EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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CHAQUE CHOSE EN SON TEMPS 

Ainsi va le monde, toutes choses se produisent en leur temps, chacune en la saison qui lui est propre.

Au printemps nous sommes heureux de voir reparaître la verdure et les fleurs; chacun reprend courage et semble renaître à la vie; le paysan et le jardinier sèment, cultivent, taillent et chacun dans son activité, a foi, espérance certaine dans le résultat produit par son travail.

L’été suit le printemps: la fraise mûrit dans les bois, les troupeaux paissent l’herbe tendre et parfumée des prés sur la montagne; on entend le son de leurs cloches, matin et soir, et quand le crépuscule voile la nature on a l’impression du bonheur et de l’harmonie: dans les nids artistement tressés, les petits oiseaux quittent l’œuf et ouvrent le bec, attendant avec impatience le moment d’étendre leurs ailes et de prendre, eux aussi, leur vol vers le ciel d’azur.

Chaque chose en son temps.

Puis l’automne arrive: le raisin s’empourpre sur les coteaux, les frondaisons des forêts rougissent.

Cependant l’ardeur de notre zèle, de notre activité diminue;

– nous devenons plus calmes,

– nous réfléchissons davantage: la vie pratique, les expériences passées, les préoccupations du présent, les évènements imprévus, tout cela nous a formés;

– nous devenons plus charitables,

– nous considérons les choses avec une plus grande bienveillance:

C’EST LE TEMPS OÙ NOUS DONNONS

L’EXEMPLE DE LA VERTU ET DE LA BONTÉ.

En avant 1914 03 28