Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LES LEÇONS DE LA PAROLE DE DIEU

SUR L’ÉTAT DE L’HOMME DANS L’ÉTERNITÉ


***

JÉSUS-CHRIST JUGE DES HOMMES.


Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. (Hébr. IX, 27.)


La mort n’est qu’une crise nécessaire au développement de la vie; ainsi nous vivrons après avoir disparu de ce monde. Mais sera-ce pour mener une vie semblable à celle d’ici-bas, pour être partagés entre la peine et le plaisir?

Dans cette autre économie les biens et les maux seront-ils plus grands que dans celle-ci?

Le méchant y sera-t-il heureux, triomphant, comme il l’est pendant sa vie mortelle?

L’homme de bien risquera-t-il encore de souffrir?

Notre conduite présente influera-t-elle nécessairement sur notre sort à venir?

Telles sont les questions qui vont nous occuper.


SI L’HOMME ÉTAIT RESTÉ FIDÈLE À SA VOCATION, il n’aurait point eu de jugement à subir. Se développant de jour en jour dans l’élément du bonheur comme de la sagesse, il n’aurait connu que le bien à faire et le bien à posséder:

MAIS UNE FOIS DEVENU REBELLE, il dut être soumis à des épreuves salutaires et à un jugement sur le bon usage ou le mépris de ces épreuves.

De là cette déclaration de la parole de Dieu:

Il nous faut TOUS comparaître devant le tribunal de J. C., afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu'il aura fait étant dans son corps (2 Cor. V, 10).

Qui sera le Juge?

Qui sera jugé?

Sur quoi le sera-t-on?

Quelles seront les suites de ce jugement?

Tout est compris dans ces paroles!


Arrêtons-nous aujourd’hui à la première de ces questions.

Commençons par nous mettre aux pieds de notre Juge. Nous l’avions contemplé dans sa gloire divine et adoré; nous l’avions célébré, béni dans son humanité sainte; nous l’avions vu sur la croix opérant notre rédemption, et nous avions célébré sa charité sans égale:

Aujourd’hui, avant d’écouter ce qu’il a à nous dire comme Juge, élevons respectueusement nos regards vers lui:

CONSIDÉRONS-LE SUR LE TRÔNE DE SA JUSTICE, et apprenons à l’aimer pour n’avoir pas à le craindre au dernier jour.


Ainsi TOUT se lie et s’enchaîne dans le vaste plan de la Providence à notre égard; et la Révélation, par tout ce quelle nous dit de J. C., nous apprend et nous oblige à voir tout en LUI, à faire tout et à souffrir tout en vue de LUI, et à attendre tout de LUI.

Combien cette doctrine est différente de celle de tant de gens qui, même en se disant ses disciples, sont très éloignés de lui rendre tous les hommages qui lui sont dus, et qui en particulier au sujet du jugement universel s’arrêtent à des notions générales et plutôt philosophiques que chrétiennes, tant ils craignent de s’exalter en s’occupant trop de leur Sauveur!

Et pourtant c’est devant LUI qu’ils devront paraître, devant LUI qui est la vie et la vie éternelle, et de qui seul ils peuvent l’obtenir, après qu'ils auront glorifié ce divin et adorable Sauveur autant qu’il leur est ordonné de le faire.

Quand nous pensons qu’en sa qualité de victime qui a expié les péchés de tout le monde, il doit être particulièrement honoré au jour où ses élus seront rassemblés devant le trône de l’AGNEAU, comment pouvons-nous écarter de nos méditations et de nos discours des vérités d’une si haute importance!

Ce grand jour où nous comparaîtrons devant J. C., n’est-il pas appelé le jour du Seigneur!

N'est-ce pas celui où l’on expiera la tiédeur et l’incrédulité, celui où le Sauveur des hommes rentrera dans TOUS ses droits, où il accomplira TOUS ses desseins, où il fera éclater TOUT son pouvoir, où s’effectuera la plénitude de son règne!

Et ce jour sera sans fin! Écoutons donc avec soin l’Évangile pour y puiser la connaissance et le sentiment de nos devoirs.

Le Père ne juge personne, mais IL A REMIS AU FILS TOUT POUVOIR DE JUGER; et il le lui a donné, parce qu'il est Fils de l'homme (Jean V, 22, 27).

