Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L’HOMME CONDAMNÉ PAR SON PROPRE COEUR

***

1830

Auguste Rochat

* * *

Sermon sur ces paroles:

Si notre coeur nous condamne,

Dieu est plus grand que notre coeur et il connaît toute chose

1 Jean III. 5.

CouvertureHommeCondamne

RegardAnim

Juillet 2020

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(note de la bibliothèque «Regard»: nous avons modifié certaines constructions de phrase afin de rendre le texte plus facile à comprendre)


Quand on étudie le coeur de l'homme, on est étonné de voir combien il est ingénieux à se tromper lui-même, et dans quelles ténèbres il parvient à se plonger à force d’illusions et d'étourdissement. Cela va même si loin qu’il en vient jusqu’à se tromper sur ce qu’il éprouve habituellement, et à se persuader jusqu’à un certain point, que tel état d’âme qu'il n'a jamais eu, est réellement le sien.

Cette remarque est justifiée d’une manière bien frappante par le faux jugement que portent sur la paix et le calme de leur propre conscience, une classe d’hommes qui n’est malheureusement que trop nombreuse.

Il n’y a que trop de personnes qui, sans avoir cette foi sincère au SALUT GRATUIT PAR LE SANG DE CHRIST, laquelle peut seule procurer aux coupables enfants d’Adam, une paix solide et véritable, prétendent cependant avoir la paix du coeur et le calme de la conscience.

En vain ceux qui s’intéressent à leurs âmes cherchent-ils dans leur sollicitude charitable, à leur communiquer la frayeur que leur état leur inspire;

En vain leur crient-ils, que si l’on n’a pas senti sa misère spirituelle; si l’on n’a pas donné une confiance entière au seul Nom par lequel les hommes puissent être sauvés; (Actes IV. 12.) si l’on n’a pas reçu par la foi en Jésus le principe d’une vie nouvelle et sainte, produite en nous par l’Esprit de Dieu, il n’y a point de salut, point de véritable paix pour l’âme.

Toutes ces exhortations ne produisent aucun effet sur les hommes dont nous parlons;

- ils affectent de les regarder comme des exagérations;

- ils répondent que c’est en vain qu’on cherche à les effrayer,

- que Dieu est plus miséricordieux qu’on ne le pense,

- qu’ils ne sont pas aussi coupables qu’on veut le faire croire, et, qu’après tout, ils ont la paix de l’âme et le calme de la conscience.

ILS CROIENT PEUT-ÊTRE L’AVOIR; du moins ils l'assurent si fréquemment qu’on serait tenté de croire qu’ils ont une fausse paix à défaut de la véritable, si, d’un autre côté, leurs discours et leur conduite ne fournissaient pas des preuves évidentes qu’ils se font des illusions sur leur calme intérieur et que, tandis qu’ils disent; PAIX, PAIX, (Jérémie VI. 14.) IL N’Y A PAS LA PAIX AU-DEDANS D’EUX.

C’est là ce que nous voudrions, avec l’aide de Dieu, leur prouver aujourd’hui, nous voudrions amener ces personnes à reconnaître, SI ELLES VEULENT ÊTRE DE BONNE FOI, que dans le fond du coeur elles sentent bien qu’elles ne sont pas en paix avec Dieu et que leur salut n’est pas en sûreté.


Nous voudrions:

1 - leur prouver que leur coeur les condamne;

2 - en tirer cette conséquence, c’est qu’à plus forte raison elles sont condamnées devant le Tribunal de Dieu.

Si notre coeur nous condamne, dit l’Apôtre Jean, Dieu est plus grand que notre coeur et il connaît toutes choses.

Venez, pauvres pécheurs, qui vous vantez faussement d’avoir la paix; venez sonder avec nous les plaies de vos cœurs.

Que Dieu veuille, par sa Grâce, vous apprendre à les connaître, pendant qu’il est encore temps de les guérir, et de trouver en Christ la vraie paix, cette paix que Dieu lui-même nous donne, et qui fait que notre coeur est plein de confiance devant Lui.

Amen!


* * *


I


1°. La première observation qui prouve que tous les pécheurs qui prétendent posséder la paix, sans l’avoir cherchée là où l’Évangile dit qu'on peut la trouver, s’abusent eux-mêmes, ce sont LES EXCUSES CONTINUELLES par lesquelles ils cherchent à se justifier et à diminuer la gravité des péchés qu’ils ont commis.

Celui qui cherche à s’excuser et à se justifier prouve d’une manière évidente qu’il se sent menacé de quelque châtiment, et qu’il n’a pas reçu de son juge l’assurance de sa grâce

Quand est-ce qu’un homme coupable de quelque faute contre les lois civiles cherche-t-il à se justifier devant le magistrat?

Quand est-ce qu'un enfant cherche à se justifier devant son père?

N’est-ce pas lorsque leur faute étant découverte ils craignent d’être punis?

Si par un effet de la bonté du juge ou du père, le coupable vient à obtenir grâce après avoir craint le châtiment; ce n’est pas à ce moment-là qu’il cherche à justifier une faute qui vient d’être pardonnée et qui donc n’a plus besoin d’excuses.

Au contraire, la bonté de celui qui a pardonné portera plutôt le coupable à s’accuser et à se condamner lui-même.

C'est ainsi que l’enfant prodigue, serré dans les bras de son père qui oubliait tous ses désordres, s’écria:

Mon père, j'ai péché contre le Ciel et contre toi et je ne suis pas digne d’être appelé ton fils. (Luc XV. 21)

D’après ce principe fondé sur l’expérience du coeur humain, jugez à quoi vous en êtes avec Dieu, vous qui, tout en prétendant avoir la paix avec Lui, cherchez habituellement à vous justifier et à excuser les péchés que vous avez commis.


Sans cesse on vous entend dire:

- que vous n’êtes pas plus coupables que d’autres;

- que vous êtes comme tout le monde;

- que chacun a ses faiblesses;

- que votre âge, votre tempérament, vos circonstances, sont la cause de vos erreurs.

Vous avez un secret plaisir à trouver en faute vos semblables, et surtout ceux dont la conduite chrétienne semble faire la censure de la vôtre.

À l’air de triomphe avec lequel vous relevez les péchés que vous leur voyez commettre; à l’air de plaisir avec lequel vous dites que cela prouve bien que ceux qui se croient meilleurs que les autres ne valent pas mieux qu’eux.

- On voit clairement que VOTRE CONSCIENCE PARLE, que vous cherchez avec avidité tout ce qui peut la mettre à l’aise et que vous aimez à vous persuader que personne ne possède UNE PIÉTÉ ET DES VERTUS CHRÉTIENNES QUI SONT POUR VOUS UN REPROCHE.

- On voit clairement que vous n’êtes pas devant Dieu dans l’attitude d’un pécheur humilié et reconnaissant qui a cherché et obtenu sa grâce;

- mais dans l’attitude d'un pécheur qui voudrait, en vain avoir la paix en restant dans une mauvaise voie et qui conteste, péniblement avec le juge intérieur qui le condamne.


2°. C’est ce que prouve encore plus fortement la crainte que vous avez de vous trouver vis-à-vis de votre conscience et de la sonder.

Il faut que le pécheur ait, quoiqu’il en dise, un sentiment bien profond de sa misère spirituelle pour redouter autant qu’il le fait, de s’occuper de son âme et de se voir tel qu’il est réellement.

