FEUILLES DE ROUTE

AVRIL

----------

1  Avril

Aux jeunes.. »

Avez-vous soif de victoire sur vous-mêmes?

****

Brûlez-vous du secret désir de consacrer votre vie au service de Dieu?

****

Voulez-vous opposer à l’attrait effréné des sollicitations du monde, le suprême attrait de Jésus-Christ?

****

Désirez-vous la réforme de votre caractère?

****

Dites-vous, comme l’apôtre: Je veux faire le bien, mais le mal est attaché à moi. J’ai la volonté, mais pas le pouvoir... alors...

Prenez le temps d’aller frapper

à la porte des grandes usines de forces de l’Éternel.

Sa force ne se vend pas.

Il la donne à quiconque la demande.

Sa force, c’est Jésus-Christ, Lui-même;

C'est son Esprit qui veut faire sa demeure en vous.

Et Jésus-Christ en vous est une force capable d'expulser:

les tentations détestables,

les désirs coupables.

****

Les impossibilités du monde et de votre coeur naturel, Il les a toutes vaincues.

****

Prenez donc le temps

de recevoir ce que Lui seul peut vous donner.

Répandez vos coeurs en sa présence chaque matin.

Qui Lui fait le sacrifice de sa vie

ose tout Lui demander.

----------

2 Avril

La lumière est semée pour le juste,

Et la joie pour ceux dont le coeur est droit.

Ps. 97, 11.

À MESURE qu’elle fait grandir l’homme, la conscience grandit.

.... Une conscience qui grandit, n’est-il rien de plus beau? Connaissez-vous rien de plus noble qu’un homme attentif à la conscience et véritablement soumis au devoir?

À l’homme qui a la volonté arrêtée de ne mépriser aucun devoir, des devoirs meilleurs lui seront chaque jour indiqués.

L’Écriture parle de «consciences exercées à discerner le bien et le mal».

Exercées!

On peut donc exercer ou ne pas exercer sa conscience....

Une conscience exercée prend vigueur.

La conscience de cet homme, constamment agissante, se développe sainement.

Une lumière amène une lumière, une vaillance amène une vaillance, la vie morale s’épanouit....

Solide, en face de toutes les tentations, debout, sur toutes les brèches, cet homme devient capable de redire la grande parole:

«JE NE PUIS AUTREMENT.»

----------

3 Avril

Je suis le cep, vous êtes les sarments.

Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit,

car sans moi vous ne pouvez rien faire.

Jean 15, 5.

LA clef de l’énigme du monde et de la vie morale est dans un verbe au mode conditionnel: je devrais.

JE DOIS, c’est l’idéal;

je ne puis, c’est l’état de fait.

Entre deux s’élève, comme un soupir insaisissable, je devrais, qui est le secret et la souffrance de l’âme. Soupir si furtif qu’on l’a constamment trahi.

Les uns l’ont entendu comme un je dois, et ils en ont conclu: je puis.

D’autres l’ont entendu comme un je ne puis, et ils en ont conclu: je ne dois....

Je devrais seul est vrai. C'est l'aveu d'impuissance et de noblesse, c’est-à-dire de chute et de misère glorieuse qui est notre véritable condition.... Soupir insaisissable, dis-je, à peine audible, fuyant comme le murmure d’un rêve....

Et néanmoins, c’est à ce soupir que les deux se sont ouverts, et c’est pour y répondre que Christ en est descendu.

----------

4 Avril

Il fut transfiguré devant eux;

son visage resplendit comme le soleil,

et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.

Mat. 17, 2.

JÉSUS-CHRIST agit dans la vie morale comme le soleil dans la nature.

Le soleil ne prend pas chaque plante à part, n'allant de l’une à l’autre qu’après avoir fait passer la première par les charmantes évolutions de la vie; il embrasse toutes les plantes, tous les germes, et son action fécondante se produit à la fois.

Il suffit que Jésus paraisse sur le seuil de notre demeure, pour que la vie se manifeste sur tous les points.

À son contact toutes les forces mortes se mettent en mouvement....

Au printemps, il suffit d’un jour de soleil pour donner à la campagne un aspect nouveau. Un autre jour amène de nouvelles merveilles; pas une plante qui ne reste en arrière; pas un brin d’herbe entre deux pierres qui ne se dresse verdoyant.

