera ne dira point, je suis malade, parce que l'iniquité du peuple lui aura été pardonnée; ce dont J. C. donna des gages, lorsqu’en guérissant des malades il leur disait que leurs péchés étaient pardonnés; une grâce dont le type se trouve aussi dans cette déclaration du Seigneur à Israël:

Vous servirez l'Éternel votre Dieu, et il bénira votre pain et vos eaux, et j'ôterai les maladies du milieu de vous (Es. XXXIII, 24; Luc V, 23-24; Ex. XXIII, 25).

C’est pourquoi, en supposant que les Saints, en tant qu’associés aux Anges, aient à exercer quelque ministère ici-bas, ils n’ont point à en souffrir; la nature leur obéit. Si à la voix d'un Ange les portes d’une prison s’ouvrent, si le mal n’atteint pas celui qui garde Daniel et ses compagnons dans une fournaise, c’est que les Anges sont supérieurs à la matière, et planent en maîtres sur cette terre sur laquelle nous rampons maintenant.


2.° Ce qui caractérise encore le monde céleste, c’est le bien parfait qui s'y trouve, et qui résulte de la perfection de ses éléments.

Sur la terre on apprécie comme moyens de prospérité d’un royaume la beauté du climat, la richesse du sol en toutes sortes de productions utiles et celle des mines en métaux précieux, des eaux abondantes qui fertilisent les terres et favorisent la navigation, une position qui protège contre les ennemis du dehors, la culture facile des arts, la liberté du commerce pour tous les objets d’industrie: dans le ciel, mêmes avantages, mais parfaits.

La terre, quand elle aura été renouvelée, n’aura plus rien que du bon savoir: l’harmonie dans ses éléments, l’arbre de vie, le fleuve des eaux de la vie éternelle, un ciel qui n’enverra que des influences propices, le vrai or, les vraies pierres précieuses; et l’homme aura le vrai règne sur la nature pour en exploiter les trésors, en cultiver les fruits, en développer les beautés, en occuper les brillantes demeures.

ET L’IMMORTALITÉ jaillira en tout sens du corps glorieux de J. C. source de tout bien corporel, comme son Esprit est la source de tout bien spirituel et moral: comment avec de tels avantages la (nouvelle) terre ne ferait-elle pas partie du ciel?

Dans cet heureux état les rapports de l’un avec l’autre seront rétablis, le ciel sera sur la terre, la terre sera dans le ciel; plus belle encore qu’aux jours de sa création, elle verra s’accomplir le terme de son glorieux développement.

Ainsi est glorieuse la demeure des enfants de Dieu.

L’Écriture-Sainte nous donne assez de lumière à cet égard, par le récit que nous font les historiens sacrés des choses admirables qu’ils ont vues, ou qu’ont vues les Prophètes dont ils rapportent les révélations et les visions nombreuses.

  1. Que Moïse sur la montagne ait été environné d’une lumière qui avait pénétré dans son corps et rendu son visage resplendissant; que là il ait été soutenu immédiatement par le Principe de toute vie sans l’usage d’aucune nourriture;
  2. qu’Élie ait été transporté au ciel sur un char de feu;
  3. qu’Élisée ait vu les armées célestes qui protégeaient Israël;
  4. qu’un feu surnaturel ait éclaté dans un buisson sans le consumer;
  5. que des Anges aient fréquemment apparu sous des formes sensibles;
  6. qu’une nuée lumineuse ait été le fanal du peuple de Dieu au passage de la mer Rouge et dans le désert, et ait rempli de son éclat le temple de Salomon;
  7. que l’Esprit de l’Éternel ait transporté corporellement des Prophètes d’un lieu dans un autre;
  8. qu'Élie touché par un Ange ait été fortifié, nourri;
  9. que Daniel n’ait rien eu à souffrir des flammes dévorantes d’une fournaise ni de la gueule des lions;
  10. que des Mages aient été conduits à Bethléem par une étoile miraculeuse;
  11. qu’à la parole d’un Ange les chaînes soient tombées des mains des Apôtres captifs;
  12. qu’une vive et douce lumière ait environné des bergers au moment où naissait le Sauveur; que des flammes de feu se soient posées sur la tête des premiers serviteurs de J. C.;
  13. qu’une gloire éblouissante ait enveloppé le persécuteur Saul, et lui ait découvert la majesté de ce Jésus dont il s’était déclaré l’ennemi;
  14. que cette gloire ait resplendi sur le visage du premier des martyrs de l’Évangile;
  15. enfin, que St Jean ait vu fréquemment les demeures célestes et les formes lumineuses de leurs habitants:


TOUT CELA ANNONCE ASSEZ QU’IL EXISTE UN MONDE CORPOREL

TOUT EST BEAU, PARFAIT ET GLORIEUX!