- Lorsque nous trouvons en nous quelque côté satisfaisant, rien ne nous plaît autant que de nous en occuper;

- Lorsque nous possédons quelque grand avantage, nous y pensons fréquemment; nous le tournons pour ainsi dire, en tout sens dans notre imagination pour en sentir toute l’étendue, et nous réjouir de sa possession.


Quel plus grand avantage que celui d’être en paix avec Dieu!

Quel plus grand privilège que celui d’une conscience tranquille à qui Dieu a dit paix, et qui peut l’envisager sans frayeur parce qu’il n’est plus pour lui un Juge irrité, mais un Père plein de miséricorde?

Y a-t-il pour une créature qui est tous les jours sur les bords du tombeau et de l'éternité, quelque chose qui doive être plus satisfaisant que d'avoir une pareille conscience, de jouir de sa paix, et de travailler à l’entretenir et à la fortifier?

Mais est-ce là vôtre plaisir, dites-le de bonne foi! Est-ce là votre plaisir à vous qui, sans vous être jamais convertis au Seigneur, prétendez avoir la paix?

À vous qui vous fiez à des idées vagues de la miséricorde divine ou de la rédemption qui est en Jésus-Christ et qui, dans le fond, NE SAVEZ CE QUE C’EST QUE D’AVOIR Christ habitant dans; son coeur par la foi (Éphésiens III. 17.) et de se reposer en entier sur Lui pour le salut de son âme?

Hélas! Vous vous craignez vous-mêmes, convenez-en; vous ne cherchez que les moyens de fuir la retraite, la solitude, et surtout la réflexion!

De là vient cette passion du plaisir chez les uns; ces affaires accumulées que les autres se donnent sans nécessité en dépit de l’amour du repos qui se trouve chez tous les hommes; de là cette inquiétude, ces agitations sans but, qui frappent chez certaines personnes, lesquelles semblent ne S’AGITER QUE POUR SE FUIR ELLES-MÊMES ET ÔTER À LEUR CONSCIENCE LE TEMPS DE LEUR FAIRE ENTENDRE SA VOIX.

Ah! si l’on pouvait vous voir dans certains moments où elle a su vous saisir cette conscience dont vous vantez la paix; dans certains moments où vous lui dites comme Achab au prophète Élie: M’as-tu trouvé mon ennemi (1 Rois XXI. 20.) dans certains moments où les frayeurs du Tout-puissant se rangent en bataille contre vous; et où votre coeur orgueilleux est forcé de s’humilier en secret; on lirait alors d'une manière bien frappante sur le visage de ce pécheur qui se prétend et qu’on croit peut-être si calme, QUE SON COEUR LE CONDAMNE.


3°. Voulez-vous une troisième preuve de cette Vérité?

Vous la trouverez dans cette crainte de la mort qui est si commune.

Qu’on essaie de parler de la mort, et surtout de leur mort, à tant de gens qui disent «j’ai la paix» comment est-on reçu?

- Quelle expression prend alors la physionomie d’un cercle de personnes à qui l’on parle de ce sujet d’un ton propre à amener d’utiles retours sur soi-même?

- Combien y a-t-il de personnes qui, même en suivant un convoi funèbre, consentent à tirer quelques réflexions sérieuses de cet évènement si propre à les faire naître?

Non, on n’aime pas à parler de la mort, on n’en aime pas même le nom!

Il est des personnes qui vont jusqu’à avouer leur répugnance à cet égard; ce sont les plus franches, mais ce ne sont pas les seules qui craignent la mort.

Il est d’autres qui ont l'air de la braver, de la défier et dont le ton d’assurance impose peut-être à quelques personnes sans expérience qui connaissent peu le coeur humain; mais ce ton est trop affecté, je dirai même trop déplacé, dans un sujet si grave, pour persuader un observateur attentif.

Quand on sent tout ce que la mort et ses suites ont de solennel:

- on ne la brave pas, lors même qu’on est en paix avec Dieu;

- on s’en occupe,

- on y pense,

- on ne craint pas d’en parler parce qu’on la regarde comme un ennemi désarmé; mais on ne s’en moque pas parce qu'on la regarde comme une affaire sérieuse et dont en sent les conséquences.

Ceux qui se moquent de la mort ressemblent beaucoup à des gens qui manquent de courage et qui crient bien haut pour se rassurer et se persuader qu'ils n’ont point peur!

Voulez-vous voir la crainte de la mort sous des traits encore plus prononcés?

Allez vers ceux que la maladie a conduits aux portes du tombeau.

S’ils n'ont pas la foi vivante au sang de Jésus comme à leur unique ressource, ils craignent tous la mort!

Ils s'effraient lorsqu’on la leur présente avec ses suites telles que l’Évangile nous apprend à les voir; lorsqu’on leur trace la voie du salut telle que l’Évangile nous la présente; lorsqu’on les force à descendre dans les replis de cette conscience qu’ils disaient être en paix, aussi longtemps qu’ils étaient loin de ce dernier moment qui est LA PLUS TERRIBLE ÉPREUVE DE LA VRAIE ET DE LA FAUSSE PAIX.

Ce ne sont pas là des faits, que nous inventons; ce sont des faits auxquels peuvent rendre témoignage ces trop officieux parents qui s’empressent d’éloigner d’un malade tout ce qui peut le faire penser à la mort et qui recommandent avec tant d’instances à ceux qui l’approchent de ne pas lui parler de la mort de peur de l'effrayer.

Triste office qu’on leur rendra aussi à leur tour et qui ne vous prouva que trop, à vous tous qui vivez à présent comme vécurent ces infortunés, que votre conscience n’a point la paix et que si vous l'écoutez comme étant sur le bord du tombeau, vous seriez forcé d’avouer que votre coeur vous condamne.


4°. Mais en voici une preuve encore plus forte, et qui nous paraît sans réplique: c’est le peu de goût qu'on a pour parler des espérances d'une autre vie et de tout ce qui a rapport à ce sujet si consolant pour un vrai disciple du Sauveur.

Ici nous nous en rapportons à vous, pour rendre témoignage à la vérité.

- Les conversations religieuses sont-elles communes dans le monde?

- Les espérances d’une vie à venir et les choses qui s’y rapportent, sont-elles parmi vous de fréquents sujets d’entretien?

- Lorsque quelques-uns de ces hommes qui se disent Chrétiens sont réunis, voit-on que tous désirent nourrir leur âme par des discours qui aient rapport à leurs espérances éternelles et témoignent qu’ils ont de la joie à s’en entretenir?

Je sais ce que vous allez nous répondre: «c’est qu’on ne peut pas toujours parler du Ciel, et qu’il faut bien parler quelquefois de ce monde, puisqu’on y vit et qu’on y a des intérêts et des affaires.»

Nous en convenons aussi bien que vous; aussi nous ne vous demandons pas si vous ne parlez absolument que des choses du salut; mais si c’est là un sujet que l'on aime, UN SUJET QUI VIENNE NATURELLEMENT DANS LA CONVERSATION, et qui serve de repos à l’âme quand on a été forcé de parler du monde et de ses intérêts?

Vous nous direz encore qu’on craint l’affectation; que la vraie religion est modeste et se cache, et qu’il ne faut pas faire parade de ses bons sentiments.

C'est là ordinairement le langage des tièdes; ils ont toujours d’excellents sentiments qui ne percent jamais dans leurs discours et qu’ils cachent par humilité tandis que Jésus nous dit:

...que l'homme de bien tira de bonnes choses du bon trésor de son coeur. (Matthieu 12: 35.)

