EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

CE QUE PEUT L’ÉVANGILE

Une grande tribu en Afrique, celle des Bassoutos, comptant quatre cent cinquante mille âmes, demeure bien elle même, garde jalousement son pays, et se développe de manière indépendante et conforme à son caractère spécial.

Il y a 75 ans, le Bassoutoland était sauvage quand y arrivèrent les premiers missionnaires protestants de Paris; avec la collaboration du protectorat anglais, nos missionnaires ont fait renaître ce peuple à lui-même; ils lui ont rendu sa dignité; ils l’ont civilisé d’une civilisation chrétienne parfaitement adaptée à la nature de la tribu; ils ont affermi l’autorité des chefs en la transformant par une orientation démocratique; une sorte de parlementarisme a été introduit et fonctionne de manière intéressante.

Le pays est le plus cultivé de tous ceux qui l’entourent, il nourrit abondamment ses habitants qui font le commerce de blé, maïs, sorgho et bétail pour cinq à six millions de francs (en 1914); la terre demeure propriété nationale inaliénable.

Le gouvernement a remis toute l’organisation des écoles aux missionnaires, qui ont ouvert 260 écoles instruisant 19.000 enfants; et ces écoles reçoivent du gouvernement indigène une subvention de 260.000 francs.

L’œuvre missionnaire elle-même ne reçoit plus de France que le 15 pour cent des sommes nécessaires à son budget; le 85 pour cent est fourni par l’Église indigène qui réunit une population de 80.000 âmes.

Trop souvent ailleurs la civilisation européenne a détruit, ou corrompu, ou réduit en état de minorité la race noire.

Ici, l’Évangile agissant seul et librement, a fait renaître cette nation en lui rendant la vie supérieure.

En avant 1914 04 18