Un monde bien supérieur à celui que nous habitons maintenant, un monde qu’il nous est donné D’ENTREVOIR À LA CLARTÉ DU FLAMBEAU DE L’ÉVANGILE pour éclairer notre foi, pour animer nos espérances, et pour nourrir notre zèle sur le chemin de l’éternité.

Si nous considérons ensuite J. C. comme Chef de ce monde pur et céleste, nous verrons dans son humanité les témoignages de cette nature glorieuse.

Pendant sa vie mortelle même, il fait entrevoir cette gloire sur le Thabor par sa transfiguration; au sortir du tombeau son corps manifeste de nouvelles propriétés; à son ascension ce même corps s’élève majestueusement vers les cieux; et lorsqu’il apparaît à ses disciples, c’est dans l’éclat d’une gloire infinie.

C’est lui qui fait la vie des demeures dans lesquelles il nous prépare une place; et telles que sont les demeures, tels sont les habitants. C’est pourquoi il transformera nos corps abjects pour les rendre semblables à son corps glorieux par le pouvoir qu'il a de soumettre toutes choses à sa volonté (Phil. III, 21).

Comme donc l’homme, aussi longtemps qu’il est appelé à vivre sur la terre, telle qu’elle est pour nous dans cette vie mortelle, a un corps qui est en rapport avec elle, un corps composé en partie d’éléments grossiers, palpables, opaques et destructibles.

De même dans le ciel, ou ce qui est la même chose, sur la terre renouvelée, glorifiée, rappelée à la pureté et à la perfection de ses vrais éléments, l’homme qui y sera admis aura un corps en rapport avec ce bel ordre de choses; et c’est ce que l'Écriture Sainte appelle la résurrection... considérée dans sa plus haute période de développement.

Voyons donc, outre ce que nous avons dit plus haut sur la résurrection, ce que la Révélation a encore à nous apprendre sur ce sujet.


Tous les morts doivent ressusciterles bons comme les méchants - doivent avoir un corps. Mais quelle sera la nature des corps ressuscités pour la gloire? Quand est-ce que cette résurrection aura lieu, et en quoi contribuera-t-elle au bonheur des Saints?

Ce sont là les questions auxquelles il nous faut répondre.

Bornons-nous aujourd’hui aux deux premières:


1. Les corps ressuscités seront d’une nature différente de celle de nos corps mortels.

Le corps est semé dans un état de corruption; IL RESSUSCITE INCORRUPTIBLE. Il est semé dans un état méprisable; IL RESSUSCITE GLORIEUX. Il est semé dans un état d'infirmité; il ressuscite PLEIN DE FORCE. Il est semé corps animal; il ressuscite, CORPS SPIRITUEL.

Il y a un corps animal et un corps spirituel. Ce qui est spirituel n'est pas ce qui précède, c'est ce qui est animal; et ce qui est spirituel vient après (1 Cor. XV, 42-46).

Il faut que ce corps corruptible soit revêtu de l’incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l'immortalité (v. 53, 54)

Exempt de tout principe de mort et de souffrance, don de la force, état lumineux, telles sont les qualités des corps des Saints ressuscités.

Pour nous en donner une idée sensible, St Paul nous invite à tourner nos regards vers J. C., à voir cette gloire dans celle qu’il fit briller lorsqu’il se montra ressuscité.

Comme tous meurent par Adam, tous revivront par J. C. devenu les prémices de ceux qui sont morts.

Ainsi, tel qu'est l'homme tiré de la poudre, tels sont, ceux qui sont tirés de la poudre; et tel qu’est le céleste, tels aussi seront les célestes. En effet, J, C. transformera nos corps abjects pour les rendre semblables à son corps glorieux (1 Cor. XV,20-22, 48; Phil. III, 21).

J. C. ressuscité, se présente à ses disciples sous diverses formes; à son gré il se rend visible ou invisible, palpable ou impalpable; tout à coup il se montre dans un appartement dont les portes sont fermées; il n’a plus ce corps grossier qu’il portait auparavant comme une pesante enveloppe; il n’est plus sujet à aucun besoin, à aucune infirmité, à la mort; il s’élève vers le ciel avec majesté, comme attiré par l'élément de la gloire; et du haut du ciel il se rend encore visible à quelques-uns de ses disciples.


Voilà donc ce qui nous attend à divers degrés

si nous avons part à la résurrection du Sauveur!