Mais d’ailleurs, qui vous parle de faire parade de vos sentiments et d'affecter un langage dévot?

Ce sont ceux qui ne sentent rien qui prennent un air composé en parlant de religion. Lorsqu’on sent véritablement les paroles chrétiennes viennent sans affectation se placer sur les lèvres; et TOUT NATURELLEMENT ON PARLE DE CE QU’ON AIME, et de ce qu’on regarde comme étant, à proprement parler, LA SEULE CHOSE NÉCESSAIRE.

- Ceux qui s’occupent de négoce,

- ceux qui suivent la profession des armes,

- ceux qui cultivent quelque talent ou quelque art humain,

- ne peuvent être longtemps ensemble sans parler de l’objet qui a pour eux un intérêt commun; et ILS N’EN ONT JAMAIS TROP PARLÉ.

Comment donc pourrait-on croire, que des personnes qui ont la paix de l’âme et qui, par conséquent, ont pour une autre vie les espérances les plus glorieuses et les plus consolantes; qui se voient fréquemment, qui ont de nombreux entretiens sur divers sujets, et que celui qui pour eux tous, est le plus intéressant soit:

- Le seul qu’elles laissent de côté?

- Le seul dont on ne puisse jamais dire que de l'abondance du coeur la bouche en parle? (Matthieu 12: 34.)

- Le seul dont on n’ose parler sans crainte d’être taxé d’affectation?

Tout cela est trop contre nature pour qu'on y croie.


Quand la conscience rend témoignage qu’on est dans le chemin du Ciel,

ou du moins qu'on le cherche sincèrement,

ON AIME À EN PARLER!


Mais quand on craint un sujet de conversation si consolant au milieu des misères de cette courte vie, il faut, si l’on ne veut pas s’étourdir complètement sur son état, reconnaître que notre coeur nous condamne; et que si les espérances d’une autre vie nous réjouissent peu, c’est parce que nous espérons fort peu y avoir part.


5°. Enfin, voulez-vous être d’assez bonne foi pour avouer une chose qui achèvera de vous convaincre que votre coeur vous condamne?

- Quel effet produit sur vous l’Évangile, quand il est présenté d’une manière propre à ébranler la conscience?

- Quel effet produit-il sur vous lorsqu’il vous est présenté de manière à vous faire discerner clairement si vous êtes dans la voie du salut que Dieu vous a ouverte, ou si vous n'y êtes pas?

- Quel effet avons-nous produit sur vous aujourd'hui en cherchant à vous montrer les blessures de votre propre coeur?

Avouez-le, il en est parmi vous qui éprouvent un secret mécontentement; qui murmurent peut-être au dedans d'eux contre ce qu’ils entendent; et qui n'ont que de la répugnance pour des discours dans lesquels on leur parle avec autant de franchise.

Mais si votre conscience est réellement en paix, comment ce fait-il que nous la troublons avec notre Évangile?


La vraie paix ne peut pas être troublée par les hommes,

parce qu'elle repose sur une base inébranlable,

ET QU'ELLE DÉPEND DE DIEU SEUL QUI L’A DONNÉE.


Là où Dieu a dit PAIX , il faut qu’il y ait PAIX, et l'on se rit de la frayeur.

Le tonnerre n'épouvante pas ceux qui sont persuadés qu'ils sont à l'abri de ses coups.

Les menaces de l’Évangile ne répugnent pas à une âme qui a trouvé la paix avec Dieu, par le moyen que lui ouvre l'Évangile.

Elle trouve qu’il lui est utile d’entendre retentir ces menaces:

- pour être portée à se réfugier plus sincèrement sous la croix;

- pour sentir d’autant mieux le bonheur d’y être à l'abri de la condamnation;

- et pour apprécier d’autant mieux ce qu’elle doit à Celui qui l’a préservée de la colère à venir.

Mais LÀ OÙ L'ÉVANGILE MET LA CONSCIENCE MAL À L’AISE, là où il irrite la conscience et la fait murmurer; là, il n’y a sûrement pas la vraie paix, et l’on peut dire avec certitude: votre coeur vous condamne.

N’est-ce pas d’ailleurs ce que prouve d’une manière bien forte l’empressement avec lequel vous vous retranchez derrière les préceptes de l’Évangile qui défendent les jugements téméraires, lorsqu’en vous jugeant sur vos discours, vos maximes, et votre conduite habituelle, on cherche à vous prouver, l’Évangile à la main, que VOUS N'ÊTES CHRÉTIENS QUE DE NOM?

- À la promptitude avec laquelle vous vous écriez: ne jugez point! (Matthieu VII. 1.) lorsqu’on vous juge sur cette règle que Jésus a donnée: Vous les connaîtrez à leurs fruits; (Matthieu VII. 16.)

- À la gêne et au malaise que vous cause la présence seule des personnes qui ne craignent pas de parler avec hardiesse et franchise de ce qui peut réveiller les âmes;

- À l’irritation que vous manifestez souvent contre ces personnes-là:

on voit manifestement que vous êtes un malade dont la plaie n'a été ni nettoyée, ni bandée, ni adoucie avec de l'huile; (Ésaïe I. 6.) et qui, à l’approche de celui qui veut sonder le mal, pousse des cris avant même qu’on le touche.

- On voit que si vous niez votre mal,

- vous le sentez cependant;

- et que votre coeur vous condamne.


II.


Si notre coeur nous condamne, dit l’Apôtre, certes Dieu est plus grand que notre coeur et il connaît toutes choses.


1°. Dieu est plus grand que notre coeur: d’abord, en ce qu’il est infiniment plus saint et plus ennemi du péché que nous ne pourrions l'être, même dans l’état de sainteté le plus parfait.

Or si nous, misérables pécheurs, nous sommes pourtant forcés de nous condamner nous-mêmes; à plus forte raison, sommes-nous condamnés devant LE TRIBUNAL DU DIEU INFINIMENT SAINT!

En effet, remarquez que s'il est un tribunal qui doive être indulgent pour nous, c'est celui de notre propre coeur.

Hélas! nous sommes tellement habitués à vivre au milieu du péché que, dès notre enfance, il y a autour de nous comme un air corrompu que nous respirons continuellement!

Nous sommes si intéressés à excuser nos péchés et à les justifier; nous y sommes si habiles, qu’il est étonnant qu’il y ait encore au dedans de nous un reste de sentiment de conscience, qui plaide pour la justice et qui nous condamne.

Maintenant, passez du tribunal de votre coeur à celui de Dieu qui est l’Être souverainement saint; et voyez ce que vous avez à en attendre.

- L’Éternel, votre Juge, est Celui dont l’Écriture nous dit qu’il n'y a nul saint comme l'Éternel (I Samuel II. 2.)

- Il est Celui devant qui les Séraphins se couvrent la face de leurs ailes, et crient l’un à l’autre: Saint, saint, saint est l'Éternel des armées. (Ésaïe VI. 3.)

- L'Éternel, notre Juge, a pour le péché une horreur dont jamais nous ne pourrons nous faire une idée.

- L'Éternel est le seul qui connaisse bien sa propre grandeur et son infinie majesté; et aussi est-il le seul qui connaisse tout ce qu’a de criminel le péché, qui est une révolte de la créature qui n’est rien contre le Créateur qui est tout;

- une révolte de la créature qui écoute les insinuations du Diable plutôt que les ordres du Dieu souverain;

- une révolte de la créature qui laisse la volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite, (Romains XII. 2.) pour suivre des penchants et des inclinations, qui font le malheur de celui qui s’y livre; et qui, en dégradant l’humanité, attirent sur elle toutes les misères publiques et particulières, tous les maux du corps et de l'âme.