----------

5 Avril

Pour ce qui est de l’amour fraternel,

vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive;

car vous avez vous-mêmes appris de Dieu à vous aimer les uns les autres...

1 Thess. 4, 9.

LE résumé de l’Évangile est: amour.

Sentir profondément et joyeusement que Dieu nous aime.

Laisser notre être tout entier pénétré de cet amour et y répondre en aimant Dieu de tout notre cœur.

Sentir l’amour dont Christ nous a aimés

et y répondre en l’aimant

et gardant ses commandements,

en aimant nos frères comme nous avons été aimés nous-mêmes.

Voilà la bonne nouvelle que Christ nous a apportée et, après que nous l’avons saisie pour nous, travailler avec ardeur à la répandre autour de nous, à la communiquer par le contact expansif et chaleureux d’un cœur qui se donne dans L’AMOUR.

Demeurez dans mon AMOUR.

– Être ouvrier avec Dieu dans l’amour.

– Répandre la bonne nouvelle DE l’amour DE DIEU, en aimant comme nous nous sentons aimés nous-mêmes.

– Ne pas juger, ni contester: AIMER.

– Ne pas IMPOSER notre conviction: AIMER.

– Ne pas «dire», mais AIMER, AGIR infatigablement, sans nous lasser, en rachetant le temps, pendant qu’il fait jour.

----------

6 Avril

le mystère caché de tout temps et dans tous les âges,

mais révélé maintenant à ses saints,

à qui Dieu a voulu faire connaître

quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir:

Christ en vous, l’espérance de la gloire.

Col. 1, 26-27.

PLUS je me laisse pénétrer par la beauté majestueuse de la sainteté du Rédempteur, et plus je ressens ma propre laideur et ma souillure.

Auprès de l'Homme type, je ne suis qu’un spécimen rabougri de l’humanité, je suis un pécheur. Et dès lors, je sens douloureusement mon impuissance radicale à fournir une carrière humaine, à vivre d’une existence normale, à réaliser la pensée divine à mon égard....

Je sens que je suis perdu.

Et rien ne pourra me rendre la santé, rien ne pourra me régénérer, rien ne pourra rétablir en mon âme le sentiment de l’harmonie entre moi-même et.... le Saint qui pardonne, sinon l’invasion de mon propre esprit par l'Esprit libérateur et pacificateur du Christ.

Oui, qu'il habite en moi, et je serai sauvé!

Qu'Il habite en moi, tout entier,

le Crucifié du passé,

le Glorifié du présent,

le Dominateur de l’avenir!...

O Esprit de Christ, je t'implore!

----------

7 Avril

Que votre lumière luise ainsi devant les hommes,

afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres,

et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.

Mat. 5, 16.

LA Bible du monde c'est la conduite des chrétiens; l’autre Bible, le monde ne la lit plus guère....

Nous souffrons et, si nous n'y prenons garde, nous mourrons d'une sorte d’anémie religieuse.

Le monde reproche au christianisme.... non pas d'être stérile en fait d’œuvres extérieures; il lui reproche d'être pauvre de saints.

Le monde, en effet, a beau être «plongé dans le mal», rien ne le subjugue et rien ne lui ferme la bouche comme la sainteté.

C’est justement parce qu’il la déclare impossible, qu’il s’arrête confondu quand il la rencontre.

C’est avec des saints, bien plus qu’avec des docteurs,

que le christianisme a vaincu le paganisme.

----------

8 Avril

L’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir,

parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point;

mais vous, vous le connaissez,

car il demeure avec vous, et il sera en vous.

Jean 14, 17.

NOUS sommes faits pour Dieu; nous avons été créés pour être le temple du Saint-Esprit, et ce n'est pas «NOUS» qui devons habiter ce temple.

Jésus a chassé les vendeurs du temple.

De même, l’Esprit nous fait la guerre, quand ce n’est pas Lui qui est sur le trône de nos cœurs.

Il veut régner sur ces cœurs comme personne ne l’ose.

Quand nous poussons le cri du psalmiste: «Où irais-je loin de ton Esprit?» nous pouvons être sûrs que c’est l'Esprit qui réclame sa demeure en nous.