Nous disons, à divers degrés, parce qu'il y aura des degrés différents de gloire comme de rétributions. Autre est l'éclat du soleil, autre celui de la lune, autre celui des étoiles; l'éclat même d'une étoile est différent de l'éclat d'une autre: il en sera de même à la résurrection (1 Cor. XV, 41-42).


2. Sous un certain rapport, on peut parler de la résurrection comme présente, et sous un autre, comme future, attendu qu’elle s'opère graduellement.

Comme le jugement suit la mort, et qu'aussitôt se fait la séparation du bien et du mal, la résurrection doit aussi commencer en même temps; c’est ce que St Paul fait encore comprendre par la comparaison du grain de blé mis en terre, et dont la germination ne tarde pas à suivre la sépulture.

Et puisqu'il doit y avoir un jugement solennel à la fin des temps pour compléter les résultats du premier par un accroissement de récompenses et de peines, il est clair que, dans un sens, la résurrection est graduelle, comme le sont ses résultats, soit pour les individus soit pour le corps de l’humanité.

Il est vrai que J. C. parle de ressusciter au dernier jour ceux qui croient en lui, et de leur donner la vie éternelle:

MAIS LE DERNIER JOUR DE LA VIE PRÉSENTE N’EST-IL PAS LE PREMIER DE LA VIE ÉTERNELLE, puisque J. C. a dit aussi que ceux qui meurent dans le Seigneur sont heureux dès à présent, qu'ils se reposent de leurs travaux, et que leurs oeuvres les suivent, ces œuvres qu’ils ont faites par le moyen du corps, et dont ils sont par conséquent récompensés par le moyen d’un corps (Jean VI, 40; Ap. XIV, 13)

Il est encore vrai que J C. dira à ceux qui seront à sa droite: venez, les bénis de mon Père, recevoir en héritage le royaume qui vous avait été préparé dès la fondation du monde: mais quand le recevront-ils?

Ne sera-ce qu’à la fin du monde?

Le châtiment a suivi de près la révolte (des mauvais anges); la récompense aurait suivi de près la fidélité, puisque l’homme avait été créé dans un état de bonheur pour l'âme et pour le corps, état que l’obéissance aurait développé.

Donc il y a lieu de croire que la rétribution par le moyen de la résurrection du corps commence dès que la tâche est achevée (Matt. XXV, 34-41)

St Jean, tout en nous faisant entrevoir un mystère qui ne sera pleinement révélé que dans un temps jusqu’ici ignoré des mortels, parle aussi des gradations.

Il voit Satan enchaîné pour mille ans, des trônes où sont assises des personnes à qui le pouvoir de juger est donné, les martyrs qui doivent vivre et régner avec J. C. pendant mille ans; et c’est là, dit l’Apôtre, LA PREMIÈRE RÉSURRECTION.

Le reste des morts ne sera rendu à la plénitude de la vie qu'après ces mille ans révolus; et alors aura lieu la résurrection universelle suivie du jugement dernier.

Au moment où se fera sa pleine manifestation corporelle glorieuse, qui est le fruit de sa résurrection, le corps entier de l’humanité à glorifier en recevra la communication et les effets, de la même façon qu’au moment où une tête forte et énergique conçoit une grande pensée et veut qu’elle s’exécute, tout le corps reçoit une nouvelle impulsion et obéit au mobile qui l’anime.

Telle est la doctrine de l’Évangile sur la résurrection glorieuse!

Il est facile de voir que ce dogme se lie de la manière la plus intime avec celui de la création de l’homme et avec celui de sa rédemption dont il est le couronnement, comme le dogme d’une nature glorieuse se lie nécessairement avec celui de la résurrection, puisque tous ceux qui ressuscitent composent un monde d’êtres glorieux dans leur corps, et qu’il doit y avoir pour eux une demeure de même nature.

C’est pourquoi il avait été révélé aux Patriarches et aux Prophètes, comme nous l’apprend St Paul, lorsque parlant de la résurrection à Agrippa il dit: j'espère en la promesse que Dieu a faite à nos pères, et dont nos douze tribus, qui servent Dieu nuit et jour avec ardeur, espèrent d'obtenir l'effet (Act. XXVI, 6-7).


Combien sera grande la gloire de ceux qui auront part à la résurrection de vie!


Mais il n’est pas encore temps de développer cette pensée et d’en nourrir notre cœur; nous nous occuperons dans la Leçon suivante de ce qui peut rendre ce dogme intelligible à NOTRE FAIBLE RAISON, qui résiste si souvent aux enseignements positifs du ciel et s’oppose aux progrès de la foi.



- Table des matières -