On pourrait dire dans un certain sens que l’homme se jugera lui-même, lorsque voyant à la clarté d’une lumière infaillible les objets de l’éternité:

Il s’élancera vers le Dieu qu’il aura aimé,

OU s’éloignera spontanément de lui en se condamnant lui-même.

Dans un autre sens on peut dire que c’est Dieu qui jugera, en tant que, dans sa justice, il fera briller cette lumière, et laissera ou fera arriver à chacun selon ce que chacun aura choisi.

Mais comme aucune créature ne pourrait supporter l’éclat de sa pure divinité, il agira au moyen de la forme humaine qu’il a revêtue dans la personne de J. C.

Notre Sauveur nous jugera donc surtout en sa qualité d’Homme, parce qu'il est fils de l'homme.

Mais n'y a-t-il point ici un mystère qu’il nous fait comprendre et qui concerne la nature humaine?

Est-ce que l’homme serait destiné à être juge?

Sa mission primitive a dû être de juger les Anges rebelles: les Saints doivent juger les Anges, (1 Cor. VI, 3) déjà les Prophètes et les Apôtres ont eu dans cette vie les prémices de ce glorieux pouvoir.

S’il en est ainsi, il est clair que l’homme n’est jugé que parce qu’il est devenu ministre félon!

tout individu qui sera rentré dans l'obéissance rentre un jour dans sa dignité première,

et que tous ceux qui auront persévéré dans le mal soient abandonnés aux misères des premiers prévaricateurs (les transgresseurs de la Loi divine.).


Lorsque J. C. promit des trônes à ses Apôtres qui l'avaient suivi, et qu'il leur donna des pouvoirs miraculeux, et lorsqu’il frappa et chassa les marchands qui profanaient le temple de Jérusalem, il rendit en quelque sorte visibles le Juge; et les rétributions (Matt. XIX, 27-29; XXI, 12-13; Jean II, 14-16.).

On voit par là qu’il ne manifestera son amour qu’à ceux qui auront répondu à son œuvre de RÉDEMPTION et de SANCTIFICATION, deux choses qu’il ne faut jamais séparer!

C’est pourquoi il nous avertit de veiller et de prier en tout temps, afin que nous puissions subsister devant le Fils de l'homme, (Luc XXI, 36; Marc XIII, 33.); supporter de le voir dans sa majesté au jour où il nous fera paraître devant lui pour exercer sa justice à notre égard.

Se trouver en face de son Juge, et surtout quand ce Juge se trouve être le plus grand bienfaiteur qu’on ait eu, quel sujet de confusion et d’effroi pour un criminel!

Veillons donc en tout temps, puisqu’il nous faudra rendre compte de tout le temps que nous aurons vécu, et qu’en tout temps nous pouvons être appelés à comparaître devant ce redoutable Juge.


Dieu a arrêté un jour où il jugera le monde selon la justice

par l'Homme qu'il a destiné à cela;

de quoi il a donné une preuve certaine à tous en le ressuscitant

(Act. XVII, 31).


Il jugera les actions secrètes des hommes par J. C. (Rom. II, 16).

Dieu a arrêté un jour; oui, un jour pour chacun, c’est celui de sa mort; un jour pour le terme de l’espèce humaine, c’est celui de la destruction, de la mort du monde qu'elle habite. (2 Pierre III, 7)


Pour lui point de ténèbres: le secret des actions, le secret des intentions, des motifs et des moyens, le secret de tout ce qu’il y a de plus profondément caché dans les cœurs, pour lui tout est à découvert.


C’est là le Juge dont nul homme ne peut décliner la juridiction, le Juge à l’interrogatoire duquel PERSONNE N‘ÉCHAPPERA, et qui voit dans nos cœurs la crainte que nous avons trop souvent de le servir autant que nous devons le faire ici-bas. Quel Juge!

Le Seigneur doit juger les vivants et les morts lorsqu'il apparaîtra dans son règne (2 Tim. IV; 1).

MAINTENANT, pour donner aux pécheurs le temps de se convertir et de se sanctifier, et pour leur épargner le crime affreux de commettre le mal en bravant sa présence visible, comme il arriva aux Juifs endurcis de le faire, il se cache par MISÉRICORDE et par SAGESSE.