Et pourquoi veut-II que nous soyons son temple?

Parce que tout arrêt, tout accroc dans notre vie spirituelle vient d’une connaissance imparfaite de Jésus-Christ.

L’Esprit veut nous Le faire connaître.

L’Esprit ne pardonne pas, Il ne peut pas pardonner....

Quand II vient en nous, à demeure, c’est pour nous conduire à l’Agneau immolé et nous rendre semblables à Lui.

----------

9 Avril

Confessez donc vos péchés les uns aux autres,

et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris.

La prière fervente du juste a une grande efficace.

Jacq. 5, 16.

NE sommes-nous pas toujours trois intercesseurs dans la prière:

1. L’Esprit qui intercède dans le chrétien;

2. Le chrétien qui intercède par l’Esprit;

3. Et le Christ qui intercède devant le trône de Dieu?

Le chrétien l’a-t-il compris?

Il a dès lors conscience d’être simplement le canal d’un courant qui, jaillissant du Saint-Esprit au-dedans de lui, va se jeter, en passant par le cœur du grand Souverain Sacrificateur, dans le sein même du Père.... Il s’oublie lui-même en songeant à ce fleuve divin, à sa source et à son océan.

Comment, alors, ne serait-il pas plein de hardiesse?

La prière n’est plus une demande timide, traînante:

c’est une prise de possession.

Que dis-je? Elle attend la bénédiction divine, elle la salue avec joie.

Ce fleuve, en effet, redescend du cœur de Dieu pour se déverser dans le cœur du suppliant, et, à travers son cœur, sur le monde.

----------

10 Avril

Celui qui pèche est du diable, car le diable pèche dès le commencement.

Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les oeuvres du diable.

1 Jean 3, 8.

LA nature divine du Christ, manifestée par le mode de sa naissance, explique ce qui sans cela serait inexplicable.

On a vu, depuis dix-neuf siècles, on voit encore aujourd’hui des hommes qui sont incontestablement au nombre des représentants les plus illustres de l’humanité, appeler Jésus de Nazareth leur Seigneur et se prosterner devant Lui.

On a vu, on voit encore des hommes qui renoncent aux perspectives les plus brillantes des carrières mondaines, pour consacrer tout leur temps et toutes leurs forces à la propagation de la doctrine du Crucifié.

À qui s’adressent ces hommages, cette adoration?

Au jeune Juif qui n’aurait été qu’un homme d'une vertu exceptionnelle?

Non, certes!

Ces hommages, cette adoration, ne se comprennent que parce qu’ils s’adressent à celui que l’Église chrétienne a nommé: «l’Homme Dieu».

----------

11 Avril

Il fit asseoir la foule sur l’herbe, prit les cinq pains et les deux poissons,

et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces.

Puis, il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule.

Mat. 14, 19.

LES intercesseurs à travers les âges, soit dans l’histoire biblique, soit dans celle de l’Église, ont été des hommes d’actions de grâces et de louanges.

– David était puissant dans la prière.... Comme il sait louer l’Éternel pour tous ses bienfaits!

– Les apôtres étaient puissants dans la prière.... Nous lisons à leur sujet «qu’ils étaient continuellement dans le temple, louant et glorifiant Dieu».

– Paul était puissant dans la prière.... Combien souvent, dans ses épîtres, ne l’entendons-nous pas éclater en actions de grâces précises, pour des bénédictions ou des exaucements précis!

– Jésus Lui-même est ici notre modèle comme en toutes choses. La manière dont II rendait grâces pour le plus simple repas, était si remarquable que ce fut à cela que deux de ses disciples le reconnurent après sa résurrection.

Rendons grâces.

Rendons toujours grâces à Dieu pour toutes choses.

----------

12 Avril

Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile;

tout m’est permis,

mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit.

  1 Cor. 6, 12.

C'EST pour conserver ma liberté dans sa plénitude, pour échapper à tout asservissement,

que je viens, Seigneur, chaque matin, t’offrir mon holocauste. Oh! daigne l’accepter, ce corps merveilleux que tu m’as donné; qu’il soit un temple, un sanctuaire rempli de ton Esprit de pureté, d’humilité, d’amour et de joie!

