Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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AU BORD DU CRIME


AuBordDuCrime

Esclave de la boisson, l’homme que représente notre gravure fut arrêté miraculeusement au bord du crime par un détail insignifiant en apparence, mais que nous croyons voulu de Dieu.

Sous l’empire de sa funeste passion, Henri, le héros de notre histoire, rentra chez lui avec un funeste projet en tête. Il ne s’agissait de rien moins que de tuer sa femme et son enfant, sa femme qu’il aimait tendrement, et le bébé né de leur union, et qui était la joie de leur foyer.

Étrange idée, dites-vous, pour un mari qui aime sa femme! Sans doute, étrange idée pour un cerveau sain, mais, hélas, résolution trop souvent prise par celui qui est sous l’influence de l’alcool.

N’oublions pas, en effet, que l’individu dans cet état est toujours un aliéné.

Qu’est-ce, en effet, que L’IVRESSE, sinon UNE FOLIE MOMENTANÉE qui enlève à celui qui en est la victime l’usage de sa raison, le libre exercice de sa volonté, et lui fait commettre des actes irréparables qu’il regrettera quand il sera trop tard?

Notre Henri était dans cet état où l’homme est plus dégradé que l’animal, quand il rentra chez lui, résolu à se défaire de sa femme et de son enfant. Pourquoi? Il n’en savait rien. Mais le fait était là.

Sa résolution prise, il ouvre le tiroir de la commode pour y trouver le rasoir qui doit lui permettre de réaliser son crime. Il tourne et retourne tout, point de rasoir! Peu solide sur ses jambes, notre homme tombe et le tiroir avec lui, et jusqu’au lendemain matin il reste là, gisant à terre dans un état de torpeur.

Au jour, il regarde autour de lui, et ses yeux tombent sur un numéro d’un journal salutiste. La gravure de la première page attire son attention. Il lit. C’est la conversion d’un homme comme lui, esclave de la boisson, qui fut libéré de sa passion et devint l’ange de son foyer, après en avoir été la terreur.

Si c’était vrai, pensa-t-il! Les salutistes m’ont dit bien souvent que Dieu pourrait me délivrer, et ma femme le croit aussi. Pauvre femme qui est si bonne et envers laquelle je suis si coupable! Essayons!

Il essaya et trouva la délivrance promise.

C’est aujourd’hui un excellent mari, un tendre père, heureux d’avoir été arrêté à temps au moment où il allait commettre son crime affreux et qui n’a pas de plus grande joie que d’avertir les buveurs et de leur rendre son témoignage.

Lecteur de ces lignes, ami de la bouteille, mais qui pense n’aller jamais jusqu’au crime, réfléchis à cette histoire véridique.


On ne sait jamais ce qu’on peut faire

quand on laisse sa raison disparaître au fond d’un verre.


Arrête-toi, regarde en face ton état et prends la résolution de laisser dès aujourd’hui, et pour jamais, la boisson maudite.

En avant 1914 03 28



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