Or, si vous, qui n’avez qu’une vue si imparfaite de la grandeur du péché et de ses conséquences, si vous êtes pourtant forcés de vous condamner vous-mêmes; n’est-il pas évident que vous seriez condamnés au tribunal de Celui dont les yeux sont trop saints pour voir le mal, et devant qui les cieux mêmes ne sont pas purs.


2°. Considérez, en second lieu, que ce Dieu qui est votre Juge, est plus grand que votre coeur, parce qu’il connaît toutes choses.

Hélas! nous ne nous connaissons pas nous-mêmes; et on peut même dire, qu’à moins qu’un homme n’ait été éclairé intérieurement par l’Esprit de Dieu, son coeur est de toutes les choses de ce monde celle qu’il étudie et qu’il connaît le moins.

Mais Dieu, certes, est plus grand que notre coeur et il connaît toutes choses; il connaît et il démêle les vrais sentiments de notre âme, et il pénètre toutes les profondeurs de ce coeur humain qui est rusé et désespérément malin, (Jérémie XVII. 9.) comme dit l’Écriture.

Dieu connaît toute notre vie beaucoup mieux que nous ne la connaissons nous-mêmes;

- il connaît tant de PÉCHÉS EN PENSÉES et EN PAROLES que nous avons oubliés,

- tant d’œuvres de ténèbres que nous ne comptons pour rien parce qu’elles échappèrent à la connaissance des hommes,

- tant de vils motifs que nous ne voulons pas nous avouer à nous-mêmes, et qui souillent des actions qui peut-être parurent grandes aux yeux d’un monde qui ne juge que sur l’apparence.

Dieu connaît aussi tous les secours que nous avons eus pour retourner à Lui, tous les bons exemples, toutes les bonnes instructions qui ont été à notre portée, tous les mouvements que sa Grâce a excités au-dedans de nous et que nous avons repoussés.

Il sait combien de fois notre conscience nous a parlé et nous a sollicités avec force de sa part, et combien d’efforts nous avons faits pour étouffer sa voix; combien de vaines excuses nous avons cherchées pour nous justifier auprès de nous-mêmes, nous flattant lorsque notre iniquité se présentait à nous pour être haïe. (Psaume XXXVI. 2.)

Il sait que la lecture de sa Parole sainte, de cette Parole si efficace pour instruire, pour convaincre et pour corriger, (2 Timothée III. 16.) est indignement négligée par ces mêmes personnes qui prétendent qu’elles ont cherché la vérité de bonne foi, et qui disent que ce n’est pas leur faute si elles ne voient pas les choses comme d’autres les voient.

Il sait que parmi ceux qui la lisent, plusieurs le font sans attention, sans réflexion, et seulement pour se faire un mérite et une justice d’en avoir lu quelques pages; que d’autres ne la lisent que pour y chercher de quoi fournir des objections et des prétextes à leur incrédulité; que d’autres enfin ne la lisent que pour appuyer un système qu’ils se sont fait d’avance et qu’ils veulent absolument y trouver, et non pour être enseignés par cette Parole comme de petits enfants.

II sait que notre incrédulité, de quelque espèce et à quelque degré qu’elle soit, est une incrédulité VOLONTAIRE; que nous préférons les ténèbres à la lumière, parce que nos œuvres sont mauvaises; (Jean III. 19.) que nous fermons les yeux pour ne pas voir, les oreilles pour ne pas entendre, de peur que nous ne comprenions du coeur, que nous ne nous convertissions, et que Jésus ne nous guérisse. (Mathieu XIII. 15.)

Il sait que par orgueil nous préférons le faux système que nous nous sommes fait à la vérité qu’un autre nous montre.

Il sait que nous nous donnons plus de peine pour tordre à notre perdition les passages de l’Écriture, qu’il n’en faudrait pour en comprendre le sens simple et naturel.

Il sait que bien loin de chercher à sortir de l’état où l’on est, on s'y complaît, on cherche à le justifier, on fuit ceux qui pourraient nous éclairer, et l’on s’irrite contre eux, si quelque circonstance leur permet de faire briller à nos yeux une lumière que nous haïssons et dont nous ne voulons rien, de peur que nos œuvres ne soient censurées. (Jean III. 20.)

- Si donc votre propre coeur, qui se connaît si mal, et qui jusqu’à présent ne s’est point avoué à lui-même toutes ces choses, vous condamne;

- à combien plus forte raison êtes-vous condamnés devant le tribunal de ce Dieu qui est plus grand que notre coeur et qui connaît toute chose?


* * *


APPLICATION.


Il se trouvera peut-être parmi ceux auxquels notre voix est parvenue, des personnes qui, pour échapper à cette conséquence, persisteront à affirmer que leur coeur ne les condamne point; des personnes qui, RETRANCHÉES DERRIÈRE LEUR INCRÉDULITÉ, ou se reposant sur de faux appuis, ou parvenues à force de légèreté à ne pouvoir être fixées par aucune idée sérieuse, démentiront tout ce que nous avons dit des craintes secrètes qui les agitent, et affirmeront avec un air de triomphe que rien n’est capable de les effrayer sur leur avenir et de leur persuader que la voie où elles sont n’est pas bonne.

Eh bien! je vous l’accorde, vous êtes à l’abri de tous les coups que l’on peut vous porter, votre conscience ne peut éprouver un instant de trouble, même à l’ouïe des choses les plus propres à l’ébranler.

Mais savez-vous, pauvres infortunés! que vous avez en cela UNE DES MARQUES DE RÉPROBATION LES PLUS EFFRAYANTES, et que cette prétendue fermeté d’âme dont vous faites parade fait frémir ceux qui croient que celui qui endurcit son coeur tombera dans la calamité; (Proverbes XXVIII. 14.) ceux qui savent par l’Écriture que:

- toute paix qui n’est pas celle d’une âme purifiée de tout péché par le sang de Christ, (1 Jean I. 7.) est une paix fausse, à l’égard de laquelle il est dit:

- Quand ils diront paix et sûreté, une destruction subite les surprendra comme les douleurs surprennent celle qui est enceinte, et ils n’échapperont point. (I Thesssaloniciens V. 3.)

Ah! insensés, qui vous vantez de ce qu’on ne peut ébranler votre conscience, vous ressemblez à un homme qui, frappé de paralysie, tirerait gloire de ce que ses membres ont perdu toute sensibilité, et de ce que la même blessure qui arrache des cris à d’autres ne peut seulement le faire tressaillir!

Vous croyez peut-être en bravant les exhortations du Chrétien qui cherche à troubler votre fausse paix, faire preuve d'une force d’âme qui le confond et l’humilie.

Mais le Chrétien qui a la paix de Dieu dans son coeur, et qui sait que vous ne la possédez pas, gémit de votre endurcissement; vous remet par une prière du coeur entre les mains de Celui qui peut avec des pierres susciter des enfants à Abraham (Matthieu III. 9.) et pousse un cri de reconnaissance vers Celui qui, par sa libre Grâce, l’a préservé de tomber dans un état d’âme aussi déplorable qu’est le vôtre.

En vous laissant, le voyageur vers l’éternité éprouve le profond sentiment de tristesse que ressent celui qui est forcé d’abandonner un malheureux que l’ivresse et le souille glaçant de l’hiver ont plongé dans un état d’engourdissement dont rien ne peut le faire sortir.

