HUMILITÉ
Petite fleur, où donc es-tu?
Ton parfum trahit ta présence.
Dis-moi, pourquoi te caches-tu
Dissimulant ton existence?
N’as-tu pas comme cette fleur,
Qui fièrement ici s’étale,
De belles et vives couleurs,
Et de radieux pétales?
Sous une haie!... Est-ce bien toi?
Humble violette si fine?
Qui veut que tu croisses, dis-moi,
Aïe..., au milieu de tant d’épines?
.............
Violette timidement
Me tient alors ce doux langage:
«Tu parfumeras humblement,
Me dit le Dieu puissant et sage.
Et j’accomplis sans me lasser
L’humble tâche que Dieu me donne,
J’embaume et pour moi c’est assez,
Qu’importe l’éclat qui rayonne».
Chrétien, qui dois répandre aussi
La bonne odeur de ton Saint Maître,
N’as-tu pas, dans ton cœur durci,
Souvent le désir de paraître?
Bien humblement marche ici-bas,
Accomplis ton œuvre modeste,
Partout répandant sur tes pas,
L’arôme des jardins célestes.
C. Delrez,
Verviers.
En avant 1914 04 18
* * *
LES PERCE-NEIGE
Oh! ravissantes fleurs, gracieux perce-neige,
Si frais, si purs, si fins de forme et de couleur,
Charmants avant-coureurs du splendide cortège
De Flore, qui contraste avec votre pâleur;
Vous avez lentement frayé votre passage
Dans un sol dur, glacé, sans éclat et sans bruit,
Vos clochetons d'argent nous crient: bon courage,
L’effort persévérant porte toujours du fruit.
Vous souffrez sous le ciel, comme nous sur la terre,
Du froid et de la nuit et de maintes douleurs,
Mais quand vous parviendrez à la pleine lumière
Le plus grêle rameau se couvrira de fleurs.
Chaque effort est un pas vers le séjour de gloire,
Après le dur travail le céleste repos,
Après les grands combats les palmes de victoire,
Après l’obscurité les radieux flambeaux!
L. Ceppi.
En avant 1914 04 18
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