Veille sur mon cœur, sur mes pensées, sur mes lèvres, sur mes désirs, sur mes lectures, sur mes conversations, sur mon humeur, sur mes occupations.

Que ce ne soit plus moi qui vive, moi qui règle ma vie et mes affections, l’emploi de mes heures et de mes minutes.

Que ce soit bien toi, ô mon Roi bien-aimé, qui inspires, diriges, maîtrises tout mon être!

Ainsi rien ni personne ne dominera sur moi.

----------

13 Avril

... parce que Jean lui disait:

Il ne t’est pas permis de l’avoir pour femme.

Il voulait le faire mourir, mais il craignait la foule,

parce qu’elle regardait Jean comme un prophète.

Mat. 14, 4-5.

JÉSUS avait le courage de faire de la peine. Le courage de la charité; avoir ce courage-là.

Courage de dire la vérité à ceux qu’on aime.

Non pas dire des vérités, mais la vérité: «Il ne t'est pas permis de faire cela....»

Plus la relation est intime, plus la vérité est difficile à dire. Et cependant il le faut.

Pour cela:

– se sanctifier,

– vivre près de Dieu,

– près de Christ;

– s’inspirer de son amour et de ses sentiments;

cela donne le courage de faire comme Lui.

Qui aime comme Lui sait dire la vérité, faire de la peine, blesser comme Lui, quand il le faut.

La charité fade, banale, insipide, sans action, n’est pas la charité.

On s’en dédommage par la médisance, par l’aigreur secrète.

Le seul moyen d’acquérir la vraie charité, c’est de vivre dans la société de Jésus-Christ et de pratiquer ses enseignements dans la mesure de nos forces.

----------

14 Avril

... que ton règne vienne;

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Mat. 6, 10.

L'HABITUDE d’accepter toutes choses de la main du Seigneur transforme la vie en actions de grâces, et donne une paix intérieure et une sérénité inexprimables.

Dans quels verts pâturages de calme intérieur sont conduits CEUX QUI SE CONFIENT ENTIÈREMENT EN DIEU, puisque sa volonté à leur égard s’accomplit infailliblement!

Cette attitude seule peut mettre fin à nos mécontentements.

Les chrétiens qui se croient permis de murmurer contre les hommes, n’oseraient pas murmurer contre Dieu.

Voir Dieu en toutes choses est le seul moyen de nous rendre doux et patients envers ceux qui nous contrarient ou nous affligent.

Nous verrons, en eux, des instruments dont Dieu se sert pour accomplir ses desseins d’amour et de sagesse à notre égard.

----------

15 Avril

Au reste, frères, puisque vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire et plaire à Dieu,

et que c’est là ce que vous faites,

nous vous prions et nous vous conjurons au nom du Seigneur Jésus

de marcher à cet égard de progrès en progrès.

1 Thess. 4, 1.

POUR bon nombre de chrétiens, disciples de Jean-Baptiste, la bénédiction qu’ils avaient reçue par le baptême de repentance et de rémission des péchés fut perdue, parce qu’ils ne suivirent pas Jésus, l’Agneau de Dieu, qui voulait les amener à la régénération par l'Esprit.

N’en restons pas indéfiniment à nos mêmes expériences, si bénies soient-elles.

Ne piétinons pas sur place.

Toute expérience glorieuse doit être le point de départ d’une nouvelle expérience plus glorieuse.

Paul avait dans son passé des expériences sublimes, et néanmoins il écrit: «J'oublie ce qui est en arrière.» Par quoi il n'entend pas seulement ce qu’il y avait de sombre dans son passé, ses péchés et ses déficits, mais aussi ce qu’il y avait de lumineux.

L’apôtre Paul fut toute sa vie un ambitieux.

L’âge arrive, il découvre encore devant lui un champ nouveau d’exploration, qu’il appelle «la vie de résurrection», et la porte qui y mène: «la communion des souffrances de Christ, la conformité à sa mort».

----------

16 Avril

Alors Jésus lui dit:

Femme, ta foi est grande; qu’il te soit fait comme tu veux.

Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

Mat. 15, 28.

ON confond souvent flatter et encourager.

Qui flatte cherche son intérêt,

qui encourage cherche celui d’autrui.

La flatterie corrompt souvent, élève et enorgueillit si elle ne répugne pas.

