Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA SOIF SPIRITUELLE

Paul Rabaut

1753

***

(Sermon prêché au Désert, le vendredi 31 août 1753,

pour un service de communion.)


Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive.

(Ev. selon St Jean, VII, 37.)

La souveraine sapience (patience) a bâti sa maison; elle a taillé ses sept colonnes; elle a apprêté sa viande; elle a mixtionné son vin; elle a aussi dressé sa table. Elle a envoyé ses servantes et elle appelle de dessus les créneaux des lieux les plus élevés de la ville, disant:

Qui est celui qui est simple, qu'il se retire ici; et elle dit à celui qui est dépourvu de sens; Venez, mangez de mon pain et buvez du vin que j'ai mixtionné. Laissez là la sottise et vous vivrez, et marchez droit par la voie de la prudence.

La sagesse a bâti sa maison, Elle a taillé ses sept colonnes. Elle a égorgé ses victimes, mêlé son vin, Et dressé sa table. Elle a envoyé ses servantes, elle crie Sur le sommet des hauteurs de la ville: Que celui qui est stupide entre ici! Elle dit à ceux qui sont dépourvus de sens: Venez, mangez de mon pain, Et buvez du vin que j’ai mêlé; Quittez la stupidité, et vous vivrez, Et marchez dans la voie de l’intelligence! (Prov. IX, 1-6. V. S.)


C’est ainsi, mes frères, que Salomon fait parler la souveraine sagesse. Sous l’image d’un splendide festin préparé dans une maison magnifique, elle invite les pécheurs qui courent après les vanités du monde et qui y cherchent leur félicité, à quitter ces routes insensées qui les écartent de leur but, et à chercher dans la «religion» les solides biens qu’elle seule peut procurer.

C’est là que se trouve la maison du Dieu vivant, bâtie sur le roc, et dont les tempêtes ni les orages ne sauraient ébranler les fondements.

C’est là que Dieu dresse sa table et qu’il offre les mets les plus délicieux, non une viande qui périt, mais celle qui dure jusqu’à la vie éternelle.

L’âme y trouve de quoi se rassasier et se désaltérer à sa manière. Il y a de sublimes vérités pour l’esprit, des consolations ineffables pour le coeur, des directions infaillibles pour tout le cours de la vie, et une félicité complète pour le temps et pour l’éternité.

Qui ne prêterait donc l’oreille aux tendres et charitables invitations de la sagesse éternelle?

Ces invitations nous regardent, mes chers frères; elles s’adressent à nous, encore plus directement qu’aux Juifs. J.-C., le chef et le consommateur de notre foi, (Hébr. XII, 2.) le souverain sacrificateur de la nouvelle alliance, est lui-même la sagesse éternelle du Père.


C’est en lui que se trouvent tous les trésors de la sagesse et de la science qui étaient auparavant cachés.

C'est lui qui nous a été fait de par le Père sagesse, justice, sanctification et rédemption. (1 Corint. I, 30.)

C’est par l'esprit de Christ que Salomon et les autres prophètes ont parlé; mais il leur a été révélé que CE N’ÉTAIT PAS POUR EUX-MÊMES, MAIS POUR NOUS; qu’ils étaient les dispensateurs des choses qui nous ont été annoncées, et dans lesquelles les anges souhaitent de voir jusqu’au fond.

Élevés dans son école, éclairés de sa doctrine, appelés de son nom, invités à sa table, destinés à posséder sa gloire; C’EST À NOUS, mes chers frères, que la souveraine sapience (sagesse) s’adresse; c’est nous que le Seigneur Jésus invite à nous rassasier des mets succulents de sa maison, et à boire au fleuve des délices.


Venu dans le monde pour sauver les pécheurs, il s’adressa d’abord aux brebis perdues de la maison d'Israël.

Que ne fit point ce charitable berger pour les conduire dans son bercail, et les faire paître dans des parcs herbeux et le long des eaux claires et tranquilles?

Avec quel empressement ne saisissait-il pas les occasions de leur annoncer les vérités salutaires?

La fête de la Pentecôte étant arrivée, il voulut profiter de cette solennité qui attirait un grand nombre de Juifs à Jérusalem, pour les exhorter de nouveau à croire en lui.

Ce fut le dernier jour de la fête qui, comme le remarque St Jean, était le plus solennel, que Jésus se tenant debout leur dit à haute voix:


SI QUELQU'UN A SOIF, QU'IL VIENNE À MOI ET QU'IL BOIVE.


La même voix vous est adressée aujourd’hui, mes chers frères.

Jésus vous parle dans l'évangile; il vous parle par notre ministère; il vous parle par les sacrés symboles de son corps et de son sang qui reposent sur cette table, et qui sont non seulement des signes, mais aussi des sceaux, des gages certains des biens inestimables dont il veut enrichir notre âme; et par toutes ces différentes voix il vous crie: Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive.

