Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !
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LES LEÇONS DE LA PAROLE DE DIEU

SUR L’ÉTAT DE L’HOMME DANS L’ÉTERNITÉ


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 DES PEINES DES MÉCHANTS


5° AGGRAVATION DES PEINES. 6° PERDITION


Autre source de misères; il y a tout lieu de craindre que les peines n’aillent en croissant, tout comme croîtra le bonheur des bienheureux.

Des démons disaient à J. C.: Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps? (Matt. VIII, 29).

QUOI...! Ils savent que leurs maux, loin d’avoir un terme, doivent s’accroître avec le temps! Ils vont jusqu’à prier J. C. de ne pas accélérer cette redoutable époque, comme un criminel aux fers désire le retard de son dernier supplice, et ils ne peuvent pas recourir à sa clémence par le repentir!

Qu’est-ce donc que la puissance de la volonté dans un esprit dégagé de la matière?

Qu’est-ce que cette dureté qui peut rendre l’âme réfractaire au point que les feux de l’enfer ne puissent l’amollir?

Quand il s’agit du péché et de ses déplorables suites... : pensée de l’infini, que tu es terrible, que ton poids est accablant!


Au moral comme au physique, plus on monte, plus on rencontre un air vif et des vents impétueux, une action puissante qui risque d'aggraver l’état des malades.

Le mal croissant se nourrit de lui-même; la succession des secousses accélère ses progrès; ce qu’il y avait encore de bien disparaît; il ne reste que le mal, qui s’étendant à l'être entier multiplie les douleurs et les rend toujours plus intenses.

Et si la vigueur du tempérament empêche le malade de voir bientôt dans la mort un terme à ses misères, quel affreux état!

Les démons dont parlent les Evangélistes priaient J. C. de ne point leur commander d'aller dans l'abîme.

ILS N’Y ÉTAIENT DONC PAS ENCORE, quoiqu’ils eussent déjà bien des maux; mais ils y seront enfermés à la fin des temps. Ils seront dans l'abîme sans fond des misères, dans le séjour de leur pleine expiation, abîme dans lequel ils s’enfonceront de plus en plus par l’effet des ténèbres, des blasphèmes, et du désespoir tour à tour père et enfant des crimes.

J. C. fait comprendre cette triste vérité de l’aggravation des peines par ce qu’il dit du pécheur qui retombe dans le péché et qu’il compare à un homme dont la dernière condition est devenue pire que la précédente, parce que sept démons, pires que le premier qui l'avait attaqué, sont venus avec lui demeurer chez ce malheureux. Ainsi il est sous la domination absolue de ces êtres pervers et cruels. (Luc XI, 24-26).

Les méchants et les imposteurs, dit St Paul, empireront de plus en plus, séduisant et étant séduits (2 Tim. III, 13).

Si cela a lieu dans ce monde, pourquoi cela ne pourrait-il pas avoir lieu dans l’autre?

Le prisonnier, même aux fers et sans espoir de délivrance, ne peut-il pas devenir pire par la nature de ses sentiments et de ses pensées, continuer à s’aveugler sur ses torts, se livrer à tout l’orgueil d’un cœur endurci, et taxer injustement ses juges d’iniquité plutôt que de se convertir?

Si la tendance de l’esprit à se développer et à s’avancer sur la ligne qu’il a choisie, peut ALLER À L’INFINI DANS LE BIEN et accroître sans cesse la félicité des habitants du ciel, pourquoi ne pourrait-elle aussi ALLER À L’INFINI DANS LE MAL et accroître les peines des réprouvés?

Tel que le voyageur qui dans les ténèbres sent le mouvement, mais ne voit pas qu'il avance, tel l’homme dans le voyage de cette vie terrestre sent, jusqu’à un certain point, le mouvement de ses passions, mais sans savoir à quel point il s’y livre, quels progrès elles font dans son cœur, où elles aboutiront, et avec quelle force elles le poussent vers l’enfer et le feront ensuite enfoncer dans ses horribles profondeurs.


Il y aura un temps particulièrement appelé LE JOUR DU JUGEMENT où les peines des mauvais Anges seront aggravées, par cela même que leurs crimes se seront multipliés et qu’ils auront à porter la responsabilité de tous les péchés qu’ils auront fait commettre aux hommes, et de tous les malheurs dans lesquels ils les auront plongés.

À ce jour terrible se réalisera pleinement en eux le type du bouc Azazel (Lév. XVI, 8-26) relégué au désert et chargé de la malédiction du peuple.

Ils sont gardés pour ce jour-là, et ne peuvent pénétrer les desseins de Dieu à leur égard. Mais cette aggravation de peine n'aura-t-elle pas aussi lieu pour ceux des hommes qui auront imité les mauvais Anges?