Encourager, c’est autre chose:

c’est la méthode de Jésus-Christ auprès des âmes.

«Va», dit-il à la femme cananéenne, «ta foi est grande».

Et, devant le centenier de Capernaüm, IL va jusqu’à dire: «Même en Israël, je n’ai pas trouvé une aussi grande foi.»

Ce ministère de l’encouragement, à l’exemple du Maître, chacun de nous est appelé à l’exercer:

– les membres de l'Église vis-à-vis de leurs pasteurs,

– les parents auprès de leurs enfants,

– le mari auprès de sa femme,

– la femme auprès de son mari,

– le professeur auprès de ses élèves,

– la maîtresse auprès de sa servante,

– le patron auprès de ses employés.

Aux trois quarts des gens qui ont mal tourné il n’a manqué souvent qu’une parole d'encouragement.

«Ah! si», s'écriait un jour un prisonnier, «on ne m’avait pas toujours répété que je ne ferais jamais rien de bien! !»

Quelle sève fortifiante que celle de l’encouragement! Partout où elle circule, les fronts s’éclairent, les larmes obscures s’essuient, la volonté se ressaisit, et sur la tête du «découragé» se lève l’étoile de l’espérance!

----------

17 Avril

Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Crâne,

ils le crucifièrent là,

ainsi que les deux malfaiteurs,

l’un à droite, l’autre à gauche.

Luc 23, 33.

LA croix est le point fixe placé au centre du monde.

Elle est le seul point fort sur lequel l’homme délaissé, qui descendait sans retour vers la chute, puisse se poser pour s’arrêter vers Dieu. Elle est l’arbre de vie....

O Croix! unique espoir du monde,

refuge unique contre le mal,

heureux celui qui dès cette vie sait te choisir....

pour arme et pour trésor.

Ta vue est effrayante aux hommes de la nature; elle les révolte, les scandalise; ils n’y voient que mort et torture. Ils ne voient pas la sève divine, puissante et réparatrice, circuler dans tes fibres cachées, ni les anges monter et descendre au-dessus du
corps du Crucifié....

Mais, celui qui te pénètre, entre dans la ligne vivante, dans la voie substantielle hors de laquelle tout est ténèbres et misère.

----------

18 Avril

Jésus lui dit:

Je ne te condamne pas non plus:

va, et ne pèche plus.

Jean 8, 11.

LA guérison de l’âme est-elle nécessairement progressive?

Peut-elle être subite?

Pas nécessairement progressive, bien qu’elle le soit souvent.

Les meilleurs procédés curatifs pour travailler à cette guérison s'inspireront cependant, toujours, de l’enseignement de Jésus.

Or, Il ne dit jamais:

Va, et fais de mieux en mieux.

Va, et «sois» de plus en plus....

Jésus place toujours l’absolu devant ses auditeurs: «VA ET NE PÈCHE PLUS», dit-il, tout court.

«Tu as été guéri, ne pèche plus.»

«Va et ne pèche plus à l’avenir.»

Il ne laisse jamais la porte ouverte au péché. Ce serait attaquer l’enseignement du Maître à sa racine même, que de lui faire dire autre chose. Et ceux qui ont fait école, après Lui, les apôtres, nous tiennent le même langage: Soyez irrépréhensibles, irréprochables, sans tâche, purs, parfaits....

Quand l’apôtre Paul parle de «marcher de progrès en progrès», il s’adresse aux Thessaloniciens, qu’il considérait comme des gens «guéris», et pour les tenir en éveil. En un sens, ce ne sont que ceux qui ont trouvé la guérison qui peuvent marcher de progrès en progrès.

----------

19 Avril

Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses?

Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?

Rom. 8, 31.

NOTRE cœur est douteur parce qu’il est menteur.

Dès que la foi y pénètre, la joie y entre en même temps; c’est la grandeur, la force, la beauté de la vie; le pardon, c’est la paix!

Le péché est le fond de tous nos soucis, de toutes nos impatiences, de toutes nos larmes.

Avec le pardon tout est paix et bonheur.

Qui sera contre nous?

Nos péchés?

— Christ est notre justice.

Nos afflictions?

— Elles nous poussent dans les bras de Dieu.

Le monde?

— Mais qu’est-ce que la poussière contre l’Éternel.

