Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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«EN PRISON, ET VOUS ÊTES VENUES ME VOIR»


C’était dans la cour d’une prison. Deux jeunes salutistes avaient obtenu l’autorisation d’y tenir une réunion.

Elles avaient parlé de l’amour de Jésus et prié avec ferveur pour tous ceux qui souffraient dans cette triste demeure.

Avant de quitter le sombre bâtiment, elles s’agenouillèrent encore sur le pavé et chantèrent de toute leur âme:

Pour tout péché, Jésus est délivrance,

Pour chaque cœur II est une espérance,

Venez à Lui, pécheurs, n’hésitez pas;

Votre Sauveur vous ouvrira les bras!

Était-ce la beauté des paroles de ce chœur ou l’expression de calme et de paix empreinte sur la figure de ces jeunes filles qui captiva l’attention d’une des prisonnières?

Tant que la mélodie résonna doucement dans l’espace, elle semblait boire avidement chaque parole, ayant oublié pour un instant son triste entourage.

Pour tout péché,

Jésus est délivrance,

Pour chaque cœur il est une espérance...

... Répétait-elle tout bas.


Elle se demandait si celles qui chantaient de si douces paroles savaient qu’il existe des peines si amères que toute consolation semble être bannie à jamais. Une à une les larmes roulaient sur ses joues pâles, lorsqu’une main compatissante se posa sur son bras et une voix émue lui dit:

«Ma sœur, Dieu a pitié de tous ceux qui viennent à Lui avec repentir.»

Un instant après, brisée et vaincue, elle s’agenouillait au pied de la Croix du Calvaire. Dieu, dans sa bonté, tout en lui enlevant son fardeau de péché, ôtait aussi l’amertume de son chagrin.

Elle raconta aux Officières la triste histoire de son mariage conclu hâtivement, sans réflexion, contre le gré de toute sa famille, et rompu peu de temps plus tard. Alors, elle qui avait été élevée par des parents chrétiens, se trouva seule dans la grande ville, abandonnée, brisée par le chagrin, sans abri, sans ressources, ne sachant pas comment gagner sa vie.

Trop découragée pour lutter, elle avait cherché dans la boisson l’oubli de sa peine et, plus vite qu’elle ne pensait, elle avait descendu la pente fatale. Trois fois déjà elle avait été arrêtée pour ivresse et scandale dans les rues, et elle subissait l’emprisonnement que lui avait valu sa dernière condamnation, quand elle entendit chanter les deux jeunes salutistes.

Elle avait encore deux mois à passer en prison, mais la grâce de Dieu opéra un tel changement en elle, que la surveillante disait:

«Il serait bon que les salutistes vinssent souvent ici, puisque leur présence et leur religion peuvent produire de telles transformations».

Le temps de sa condamnation étant passé, elle sortit de prison et personne n’entendit plus parler d’elle.

Pauvre femme, qu’est-elle devenue? se demandaient souvent les deux Officières, sans que jamais un indice quelconque leur permît de résoudre la question.

Deux années s’écoulèrent et l’une des deux Officières fut mise en charge d’un Poste dans une ville bien éloignée de l’endroit dont nous avons parlé plus haut. À la fin d’une réunion, une jeune femme s’approcha de l’Officier Divisionnaire qui l’avait présidée et lui exposa son désir d’être enrôlée comme Soldat de l’Armée du Salut.

Frappé par l’expression heureuse et paisible de son visage, l’Officier lui demanda quelques détails concernant sa conversion. Alors, désignant l’Officière, elle répondit:

La Capitaine ne se souviendra probablement plus de moi, mais demandez-lui si elle se rappelle d’une réunion qu’elle a tenue dans la cour de la prison de S... Dites-lui que depuis lors j’ai fait moi-même l’expérience que:

Pour tout péché.

Jésus est délivrance,

Pour chaque cœur

II est une espérance.

Les Officières prirent des informations et apprirent que, depuis deux ans, cette jeune femme était en service dans une famille de la ville. Ses maîtres étaient si satisfaits d’elle que souvent, en parlant, ils disaient: «L’Armée du Salut nous a donné en elle un vrai trésor».

En avant 1914 04 11



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