Tâchons de mieux entendre et d’approfondir ce que nous dit ici notre bon Sauveur. Et pour cet effet, voyons:

- dans une 1re partie, quelles sont les personnes qu’il invite: ce sont ceux qui ont soif;

- et une 2e partie ce qu’il leur prescrit: de venir à lui, et de boire; ce qui (sera cause) qu’ils seront désaltérés.

Seigneur Jésus, qui frappes aujourd’hui à notre porte, fais qu’attentifs à ta voix, nous trouvions l’entrée de nos cœurs, afin que nous soupions avec toi et toi avec nous. Amen.


* * *


PREMIÈRE PARTIE


Il faudrait n’avoir jamais lu l’Écriture sainte pour ignorer que nos auteurs sacrés emploient très souvent des façons de parler figurées, et qu’en particulier ils représentent les grâces spirituelles destinées à faire le bonheur de l’âme, sous l’emblème des aliments qui servent à la nourriture de notre corps; et par une suite de la même figure, le désir, la recherche des biens spirituels est appelé des noms de faim et de soif.

Holà! dit le Seigneur par son prophète Ésaïe, holà! vous tous qui êtes altérés, venez aux eaux, et vous qui n'avez point d'argent, venez, achetez et mangez; venez, dis-je, achetez sans argent et sans aucun prix du vin et du lait.

Pourquoi employez-vous l'argent pour des choses qui ne nourrissent point, et votre travail pour des choses qui ne rassasient point?

Écoutez-moi attentivement, et vous mangerez de ce qui est bon, et votre âme jouira ce plaisir de la graisse; inclinez votre oreille, et venez à moi; écoutez et votre âme vivra, et je traiterai avec vous une alliance éternelle, savoir les gratuités immuables promises à David. (Ésaïe LV, 1-3.)

Nous trouvons les mêmes figures en grand nombre d’endroits des prophètes. J.-Ch. Lui-même les a souvent employées, et il y insiste surtout dans son entretien avec la Samaritaine.

Là il représente sa grâce comme une eau vive, comme une eau de laquelle quiconque boit n'aura jamais soif, comme une source intarissable qui jaillit jusque dans la vie éternelle; et dans notre texte: Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive.


Tout cela, mes frères, n’est pas difficile à entendre.

Personne n’ignore quelles sont les propriétés de l’eau; elle sert à désaltérer, à rafraîchir, à nettoyer les ordures du corps.

Or c’est là une image bien sensible de la vertu, de l’efficace divine, de la doctrine du Seigneur:

qui calme les inquiétudes de l’âme,

qui la met à son aise, si je puis m’exprimer ainsi,

qui la console, qui la réjouit,

qui la purifie des souillures du péché et la blanchit dans le sang de l’Agneau,

qui remédie en un mot à tous ses besoins et remplit tous ses désirs.


MAIS POUR ÉPROUVER LA VERTU DES EAUX SALUTAIRES DE LA GRÂCE,

IL FAUT EN ÊTRE ALTÉRÉ.


Jésus ne les présente, il ne les offre à boire qu’à ceux qui ont soif.

Que signifie cette soif, en quoi consiste-t-elle?

Comme un homme altéré souffre, désire d’étancher sa soif, et n’a point de repos qu’il n’ait tempéré l’ardeur qui le consume.

De même un pécheur qui sent sa misère, sa corruption et qui en connaît le danger, désire ardemment de sortir de cet état, de se réconcilier avec Dieu, et il n’est point satisfait qu’il n’en soit venu à bout.

C’est là ce que notre Sauveur appelle ailleurs, être AFFAMÉ et ALTÉRÉ DE LA JUSTICE; ce sont les pécheurs TRAVAILLÉS et CHARGÉS qu’il invite à venir à lui, et qu’il promet de soulager.


Mais il nous importe trop de bien connaître cet état, pour en demeurer à ces généralités.

Nous disons donc, pour détailler un peu mieux tout ceci, que la soif spirituelle emporte trois choses:

1. Un vif sentiment de sa misère;

2. Un ardent désir d’en être délivré;

3. Enfin la recherche et l’usage des moyens qui peuvent conduire à ce but.


1° Un vif sentiment de sa misère.

C’est une situation bien déplorable que celle de ces pécheurs qui, marchant comme leur cœur les mène et selon les regards de leurs yeux; qui, esclaves d’un ou de plusieurs vices, OBÉISSENT PLUTÔT À LEURS PASSIONS QU’À LA VOIX SOUVERAINE DU MAÎTRE DU MONDE, et négligent d’éclairer leur esprit, de sanctifier leur cœur, de régler leur vie sur les lois de la «religion», et par cela même de travailler à leur perfection et à leur bonheur.