St Pierre nous apprend que l'obscurité des ténèbres leur est RÉSERVÉE pour l'éternité (2 Pier. II, 4, 17);

St Jude dit que Dieu RÉSERVE pour le jugement du grand jour les Anges qui sont liés de chaînes éternelles dans les ténèbres, et que Sodome, Gomorrhe et les villes voisines qui s'étaient abandonnées aux mêmes impuretés qu'elles y souffrent la peine d'un feu éternel; peine dont J. C. dit qu’elle sera aggravée (Jud. 6-7, 13; Matt. XI, 23-24).

Ce que dit St Jude sur Sodome et Gomorrhe ne peut être pris au figuré comme cela a eu lieu dans l'application qu'Ésaïe fit de ces noms aux Juifs: écoutez la parole de l'Éternel, conducteurs de Sodome (Es. I, 9-10). Il y a plus de trois mille sept cents ans (publié en 1826) que dure le supplice de ces impurs, et ce n'est que le commencement des douleurs!


* * *


Perdition.


De tout le tableau qu’on vient d'exposer des misères des réprouvés résulte la terrible conclusion, C’EST QU’ILS SONT PERDUS. Plusieurs fois l’Écriture Sainte se sert de ce mot.

Ainsi il est dit que:

La porte large et le chemin spacieux mènent à la perdition,

qu'il ne servirait de rien à un homme de gagner tout le monde s'il perdait son âme;

que le Fils de l'homme est venu sauver ce qui était perdu;

que Dieu a donné son Fils au monde, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle (Matt. VII, 13; XVI, 26; XVIII, 11; Jean III, 15-16),

Si quelqu'un profane le temple de Dieu, Dieu le fera périr; car le temple de Dieu est saint et vous êtes ce temple (1 Cor. III, 17) .


Périr, ce n'est pas seulement mourir! C’est être livré à la PLEINE CONDAMNATION, qui est la suite naturelle de ce qu’on ne pourra avoir aucune communion avec le Dieu qui est saint, et qui se retirant complètement de l'âme comme d'un temple souillé, profané, l’abandonnera à sa misère.

Si l’homme était resté pur, le bonheur éternel eût été son partage en vertu de la justice de Dieu et par les résultats naturels des lois de l’Ordre divin fidèlement observé.

L’HOMME DEVENU COUPABLE A PERDU TOUT DROIT À CE BONHEUR, par cela même qu’il est devenu incapable d’observer fidèlement l’Ordre, et que dès lors l'esprit du désordre a pu faire chez lui des progrès tels que le résultat final soit l’impossibilité absolue de faire le bien. Voilà la perdition.

Or, depuis la dégradation de la nature humaine:

il n’y a aucun homme qui soit capable de servir Dieu comme il le doit,

aucun qui ne pèche,

aucun qui ne soit mort dans ses fautes et ses péchés,

il n'y en a aussi aucun qui ne soit par lui-même dans la perdition!

Comprenons bien qu’il ne s’agit pas seulement de nous préserver de l’enfer, mais de NOUS EN SORTIR avant que ses feux qui brûlent déjà en nous se développent et nous dévorent.


Celui qui croit au Fils a la vie éternelle;

celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie,

mais la colère de Dieu DEMEURE sur lui.

(Jean III, 36.)


Mais tous peuvent être tirés de cet état de perdition par la miséricorde de Dieu qui vient à leur secours, comme en tendant la main à un malheureux qui va se précipiter, on prévient sa chute et sa ruine.

Accepte-t-il cette main, le voilà debout, raffermi, préservé, sauvé;

La repousse-t-il, il tombe jusqu’au fond de l’abîme, le voilà perdu.

Ainsi en est-il des hommes.

Acceptent-ils les secours de la miséricorde de Dieu, ils seront délivrés de leur corruption, mis en état de remplir leur tâche d'obéissance dans le temps et dans l'éternité, et reçus dans le ciel: pour eux LE BONHEUR CÉLESTE EST LE FRUIT DUNE DÉLIVRANCE, c’est le salut.

Repoussent-ils, négligent-ils ces secours, ils RESTENT dans leur corruption et avec leur impuissance naturelle à faire le bien dans le temps et dans l’éternité; le malheur infernal qui les attend est le fruit de leur corruption persistante; c’est la perdition.

Dans l’autre monde, comme dans celui-ci, la vie de l’homme se composera d’actions et de sentiments, mais avec infiniment plus de force et de sensibilité qu’ici-bas, en raison même de l’esprit dégagé des liens de la matière et de l’impétuosité du mouvement de la sphère au tourbillon de laquelle on se trouvera exposé, et qui développera des choses jusqu’alors cachées dans les âmes.

Cela n’arrive-t-il pas tous les jours sur la terre?

