Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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SIMPLE, MAIS VÉRIDIQUE HISTOIRE


Aimer, c'est se donner

et se donner, c'est vivre


L’histoire est simple et tient en deux mots, et chaque jour elle se renouvelle sous une forme ou sous une autre, tant il est vrai que l’amour d’une mère est intarissable et sublime dans son renoncement.

La scène se passe dans une cité ouvrière qui abrite tant de dévouements ignorés. Une Cadette de l’Armée du Salut est en tournée de visites. Elle apporte le pain de l’âme, la parole qui console, le sourire qui réconforte, le «soleil» qui fait tant de bien au cœur qui souffre. Et, toujours rayonnante de la joie intérieure, elle sème sur son chemin un peu de ce quelque chose d’insaisissable, mais faute de quoi, pourtant, le monde dépérit.

Dans un étroit logement, une mère et quatre enfants se meurent lentement de faim. C’est l’éternelle histoire de la misère des humbles, noblement supportée, et la honte de nos cités où abonde le luxe.

Le père longtemps sans travail, les économies s’en sont allées peu à peu et le résultat le voilà. La Cadette a saisi, et en attendant d’apporter un secours plus approprié, elle court chercher avec les 0 fr. 20 (en 1914) qu’elle a en poche un peu de pain pour parer au plus pressé.

La mère l’a soigneusement partagé en quatre parts égales, puis s’est remise à causer avec la Cadette. Celle-ci, toute à la poignante histoire, n’a pas vu que la mère s’est oubliée. Quand elle s’en aperçoit, elle reçoit cette laconique, mais sublime réponse que toute mère comprendra:

«CELA ME NOURRIT, DE LES VOIR MANGER.»

C’est vrai, le véritable amour s’oublie et se réjouit seulement de réussir à sauver autrui. Avez-vous celui-là, ami lecteur?

Les voir manger, me nourrit! Sinon, il ne vaut rien. L’amour qui n’est pas parfait ne mérite pas le nom d’amour. Est-ce de cette façon que vous aimez vos frères et l’humanité? Est-ce de cette façon que vous aimez Dieu?


En avant 1914 03 07



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