Que ne peut-on pas dire de semblables pécheurs?

Ce sont des ingrats qui outragent leur bienfaiteur magnifique, et qui loin d’être sensibles à ses faveurs et d’en faire un bon usage, n’en tiennent aucun compte, les foulent à leurs pieds, et s’en servent pour l'offenser; changent sa grâce en dissolution. (Jude I, 4.)

Ce sont des rebelles qui secouent volontairement le joug du plus légitime de tous les maîtres et du plus tendre de tous les pères; qui se déclarent les ennemis de Dieu par leurs pensées et par leurs mauvaises œuvres.

Ce sont des perfides, qui violent sans peine les engagements les plus sacrés, les promesses les plus augustes, les serments les plus respectables.

Ce sont des endurcis, des cœurs de marbre sur lesquels tout ce que la «religion» a de plus fort, ne fait aucune impression; qui sont également INSENSIBLES à la beauté de ses préceptes, à la douceur de ses promesses, à la terreur de ses menaces, et aux rigoureux jugements que le Seigneur fait fondre sur eux.

Ce sont des insensés qui ne font aucun usage de leur raison, qui ne suivent aucune règle, et qui courent, tête baissée, à leur propre perdition.


Autant qu’il est certain qu’il y a un Dieu saint, juste et bon, qui déteste et punit le crime, qui aime et récompense la vertu; autant est-il incontestable que les pécheurs que nous venons de dépeindre, sont les objets de son indignation et de sa colère; que c’est eux que les menaces regardent, que c’est à eux qu’il est dit:

Par votre endurcissement et par l'impénitence de votre cœur, vous vous amassez des trésors de colère pour le jour de la colère, et de la déclaration du juste jugement de Dieu qui rendra à chacun selon ses œuvres; (Rom. II, 5.)

Et que c’est pour eux enfin que les feux de l’enfer sont allumés!

Il est bien triste, sans doute, d’être dans un pareil état, mais il est plus triste encore d’y être et de ne pas le sentir, de ne pas connaître quel est le péril qu’on court.

C'est l’affreuse situation où se trouvait l’ange, c.-à-d. le pasteur de l’église de Laodicée.

Il disait: Je suis riche, j'ai acquis de grands biens et rien ne me manque; et il ne connaissait pas qu'il était malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu. (Apoc. III, 17.)


Combien n’y a t-il pas de pécheurs qui lui ressemblent:

qui croient être en état de grâce, pendant qu’ils sont en état de péché;

qui se regardent comme les amis de Dieu, bien qu’ils soient ses ennemis,

qui s’annoncent à eux-mêmes la paix, pendant qu’il n’y a point de paix!

De toutes les situations où se peut trouver un pécheur, il n’en est point de plus dangereuse que celle-là.

Un malade, quelque dangereux que soit son mal, n’aura point recours aux remèdes, s’il s’imagine d’être en santé.

De même un pécheur qui croit d’être en bon état, ne pensera point d’en changer; ne connaissant pas ses maux spirituels, il n’y cherchera point de remède.

En vain fera-t-on résonner à ses oreilles les menaces du Dieu fort; il n’en sera point effrayé, parce qu’il ne croit pas d’être du nombre de ceux à qui elles sont faites.

En vain un déluge de maux viendra fondre sur sa tête; il demeurera dans son endurcissement, parce qu’il ne comprendra pas que Dieu veut le corriger, le porter à la repentance.


Celui donc qui ne sent pas sa misère ne saurait être altéré des eaux salutaires de la grâce, car le premier pas qu’il faut faire pour éprouver cette soif spirituelle, c’est de CONNAÎTRE SES PÉCHÉS, de comprendre combien ils sont odieux à la Divinité, dangereux pour notre âme, et d’EN AVOIR LE REPENTIR LE PLUS AMER.

Ô vous qui avez éprouvé les amertumes de la repentance, dépeignez-nous vos remords, vos agitations, vos inquiétudes, vos alarmes.

Quelle confusion à la vue de tant d’outrages faits à la majesté divine par vos pensées, par vos paroles, et par vos actions!

Quelle crainte en considérant que MILLE ET MILLE FOIS VOUS AVEZ EXPOSÉ VOTRE ÂME À DEVENIR LA PROIE DES FLAMMES DE L’ENFER, à être pour toujours séparée du Dieu bienheureux, pour toujours la victime de sa vengeance, pour toujours livrée à son propre désespoir?

Quel regret de vous être montrés si ingrats envers votre Père céleste, d’avoir fait si peu de cas de ses bienfaits, d’avoir résisté à ses tendres invitations, abusé des richesses de sa patience et de sa longue tolérance; de l’avoir abandonné, lui qui est la source des eaux vives, pour vous creuser des citernes rompues qui ne peuvent point contenir d'eau! (Jér. II, 13.)