ENSUITE il apparaîtra dans sa justice pour séparer à jamais le bien du mal, et pour juger les vivants et les morts, QU'ILS L'AIENT CONNU OU NON, parce que tous dépendent de lui, et qu'il est la lumière qui aura éclairé chacun d'eux venant au monde. (Jean I, 9; III, 19). Il est leur Roi, ils sont ses sujets et ses justiciables

Lorsque pour délivrer des possédés J. C. Comprima (réduisit) des esprits infernaux, et les fit trembler par sa présence, il montra son redoutable pouvoir et son autorité souveraine, en tant que Chef de TOUTES les principautés et les puissances célestes et terrestres, angéliques et humaines.

De là vient qu'il nous est représenté comme Roi, assis sur le trône de David son père pour régner éternellement sur Jacob, ayant les clefs de l'enfer et de la mort, la clef de David pour fermer tellement que personne n'ouvre, et pour ouvrir tellement que personne ne ferme (Col. II, 10; Luc I, 35; Ap. I, 18, III, 7).

Si l'on fait bien attention à ces paroles, on verra que David fut plus qu'un simple roi d'Israël, et qu'en qualité de Prophète enrichi de grandes lumières sur la gloire du Messie, il eut des grâces surnaturelles qui n'ont pas dû être connues de la multitude.

Il est remarquable, par exemple que David parlant de J. C. dit qu'il est sacrificateur pour toujours à la façon de Melchisédek (Ps. CX, 4).

Après cela il n'est plus parlé de ce Prince que par St. Paul, qui dit qu'il y a des choses difficiles à entendre sur son sujet; indice frappant de certains mystères qui n’ont pas été révélés à la multitude des fidèles de l'Église Mosaïque et de l’Église Chrétienne, et qui pourtant appartenaient à l'une et à l’autre. De ce nombre est le mystère de la plénitude des rapports entre J. C. et David: mais nous voyons au moins par le rapprochement du type et de l'antitype que J. C. devait être Roi de l'Église, et exercer l'autorité judiciaire sur tous ses membres.

Tantôt il est dit que ce Roi puissant viendra sans éclat, et tantôt que ce sera dans la gloire et sur le trône de son Père pour rendre à chacun selon ses œuvres.

Quand il vient secrètement dans les âmes pour les sanctifier, quand il les anime doucement de son Esprit qui les attire, les éclaire et les porte à se soumettre à son empire, et quand il les retire de ce monde auquel il dérobe la vue de sa main, il est sans éclat.

Mais cet éclat a lieu pour les âmes au-delà du tombeau, au pied du tribunal de J. C., là où vont ceux que la mort transporte de ce monde dans l’autre.

Et cet éclat aura surtout lieu:

Lorsque, au grand jour de sa solennelle manifestation, le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, et que tous les peuples de la terre seront dans les pleurs et les gémissements, voyant le Fils de l'homme venir sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande gloire.

Alors toutes les nations seront assemblées devant lui; il séparera les uns d'avec les autres, comme un berger sépare les brebis d'avec les boucs.

Quel jour! quelle solennité! Quels résultats (Matt. XVI, 27; XIX, 28; XXIV, 30; XXV, 31-33; XXVI, 64).

Les deux Anges qui apparaissent aux Apôtres après l'ascension de J. C. au ciel, leur disent qu'ils le verront un jour en descendre comme ils l'y ont vu monter (Act. I, 11).

Heureux Apôtres, comme ce n'est pas pendant leur vie mortelle qu’ils ont vu s’accomplir cette réjouissante promesse, c’est du sein même de la gloire où ils vivent maintenant, qu’ils le verront descendre de plus haut, du ciel divin jusqu’à eux pour consommer leur bonheur, et aussi descendre plus bas, jusque sur cette terre, pour prendre avec lui ses fidèles disciples.

C’est en conformité avec cette promesse que St. Paul dit, que: le Seigneur descendra du ciel, dès qu'il aura donné le signal par la voix d'un Archange et par la trompette de Dieu, par des signes, éclatants, comme un monarque se fait précéder par un appareil de grandeur qui annonce sa prochaine présence, afin qu’on se prépare à le recevoir avec tous les honneurs qui lui sont dus (1 Thess. IV, 16-17).