Ni sollicitations, ni offre de secours, ni peinture du danger qui le menace, rien ne peut l’ébranler; il n’a de mouvement que pour repousser la main secourable qui lui est offerte; et dans son ivresse il prend pour un doux repos le sommeil qui est pour lui l’avant-coureur de la mort.

Le voyageur, voyant l’inutilité de ses efforts, quitte l’infortuné à regret et le coeur serré de tristesse. En s’éloignant, il lui crie encore une fois: «Voulez-vous donc absolument périr?»

Et moi aussi, je vous le crie encore une fois, pauvres pécheurs qui avez repoussé toutes mes paroles, et qui vous complaisez dans un sommeil qui bientôt va vous conduire à la mort éternelle.

Et moi aussi, je vous tends encore une fois la main en vous disant: VOULEZ-VOUS DONC ABSOLUMENT PÉRIR?

Ne voulez-vous point venir à Jésus pour avoir la vie?

Ne voulez-vous point écouter la voix charitable qui vous crie: Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d’entre les morts, et Christ t’éclairera.? (Éphésiens V. 14.)

Quant à vous qui reconnaissez que votre coeur vous condamne et que votre âme ne jouit point de la paix avec Dieu, gardez-vous de chercher à étouffer la voix de votre conscience qui vous parle au nom de Dieu, et qui vous invite à vous convertir.

Ce malaise, ce mécontentement secret, ce besoin de sortir de vous-mêmes que vous éprouvez, sont de précieux appels de Dieu, qui par là vous avertit que sa colère demeure encore sur vous, (Jean III. 36.) et qui vous invite à vous réconcilier avec lui par le sang de la croix.

Comme Dieu donna à nos corps ce frisson involontaire qui les saisit à l’approche de tout ce qui les menace de la destruction, il donna aussi à notre âme un sentiment de frayeur qui l’avertit de ce qui la conduit à sa perte et à la misère éternelle.

Insensés et coupables que nous sommes, nous cherchons à étouffer cette voix salutaire de la conscience et à vivre tranquilles dans la voie large qui mène à la perdition; (Matthieu VII. 13.) mais Dieu, dans ses vues de miséricorde sur nos âmes, ranime cette voix salutaire de la conscience, et l’excite par son Esprit qui plaide avec les fils des hommes; (Genèse VI. 3.) voulant empêcher notre perte, il ne permet pas que nous puissions goûter une paix RÉELLE tant que nous ne nous sommes pas convertis à Lui par Jésus.

Oh! ne refusez donc pas d’écouter cette voix miséricordieuse du Dieu qui ne veut pas la mort du méchant, mais sa conversion et sa vie! (Ezéchiel XVIII. 23.)

Gardez-vous de mépriser jusqu’à la fin Celui qui excite votre coeur à vous dire de sa part: CHERCHEZ MA FACE. (Psaume XXVII. 8.)

Dites-vous à vous-mêmes:

- «Que répondrais-je à ce grand Dieu, s’il me jugeait dans ce moment et qu’il me prouvât que mon propre coeur me condamne?

- Que lui répondrais-je, quand il me reprocherait que j’ai eu en moi-même un avertissement continuel dont je n’ai pas voulu profiter?

- Quels regrets déchirants n'aurais-je pas d’avoir voulu me persuader et persuader aux autres que j’avais la paix, tandis qu’une voix intérieure me répétait sans cesse: Il n’y a point de paix pour le méchant!» (Ésaïe XLVIII. 22.)

Pauvres pécheurs! il faut prévenir une si funeste issue de votre vie mortelle qui ne dure que quelques jours. On peut supporter l’idée de perte de toute sorte , EXCEPTÉ CELLE DE L’ÂME; car:


QUE DONNERAIT L’HOMME EN ÉCHANGE DE SON ÂME?

(Matthieu XVI. 26.)


Écoutez donc la voix de votre coeur qui vous condamne; examinez de près l’état de votre âme; convenez franchement avec vous-mêmes que vous n’avez pas la paix, et tirez-en cette conséquence que vous seriez certainement condamnés au tribunal de Dieu, puisque vous l’êtes au tribunal de votre propre coeur.

Ne laissez pas cette triste mais utile vérité, sans vous en être pénétrés au point qu’elle produise en vous une repentance à salut. (2 Corinthiens VII. 10.)

Ouvrez la loi de Dieu pour lui comparer votre vie, et vous y regarder comme dans un miroir.

Ayez le courage de vous dire une fois à vous-mêmes:

«Hélas! que je suis loin de Dieu malgré toute cette bonne réputation dont je jouis dans le monde! Combien ce coeur que je me vantais d’avoir bon, est méchant et ingrat, et qu’il est plein de toutes sortes de souillures, qui me couvriraient de confusion, même aux yeux de mes semblables si elles leur étaient dévoilées!»

Oui, il faut enfin oser se dire à soi-même:

«Ce ne sont pas seulement, comme on le croit dans le monde, les scélérats et les gens de mauvaise vie qui ont besoin de se convertir; mais moi aussi, qui, avec toute ma réputation de probité, passe ma vie dans le plus grand des désordres, celui de ne point aimer ce Dieu de qui je tiens tout, et de ne point me soucier de ce grand Dieu à qui appartiennent le règne, la puissance et la gloire!» (Matthieu VI. 13.)

Toutes ces réflexions sont pénibles, il est vrai, et propres à porter le trouble dans votre conscience; mais il faut qu’elle soit une fois troublée pour que vous puissiez être amenés à trouver la paix et le repos.

- En troublant les eaux de Béthesda, l’Ange y apportait la vie et la guérison des pauvres malades:

- en troublant la fausse paix d’une âme, l’Esprit de Dieu la prépare à recevoir la vie et la paix en Celui qui est venu pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, et consoler tous ceux qui mènent deuil. (Ésaïe LXI. 1-2.)

Oui, c’est à Lui, c’est à ce JÉSUS, LE PRINCE DE LA PAIX, (Ésaïe IX. 5.) que je voudrais vous amener, pauvres âmes que votre coeur condamne, et qui vous sentez mal à l’aise à la pensée du jugement et de l’éternité.

Nulle part ailleurs vous ne trouverez de repos; nul autre que Lui ne pourra vous dire de la part de Dieu, et en vous donnant d’éprouver ce que sa bouche prononce: Que votre coeur ne se trouble point et ne craignez point. (Jean XIV. 27.)

En vain chercheriez-vous en vous-mêmes quelque titre à la grâce de votre Juge, quelque sujet de calmer vos craintes; vous n’y trouverez jamais que corruption, éloignement de Dieu, rechutes perpétuelles, et tout ce qui peut jeter dans le découragement.

Si c’est par l’observation de la Loi que vous voulez vous sauver, si c’est vers elle que vous tournez les yeux pour échapper à la colère de Dieu, hélas! vous cherchez votre salut et votre paix avec cela même qui vous condamne et qui vous trouble: l'aiguillon de la mort c'est le pêché, et la puissance du péché c’est la Loi. (1 Corinthiens XV. 56.)


La Loi, elle ne prononce contre vous que des malédictions,

parce que vous en êtes les transgresseurs.


La Loi, elle ne peut vous bénir, parce qu’elle ne bénit QUE CEUX qui l’observent: Celui, dit-elle, qui fera ces choses vivra par elles. (Galates III. 12.)