Ce sont de semblables réflexions qui atterrent un pécheur, et qui portent la consternation et l’effroi dans son âme. C’est ce qui lui fait connaître sa misère, son indignité, combien il s’est éloigné de Dieu, et qu’à juste titre il mérite la mort et la condamnation éternelle.

Que peut-il résulter de là, mes chers frères, sinon:


2° un ardent désir de remédier à ces maux, de sortir de cet état?

Qui serait assez ennemi de soi-même pour se plaire dans une situation si gênante, et qui risque d’avoir de si terribles suites?


QUOI! ON SAURAIT QU’ON EST EN GUERRE AVEC DIEU,

ET ON NE TRAVAILLERAIT PAS À SE RÉCONCILIER AVEC LUI?


On serait sujet à la condamnation et à la mort éternelle, et on ne s’empresserait pas à faire révoquer cette redoutable sentence?

On est sur le bord du précipice, et on ne souhaitera pas qu’une main charitable nous en retire et nous empêche d’y tomber?

Ah! quand on sait avec quelle bonté Dieu reçoit les pécheurs qui reviennent à lui; quand on sait quelles sont les douceurs qui se trouvent dans sa communion, quels sont les biens précieux dont il comble ses chers enfants et dans cette vie et surtout dans la vie à venir, on ne peut que désirer avec le plus vif empressement d’être introduit dans sa sainte maison, et d’être rassasié des mets de sa table.

Voyez dans l'enfant prodigue un tableau de ces pécheurs qui sentent leur misère, et qui désirent d’en être délivrés. Combien, dit-il, y a-t-il des gens à gage chez mon père, qui ont plus de pain qu'il ne leur en faut, et moi je meurs de faim. Je vais partir, j'irai trouver mon père et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre vous, je ne suis plus digne d'être appelé votre fils; traitez-moi comme l'un de vos domestiques. Luc XV, 21.)


3° Enfin, il ne suffit pas de sentir sa misère et de souhaiter d’en être délivré; il faut encore mettre en usage les moyens qui peuvent conduire à ce but.

C’est ici surtout ce qui distingue la VRAIE repentance de la FAUSSE.

Un faux pénitent peut sentir quelque regret d’avoir péché, et quelque désir d’en obtenir le pardon et de changer de conduite; mais le désir de se réformer est faible; ce sont des velléités, des: «Je voudrais bien!» mais il ne met pas sérieusement la main à l’œuvre; IL A ENCORE PLUS D’AMOUR POUR LE VICE QUE POUR LA VERTU.

Un vrai pénitent au contraire ne voit rien de si odieux que les péchés que sa conscience lui reproche; rien de plus dangereux que l'état où il se trouve; il n’a rien tant à cœur que de se réconcilier avec Dieu; c’est pourquoi il ne néglige rien pour y réussir.

Prières ferventes et réitérées,

lectures et méditations pieuses,

fuite des lieux et des personnes qui l'ont fait broncher;

étude assidue de son propre cœur pour en munir les endroits faibles.


TOUT EST MIS EN ŒUVRE pour changer son cœur et pour devenir un homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté véritables.

L’enfant prodigue dont nous avons déjà parlé ne se contenta pas de prendre de bonnes résolutions, IL LES EXÉCUTA; il alla effectivement trouver son père; il lui confessa ses égarements; il implora sa clémence, et il lui fut désormais soumis et obéissant.


Voilà, mes frères, ce qu’emporte la soif spirituelle dont il est parlé dans notre texte; voilà comment se conduit un pécheur qui est altéré de la grâce; il sent vivement le besoin qu’il en a, il la désire avec ardeur, et IL NE NÉGLIGE RIEN POUR L’OBTENIR.

Ce sont là les pécheurs que J.-Ch. invite. — Voyons à présent ce qu’il leur prescrit: c’est de venir à lui et de boire; c’est aussi ce qui va faire le sujet de notre seconde partie.


* * *


DEUXIÈME PARTIE


Venir à J.-Ch., c’est croire en lui, le regarder comme le Messie, le Fils de Dieu, le Sauveur du monde; professer sa doctrine et pratiquer ses préceptes: c’est ce qui paraît manifestement par divers endroits de l’évangile où cette façon de parler est employée.

Ainsi dans le chap. 6e de l’évangile selon St Jean, on voit clairement que venir à J.-Ch. et croire en lui signifient une seule et même chose, témoin ces paroles du v. 33:

Celui qui vient à moi, n'aura point de faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. (Jean. VI, 33.)