La mort?

— Mais qu’est-ce que la mort en face de la vie éternelle.

Le démon?

— Eh! vieux serpent, est-ce que Jésus ne t’a pas écrasé la tête?

Non, je n’ai plus à craindre, mais à me réjouir.

«Dieu a déployé avec puissance la force de son bras.»

----------

20 Avril

Garde mon âme et sauve-moi!

Que je ne sois pas confus,

Quand je cherche auprès de toi mon refuge!

Ps. 25, 20.

«....Christ est ma vie.»

AUPARAVANT, je possédais la vérité révélée sur Christ,

maintenant je Le possède Lui-même!

Auparavant, je m’efforçais de vivre aussi loin que possible du péché, et je n’y réussissais pas;

maintenant, je suis uni à mon maître..., perdu et absorbé en Lui.

Ce n'est pas que je ne quitte quelquefois cette bienheureuse demeure pour marcher de nouveau selon la chair, à mon inexprimable douleur et regret, mais CHRIST EST TOUJOURS LE MÊME, ET L’ACCÈS JUSQU’À LUI, PAR LA FOI, EST TOUJOURS OUVERT.

Grâces soient rendues à Dieu! Il est fidèle pour garder celui qui s’est confié en Lui.

Il affermit mon âme toujours plus fermement et inébranlablement en Lui. Absolument indigne par moi-même, moins que néant, j'ai trouvé en Christ tout ce dont j'avais besoin.

----------

21 Avril

Je ne vous appelle plus serviteurs,

parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître;

mais je vous ai appelés amis,

parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père.

Jean 15, 15.

J'AI appris à adorer Jésus-Christ comme mon Sauveur et mon Dieu.

Je trouve même en Lui:

mon frère, mon semblable, mon ami.

Celui qui est avec moi, près de moi, et, selon cette belle expression du Psaume 84,12: «mon soleil et mon bouclier».

Mon soleil c’est ma protection de loin;

mon bouclier c’est ma protection de près.

Entre ce Soleil de la divinité et moi, il y a tant de choses, un chemin si immense..., que j'ai besoin du Seigneur près de moi, comme d’un bouclier qui m’enveloppe de toutes parts, dont le cœur presse mon cœur, dont les bras me tiennent constamment environné, et auquel je puisse dire, et dire si je veux à l’oreille, et sans que personne au monde l’entende:

Je suis à Toi et Tu es à moi.

Je sais qui tu es: mon Dieu et mon frère;

et tu sais qui je suis: Ton enfant et ton serviteur....

Jésus-Christ est donc mon frère.

----------

22 Avril

Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché,

et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ.

Rom. 6, 11.

IL ne faut plus vous voir tels que vous êtes naturellement: esclaves du péché, mais, VIVANTS À DIEU.

En dehors et au-dessus du vieil homme qui vit encore; le croyant possède un moi nouveau, un avec Christ, qui vit déjà en Lui; ce moi a rompu avec le péché, il est sincèrement consacré à Dieu....

– La simple moralité naturelle dit à l’homme:

«Deviens ce que tu dois être.»

– La sanctification chrétienne dit au croyant:

«Deviens ce que tu es en Christ.»

Elle met ainsi à la base du travail moral un fait positif auquel le fidèle peut venir et revenir à chaque instant....

.... On ne se sépare pas peu à peu du péché.

On rompt avec lui en Christ une fois pour toutes.

On se place par un acte décisif de la volonté dans la sphère de la sainteté parfaite; et c’est en dedans de celle-ci que s’opère le travail de la sanctification, le renouvellement graduel de la vie personnelle.

----------

23 Avril

Je t’ai fait connaître mon péché,

je n’ai pas caché mon iniquité;

J’ai dit: J’avouerai mes transgressions à l’Éternel!

Et tu as effacé la peine de mon péché.

Ps. 32, 5.

CELUI qui CACHE ses transgressions, ne prospérera point;

mais, celui qui les CONFESSE et qui les DÉLAISSE, obtiendra miséricorde.

Prov. 28,13.

***

Quelqu’un se tiendra-t-il dans quelque cachette sans que je le voie? dit l’Éternel.

Jér. 23, 24.

***

Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert.

Mat. 4, 22.