La Loi, elle ne vous offre pas miséricorde, car tous ceux qui la violent doivent mourir sans miséricorde. (Hébreux X. 28.)


Non, n’allez pas en Sinaï; car là, Dieu en donnant la Loi, ne se présente que:

- comme un feu consumant, (Exode XXIV. 17.)

- comme un Dieu fort et jaloux, (Exode XX. 5.)

- comme un Dieu qui ne tient point le coupable pour innocent; (Exode XX. 7; XXXIV. 7.)

- et l’homme effrayé est réduit à s’écrier: que l'Éternel ne nous parle point de peur que nous ne mourions. (Exode XX. 19.)


Allez sur le Calvaire et à Christ crucifié!

- Là les tonnerres, les éclairs et la tempête ne grondent QUE sur la tête de Jésus, qui porte en son corps sur le bois les péchés (1 Pierre II. 24.) de tous ceux qu’il a plu à Dieu de réconcilier avec soi-même, en faisant la paix par le sang de la croix. (Colossiens I. 19-20.)

- Là, la Loi de Dieu épuise SUR Jésus toute sa juste sévérité, afin que ceux pour qui il a été fait malédiction soient rachetés de la malédiction de la Loi. (Galates III. 13.)

- Là, le Souverain lui-même, à qui il appartient de faire grâce, fait entendre ces sons éclatants GRÂCE, GRÂCE; (Zacharie IV. 7.) paix, paix à celui qui est loin et à celui qui est près, car je le guérirai. (Ésaïe LVII. 19.)


Sur le Calvaire, Dieu est un Dieu d’amour qui invite quiconque veut de l’eau vive à en prendre gratuitement, (Apocalypse XXII. 17.) sans argent et sans aucun prix; (Ésaïe LV. 1, 7.) un Dieu qui pardonne abondamment, qui se plaît en la gratuité; qui passe par-dessus les péchés du reste de son héritage; qui efface nos iniquités et qui jette tous nos péchés au fond de la mer. (Michée VII. 18-19.)

Faites l’heureuse expérience de ce que nous vous disons;


dès aujourd’hui, allez à Jésus avec TOUTES vos misères et tels que vous êtes,

vu que vous ne pouvez y aller autrement.


Croyez au témoignage de Dieu qui déclare que QUICONQUE CROIRA EN JÉSUS RECEVRA LA RÉMISSION DE SES PÉCHÉS PAR SON NOM. (Actes X. 43.)

Recevez avec foi de la bouche du Dieu qui n'est pas homme pour mentir, (Nombres XXIII. 19.) cette ferme et consolante déclaration:


Si tu confesses le Seigneur Jésus de ta bouche,

et que tu croies dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité des morts,

tu seras sauvé. (Romains X. 9.)


ALORS FONDANT AINSI VOTRE SALUT SUR LES MÉRITES DE CHRIST ET SUR LES PROMESSES DU PÈRE, vous aurez la paix et la joie par le St. Esprit; vous aurez, comme le dit Paul, un coeur purifié de mauvaise conscience, (Hébreux X. 22.) et comme le dit Pierre, une bonne conscience par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts. (1 Pierre III. 21.)

Étant assurés que vous êtes en Christ, vous le serez aussi parce qu'il n’y a point de condamnation pour vous; (Romains VIII. 1.) et vous pourrez dire avec David: Mon âme, retourne en ton repos; car l'Éternel t’a fait du bien. (Psaume CXVI. 7.)


* * *


Nous adressons maintenant les paroles de notre texte à ceux de nos auditeurs qui sont dans la même position que les Chrétiens auxquels l'Apôtre écrivait son épître; à ceux qui professent ouvertement de demeurer en Christ et d’être dans la lumière, (1 Jean II. 6, 9.) et que nous pouvons, en les jugeant selon la charité, appeler avec l’Apôtre: nos petits enfants. (1 Jean III. 18.)

Nous leur disons avec lui:

Mes petits enfants, n’aimons pas seulement en paroles et de la langue, mais aimons en effet et en vérité; car c’est à cela que nous connaissons que nous sommes de la vérité, et c’est par cela que nous assurerons nos cœurs devant Dieu.

Que si notre coeur nous condamne, Dieu est plus grand que notre coeur, et il connaît toutes choses. (1 Jean III. 18-20.)

Ces paroles de l’Apôtre renferment d’abord une exhortation à fuir les vaines protestations et les démonstrations hypocrites d’amour fraternel; à ne pas se contenter des apparences et des dehors de la charité, mais à l’avoir RÉELLEMENT dans le coeur, et à la témoigner aux autres par ces oeuvres de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience, de support et de pardon, (Colossiens III. 11-12.) qui prouvent qu’on a un amour fraternel sans hypocrisie, et qu’on s’aime les uns les autres d'un coeur pur avec une grande affection. (1 Pierre I. 23.)

Après cela, l'Apôtre suppose comme UN PRINCIPE INCONTESTABLE, que tout homme qui est conduit par l’Esprit de vérité DOIT être repris et condamné dans son coeur lorsqu’il se laisse aller à l’hypocrisie à quelque égard; et il en tire cette conséquence, que si notre coeur nous condamne, Dieu est plus grand que notre coeur, et il connaît toutes choses.

Nous devons donc écouter ce jugement de notre propre coeur comme une voix qui nous avertit de la désapprobation d’un Dieu, qui, bien plus clairvoyant et bien plus saint que nous, nous sonde et condamne notre hypocrisie bien plus que nous ne le faisons nous-mêmes.

Chers enfants de Dieu qui m’écoutez, n’avez-vous jamais entendu cette voix de votre coeur qui vous condamnait?


Ne vous est-il jamais arrivé:

- malgré la pureté de votre profession de foi;

- malgré un certain zèle pour soutenir, pour défendre, peut-être même pour répandre les vérités de l’Évangile les plus rebutées dans le monde;

- malgré votre habileté à parler de la vie et des devoirs du racheté de Christ;

- malgré votre fidélité dans le service de Dieu à plusieurs égards;

- et même malgré les sacrifices que vous aviez faits à la cause du Seigneur;

que votre coeur ne se sentait pas à l’aise; il n’était pas au large devant Dieu, il vous condamnait au point que vous n’aviez plus une pleine confiance pour le jour du jugement? (1 Jean IV. 16.)

N’en est-il point parmi ceux auxquels ma voix parvient en ce moment, qui éprouvent ce pénible état de condamnation intérieure, qui aient perdu leur première paix, et qui puissent dire avec Job: Oh! qui me ferait être comme j’étais en ces jours où Dieu me gardait, quand il faisait luire sa lampe sur ma tête, et quand je marchais parmi les ténèbres, éclairé par sa lumière! (Job XXIX. 2-3.)

Il arrive quelquefois qu’un enfant de Dieu qui tombe dans cet état, tombe en même temps dans une illusion plus fâcheuse encore, c’est d’imaginer que son malaise ne peut venir que de ce qu’il est retourné à sa propre justice, et qu’il n’a plus assez de confiance aux promesses de grâce faites en Jésus.

Le coeur qui est trompeur et habile à se séduire lui-même, va chercher la source du mal là où elle n’est pas, et cela par la crainte qu’il a d’en découvrir la véritable cause.

Or cette cause du malaise intérieur que l’on éprouve, c'est fréquemment quelque MANQUE DE DROITURE HABITUEL, quelque péché que l’on ne combat pas de bonne foi, et que l’on garde en dépit des répréhensions que la Parole et l’Esprit de Dieu nous adressent.