Ainsi J. C. sera manifesté en son temps, dans le temps le plus favorable pour le déploiement de sa gloire aux yeux des hommes, et pour leur plus grand bien.

Il sera manifesté par le bienheureux et seul Prince, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs (1 Tim. VI, 15).

Son apparition sera tellement publique, que tout œil le verra, même ceux qui l’ont percé, et tellement inattendue que l’Époux viendra au moment où l’on y pensera le moins.


Malheur aux vierges folles,

heureuses celles qui n’auront pas cessé de veiller

(Apoc. I, 7; Matth. XXV, 1-13).


Aussi sera-t-on surpris par le jugement du Seigneur, comme on le fut du temps de Noé et de Lot. Comme un éclair brille et se fait voir depuis un côté du ciel jusqu'à l'autre, ainsi paraîtra le Fils de l'homme en son jour ( Luc XVII, 24-30).

Lorsque J. C. apparaîtra, l’un des caractères de sa gloire, c’est qu’il sera accompagné des Anges et des Saints comme témoins et exécuteurs de ses jugements; gloire magnifique que le Prophète Zacharie avait déjà annoncée sous l’ancienne alliance: alors l’Éternel mon Dieu viendra; tous les Saints seront avec lui. (Zach. XIV, 5).

Quelle joie pour ceux des mortels qui venant de ressusciter pour être jugés, verront dans la gloire leurs amis qui les y avaient précédés, et seront réunis à eux pour jamais!

Mais aussi quelle douleur pour ceux qui les verront sans pouvoir partager leur félicité!

Ainsi éclatera le triomphe de J. C. Sur tous ses ennemis, qu’il aura dès lors pour marchepied de ses pieds (Ps. CX 1; Act. II, 34-35).

Le Fils de l’homme ayant été obéissant jusqu’à la mort de la croix, paraîtra élevé par son Père au souverain degré de gloire, ayant un nom qui est au-dessus de tous les noms, afin qu’au nom de Jésus tout ce qui est dans le ciel, sur la terre et sous la terre fléchisse le genou, et que toute langue confesse qu’il est le Seigneur à la gloire de Dieu le Père (Phil. II, 8-11).

Ses détracteurs et ses persécuteurs vaincus seront comprimés, humiliés, punis; c’est dans l’ordre de la justice. Et ce qui est vrai de lui le sera de ses membres: c’est pourquoi, exposés à d'affreuses persécutions, les Apôtres et les premiers Chrétiens en appelaient à la justice de Dieu pour leur délivrance et leur consolation (2 Th.I, 6-7).

En comprimant (en réduisant) les agents du désordre et en glorifiant les saints par son avènement glorieux, J. C. avancera le rétablissement de l’Ordre universel, auquel il soumettra une multitude innombrable d’hommes, les uns par les dons précieux de la miséricorde, et d’autres par de terribles châtiments, afin que tout empire, toute domination, toute puissance qui aura résisté à Dieu (cessant de le faire), et l'empire de Dieu reprenant tous ses droits, ce Dieu, qui seul est tout par lui-même, soit aussi tout en tous.

Alors aura lieu le renouvellement, et s’accompliront les temps du rafraîchissement promis dès le commencement par les Prophètes (1 Cor. XV, 24-26; Matt. XIX, 28; Act. III, 19-20).

Alors aussi seront couronnés:

tous ceux qui ne se seront pas soustraits à l’autorité de J. C. pendant leur séjour sur la terre,

ceux qui n’auront pas eu honte de lui devant les hommes,

ceux que l’orgueil n’aura pas empêchés de sentir et de reconnaître la nécessité de son sacrifice expiatoire, et des secours de son Esprit, et du besoin de son pardon,

ceux qui n’auront pas refusé de suivre son exemple,

tous ceux qui n’auront pas fermé volontairement les yeux à la vérité, qui n'auront pas craint qu’elle les obligeât à plus de foi, à plus d’amour, à plus de sacrifices pour leur Sauveur.