***

L’Éternel connaît les vicieux

Il voit facilement les coupables.

Job 11, 11.

***

Il voit la conduite de tous.

Il a les regards sur les pas de chacun.

Job 34, 21.

***

Lorsque nous Lui cachons nos fautes, l’Éternel nous voile sa face. Ces fautes mêmes nous la voilent.

Pour une conscience malade par le poids d'un interdit, il n’y a qu’un chemin à suivre; Confesser son péché à Dieu, et.... s’il le demande, au frère ou à la sœur à qui nous avons causé quelque dommage.

Réparer, restituer, rompre avec quelque habitude vicieuse ou quelque penchant mauvais.

Alors, le cœur en fête chante:

Comme l’oiseau qui s’élance,

joyeux, dans l’immensité,

Je chante ma délivrance,

je chante ma liberté!

----------

24 Avril

Ce que Dieu veut,

c’est votre sanctification;

c’est que vous vous absteniez de l’impudicité;

c’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté,

  1Thess. 4, 3-4.

SAINT PAUL s’efforçait d'être agréable à Dieu dans son corps....

Notre corps aura un jour à raconter son histoire.

Si un professeur de médecine pouvait nous ausculter à fond, ne trouverait-il pas dans la région des poumons, du cœur, des reins, du foie,.... quelque indice fâcheux, quelque cicatrice infâme? Qui sait? Peut-être que plus d’un, parmi nous, n’aurait pas le courage de se prêter à cet examen?

Or, si un savant de l’une de nos facultés réussit déjà à nous faire trembler, qu’en sera-t-il quand «le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun», et qu’il s’agira de nous laisser inspecter par Celui pour qui «il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni rien de secret qui ne doive être connu»?

Qu’en sera-t-il au grand jour de la résurrection,

alors que nous renaîtrons avec un corps approprié à la nature de la semence?

----------

25 Avril

Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu;

qu’il ne soit ni arrogant, ni colère, ni adonné au vin, ni violent, ni porté à un gain déshonnête;

mais qu’il soit hospitalier, ami des gens de bien, modéré, juste, saint, tempérant...

SEIGNEUR, je pose aujourd’hui et pour toujours le pied sur le roc de tes promesses et des certitudes éternelles.

Les racines de ma vie sont désormais en toi, mon Sauveur.

Que ton Esprit, en me vivifiant chaque jour, me préserve de toute espèce d’anémie spirituelle.

Qu’il me communique, ô Dieu! la mystérieuse vertu de te faire aimer de mes paroissiens.

Féconde mon ministère auprès des adultes.

Donne-moi des tendresses pour les vieillards.

Si tu me confies des catéchumènes à instruire,

que je me mette avec eux, et eux avec moi, à l’école austère du renoncement à soi-même, de l’humilité, de la vérité.

Que je puisse en faire des hommes soumis à ta sainte Parole, des semeurs de bien, des défenseurs de toutes les causes de justice et de vérité!

Des gagneurs d’âmes!

Des laboureurs dans le champ de Dieu!

***

Que la table de mon presbytère soit dressée comme tu le demandes, devant les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles....

.... Seigneur, donne-moi la religion du dedans.

----------

26 Avril

J’ai constamment l’Eternel sous mes yeux;

Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas.

Ps. 16, 8.

VIVRE en Dieu dans l’Esprit du Christ.

....Faire passer Dieu, réellement, avant tout le reste, dans ma vie quotidienne.

- Lui donner la première place, réellement, dans mon cœur, dans ma pensée, dans mes actes.

- Faire tout pour Dieu, en vue de lui plaire.

- Chercher Dieu constamment.

- Tendre incessamment à me rapprocher de Lui.

«J’ai constamment l'Eternel sous mes yeux.» Et pour cela, vivre près de Christ, en Christ, demeurer en Lui, pour qu’il demeure en moi, «devenir une même plante avec Lui».

Prendre courage, puisqu’il a vaincu le péché et le monde, et saisir constamment sa main fraternelle pour m’appuyer sur Lui, pour marcher réellement dans son chemin, croire sa vérité, vivre de sa vie, afin qu’il me sauve du péché et me fasse vivre de la vie éternelle.

----------

27 Avril

Celui qui conservera sa vie la perdra,

et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.