C’est dans le même sens qu’il dit au chap. XIe de l’évangile selon St Matthieu:

Venez à moi vous tous qui êtes travaillés et chargés et je vous soulagerai. (Matth. XI, 28.)

Il explique tout de suite ce qu’il entend par venir à lui: soumettez-vous, dit-il, à mon joug et devenez mes disciples. (Matth. XI, 30.)


Quand J.-Ch. demande que l'on croie en lui, il n’exige point une foi aveugle.

Combien de preuves ne donna-t-il pas aux Juifs qu’il était véritablement le Messie promis par les prophètes!

Non seulement il vient au monde dans le temps précis que les oracles avaient marqué:

non seulement il descendait de la tribu de Juda et de la famille de David;

mais de plus il fit devant eux un grand nombre de miracles qui prouvaient incontestablement qu’il parlait et qu’il agissait au nom et en l’autorité de Dieu.

Les œuvres, leur disait-il, que mon père m'a donné le pouvoir de faire, rendent témoignage que c'est lui qui m'a envoyé. (Jean X, 25.)

Quoique nous vivions dans des temps fort éloignés de celui où notre Sauveur confirma par des miracles la divinité de sa mission, notre foi ne laisse pas d’avoir les plus solides fondements.

Non, nous n’avons pas vu les miracles du fils de Dieu, ni ceux de ses disciples; mais outre que ces faits nous sont rapportés par des témoins oculaires, par DES TÉMOINS IRRÉPROCHABLES et qui portent la sincérité jusqu’à dévoiler leurs propres défauts, par des témoins que toutes sortes de raisons et surtout leur intérêt temporel et éternel, aurait dû engager pour le moins au silence, si ces miracles n’avaient pas eu lieu, nous en avons encore pour garants les plus grands ennemis même de la «religion», les Juifs et les Païens qui n’ont pas osé révoquer en doute les miracles de notre Sauveur.

Nous en avons pour garants les succès, les suites de ces mêmes miracles. Ce grand nombre de prosélytes qui embrassèrent la foi chrétienne dans les circonstances les plus périlleuses, au milieu des plus violentes persécutions, se seraient bien gardés de s’exposer à tant de maux, s’ils n’avaient pas été convaincus par des démonstrations de l’Esprit et de la puissance de Dieu que le christianisme était la seule voie du salut.

Si nous croyons en J. Ch., c’est encore parce que sa doctrine est la plus excellente, la plus digne de Dieu, qui ait jamais paru; la plus propre à éclairer l’esprit, à sanctifier le cœur, à tranquilliser la conscience et donner les espérances les plus solides; c’est, enfin, parce que nous voyons de nos yeux l’accomplissement d’un grand nombre de prédictions de notre Sauveur, des prophètes et des apôtres, telles par exemple que la réjection et la dispersion des Juifs, la conversion des Païens, et l’établissement de l’antichristianisme.


LA FOI DU CHRÉTIEN A DES FONDEMENTS INÉBRANLABLES


Par conséquent J.-Ch. n’exige rien que ce qui est raisonnable, quand il appelle les hommes à croire en lui.

Ne jugeons pas de cette foi, mes chers frères, par l’idée qu’en donne la conduite de la plupart des chrétiens.

Ils n’ont qu’une foi morte, et J.-Ch. demande une foi vive qui purifie le cœur et qui fasse devenir des hommes nouveaux:

on ne vient à lui, on ne croit véritablement en lui, qu'autant qu’on se soumet à son joug et qu’on devient ses disciples, comme il s’exprime lui-même.

Or qu’est cela, je vous prie?

N’est-ce pas regarder les vérités qu’il nous enseigne comme certaines et infiniment intéressantes, et par conséquent en faire une profession authentique quoi qu’il puisse en coûter à la chair et au sang?

N’est-ce pas regarder ses préceptes comme justes et indispensables, et par cela même y conformer sa conduite?

N’est-ce pas se confier en ses promesses, regarder les biens qui en sont l’objet comme préférables à tous ceux que les mondains idolâtrent, et les leur préférer en effet?

Vous voyez donc que la foi que J.-Ch. demande est UNE FOI SANCTIFIANTE QUI CHANGE LE CŒUR, qui le régénère, qui opère par la charité et par toutes sortes de bonnes œuvres.


Un des principaux actes de la foi, c’est de s’appliquer à soi-même les consolantes promesses de l’évangile.

Ceux qui vivent dans le péché et qui veulent y persévérer ne sauraient assurément se faire cette application; mais un chrétien SINCÈREMENT ATTACHÉ À SON SAUVEUR, qui le préfère à toutes choses et qui s’étudie chaque jour à lui plaire, lui étant intimement uni par la foi, il a droit par cela même à tous les bénéfices de l’alliance de grâce.