Dans cette vie et dans l’autre, aussitôt après la mort et PENDANT TOUTE L’ÉTERNITÉ, toujours Jésus-Christ est offert aux regards, à la pensée, à l’amour et à l’obéissance du Chrétien.

C’est dans sa personne que les Saints verront Dieu, glorifieront Dieu, serviront Dieu, et c'est dans lui que l’enfer verra son Vainqueur et son Juge.


IL RÉGNERA ÉTERNELLEMENT ET SUR TOUS.

Oui, toujours JÉSUS-CHRIST!


Combien donc est grand le prix de notre rédemption! Qui pourrait l’évaluer, puisqu’il s’agit des richesses incompréhensibles de J. C. à perdre ou à obtenir?

Certes, la majesté du Juge doit bien nous faire sentir la charité du Sauveur; et la charité du Sauveur, nous faire sentir la majesté du Juge et la gravité de son jugement.


Chrétien:

SOIT que tu te représentes rencontrant aussitôt après ta mort ton Juge sur le seuil des portes de la justice, ton Juge qui te dira: qu’as-tu fait, qu’as-tu été, qu'as-tu aimé pendant ta vie mortelle? Ton Juge exigeant ton plein hommage, et te prononçant ta sentence;

SOIT que tu te transportes au jour de son avènement glorieux, à ce jour où il brillera de toute sa splendeur aux yeux de tous ces mortels POUR LESQUELS IL AVAIT VERSÉ SON SANG, et qui verront à découvert tout ce qu'il avait fait et souffert pour eux, tout ce qu’il est en lui-même et ce qu'il paraîtra éternellement à leurs regards, fais cette sérieuse et salutaire réflexion: de quels sentiments serai-je alors animé? IL FAUT QUE JE LES AIE DÈS CE MOMENT.

Que voudrais-je avoir fait pendant le cours de ma vie mortelle?

- Il faut que je le fasse sans délai.

Qu'est-ce qu'alors il ne sera plus temps d'éviter?

- Il faut que je l'évite dès ce jour.

S’il m’accueille dans ses miséricordes, s'il daigne me faire passer à sa droite et m’admettre dans son royaume, quel HOMMAGE D'AMOUR ET DE RECONNAISSANCE ne lui rendrais-je pas!

Quels transports de joie n'éprouverais-je pas à la vue de son plein triomphe sur ses ennemis et sur le mal qui était en moi, de joie pour lui à cause de la gloire dont brillera son humanité par laquelle il avait souffert pour me sauver, de joie pour moi-même en me voyant associé à son triomphe et enrichi de ses biens, de joie pour mes compagnons de bonheur à jamais!

Il faut que dès à présent je sois pénétré de cette reconnaissance, que je brûle de cet amour, que je tressaille de cette joie, et que je puise dans ces sentiments la force de servir mon Seigneur et mon Dieu.


* * *


Quelle doit donc être la prière du Chrétien?

«Ô Jésus, aussi longtemps que je serai sur cette terre de tentations et d’épreuves, où je risque de perdre le salut que tu m’as mérité, ne me laisse jamais oublier que tu seras mon Juge, afin qu’au jour où tu paraîtras comme tel, je ne trouve en toi que mon Sauveur.

Ne permets jamais que je m’endorme dans une fausse paix, qu’une espérance trompeuse m’empêche de te craindre.

Lorsque l’éclat des choses terrestres viendra m’éblouir, lorsque mon orgueil s’en nourrira, lorsque la pompe du monde et la richesse de ses spectacles, de ses plaisirs, de ses grandeurs, frappera mes regards, émouvra mon cœur, ébranlera mon courage à te servir, m'exposera à craindre le jugement des hommes et à braver le tien, sois là, ô mon Sauveur, pour montrer aux yeux de ma foi la pompe de ton jour solennel, la richesse de ce spectacle, la grandeur de ta majesté, la sainteté et la noblesse des témoins qui assisteront à mon jugement, et applaudiront ou à ma condamnation éternelle ou à l’approbation dont tu daigneras m’honorer.

Sois là pour me soutenir, afin qu’aussitôt mon zèle se ranime, et que ma volonté s’affermisse dans la résolution de t’être de plus en plus fidèle


 
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