LE MESSAGE DE LA CROIX
La Propitiation pour nos péchés.
La mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché. Rom. 5, 12.
— Jésus-Christ, que Dieu a destiné à être une victime propitiatoire, par la foi en son sang. Rom. 3, 24-25.
— Dieu a fait éclater son amour pour nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. Maintenant donc que nous avons été justifiés par son sang, à plus forte raison serons-nous sauvés par lui de la colère. Rom. 5, 8-9.
— Celui qui n'a point connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. II Cor. 5, 21.
À mesure que nous méditons l’Oeuvre de la Croix, elle s’épanouit à nos yeux, ses beautés se dévoilent de plus en plus, et notre cœur, saisi, vaincu, par le spectacle, tout d’amour, s’emplit d’une adoration profonde.
La Propitiation faite pour nos péchés! Voilà un sujet digne de la plume d’un archange! Comprenons bien ce mot «propitiation».
Il ne s’agit pas d’apaiser la furie d’un Dieu Vengeur altéré de sang, en Lui offrant un sacrifice coûteux; un peu comme on pourrait apaiser une bête féroce et affamée en lui jetant de la viande!
Le vrai sens du mot. en tant qu’il est question de l’Oeuvre de la Croix du Calvaire, paraîtra clairement, du moins nous l’espérons, un peu plus loin.
Tournons nos regards sur Dieu. Contemplons en Lui la Justice, justice absolue, complète, parfaite, infinie.
En Lui nous avons la rectitude invariable, la pureté immaculée, en un mot tout ce qui est l'opposé du mal, du péché.
La justice divine ne peut jamais tolérer le péché. C’est la chose abominable que Dieu hait, c’est infiniment haïssable. L’âme qui pèche c’est celle qui mourra.
L’indignation divine ne peut qu’éclater contre celui qui porte atteinte à la pureté intégrale du Trois fois Saint, en faisant ce qui est mal.
NE PAS SÉVIR SERAIT ACCEPTER LE PÉCHÉ,
ÊTRE COMPLICE DU TRANSGRESSEUR!
Or, le créateur des cieux et de la terre, Celui qui est éternellement pur, juste et saint, est entouré d’une multitude d’êtres célestes qu’il a créés, et qui eux aussi sont purs et sans tache. Ils n’ont jamais péché. Ils contemplent leur créateur avec amour et joie. Ils font sa volonté avec allégresse. Ils ont pleine et entière confiance en Lui. Ils savent que leur Dieu est tout bon et parfaitement juste dans tout ce qu’il fait, et que jamais ils ne pourront constater en Lui une ombre de variation.
D’autre part, voilà l’homme!
Il a péché et sa transgression entraîne l’inévitable conséquence. «Le salaire du péché, c’est la mort!»
Oui, la mort! LA SÉPARATION D’AVEC DIEU ET TOUT CE QUI EST BIEN!
«La mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché.»
C’est un fait qui nous est rappelé chaque jour. Nous voyons ces cortèges lugubres qui défilent devant nous. Nous y avons même pris part, et peut-être un jour notre dépouille mortelle sera portée ainsi à travers la ville.
Oui, «la mort s’est étendue sur tous les hommes», mais, béni soit Dieu!
Sa miséricorde s’étend aussi à tous les hommes!
Dieu aime sa créature. L'homme a été déçu par Satan. Il est la victime du Prince des ténèbres.
Le Dieu d’amour voudrait que l’homme soit sauvé. Mais immédiatement le problème se pose.
Comment faire pour maintenir sa justice, et en même temps sauver l’homme de la mort éternelle?
Dans le ciel, tous les regards sont fixés sur Dieu. Que fera-t-il?
S'Il transige avec le péché, s’il ne punit pas, s’il ne tient pas compte de Sa propre parole. Il cesse du même coup d'être le Dieu Saint et parfait, et personne n’aura plus confiance en Lui.
D’autre part, le malheureux état de l’homme fait un puissant appel à sa bonté infinie. Il voudrait pouvoir le pardonner.
Comment sortir de ce dilemme?
L’homme de son côté ne peut rien faire pour expier son péché. En effet, quelle réparation offrir à Celui qui est «esprit»? et qui a créé toutes choses?
Dix mille pénitences ne pourront jamais changer ce qui est passé, ni transformer un cœur souillé. D’ailleurs tout effort que l’on pourrait faire pour y parvenir ne serait fait que dans un but personnel et serait en conséquence entaché d’égoïsme. Donc loin de satisfaire à la justice divine, ce serait une aggravation du mal.