Ce n’est pas qu’il ne puisse aussi arriver qu’un enfant de Dieu éprouve du malaise intérieur et retombe dans des craintes parce qu’il est retombé dans la propre justice et qu’il a perdu la vue simple et consolante de la foi.

Regardant trop à lui-même et pas assez au Seigneur, il est plus frappé de sa misère que du remède que la Grâce de Dieu lui a préparé.

Ou bien, au lieu d’aller à Jésus comme la première fois, acheter sans argent et sans aucun prix (Ésaïe LV. 1.) tout ce dont son âme a besoin, il voudrait maintenant lui porter les fruits de sa foi comme un titre à être bien reçu, et trouvant ces fruits peu satisfaisants, il n’ose s’approcher de Dieu tel qu’il est et avec toutes ses misères.

C’est là, j’en conviens, une des causes des langueurs et des craintes dans lesquelles peut se trouver un enfant de Dieu; mais ce n’est pas la seule, et peut-être n’est-ce pas la plus fréquente.

Souvent, hélas! il faut chercher la cause de ce triste état de condamnation intérieure là où l’Apôtre nous la fait chercher, dans UN DÉFAUT DE SINCÉRITÉ ET DE DROITURE sur quelque point particulier à l'égard duquel on est Chrétien de parole et de langue plus qu’en effet et en vérité.

- L'ÉTERNEL REGARDE AU CŒUR; (1 Samuel XVI. 7.)

- Il aime, comme le dit David, que la vérité soit dans le coeur; (Psaume LI. 6.)

- Il ne peut souffrir que nous soyons des sépulcres blanchis; (Matthieu XXIII. 27.)

- Il nous recommande de nous garder sur toute chose du levain des pharisiens qui est l'hypocrisie. (Luc XII. 1.)

Voilà pourquoi son Esprit est fidèle à nous reprendre toutes les fois qu’en quelque chose nous ne marchons pas selon la vérité.

- Si alors, au lieu d’écouter notre Dieu qui nous enseigne la sagesse dans le secret de nos coeurs, (Psaume LI. 6.) nous fermons les yeux pour ne pas voir, et les oreilles pour ne pas entendre de peur d'être convertis et d’être guéris; (Matthieu XIII. 15.)

- Si nous continuons à placer quelque idole dans un lieu secret, ce que l’Éternel maudit dans sa loi;

- Si nous persévérons à retenir ce que nous ayons convoité, pris et caché, (Josué VII. 21.) comme Hacan d’entre les choses que l’Éternel notre Dieu nous interdit;

- Si en quelque chose notre voie est une voie détournée, (Nombres XXII. 32.) comme le fut celle de Balaam...

... alors, Dieu qui lorsque nous sommes infidèles, demeure fidèle et ne peut se renier lui-même (2 Timothée II. 13) DIEU NOUS RETIRE SA PAIX et le témoignage d’une bonne conscience.

Alors, la Parole de Dieu que nous n’avons pas voulu prendre pour une lampe à nos pieds et une lumière à nos sentiers, (Psaume CXIX. 105.) vient de nouveau se placer derrière nous, armée de l’épée flamboyante du Chérubin, (Genèse III. 24.) l’aiguillon de la mort (1 Corinthiens XV. 56.) recommence à se faire sentir à notre âme; ET NOTRE CŒUR NOUS CONDAMNE.

- Malheur à l'âme qui alors néglige d’écouter cette voix qui nous crie: Recherchons nos voies et les sondons et retournons à l'Éternel! (Lamentations III. 40.)

- Malheur à l'âme qui alors ne cherche que des consolations et veut qu’on lui dise: Paix! Paix! quand il n’y a point de paix!

- Malheur à elle, si elle rencontre quelque consolateur imprudent qui, dans une charité plus tendre qu’éclairée, s’empresse à lui offrir toutes les promesses de grâce, la sollicite à se les appliquer, et jette à pleines mains les consolations là où il faudrait exhorter, reprendre, censurer, (2 Timothée IV. 2.) et, comme le dit l’Apôtre, aller avec la verge! (1 Corinthiens IV. 21.)

- Malheur enfin à cette âme si elle parvient à se tranquilliser tout en gardant par-devers elle l’interdit; et si elle trouve le déplorable secret de mettre la Grâce de Dieu sur sa plaie, non pour la guérir, mais pour en endormir le sentiment et la douleur!

S’il est, sur cette terre, un état d’âme qui doive faire frémir et qui puisse paraître sans espérance, hélas! c’est bien celui-là!


Qu’espérer, en effet, lorsqu'on tourne la Grâce de Dieu en dissolution et que ce qui devrait guérir est ainsi changé en un poison qui donne la mort?

Qu’espérer d’une âme lorsqu’elle en est venue à repousser toutes les répréhensions franches et sérieuses, en leur opposant, comme un bouclier d’airain, CETTE PAROLE DE L'ÉCRITURE QU'ELLE TORD À SA PROPRE PERDITION:

Nous ne sommes plus sous la Loi, mais nous sommes sous la Grâce?

Tel n’était sûrement pas le but dans lequel l’Esprit saint fit écrire ces belles paroles; tel n’était pas le sens dans lequel l'Apôtre les adressait aux fidèles de l'Église de Rome:

Quoi donc, disait-il, pécherons-nous parce que nous ne sommes pas sous la Loi, mais sous la Grâce? Dieu nous en garde! (Romains VI. 15.)

Oui, que Dieu vous garde de pécher parce que la Grâce abonde! et il vous en gardera certainement, vous tous, ses chers enfants, qui, malgré quelque manque de droiture momentané, lui appartenez néanmoins, et devez être relevés de toute chute.

Grâces en soient rendues à la fidélité de votre Dieu, VOTRE ÂME N'A PU RETROUVER LA PAIX AVANT D’ÊTRE REDEVENUE DROITE ET SINCÈRE DEVANT LUI.

Aussi longtemps que l’interdit est demeuré par-devers vous, vous n’avez pu parvenir à étouffer la voix de votre coeur qui vous condamnait.

Ah! bénissez la miséricorde de Celui qui a embrassé votre âme de peur qu'elle ne tombât dans la fosse, et qui, plus grand que votre coeur, n'a pas permis qu'il pût entièrement se séduire lui-même et s’endormir dans une fatale sécurité!

Si vous voulez retrouver la joie du salut, (Psaume LI. 12.) CETTE JOIE QUI EST FAITE POUR CEUX QUI SONT DROITS DE CŒUR! (Psaume XCVII. 11.)

Écoutez la voix de votre coeur qui, de la part de Dieu, vous avertit qu’il y a chez vous quelque plaie qui doit être nettoyée avec du vin, avant d'être adoucie avec de l'huile.

Comment voudriez-vous avoir la paix?

- Depuis si longtemps l’Esprit de Dieu vous reprend en vain sur des péchés si formellement condamnés dans sa Parole, et à l’égard desquels vous aimez à vous faire illusion, quoiqu’il ne vous soit pas possible de vous les déguiser entièrement!

- Depuis si longtemps les enfants de Dieu les plus fidèles vous ont donné à cet égard des avis qui n’ont pas été bien reçus de vous, ou dont vous n’avez pas encore profité!

- Depuis si longtemps il aurait fallu sortir de telle position, où la fidélité que vous devez à Dieu est sans cesse compromise!