N’est-ce pas lorsque nous sommes surpris par des événements imprévus qui ne nous laissent pas la liberté de réfléchir, que se manifeste ce qui était caché dans notre cœur?

David se mirait dans sa justice; il se croyait incapable de faire le mal; et dans un clin d’œil, à la vue d’un objet séduisant, le feu impur de ses sens, caché jusqu'alors, éclate, et David est adultère et meurtrier.


L’homme ne se doute pas de tout le mal qui est en lui,

et dont le développement peut le jeter dans la perdition.


Que de gens qui ont commis par «occasion» des crimes dont ils ne se seraient pas crus capables!

On s’avance dans les ténèbres vers un abîme: plus qu’un pas et l’on y tombe. N’est-ce point celui qu’on va faire au premier moment!

Si donc il se présente à l’homme entrant par la mort du corps dans la vie de l’esprit, une grande épreuve de sentiments et de dispositions, ne se jettera-t-il pas du côté vers lequel il aura le plus de penchant?

Si c’est le mal qui a le dessus, que deviendra le pécheur?

Où sera donc, dans les prisons de l’enfer, la liberté d’en sortir?

Où sera, dans les pleines ténèbres, le rayon de lumière qui découvre le sentier du salut?

Où sera, dans le feu de la colère divine, l’eau rafraîchissante qui apaise les ardeurs de la colère infernale?

Où sera, dans le séjour de la réprobation et de l’opprobre, quelque témoignage de l’approbation de Dieu, qui, par l’espoir de la délivrance, excite à la repentance?

Où sera, dans l’unique société des réprouvés et des démons, quelque secours à la vertu, quelque adoucissement dans les peines?

Dans l'abîme des misères de tout genre, des misères sans cesse croissantes, dans cet abîme sans fond, où sera le point d’appui pour essayer de remonter seulement vers un poste moins malheureux?

Et quand l’esprit, le cœur et le corps seront entièrement et tout à la fois plongés dans l’élément de la malédiction, où sera le repos? N’est-ce pas cela être perdu?


Être dans la plénitude du désordre, dans la plénitude de l’expiation de tout le mal qu’on a fait, soit par des actes criminels soit par la négligence du bien, dans la plénitude de l’empire des habitudes vicieuses, des sentiments dépravés, des remords dévorants, n’est-ce pas être perdu?

Être assujetti au centre de l’attraction infernale sans pouvoir en rompre le charme, en surmonter la force, n’est-ce pas être perdu?

Passer de ce monde dans l’autre avec le mal inhérent à l’âme, comme un enfant naît avec les infirmités qu’il a contractées dans le sein de sa mère, et qui lui resteront toute sa vie, n’est-ce pas être perdu?

Ne plus jouir ni espérer de jouir du riant spectacle de la nature et de ses biens, ne rien voir qu’à la clarté des flammes infernales, de ces flammes infiniment plus horribles que celles du volcan qui vomit ses feux et avec eux une épaisse fumée, ne trouver tout autour de soi que des causes de douleurs, et ne trouver en soi que le mal et le plus affreux des volcans, n’est-ce pas être perdu?

Il peut donc arriver qu’il ne reste dans une âme AUCUNE étincelle de vie divine qui puisse être conservée, nourrie, AUCUN point ou il soit possible d’en déposer une sans qu’elle s'éteigne aussitôt, AUCUN point qui n'ait fini par être atteint par la plus horrible corruption, AUCUN qui puisse être ressuscité à la vie de l'amour, tant la résistance de la volonté est devenue insurmontable.


Ils ne pensent pas à cela ceux qui font le mal, ceux qui se livrent à leurs passions, et ceux qui par les imprécations les plus horribles invoquent contre leur prochain ou contre eux-mêmes le Prince des enfers.

Sentons vivement le besoin, tout le besoin que nous avons d’être sauvés, d'avoir part au salut qui est en J. C.

Hâtons-nous de le saisir par LA FOI QUI EN ACCEPTE L’OFFRE, par la foi qui en fait connaître le prix et remplir les obligations.

Ainsi réconciliés par J. C. et sanctifiés par son Esprit, rendus à la paix de la conscience, nous éviterons d’être du nombre de ceux pour qui il n'y aura de repos ni jour ni nuit, de ceux dans le cœur desquels croîtront et SE RENOUVELLERONT SANS RELÂCHE LES POIGNANTES ÉPINES DU REMORDS.

Nous éviterons d’être du nombre de ceux dont un vent impétueux et non interrompu agitant l’âme jusqu’au fond, remuera sa vase comme une mer en tourmente et qui ne peut s'apaiser y jette de l'écume et de la fange (Héb. III, 11; Es. XLVIII, 22; LVII, 20).




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