Il peut dire:

C’est pour moi que J.-Ch. est venu dans le monde; c’est pour moi qu’il a répandu son précieux sang; son mérite est le mien; je m’enveloppe de sa justice, comme d’une précieuse robe au moyen de laquelle je serai admis en la présence du roi de gloire.

C’est ainsi que St-Paul s’appliquait les mérites de son Sauveur: il m’a aimé, disait-il, il s’est donné lui-même pour moi; j’étais le plus grand des pécheurs, mais miséricorde m’a été faite; je sais que mon Sauveur est puissant pour garder mon dépôt jusqu’à cette journée là.

C’est ainsi, mes frères, que ceux qui sont altérés dans le sens de J.-Ch. boivent les eaux salutaires de la grâce.

Et ce divin Sauveur nous fait clairement entendre que c’est le moyen de se désaltérer, c’est-à-dire, pour parler sans figure, que LE PÉCHEUR, VÉRITABLEMENT REPENTANT, qui embrasse par une foi vive J.-Ch. mort pour ses péchés et ressuscité pour sa justification, trouve en lui le remède à tous les maux et la source de tous les biens.


Qu’est-ce, pécheur pénitent, qui cause tes inquiétudes et tes alarmes?

Est-ce la sentence de condamnation et de mort que la justice divine a prononcée contre toi?

Mais Jésus l’a subie cette sentence;

il s’est mis à ta place;

il a porté tes péchés en son corps sur le bois;

il a désarmé la justice divine;

il a été fait malédiction pour toi, afin que tu fusses justifié devant Dieu par son moyen.

Tu peux donc entonner ce chant de victoire:

Qui accusera les élus de Dieu? C'est Dieu même qui les justifie.

Qui les condamnerai? J.-Ch. est mort, de plus il est ressuscité, il est même assis à la droite de Dieu, où il intercède pour nous. (Rom. VIII, 48; voir aussi: Hébr. I, 3; VIII, 1; XII, 2 .)


Que crains-tu donc? Ta propre corruption?

Ah! c’est sans doute ce que tu as le plus à craindre; mais si tu crois véritablement en J.-Ch., ta foi sera la victoire du monde, et ce divin Sauveur te fortifiera de sa force; il te communiquera la vertu toute puissante de son esprit, conformément à la promesse qui suit immédiatement mon texte:

Il sortira, dit-il, de celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive, comme dit l'Écriture: ce qu'il entendait, ajoute St-Jean, de l'esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. (Jean VII, 38.)

Or, pourquoi cet esprit est-il communiqué, sinon pour suppléer à la faiblesse humaine; pour élever le chrétien au-dessus de la chair et du sang; pour lui faire mépriser le monde et ses vanités; pour le remplir en un mot d’une force divine supérieure aux tentations?


C’est en s’attachant à J.-Ch. par une vraie foi, que l’on trouve le vrai contentement, le solide bonheur.

Les passions subjuguées ne font plus la guerre à l'âme et la laissent jouir de cette paix qui surmonte tout entendement.

L’esprit éclairé sur la véritable valeur des choses, et le cœur tourné du bon côté, loin d’être séduit par les objets que les mondains idolâtrent, il les regarde avec pitié courir après des vanités temporaires; et en ne s’occupant que de choses dignes de lui et convenables à la sainte vocation dont il a été honoré, il augmente son goût pour les solides biens: il goûte des douceurs ineffables dans la communion du Seigneur qui lui sont des gages de la souveraine et éternelle félicité qui lui est destinée dans une autre vie.

Celui, dit J.-Ch., qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et cette eau que je lui donnerai sera en lui une source qui jaillira jusque dans la vie éternelle. (Jean IV, 14.)

Voilà, mes frères, sur quels fondements J.-Ch. dit aux pécheurs pénitents:


SI QUELQU'UN A SOIF,

QU'IL VIENNE À MOI ET QU’IL BOIVE.


Il ne les renvoie pas à la «religion» naturelle: ses lumières sont trop courtes; elle n’indique aucun moyen pour réconcilier le pécheur avec Dieu.

Il ne les renvoie pas à la «religion» judaïque: ses victimes ne peuvent point expier le péché, et ses menaces sont plus propres à jeter dans le désespoir qu’à faire naître la confiance. J.-Ch. seul peut être l’asile du pécheur repentant;

LUI SEUL PEUT CALMER LES AGITATIONS DE SA CONSCIENCE ET LUI PROCURER UNE SOLIDE PAIX;

il est le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par lui; il n'y a point d'autre nom sous le ciel qui soit donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés que le nom de Jésus. (Jean XIV, 6; Actes IV, 12.)


C’est donc avec bien de raison qu’il crie: Si quelqu'un a soif, qu’il vienne à moi et qu'il boive.