- Depuis si longtemps il aurait fallu renoncer:

- à ces vieilles habitudes de sensualité;

- à ces restes de recherches dans la parure;

- à ces médisances déguisées;

- à ces jugements précipités et trop sévères sur le prochain;

- à cette humeur impatiente;

- à cette exigence à l’égard des autres;

- à cet amour du monde et de ses faux biens qui se cache sous les noms spécieux d’activité et de sage économie;

- à cet orgueil spirituel qui vous rend si susceptible, si attaché à votre propre sens, si habile à éluder les répréhensions, si ambitieux d’être des premiers parmi les frères (3 Jean I. 9.) et d’occuper une place élevée dans leur opinion!

En un mot, depuis si longtemps Dieu vous demande d’ôter l'interdit qui vous trouble, et Dieu n’est pas encore obéi, il n’est pas encore écouté;

- Vous n’êtes pas même convenu franchement que l’interdit existât;

- Vous n’avez pas encore donné gloire à l'Éternel en disant: Il est vrai, j’ai péché; j’ai fait telle et telle chose; (Josué VII. 19-20.)

- Depuis si longtemps la conscience vous presse, et il vous est dur de regimber contre les aiguillons! (Actes IX. 5.)


Sortez enfin de cette position pénible!

ÉCOUTEZ LA VOIX DE CE GRAND DIEU

QUI NE SE LASSE POINT DE VOUS AVERTIR

PAR LE SECRET MÉCONTENTEMENT DE VOTRE CŒUR.


Mettez le doigt sur la plaie, sur la principale plaie de votre coeur.

N'ayez rien de réservé par-devers vous; répandez votre coeur devant Dieu comme de l’eau; et dans la crainte de vous faire des illusions sur le mal qui est en vous, dites à Dieu; Combien ai-je d’iniquités et de péchés?

Montre-moi mon péché; pourquoi tu me caches ta face, et tu me tiens pour ton ennemi. (Job XIII. 23-24.)

Enseigne-moi ce qui est au-delà de ce que je vois, et si j’ai mal fait je ne continuerai plus. (Job XXXIV. 32.)

Demandez à Dieu qu’il vous préserve de confesser votre péché par une feinte humiliation qui cherche dans l’aveu même du péché un mérite et une excuse, et qui n’est ainsi qu’une nouvelle hypocrisie.

Demandez-lui qu'il vous soit donné de désirer DE BONNE FOI un coeur net et un esprit bien remis, (Psaume LI. 10) et de combattre DE BONNE FOI chacune de ces convoitises charnelles qui font la guerre à votre âme.

C’est ainsi, et c’est ainsi seulement, que vous assurerez votre coeur devant Dieu, (1 Jean III. 19.) et que vous parviendrez à cet heureux état que décrit l’Apôtre, quand il dit dans les paroles qui suivent notre texte

Mes bien-aimés, si notre coeur ne nous condamne point, nous avons une grande confiance devant Dieu; et quoique nous demandions nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable. (1 Jean III. 22-23.)

C’est ainsi que David retrouva la paix, après être resté plus d’une année sans s’humilier devant Dieu, sans lui confesser son péché.

Tant que je me suis tû, disait-il, mes os se sont consumés, et aussi quand je n'ai fait que rugir tout le jour; parce que jour et nuit ta main s'appesantissait sur moi, ma vigueur s’était changée en une sécheresse d’été.

Mais je t'ai fait connaître mon péché, je ne t’ai point caché mon iniquité,

J’ai dit: Je ferai confession de mes transgressions à l'Éternel;

ALORS TU AS ÔTÉ LA PEINE DE MON PÉCHÉ. (Psaume XXXII. 3-5.)

Ainsi éprouva David, et ainsi éprouvera tout bien-aimé de l'Éternel qui le suppliera au temps qu’on le trouve, (Psaume XXXII. 6.) que celui qui confesse ses transgressions et qui les délaisse obtiendra miséricorde. (Proverbes XXVIII. 13.)

Que ce Dieu bon qui, en Jésus, accomplit tout en tous, (Ephésins I. 23.) nous donne, à nous ses enfants bien-aimés, de marcher toujours en intégrité pour marcher en assurance! (Proverbes X. 9.)

Qu'il nous donne de RECHERCHER AVANT TOUT LA DROITURE ET LA FIDÉLITÉ, et de regarder à tous ses commandements, afin que nous ne rougissions point de honte! (Psaume CXIX. 6.)

Que, par sa Grâce, il nous soit donné d’être en toutes choses Chrétiens, non pas seulement de paroles et de la langue, mais en effet et en vérité. (1 Jean III. 18.)


Ne nous imaginons jamais que nous rachetons par nos paroles ce qui manque à notre pratique.

Souvenons-nous que les plus beaux discours sur l’humilité, sur la charité, sur le détachement du monde, ne valent pas le plus petit degré de ces sentiments, produit dans nos âmes par la Grâce de Dieu.

Défions-nous toujours de notre coeur naturellement hypocrite, et sondons-le souvent sous le regard de Dieu, en lui disant: O Dieu fort considère-moi et sonde mon coeur! (Psaume CXXXIX. 3.)

Mais qu’en même temps il nous soit donné de porter en confiance au pied de la croix de Jésus toutes les misères que nous découvrirons en nous, quelques grandes; quelques déplorables qu’elles soient, d’y porter même nos hypocrisies, qui sont aussi du nombre de ces péchés dont il est dit, que si nous les confessons à Dieu, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. (1 Jean I. 9.)

N’oublions pas qu’en Jésus, Dieu, selon sa promesse, pardonne TOUTES les iniquités et guérit toutes les infirmités; (Psaume CIII. 3.) et que LA DROITURE DU COEUR est une des bénédictions de l’Alliance de grâce que nous pouvons demander avec confiance.

L’Éternel a dit dans sa Parole: Les lieux tortus seront redressés; (Ésaïe XL. 4.) et ailleurs: J’établirai leur œuvre dans la vérité; (Ésaïe LXI. 8.) et ailleurs encore: Je vous nettoyerai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles; (Ezéchiel XXXVI. 25.) et Jésus a promis que quand l’Esprit de vérité serait venu, il nous conduirait dans toute la vérité. (Jean XVI. 13.)

Réclamons donc de notre Dieu l’accomplissement de ces précieuses promesses.

Disons-lui:

Fais-moi marcher selon la vérité et m’enseigne; car tu es le Dieu de ma délivrance, je m’attends à toi tout le jour! Que l’intégrité et la droiture me gardent, car je me suis attendu à toi! (Psaume XXV. 5, 21.)

En nous approchant ainsi de Dieu EN SINCÉRITÉ, sa paix s’affermira en nous de jour en jour, et nous pourrons dire avec David dans un sentiment de bonheur toujours croissant:

Oh que bienheureux est celui de qui la transgression est pardonnée et dont le péché est couvert! Oh que bienheureux est l'homme à qui l'Éternel n’impute point son iniquité, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude! (Psaume XXXII. 1-2)

Vous qui craignez Dieu venez, écoutez, et je vous raconterai ce qu’il a fait à MON âme.

Je l’ai invoqué de ma bouche et il a été exalté par ma langue.

Si j’eusse médité quelque outrage dans mon coeur, le Seigneur ne m’eût point écouté.

Mais certainement Dieu m’a écouté et il a été attentif à la voix de mes supplications.

Béni soit Dieu qui n’a point rejeté ma supplication, et qui n’a point éloigné de moi sa gratuité! (Psaume LXVI. 16-20.)

Amen!



 

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