L’homme est clairement dans l’impossibilité de faire la propitiation pour son péché, c’est-à-dire, offrir quelque chose à Dieu qui Lui permettrait d’être favorable envers le transgresseur tout en étant absolument juste aux yeux de tous.
MAIS DIEU EST RICHE EN MOYENS. IL N’EST JAMAIS ACCULÉ.
Ce qui nous paraît un problème insoluble n’en est pas un pour la Sagesse Infinie.
Cette impasse apparente servira à faire éclater et Son amour et Sa justice:
IL FERA LUI-MÊME LA PROPITIATION.
Lui, l'offensé, agira à la place, et en faveur, du coupable.
C’est pourquoi nous lisons dans les versets en tête de ces lignes,
«Dieu a destiné...»; «Dieu a fait...»; «Il l’a fait...»
Dieu, en Jésus-Christ, quand le temps sera venu, accomplira ce que l’homme ne peut accomplir.
En attendant ce moment, l’humanité sera préparée à comprendre quelque peu l’immensité du sacrifice divin et à réaliser la gravité de son état pécheur.
Par le moyen des sacrifices types du culte juif, institué par Dieu Lui-même, l’œuvre de la Rédemption est montrée dans tous ses détails, jusqu’à ce que vienne Jésus «l’agneau de Dieu», par qui une propitiation parfaite a été faite.
Dieu incarné, Jésus est pur et sans tache.
Il est «Celui qui n’a point connu le péché». Il n’a pas besoin de salut pour lui-même.
Homme, Il peut nous représenter et agir pour nous.
Donc Il subit À NOTRE PLACE la juste colère de Dieu. «L’Éternel a fait retomber sur Lui l’iniquité de nous tous».
La malédiction prononcée sur le pécheur est venue sur Lui, l’innocent. Et, mystère des mystères, nous lisons que «Dieu l’a fait péché pour nous».
De quelque manière insondable, que nous ne pouvons saisir, Il a représenté le péché qui fut ainsi attaché à la croix, de, même qu’autrefois le serpent d’airain avait été cloué sur une perche dans le désert.
Ceux qui habitent les hauts cieux regardent émerveillés!
DIEU LUI-MÊME, DANS LA PERSONNE DE SON FILS JÉSUS-CHRIST,
SUPPORTE LA CONDAMNATION ET LA MORT DUES AU PÉCHEUR!
Toute bouche est fermée. Le ciel adore!
Dieu a été juste.
Son indignation, sa haine du mal a été manifestée, mais en même temps son amour sans bornes a triomphé de tout. Béni soit son saint Nom!
La propitiation pour NOS péchés est donc accomplie.
Une expiation parfaite et entière a été faite par Jésus-Christ, lorsque, mu par pur amour, Il s’est livré, à la mort infâme de la croix, pour nous.
Le prix terrible a été payé.
La voie est maintenant libre pour le Dieu juste d'étendre sa miséricorde à tout pécheur qui se reconnaît comme tel.
Cette condition est essentielle, car, étant donné que le Créateur a doué l’homme du pouvoir de choisir, ou du libre arbitre, ce ne serait pas selon la justice de ne pas en tenir compte. Aussi faut-il que l’homme réalise qu’il est pécheur, et par conséquent condamné à la mort éternelle, et que, PAR UN ACTE DE VOLONTÉ, IL ACCEPTE JÉSUS COMME SON REPRÉSENTANT, si cette œuvre de propitiation doit lui servir.
S’il ne veut pas Le reconnaître comme son substitut, s’il Le répudie, naturellement ce que Christ a fait ne peut avoir aucune valeur pour lui. Il est donc nécessaire que l’homme accepte Jésus, qu’il ait «foi en son sang».
Dès qu’il s’approprie le Christ de cette façon, comme sauveur, comme AYANT AGI À SA PLACE, Dieu peut le justifier, c’est-à-dire le regarder comme juste.
SES PÉCHÉS SONT EFFACÉS et le Père Céleste le traite désormais comme s’il n'avait jamais transgressé Ses commandements. De plus, par une union spirituelle avec le Christ, en s’identifiant avec Lui, il peut devenir PARTICIPANT DE LA VIE DIVINE, recevoir la vie nouvelle du Christ ressuscité, vie pure et sainte. C’est ainsi que l’on devient «en lui justice de Dieu!»
Thos. W. Seagrave.
En avant 1914 03 14
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