Mais c’en est assez sur les paroles de notre texte, il est temps de venir à la conclusion de ce discours.


* * *

CONCLUSION


Admirons ici, mes chers frères, avec quelle bonté le Seigneur Jésus invite les pauvres pécheurs accablés sous le poids de leurs crimes, à venir puiser dans la source intarissable de sa grâce le soulagement et le repos dont ils ont besoin.

Oh! qu’il remplit admirablement l'aimable titre de sauveur! Il est lui-même altéré du salut des âmes; il va chercher la brebis qui s’égare pour la ramener dans son bercail.

Quoique ses premiers soins aient peu de succès, il ne se rebute point, il revient à la charge; il insiste en temps et hors temps; il hausse sa voix; il crie avec force: Si quelqu'un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive.

Ce Sauveur débonnaire ne rejette personne; il appelle également et les Juifs et les Païens. Il ne rebute pas même les plus grands pécheurs: Ceux qui sont en santé, dit-il, n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. (Matth. IX, 12.)

Quelle bonté, quelle miséricorde, quel encouragement à aller avec confiance au trésor de la grâce pour être secourus dans le besoin! Qui n’aimerait un Sauveur si charitable?

Une doctrine si consolante devrait sans doute produire des fruits de reconnaissance et de sanctification; et cependant on en fait un usage tout contraire.

On devrait dire avec St-Paul: J.-Ch. est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux; il a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu’étant morts au péché nous vivions à la justice. (1 Pierre II, 24.)


Mais au lieu de tenir un pareil langage, qui est celui des saints, on parle comme les profanes: Péchons, disent-ils, afin que la grâce soit plus abondante.

Que les impies qui pèchent et qui parlent ainsi, apprennent donc, puisqu'ils paraissent l’ignorer, que J.-CH. N’EST POINT MINISTRE DU PÉCHÉ; qu’il n'est point venu pour favoriser la corruption, mais pour la détruire.

Qu’ils apprennent qu’il n’offre sa grâce qu’aux pécheurs:

qui sentent leur misère, qui gémissent de leur corruption,

qui désirent d’être délivrés non seulement de la peine du péché, mais aussi du péché même,

et qui font tous les efforts dont ils sont capables pour sortir de l’esclavage du vice, et pour se mettre dans la glorieuse liberté des enfants de Dieu.

Il est si vrai que c’est là la doctrine constante de l’évangile, que le sentiment opposé est la plus grossière et la plus damnable de toutes les erreurs.

La plus grossière, parce qu’il n’y a point de vérité plus claire et plus incontestable que celle-ci: c’est que Dieu veut que les hommes soient vertueux et gens de bien;

la plus damnable parce qu’elle s’oppose au grand but de toute la «religion», qui est de former les hommes à la sainteté.


C’est donc à nous, mes chers frères, d’examiner si nous sentons notre misère, et si nous désirons d’en être délivrés.

Avons-nous fait le compte de nos voies?

Nous sommes-nous éprouvés nous-mêmes pour savoir si nous sommes dans la foi?

Avons-nous fait passer en revue tant de mauvais discours que notre bouche a prononcés, tant de pensées criminelles que notre esprit a conçues, tant d’actions détestables qui ont souillé notre vie?

Avons-nous réfléchi sérieusement sur le peu de soin que nous avons pris d’être pieux envers Dieu, justes et charitables envers nos prochains, chastes et tempérants par rapport à nous-mêmes?

La considération du grand nombre de nos péchés, de leur atrocité, des circonstances aggravantes qui les ont accompagnés, a-t-elle produit sur nous une sainte confusion, un salutaire repentir?

Avons-nous présenté au Seigneur le sacrifice d’un cœur froissé et brisé?

Avons-nous bien senti la noirceur de notre ingratitude, l’énormité de nos rébellions, le danger auquel nous avons exposé nos âmes?

Abattus, consternés à la vue de notre déplorable état, notre âme a-t-elle été dans l’angoisse?

Avons-nous eu recours au céleste médecin pour lui exposer nos maux et pour en obtenir la guérison?

Avons-nous mis en œuvre les moyens qu’il nous indique pour nous approcher de lui, et nous mettre en état de grâce?

Il y a sans doute quelques bonnes âmes qui ont fait ce que nous venons de dire, et qui tâchent de se maintenir dans cet état et même d’y faire des progrès; mais nous avons tout lieu de craindre que le nombre en est bien petit.

Combien n’y en a-t-il pas certainement bien éloignés de posséder cette sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur, (Hébr. XII, 14.) et qui par conséquent ont le plus grand sujet du monde d'être alarmés, et qui pourtant sont aussi tranquilles que s’ils n’avaient absolument rien à craindre?

