EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LE MESSAGE DE LA CROIX

La Repentance pour avoir la Vie.

(Actes, 11, 18.)

Il est écrit que le Christ souffrirait et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations. (Luc, 24, 46-47.)

— Voici l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. (Jean. 1, 29.)

— Un Sauveur pour donner... la repentance. (Actes, 5, 31.)

— La bonté de Dieu te pousse à la repentance. (Rom., 2, 4.)

— La tristesse selon Dieu produit une repentance à salut. (II Cor, 7, 10.)

— Repentez-vous donc et convertissez-vous pour que vos péchés soient effacés. (Actes, 3, 19.)

* * *

Dieu, par la Croix de Jésus-Christ — entendons Ses souffrances et Sa mort — fait un double appel à l’homme. Il s’adresse à sa raison et à ses sentiments, à la tête et au cœur.

Le but à atteindre, dans les deux cas, est de faire agir la volonté.

L'homme naturel agit sous l’impulsion de sa raison ou de ses sentiments, parfois des deux ensemble.

– C’est sa raison lorsqu’il réfléchit, pèse le pour et le contre d’une question, puis se décide sur la ligne de conduite qui lui paraît préférable.

– Son action prend source dans le cœur lorsqu’elle est dictée par un sentiment, soit d’amour, de haine, de crainte, de chagrin, etc.

La plupart des gens agissent habituellement par sentiment plutôt que par conviction intellectuelle. C’est ce qui explique souvent leur MANQUE DE PROFONDEUR et leurs rapides changements d’avis.

D'autre part, ceux qui prétendent ne se laisser fléchir que par leur raison, sont trop souvent opiniâtres et intolérants. Il leur arrive de se tromper, par suite de leur ignorance, car il va sans dire que le plus instruit d’entre eux ne peut savoir toutes choses. Et le champ de la raison est toujours circonscrit par la connaissance.

On comprendra sans peine que l’appel à l’action qui s’adresse et à la raison et au cœur, est celui qui le plus probablement réussira à obtenir le mouvement de la volonté. Et tel est l’appel à la repentance que Dieu fait aux hommes par la croix. Jésus lui-même dit:

«Nul ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l’attire» (Jean 6, 44),

et encore:

«Moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi» (Jean 12, 32).

En parlant ainsi, Il faisait allusion à sa mort. «La croix est l’attraction» a-t-on souvent dit, et c’est vrai.

La croix de Christ fournit le plus puissant mobile

pour la repentance que l’on puisse concevoir.

Notons tout d’abord l’immense importance de la repentance. Comme le premier des passages que nous méditons nous l’indique, c’est la condition indispensable «pour avoir la vie». Sans elle, la mort — la ruine éternelle — est l’unique, l'irrévocable sort qui attend chacun.

QU’EST-CE DONC QUE LA REPENTANCE?

Brièvement, c’est un revirement d’opinion, et parlé un changement de sentiment à l’égard de Dieu et au sujet du péché.

Cela implique qu’un changement d’idée est nécessaire. On ne le contestera guère! Ce n’est que trop évident que l’homme en général ne se soucie nullement de Dieu ni de Ses droits sur lui. Quand il n’est pas activement hostile, il vit dans une indifférence complète à ces choses. Il s’en moque. Mais le jour où, par un effet de la grâce infinie du Dieu Sauveur, notre homme voit se dresser devant lui la croix sanglante, il ne peut manquer de constater les points suivants:

(1) QUE DIEU HAIT LE PÉCHÉ.

Sa face est impitoyablement contre ceux qui font le mal. C’est le Dieu pur, saint, qui ne peut d’aucune façon tolérer le moindre soupçon de péché II demeure dans la lumière aveuglante et inaccessible de la sainteté absolue. Aussi, lorsque le Fils de son amour, Celui en qui II avait mis toute son affection, qui n’avait jamais transgressé de quelque manière que ce soit Ses commandements, Jésus, le Christ sans tache et irréprochable lorsqu’il se livra sur le Golgotha à la place du coupable, et que l’iniquité de tous Lui fut imputée, alors le Père Éternel ne pouvait que se retirer de Lui, Le laissant dans la solitude épouvantable d’une âme abandonnée.

Le péché sépare de Dieu!

Déjà dans le passé, par la bouche de Ses prophètes, l’Éternel avait exprimé Sa pensée à ce sujet (voir Ésaïe 59, 2 et Jérémie 44, 4); mais II en donna la révélation suprême au Calvaire.

(2) QUE LE PÉCHÉ EST HAÏSSABLE.

Toute la noirceur, toute l’horreur du péché est en évidence à la Croix. Ici sont réunis:

– la haine et la cruauté,

– l’injustice et la lâcheté,

– le mensonge et l’hypocrisie,

– le vol et le meurtre,

en un mot, l’égoïsme humain dans ses diverses formes.

Les voilà réunis dans une confédération maudite pour supprimer de la terre cette vie de pureté immaculée qui les condamne. Certainement la Croix nous révèle le péché, la corruption du cœur humain dans toute sa hideuse réalité.

Que le lecteur considère bien ces choses et qu'il se détourne du mal, car LE JUGEMENT ATTEINDRA FATALEMENT LES INDIFFÉRENTS ET LES REBELLES.

Écoutez l'Apôtre Paul: «Dieu... annonce maintenant, à tous, les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où II jugera le monde selon la justice, par l'homme qu’il a désigné». JÉSUS-CHRIST (Actes 17, 30-31).

La raison, la logique, la prudence crient ensemble à l’homme: «REPENTEZ-VOUS, CAR LE JUGEMENT EST PROCHE!»

(3) L’AMOUR DE DIEU.

La Croix fait éclater l’amour sublime de Dieu. Là même où le péché a abondé, la grâce a surabondé!

Oh! Gloire à Dieu pour une si grande merveille! Pour nous délivrer du péché, Il a donné Son Fils Unique, le bien-aimé de Son cœur.

Le sang précieux de Jésus coule pour sauver même les impies qui Le crucifient!

«UN SEUL EST MORT POUR TOUS»

POUR VOUS, POUR MOI.

La délivrance est acquise, la dette est payée, la grâce du condamné à mort est signée.

À tout pécheur la bonne nouvelle est maintenant annoncée:

«Ton péché est expié, tu es, libéré. Accepte mon sacrifice comme étant pour toi; approprie-toi mon œuvre, et détourne-toi résolument du mal. Tu recevras l’assurance du pardon et la force de vaincre».

«La bonté de Dieu te pousse à la repentance».

Ne résiste plus à cette douce pression, mais cède à cette voix d’amour qui descend du mont du Calvaire. Nous sommes nés dans le péché, et enclins au mal dès notre berceau. C’est un héritage maudit qui nous vient de nos premiers parents.

«Je n’en suis donc pas responsable», s’écriera quelqu’un.

Pardon! Puisque Dieu vous a pourvu d’un moyen de vous dégager de l’étreinte de l’iniquité; puisqu’il vous a ouvert la porte de votre prison en vous disant «sors de là!», combien grande est votre culpabilité si vous n’écoutez pas son appel et si vous ne voulez pas profiter de son Salut.

«De quel châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu et qui aura outragé l’Esprit de la grâce?» (Héb. 10, 29).

Ô pécheur:

«Repentez-vous donc et convertis-vous

pour que vos péchés soient effacés»

(Actes 3,19).

Th. Seagrave

En avant 1914 03 07