Mat, 10, 39.

CELUI qui consent à descendre au sillon, comme le grain de blé.... retrouve une vie agrandie, élargie, embellie. Il reconquiert toute sa personnalité avec des facultés en voie de sanctification.

Ce serviteur, renouvelé dans les sources profondes de son être, le Père l’honore. Le Fils en fait son ami.

Il apporte à son Dieu un amour filial, spontané, et son Dieu l'associe à son conseil et lui révèle ses desseins.

Comme Moïse ou Abraham il ose intervenir par l’intercession, et peut-être changera-t-il, dans tel cas donné, le décret de Dieu.

Le Maître apprécie un tel ouvrier, car il fournit un travail personnel dont la pensée s'emboîte dans celle de son grand Ami.

C’est à cette majorité spirituelle que chaque enfant de Dieu doit aspirer.

----------

28 Avril

Comme un père a compassion de ses enfants,

L’Éternel a compassion de ceux qui le craignent.

Car il sait de quoi nous sommes formés,

Il se souvient que nous sommes poussière.

Ps. 103. 13-14

N'OUBLIONS jamais que le Seigneur donne ce qu’il ordonne.

Il opère soit le vouloir, soit le faire.

Mais, il ne demande que ce qu’il donne, à la condition qu’au lieu de placer les difficultés en présence de notre foi, nous les mesurions avec les provisions de la grâce de Christ

Si la grâce est la grâce, il est impossible que Dieu n’opère pas ce qu’il demande: obéissance, pureté, acte de renoncement, hardiesse pour confesser son nom.

Jamais II ne réclame quelque chose qui soit au-dessus de notre âge spirituel.

II ne traite pas l’enfant de dix ans, comme l’homme fait de quarante ans.

«Il sait de quoi nous sommes formés», Lui qui, depuis dix-neuf siècles, s’exerce à conduire les pèlerins vers le ciel à travers d’impossibles chemins.

Il est toujours le même, et s’il a fait arriver nos frères au port... :

... Il nous y conduira nous-mêmes.

----------

29 Avril

Que la charité soit sans hypocrisie.

Ayez le mal en horreur;

attachez-vous fortement au bien.

Rom. 12, 9.

PAS de faciles complaisances avec nos manquements. Dieu nous en préserve!

Les manquements doivent être une cause de honte et de désappointement telle que nous n’aurons plus le désir de les voir se renouveler.

Prenons l’engagement absolu de renoncer à tout compromis, à toute tolérance avec nôtre péché dominant.

«Contemplons à visage découvert la gloire du Seigneur,» et demandons à être «transformés en la même image,» quoi qu’il nous en coûte.

Marchons chaque jour et à chaque heure avec Dieu, en Christ, par la grâce du Saint-Esprit.... NOUS N’AVONS PAS LE DROIT DE NOUS CONTENTER À MOINS.

Toi, Seigneur, qui connais mon cœur, tous ses désirs et tous ses besoins, montre-moi ce que tu es capable d’en faire, et fais-en ce dont tu es capable, par Jésus-Christ! Amen.

----------

30 Avril

Il recevait tous ceux qui venaient le voir,

prêchant le royaume de Dieu et enseignant

ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ,

en toute liberté et sans obstacle.

Actes 28, 31.

LES deux derniers versets du livre des Actes nous donnent une formule toute faite pour la biographie de tous les vrais témoins de Christ.

Il n’y a qu’à changer le nom de l’ouvrier, le nombre des années, et chaque disciple fidèle, dans la suite des temps, peut trouver, ici, un résumé de sa vie et de ses travaux.

Quiconque, en effet, en remplissant sa mission,

inscrit un nom de plus,

si modeste soit-il,

dans ce recueil des Actes apostoliques,

fait partie, lui aussi, de la succession apostolique.

Peu importe, que vous soyez à vos propres yeux le moindre d’entre les saints. Si, obéissant au Maître, et vous appuyant sur l’Esprit, vous répandez la Bonne Nouvelle; alors, par la grâce de Dieu, vous ajoutez, que dis-je? vous êtes, vous-même, un anneau de plus à cette chaîne d’or qui commence à la chambre haute de Jérusalem, pour finir à la chambre nuptiale de la nouvelle Jérusalem.