L’un est esclave d’un vice; l’autre d’un autre;

celui-ci de l’avarice;

celui-là de l’impureté;

celui-ci de l’orgueil;

celui-là de l’esprit de vengeance.

On n’a ni amour pour Dieu, ni charité pour le prochain, ni compassion pour sa propre âme dont on néglige le salut:


ET CEPENDANT ON NE TREMBLE POINT,

ON EST DANS LA PLUS PARFAITE SÉCURITÉ.


Quelque surprenant que paraisse ce procédé, on en découvre aisément les causes.

Il est certain d’abord qu’on se fait des idées extrêmement relâchées de la sainteté que l’évangile prescrit.

Quoique J.-C. ait dit que la porte de la vie est étroite, que le chemin du ciel est aussi étroit et qu'il y a peu de gens qui y passent; qu’au contraire le chemin de la perdition est large, et qu'il y en a beaucoup qui le suivent; (Matth. VII, 13.) malgré cela, dis-je, ON S’IMAGINE qu’il y a peu de chose à faire pour se sauver, qu’on le peut sans peine, sans effort; c’est ce qui fait qu’on se gêne si peu et qu’on est aussi tranquille en marchant dans le chemin de l'enfer, que si l’on marchait dans celui du ciel.


Ajoutons à cela qu’il y a tant de gens qui ne connaissent point ce que leur état a de triste et de dangereux, parce qu’ils n’y font presque aucune réflexion.

Il n’est peut-être point de devoir plus généralement négligé que l’examen de soi-même.

On vit, pour ainsi dire, au jour la journée, sans réfléchir, ni sur ce qu’on fait, ni sur ce qu’on doit faire;

on ne se demande guère compte de sa conduite;

on ne pèse point les conséquences de ses démarches:

FAUT-IL ÊTRE SURPRIS APRÈS CELA, SI ON NE SE CONNAÎT PAS SOI-MÊME, si on ne sent ni sa misère, ni ses besoins?

Mes frères, puisque nous connaissons la source du mal, c’est à nous d’y apporter les remèdes convenables.


Ne jugeons point de ce qu’il faut faire pour se sauver, par les maximes corrompues du monde, mais par celles de l’évangile.

Tout ce qui n’y est pas conforme est une voie d’égarement et d’erreur.

C’est donc à la lumière de la parole de Dieu que nous pourrons connaître notre état. C’est en nous servant de ce divin flambeau que nous découvrirons ce fonds de corruption qu’il y a dans notre cœur, ces inclinations perverses, cet amas monstrueux de péchés dont nous sommes coupables. Mais pour cet effet, il faut porter la sonde dans la conscience, imposer silence à l’amour propre, s’examiner en un mot avec une sérieuse intention de se bien connaître.

«Que ne puis-je, mes chers frères, vous dévoiler vous-mêmes à vous-mêmes!

Que ne puis-je vous faire connaître toute la misère d’une âme qui s’est éloignée de Dieu, qui n’a aucune communion avec lui, et qui est par conséquent sujette à la condamnation!

Oh! si vous le connaissiez bien cet état, si vous en sentiez tout le danger, vous n’auriez point de repos que le Seigneur ne vous eût parlé de paix.

Mais sans doute que la parole sainte que je vous ai annoncée ne retournera pas à Dieu sans effet.

Sans doute que parmi ceux qui m’écoutent il y a des pécheurs travaillés et chargés, des âmes affamées et altérées de la justice de J.-C. Oh! allez avec confiance à ce divin Sauveur:

c’est vous qu'il appelle;

c’est vous qu’il veut désaltérer et rassasier;

c’est pour vous qu’il a répandu son sang,

c’est à vous qu’il offre tous les trésors de sa grâce.

Allez donc à lui avec une ferme assurance que vous trouverez dans son sang la rémission de vos péchés, et le principe d’une nouvelle vie.

Allez à lui, confus, affligés de lui avoir déplu, et résolus de ne l’abandonner jamais, de n’avoir désormais d’autre volonté que la sienne.

Allez à lui tout occupés de sa mort, pénétrés de sa charité, embrasés d’amour pour lui et de reconnaissance pour ses bienfaits.

Il est pour ainsi dire crucifié devant vos yeux par les symboles de son corps et de son sang qui vous sont ici présentés; ne vous contentez pas de les contempler, mangez le pain sacré, buvez la coupe bénite, et puissiez-vous recevoir avec les signes, la chose signifiée!

Puissions-nous nous en retourner justifiés dans nos maisons!

Puissions-nous être désormais des fidèles disciples, afin d’être à jamais abreuvés au fleuve de ses délices!

Daigne-t-il nous en faire la grâce; et à ce divin Sauveur, de même qu’au Père et au St-Esprit, soit honneur et gloire à jamais! Amen.»





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